D’abord huée, puis applaudie : comment Marine Le Pen a retourné Sciences Po

Comme des ânes, des étudiants de Sciences Po se sont mis à crier jeudi : « Nous sommes tous des enfants d’immigrés !”, alors que Marine Le Pen entrait rue Saint-Guillaume pour participer au forum organisé par Elle. La présidente du Front national leur a répondu, le sourire aux lèvres à côté d’un Paul-Marie Coûteaux non moins amusé : “Vous n’êtes pas des enfants d’immigrés, vous êtes des enfants de bourgeois !”. Accueilli pareillement en 2007, Jean-Marie Le Pen avait traité les étudiants à Sciences Po qui glapissaient de “petits bourgeois de merde”. Voici les images de l’arrivées de Marine Le Pen à Sciences Po :

Puis, de l’avis général, la candidate du Front national a réalisé une bonne prestation. Opposée à la parité et à un ministère des Droits des femmes (“On n’est pas une espèce à protéger !”), elle a défendu “le droit à l’indifférence” pour tous et a réaffirmé son opposition au “mariage” gay : « Écoutez, j’en ai un certain nombre autour de moi (des homosexuels, ndlr) et aucun n’est pour le mariage. » Interrogée sur “l’avortement de confort” qu’elle souhaite ne plus rembourser, Marine Le Pen a critiqué cette attitude qui consiste à faire de l’avortement un “moyen de contraception”. “Oui au droit à l’avortement”, a-t-elle cependant affirmé, comme s’il existait un droit à éliminer la vie d’autrui parce qu’il ne parle pas ou qu’on le voit pas, “non à celles qui abusent de ce droit (…) et que la communauté nationale ne doit pas prendre en charge”. Marine Le Pen a également regretté que “beaucoup de femmes [n’aient] pas d’autres choix que celui d’avorter”, à cause, notamment de la pauvreté. À la fin de sa prestation, la candidate a été applaudie.

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26 Comments

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  • Jean-Pierre , 6 avril 2012 @ 19 h 10 min

    La question de l’avortement n’est pas une question “religieuse” mais philosophique et politique. Le meurtre légalisé d’enfants dans le sein de leur mère est une aberration anthropologique. Prétendre en faire un “droit” ou reprendre sans réfléchir la dialectique de l’ennemi qui prétend en faire un droit porte un nom : c’est la culture de MORT. Il n’y a donc aucun excès dans mon propos, c’est la réalité de la tuerie légalisée et revendiquée comme un “droit” par Marine Le Pen qui est une horreur. D’où ma conclusion : Vive la mort avec Marine Le Pen ! Votez Marine, votez infanticide ! Votez UMPS ! Il n’y a aucune différence de fond entre le programme sarkoziste et le programme mariniste, à part le retour hypothétique au franc. Marine, c’est Sarkozy Bis, le pouvoir en moins.

  • Robert , 6 avril 2012 @ 22 h 34 min

    Kant avec son impératif moral catégorique vu par Péguy
    “Ils ont les mains propres, mais ils n’ont pas de mains.”
    Relisez saint Thomas d’Aquin.
    Il n’a jamais existé un candidat fidèle aux commandements de l’Eglise ni pro-vie. Nous sommes dans une réalité que visiblement certains ont du mal à accepter.
    Et comment agir de façon réaliste dans une vision idéaliste des choses?
    Entre s’abstenir et laisser voter ceux pour qui l’avortement est un bien, ce que n’a jamais dit Marine, laisser l’Europe de Bruxelles imposer des lois pro-avortement partout, merci trop peu pour moi.
    Si un vote peut limiter un tant soit peu les effets de lois mauvaises et infléchir des politiques favorables à la mort, en conscience je ne peux pas m’abstenir. Tous les candidats considèrent l’avortement comme un droit, seule Marine Le Pen ose dire qu’elle veut en restreindre le remboursement et proposer autre chose. C’est ce que vous appellez être infanticide?
    Mais vous avez appris à penser par correspondance en moldo-valaque ou quoi?
    Revenez après l’élection nous raconter que vous avez la conscience en paix d’avoir laissé faire le pire. Parce que la politique du pire est la pire des politiques.
    Et ce purisme est suicidaire et plus que douteux sur le plan catholique.

  • Jean-Pierre , 7 avril 2012 @ 9 h 49 min

    Vous faites de l’avortement une question exclusivement religieuse alors qu’il s’agit d’une question philosophique. La défense de tuer un être humain innocent est inscrit dans la loi naturelle. Quand Marine Le Pen dit : “Oui au droit à l’avortement”, elle assume pleinement la culture de mort, pilier idéologique fondamental du Système auquel elle adhère. Restreindre le remboursement de l’avortement est une question d’économie budgétaire et n’a rien à voir avec la question qui nous occupe. Ne plus rembourser certains avortements n’empêchera pas ces avortements d’avoir lieu, et encore moins ceux que Marine veut encore rembourser au nom du “droit” à l’infanticide. La proposition contradictoire de Marine prouve une nouvelle fois la faiblesse de sa réflexion et la mauvaise foi de ses adulateurs inconditionnels.

