Les valeurs de la République dévoyées par les élites

Le pouvoir en place se vante de défendre les valeurs de la République. Pourtant celles-ci s’opposent sur plusieurs points aux idéaux républicains d’antan. La trahison par rapport aux valeurs du fondateur de la Ve république est manifeste. L’ambition du général de Gaulle était de redonner à la France son indépendance nationale et les moyens de sa politique. Les transferts de souveraineté vers une entité supranationale constituent une trahison des idéaux du fondateur de la Ve république. De même, l’alignement sur la politique étrangère des États-Unis et l’intégration dans l’OTAN sont des reniements du gaullisme. Le refus de livraison des Mistral démontre que la France fait passer sa soumission envers Washington avant ses propres intérêts.

La trahison des valeurs de la IVe et de la IIIe république est également évidente. Les lois Ferry s’inscrivaient dans le projet des Lumières d’une émancipation du peuple souverain. L’instauration de l’enseignement obligatoire sous la IIIe république avait pour ambition de donner aux jeunes français un socle commun pour briser les particularismes régionaux. La France devait être « une et indivisible ». Aujourd’hui les programmes sont conçus pour faire une place aux enfants d’immigrés : l’histoire de l’islam est rendue obligatoire. Le roman national devient un kaléidoscope international. Les cours sont orientés pour valoriser les apports des autres cultures tandis que la civilisation française est dévalorisée par un devoir de repentance sur les « méfaits » du passé. La lutte contre les inégalités incite l’Éducation nationale à brader les diplômes pour atteindre des objectifs de taux de réussite. Mais cet affichage flatteur cache mal un nivellement par le bas. L’enseignement du latin et du grec est sur la sellette car il est jugé trop élitiste. Les jeunes deviennent progressivement égaux dans l’ignorance.

Le renoncement au rôle de grande puissance sur la scène internationale est une autre trahison par rapport aux valeurs des républiques précédentes. Jules Ferry proclamait à la tribune de l’assemblée nationale en 1885 : « Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. […] Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. […] Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation ».

Aujourd’hui, la France ancienne puissance colonisatrice est devenue un pays colonisé. Les élites imposent aux Français la haine de soi et le rejet de leurs racines. Il est prétendu que les apports extérieurs sont forcément un bienfait et que la civilisation française est rance et moisie. Le nationalisme est condamné car générateur de guerres. Ainsi l’objectif est de détruire les nations pour bâtir un monde pacifique. Cet anéantissement se réalise notamment par une immigration sauvage : si toutes les nations du monde sont multiculturelles alors la guerre devrait devenir impossible. Toutefois cette doxa n’intègre pas certains faits historiques. Les guerres ne sont pas toujours nationalistes : des guerres tribales, des guerres de religion et des guerres civiles se sont produites dans le passé.

Ces trahisons montrent que les valeurs républicaines d’antan ont été dévoyées pour servir une utopie importée des Etats-Unis. L’idéologie socialiste à l’agonie a intégré les revendications de la gauche américaine des années 60 et elle promeut désormais le culte des minorités et la repentance permanente. Le pacifisme et le multiculturalisme sont les vrais idéaux de notre intelligentsia décadente. Mais les élites politiquement correctes ignorent que leurs niaiseries hippies seront rejetées par les peuples désireux de préserver leur culture et leur héritage.

Related Articles

18 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Paule C , 7 août 2015 @ 17 h 24 min

    Il avait très bien compris que si l’ Algérie restait un département français, sa démographie ferait que très vite la France serait noyée sous le nombre de musulmans. Sur ce point, les faits lui ont donné raison. Imaginez la situation si l’ Algérie était aujourd’hui française ? Mais ses successeurs, qui n’étaient pas aussi clairvoyants, ont provoqué la situation que nous connaissons en encourageant l’arrivée d’algériens en France -et pas que des algériens hélas.

  • JMT , 7 août 2015 @ 18 h 15 min

    Les vraies valeurs de la République ?

    J’aimais bien le bonhomme (intelligence, classe, sens de l’humour…) mais le régime mis en place par le général de Gaulle n’est pas une République mais une sorte de royauté élective. Ce n’est d’ailleurs pas la seule casserole qu’il nous ait laissée (marché commun agricole, plan calcul etc, etc.)

    Ce n’est pas une raison pour approuver ses successeurs qui se sont glissés avec délices dans ses habits constitutionnels parfois après les avoir durement critiqués ( comme dans “le coup d’état permanent” de Mitterand).

    Depuis de Gaulle tous les gouvernements, de droite comme de gauche, ont donc fait la même chose que lui, EN PIRE. Les casseroles se sont accumulées. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous sommes au fond du trou.

    Pour plus d’infos sur les tares du pouvoir absolu, une petite visite sur http://www.revolutiondemocratique.com ?

  • Tonio , 8 août 2015 @ 18 h 44 min

    “L’enseignement du latin et du grec est sur la sellette car il est jugé trop élitiste..”
    Quand la France, par les égarements de quelques têtes brûlées idéologiques du PS et du FdG, aura perdu ses élites, ces prophètes de la décadence pleurnicheront comme crocodiles en clamant “Nous n’avons pas voulu ça…”

    Aujourd’hui, on sait qu’ils n’ont qu’une hâte, c’est de bousiller toute élite, la vraie, en valorisant abusivement l’ersatz d’élite forgée par l’ENA pour servir en circuit fermé.

    Après quoi la France sera mûre pour une reconquête en règle par la finance US, qui comme en 1945, viendra l’aider afin d’en tirer un profit maximum…

  • Yves Tarantik , 18 août 2015 @ 12 h 11 min

    Monte-Christo

    La référence à Mitterrand pour critiquer la politique de de Gaulle est osée.
    Le “coup d’Etat permanent” et le “Dix ans ça suffit” il les a battu en brèche en s’accrochant jusqu’au bout (quatorze ans).
    Quatorze années de descente tous azimuts pour la France.
    Comme disait Jacques Faizant à l’époque ” a part avoir ruiné le pays et menti constamment aux français les socialistes n’ont jamais rien fait de mal”.
    Dont acte !
    Monte-Christo sortez de la forteresse qui vous emprisonne… lisez les bons livres.

Comments are closed.