Être de droite, quel bonheur !

L’idéologie d’ailleurs faite de réflexes plus que de réflexions qui domine dans les médias et les institutions de notre pays est parvenue à rendre le mot « droite » assez antipathique, suffisamment pour que la « droite » craigne d’en user. La gauche serait le progrès et la générosité, la droite l’immobilisme des intérêts égoïstes, associée, comme avait osé le dire à l’Assemblée Lionel Jospin, aux turpitudes du passé, de l’esclavage à la collaboration en passant par la colonisation. Ce sectarisme arrogant et ignorant de la gauche est heureusement de plus en plus mal accepté par les Français qui constatent à chacun de ses passages au pouvoir l’ineptie de ses propositions et les dégâts de sa politique. La gauche est ruineuse en économie, dangereuse pour la cohésion nationale et calamiteuse pour l’avenir de la France. Cette prise de conscience est libératrice. L’intelligence comme le souci du Bien Commun de notre pays invitent à refuser la gauche. Si la gauche est si « maladroite », si la racine latine lui associe l’idée de « sinistre », alors il ne faut plus hésiter à se dire « de droite »avec bonheur et sans complexe.

Certes, le dernier grand homme politique français, le général de Gaulle affirmait être au-dessus de cette opposition. Mais on constate que les premiers à l’avoir rejoint à Londres étaient à droite au point d’avoir fait douter de son ancrage républicain. Son adversaire principal et constant après la Libération et après son retour en 1958 a été la gauche. Le gaullisme est évidemment à droite parce qu’il incarne trois notions qui fondent son identité. La première est la continuité, celle de la Nation qui unit les hommes et les femmes qui en sont ou en ont été membres. L’unité de la France à travers ses différents régimes pour autant que ceux-ci aient été dignes d’elle, et aient respecté son intérêt supérieur au-delà des clivages de classe, de religion, de parti, est la première valeur de droite. La gauche brise l’Histoire, divise la République, oppose les communautés. La droite privilégie l’unité d’un pays qui n’est pas un espace mais l’Histoire d’un Peuple qui possède une identité culturelle universelle et accueillante, mais dont il faut avoir conscience.

La seconde est le conservatisme intelligent, c’est-à-dire la certitude que l’ordre est indispensable au progrès, et que l’adaptation au réel est le seul moyen de préserver l’essentiel. Le progrès technique, la croissance économique ont besoin de la sécurité et de la stabilité institutionnelle. Rien n’est pire que l’idolâtrie du changement, que l’illusion qui fait de toute réforme un progrès. La désintégration de la famille, sous prétexte d’égalité voire de relativité des sexes, la dissolution de la Nation entre la technocratie européenne et le communautarisme intérieur, la dérive de l’Etat hors de ses missions essentielles créent du désordre, suscitent le déclin et annoncent la décadence.

La troisième est le pragmatisme, la préférence que la droite a toujours manifestée pour l’action efficace par rapport au discours idéologique. Le libéralisme économique, l’initiative privée, la dépense publique et la fiscalité contenues sont des outils plus performants que l’Etat-providence qui asphyxie l’économie et décourage le dynamisme individuel. L’Etat intervient pour préserver l’intérêt national et faire en sorte que l’équité existe dans la répartition des richesses. Il ne pénalise pas la réussite. Il n’assiste pas systématiquement.

Il reste une valeur de droite essentielle qui réunit les trois familles qui composent la droite française, celle des patriotes, celle des chrétiens et celle des libéraux. C’est la personne. L’homme n’est pas, ne doit pas être un individu, mais une personne enracinée dans une tradition et liée aux communautés réelles auxquelles il participe, sa famille, son entreprise, sa commune, sa nation. Mais cette personne solidaire, non solitaire, est libre dans la mesure où elle est responsable. La liberté personnelle est la clef de la santé d’un pays, de sa prospérité comme de la justice qui y règne. Sans elle, pas d’initiative, pas de sanction justifiée des fautes commises.

Patriote humaniste, conservateur intelligent, réaliste et pragmatique, libéral et personnaliste, tel apparaît l’homme de droite qui devrait réunir les suffrages de toutes les « familles », de tous les partis qui font appel à l’électorat « de droite ». Malheureusement, il faut craindre que les politiciens qui en sont membres ne maintiennent des divergences de détail pour sauvegarder les intérêts de leur boutique et de la carrière qu’elle leur offre sans trop les obliger à avoir des idées.

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39 Comments

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  • Bernard DUJARDIN , 6 avril 2015 @ 9 h 57 min

    Les gauchistes de la droite sont une véritable plaie…!

  • Ulysse83 , 6 avril 2015 @ 10 h 07 min

    Le curseur de la droite est sur la liberté, celui de la gauche sur l’égalité.
    Ce que nous retrouvons sur le fronton de nos mairie.
    Hors en France la gauche cultive l’égalitarisme, c.-à-d. l’égalité obligatoire. C’est du collectivisme et tous les régimes qui l’ont mis au centre de leur politique ont disparu ou en voie de disparition.
    Souhaitons que cette gauche française, marxiste d’obédience,disparaisse.
    Le libéralisme est la seule voie de progrès social et personnel.

  • Chevalier-Noir , 6 avril 2015 @ 11 h 30 min

    Très bonne analyse, il est bien dommage qu’une grande partie des hommes politiques qui se baladent sous la bannière UMP n’aient pas le courage de s’affirmer de droite… (trop stigmatisés par les progressistes, mot très à la mode)
    Leurs discours et comportements sont tellement compatibles avec ceux de gauche, que parfois, il difficile pour l’électeur moyen d’y retrouver ses repères.
    La gauche ayant tellement bien manoeuvré, depuis des décennies en réécrivant l’histoire, inversant les responsabilités, moquant tous ces gens classés du bord opposé de “beaufs” et autres “beurre oeufs fromage” qu’ ii devenait inconvenant, voir déplacé d’arborer cette étiquette trop peu intellectuelle…

  • montecristo , 6 avril 2015 @ 11 h 38 min

    Bravo Monsieur Vanneste !
    Enfin quelqu’un pour vanter les bienfaits du patriotisme !
    Je regrette seulement que vous fassiez référence à De Gaulle pour parler de cette valeur.
    Car, en constatant ce que font nos dirigeants de son héritage, je suis de plus en plus persuadé que ce soi disant “grand visionnaire” n’avait pas vu plus loin que la visière de son képi. Il aura œuvré pour sa gloire personnelle mais en aucun cas pour celle de la France.
    Je n’étalerai pas tous les arguments en faveur de cette thèse … ils seraient trop longs … mais vous les connaissez sûrement. (Lire par exemple le Colonel Antoine Argoud)

  • François2 , 6 avril 2015 @ 11 h 44 min

    Et aucun parti, à commencer par le FN, ne propose de solutions concrètes à mettre en place immédiatement contre l’invasion mortelle de la France. Tous les partis concourent à “l’immolation de la France” selon Jean Raspail (en 2004) cité dans le livre “Les politiques doivent sauver la France” (tapez).

  • Monic , 6 avril 2015 @ 11 h 58 min

    Comme c’est bien dit !!!

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