    Vous écrivez aussi : “Il n’a jamais existé un candidat favorable à la Vie”. C’est tout à fait faux. Ce n’est pas parce que vous avez abdiqué idéologiquement devant le Système que vous devez considérer que tout le monde a fait de même. Ce candidat a existé, c’est Jean-Marie Le Pen : “Je considère la légalisation de l’avortement a été dans notre pays une régression de plusieurs siècles, peut-être de plusieurs millénaire. Car les Romains, avant même le Christianisme, avaient notés qu’infans conceptus. C’est-à-dire que l’enfant conçu était réputé né chaque fois qu’il s’agissait de son intérêt. Et je ne reconnais pour ma part moralement pas le droit de tuer l’avenir dans la personne des enfants. Mais cela se conjugue avec une préoccupation fondamentale qui touche à la politique familiale qui aurait du être celle de nos gouvernements, qui auraient dû, si gouverner c’est prévoir, être prévoyant en ce domaine, alors que depuis 15 ans. Et finalement depuis deux ans, on voit une politique hostile à la famille, en tous les cas qui n’encourage pas les français à faire face à leurs responsabilités fondamentales et sans doute à la finalité la plus indiscutable de l’homme sur la terre, c’est à dire de transmettre le flambeau de la vie” (L’Heure de Vérité, 13/02/1984). Le même, un peu avant dans l’émission, désigne l’avortement comme un “assassinat de masse”.

    Ce candidat a un successeur légitime politique, c’est Bruno Gollnisch : http://www.youtube.com/watch?v=PrbTvgfjrSI

  • Robert , 7 avril 2012 @ 13 h 14 min

    Jean-Pierre,
    Malgré la loi naturelle, les Romains exposaient les enfants “imparfaits” et le père de famille avait le droit de vie et de mort sur ses enfants.
    Je n’ai pas dit favorable à la vie mais” fidèle aux commandements de l’Eglise ou pro-vie.”
    Le Pen père avait une formation traditionnelle, morale naturelle comprise. Mais les militants étaient loin d’y adhérer, ce qui laissait penser que le FN était pro-vie. Ayant milité dans ce parti en même temps que pour le respect de la vie, j’ai eu maintes fois il y a vingt ans et plus l’occasion de constater cette contradiction entre une minorité agissante très engagée en faveur de la vie et la majorité de militants et sympathisants qui n’en avait rien à faire voire qui était favorable à l’avortement.
    Et ne venez pas me dire le contraire, j’ai vécu dans ce milieu, à l’époque ou P Gannat y était, et nos affiches pro-vie arrachées lors d’un tractage au BBR, je l’ai vu de mes yeux.
    Marine est d’une autre génération et les militants se retrouvent plus en elle, ce qui veut dire aussi que les mentalités ont évolué dans un sens. Je ne m’en réjouis pas, je constate et à partir de ce constat, je considère comme un moindre mal, en politique cela peut être légitime pas en morale, que Marine veuille essayer de limiter le remboursement de l’avortement et essayer de trouver d’autres solutions, malgré son choix pour la contraception, mais vous auriez été étonné si son père avait parlé de ce sujet.
    Le problème, ce ne sont pas nos choix, mais la réalité avec laquelle nous devons faire.
    Et si j’étais méchant, je dirais que les divisions entre cathos, tradis, pro-vie, ont une part de responsabilité importante dans l’effacement, au moins partiel, de ce combat dans le programme du FN.
    Nous nous sommes tirés une balle dans le pied en nous divisant entre plus tradis, plus cathos, plus droite nationale, plus ceci ou cela. Regardez la division des mouvements pro-vie, c’est pathétique. C’est de la faute aux méchants francs-macs, aux méchants modernistes?
    Soyons un instant sérieux!
    Nos divisions qui nous rendent incapables de peser suffisamment sur un programme politique, c’est notre responsabilité.
    Continuez à considérer votre point de vue sur le militantisme pro-vie comme le seul légitime et que cela vous tienne chaud.
    Pour ma part, je m’efforcerais de faire ce qu’il est possible là ou c’est possible.
    Le reste est du blabla.

  • Jean-Pierre , 7 avril 2012 @ 14 h 09 min

    Merci Robert de reconnaître votre erreur. Il existe des hommes politiques d’envergure favorables à la Vie. La question des commandements de l’Eglise ne m’importe pas dans ce cas précis : la question est philosophique, je le répète.

