Delirium pas très mince !

par Isabel Orpy

Pour nous divertir, nos gouvernants ne cessent d’innover.

Déjà, via une circulaire en date du 21 février dernier, le premier des ministres d’alors avait biffé des formulaires administratifs le terme mademoiselle. Nouveau synonyme infâmant de célibataire, mademoiselle aurait permis aux hommes de déceler une “disponibilité sexuelle potentielle”, engendrant, entre autres, harcèlement au travail, etc.

Cela ne suffisant point, voici que les inconvenants termes père, mère, mari, femme vont aussi être éradiqués pour être métamorphosés en parents et époux…

Cette mesure terminologique appartient à l’avant-projet de loi permettant de légaliser le mariage homosexuel soumis au conseil des ministres le 31 octobre.

En fait, toutes ces novations sont à mettre en relation avec la théorie du genre qu’un groupuscule d’hyperactifs tente de nous faire ingurgiter par tous moyens, y compris au nom de la Science, cf. la note 2012 DDEEES 176 2012SG 178 quant à la modification du prix de la ville de Paris pour les études de genre.

Par ce courrier, Bertrand Delanoë exhorte les élus du conseil de Paris à porter la dotation de cette récompense de 5 000 à 10 000 euros “pour encourager” les recherches afférentes. Et c’est ainsi que nous apprenons que ce prix fut créé en 2006… sous l’égide de la délégation à l’Égalité femmes-hommes, que nous aurions pu supposer se préoccuper d’équité salariale ou d’autres disparités, non de délires tentant de nier les fondements de notre société car ils dérangent certaines psychopathologies.

Une théorie n’est qu’un postulat.

Comme ses consœurs, une théorie doit se confronter au monde et au réel, pour être momentanément validée, telle la défunte théorie du phlogistique qui, pour expliquer la combustion des corps, postulait l’existence en eux d’un ‘principe’ appelé phlogiston. Elle régna pendant cinquante ans sur la chimie, jusqu’à ce que des expériences la contredisent et que Lavoisier la terrasse en 1785.

Née de la vision scientiste instituant  la séparation Nature/Culture et attendant, toujours et encore, une confirmation expérimentale, la théorie du genre relève au mieux d’un cours de philo en terminale L quant à ceux qui considèrent que tout est Nature (scientisme/naturalisme) et ceux qui affirment que tout est Culture (culturalisme).

La vérité est, bien évidemment, entre les deux et l’ignorer c’est se diriger tout droit vers une virulente confrontation avec le réel. Essayez donc de déclarer à votre médecin que votre hypertension est culturelle ou votre cancer purement social… Ignorer ce que les modernes appellent ‘la nature’ comme ignorer ce qu’ils appellent ‘la culture’ procède des mêmes errements et aboutit aux mêmes effets que de les considérer comme deux domaines étrangers l’un à l’autre.

Prosodie delanoesque  et gender studies…

«Elles partent du postulat que l’identité sexuelle n’est pas seulement biologique mais qu’elle est aussi et surtout un phénomène social. 

… Ces études effectuent une distinction entre le sexe et le genre pour s’interroger sur la construction des rôles sociaux attribués naturellement».

Cette théorie tendrait donc à prouver que chez l’être humain la part culture prédomine sur la part nature. On n’est pas un homme car on en a les attributs virils, en fait, on est une femme parce que l’on se pense femme ou que l’on vous considère comme telle…

Acceptons donc le postulat et si l’on veut rester scientifique et un tant soi peu crédible, démontrons-le. On peut tenter une échappatoire en regroupant les cas de personnes ayant changé de sexe ou conservé leurs attributs, tout en vivant comme l’autre sexe, et il convient donc de les comparer aux autres cas d’hommes ou femmes auxquels leur condition ou genre ne pose aucun problème. Et en l’occurrence, ils sont pléthoriquement plus nombreux… Aïe !

Cependant, selon le maire de Paris, «les enjeux et les acquis des études de genre méritent d’être diffusés pour une prise de conscience plus fine et mieux éclairée de la société sur laquelle doit s’appuyer toute politique durable d’égalité».

Sachant qu’il n’y a toujours aucun acquis probant méritant diffusion, on ne peut qu’inciter monsieur Delanouba à affecter la dotation de ce prix à d’autres enjeux majeurs dont il se plait à régaler ses administrés, telles les Nuits blanches, Paris-plage ou le Voguéo et rappeler à certains politiciens qu’égalité ne signifie pas uniformité, qu’ils ont à gérer concrétement les affaires de l’Hexagonie, non à (ab)user  de postulats plus qu’hypothétiques pour décider de notre genre, qu’il soit bon ou mauvais.

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5 Comments

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  • 0 / 10
  • sergeG , 6 octobre 2012 @ 10 h 04 min

    Ca va remettre en cause la parité en politique et autres !!!

    Tout homme pourra se dire femme et donc être candidat dans le quota féminin !!!!

  • Vito , 6 octobre 2012 @ 12 h 13 min

    Très bien vu ! Juridiquement on va beaucoup s’amuser.

  • Yves Tarantik , 6 octobre 2012 @ 13 h 13 min

    “ça va remettre en cause la parité en politique et autres !

    Tout homme pourra se dire femme et donc être candidat dans le quota féminin !” (dit Serge G)

    hé hé mais c’est vrai ça… comment vont-ils résoudre ce problème nos adeptes du flan(a)boyant ?

    J’en ai la gélatine toute tremblante !

  • Lach-Comte , 6 octobre 2012 @ 17 h 12 min

    sans blague, vous avez de la cellulite ?

  • brennou , 8 octobre 2012 @ 20 h 09 min

    Je ne crois pas : ce n’est pas son “genre” !

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