    “Je m’efforcerais de faire ce qu’il est possible là ou c’est possible”… de faire quoi ? En admettant que l’infanticide est un “droit”, vous capitulez idéologiquement devant la culture de mort. Je veux bien prendre en compte votre théorie libérale du moindre mal (je n’y adhère pas), cependant ici il ne s’agit pas d’un mal moindre mais bel et bien de reconnaissance pleine et entière de ce mal : “oui au droit à l’avortement”, le propos est clair, oui au droit à “l’assassinat de masse”. Vous ne pouvez reconnaître un “droit” et dans le même temps lutter contre lui. C’est une impasse dialectique.

    “Marine est d’une autre génération et les militants se retrouvent plus en elle”… Quels militants ? Le FN a perdu 90% de ses cadres et de ses militants. Il y a un petit fan club, certes, mais les militants ont déserté le parti. Aux Journées Marine Le Pen : 400 personnes. Aux UDT des Jeunes avec Marine : 20 personnes… Marine vient du Système et va au Système, c’est cela la vérité. Elle adhère à la culture de mort d’autant plus facilement que la posture est médiatiquement correcte.

    Enfin les querelles de clochers n’ont pas rapport avec la question. Que les mouvements qui défendent la Vie soient divisés, peut-être, mais ici, encore une fois, il s’agit d’une question de principe moral naturel. Tuer un être humain innoncent est un crime abominable. Prétendre en faire un “droit” est une aberration anthropologique.

    Voter Marine, c’est préserver le “droit” à l’infanticide. Je vous laisse face à votre conscience.

  • Robert , 7 avril 2012 @ 14 h 40 min

    Jean-Pierre,
    Vous persistez à ne pas comprendre. Je n’ai pas reconnu d’erreur, simplement vous et moi ne mettions pas la même chose sous les mêmes mots.
    Vous parlez de philosophie mais la votre semble idéaliste, et donc peu chrétienne.
    Ou voyez-vous un saint Thomas avec sa philosophie réaliste rester dans une posture confortable, la votre, face à une situation qui peut nécessiter un engagement sinon par conviction au moins pour essayer de limiter les effets d’un mal.
    Mais ou avez-vous été formé, bon sang?
    Allez dire à un Rémi Fontaine qu’à dire qu’en politique, car j’ai parlé de politique pas de morale, il pense qu’il puisse exister. un moindre mal on serait un libéral.
    Le problème est politique, et l’attitude doit être politique. On ne pose pas une situation politique qu’on subit sans l’avoir choisi sur des principes, mais sur l’art du possible. Et dans ce domaine, le seul parti qui puisse limiter les effets de lois désastreuses, pour la famille, la vie et la liberté scolaire, c’est le FN. C’est imparfait, trop faible, et tout ce qu’on veut, mais cela existe. Ailleurs, il n’y a rien. Si le FN défendait fermement la culture de mort et que rien dans son programme ne s’y opposait, c’est aussi simple que ça, je ne voterais pas pour lui. Mais il est malhonnête de mettre en avant certaines déclarations et de nier le reste. or, ce n’est pas le cas.
    Ma conscience va bien, merci pour elle. Probablement mieux que votre sens du raisonnement.
    Vous niez les divergences qui sont à l’origine de l’effacement de l’influence catholique au FN. Elles sont pourtant objectivement responsables de la perte d’influence de certains responsables dans ce parti. L’élection à la direction n’a pas été une mascarade truquée comme ont beau jeu de le dire les partisans de Gollnisch. Elle a été possible grâce aux militants qui étaient dans le parti.
    Un Lang, ou était-il?
    Il est facile pour lui maintenant de se présenter avec son groupuscule comme le représentant des catholiques.
    Et Escada avec son Civitas, à part servir les intérêts de la FSSPX et vouloir essayer de récupérer toutes les causes auxquelles il s’intéresse dans ce but, il contribue en quoi à influencer un parti existant pour que les valeurs morales y soient représentées?
    Vous pouvez vous abstenir, c’est votre droit que je ne vous conteste pas. Mais vous permettre en sus de venir donner des leçons de morale à ceux qui veulent sans illusions essayer de faire quelque chose là ou c’est possible, désolé, mais ça ne passe pas.
    Vous restez sur le côté au nom de vos principes.
    Et bien, gardez-vous de donner des conseils à ceux qui marchent.

  • Robert , 7 avril 2012 @ 15 h 36 min

    Je viens d’entendre Alain Escada s’exprimer sur cette vidéo. Il y fait clairement une distinction entre les candidats qui veulent faire avancer le droit à l’avortement, à l’euthanasie, le mariage homosexuel, et qu’il faut combattre et d’autres candidats.
    Son propos n’est pas manichéen et me convient bien au moins dans ce domaine.

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