D’abord huée, puis applaudie : comment Marine Le Pen a retourné Sciences Po

Comme des ânes, des étudiants de Sciences Po se sont mis à crier jeudi : « Nous sommes tous des enfants d’immigrés !”, alors que Marine Le Pen entrait rue Saint-Guillaume pour participer au forum organisé par Elle. La présidente du Front national leur a répondu, le sourire aux lèvres à côté d’un Paul-Marie Coûteaux non moins amusé : “Vous n’êtes pas des enfants d’immigrés, vous êtes des enfants de bourgeois !”. Accueilli pareillement en 2007, Jean-Marie Le Pen avait traité les étudiants à Sciences Po qui glapissaient de “petits bourgeois de merde”. Voici les images de l’arrivées de Marine Le Pen à Sciences Po :

Puis, de l’avis général, la candidate du Front national a réalisé une bonne prestation. Opposée à la parité et à un ministère des Droits des femmes (“On n’est pas une espèce à protéger !”), elle a défendu “le droit à l’indifférence” pour tous et a réaffirmé son opposition au “mariage” gay : « Écoutez, j’en ai un certain nombre autour de moi (des homosexuels, ndlr) et aucun n’est pour le mariage. » Interrogée sur “l’avortement de confort” qu’elle souhaite ne plus rembourser, Marine Le Pen a critiqué cette attitude qui consiste à faire de l’avortement un “moyen de contraception”. “Oui au droit à l’avortement”, a-t-elle cependant affirmé, comme s’il existait un droit à éliminer la vie d’autrui parce qu’il ne parle pas ou qu’on le voit pas, “non à celles qui abusent de ce droit (…) et que la communauté nationale ne doit pas prendre en charge”. Marine Le Pen a également regretté que “beaucoup de femmes [n’aient] pas d’autres choix que celui d’avorter”, à cause, notamment de la pauvreté. À la fin de sa prestation, la candidate a été applaudie.

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26 Comments

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  • Jean-Pierre , 8 avril 2012 @ 19 h 43 min

    A mon sens l’abstention n’est pas une collaboration. C’est voter pour un candidat ouvertement favorable à la culture de mort (comme Marine Le Pen) qui le serait. Si tous les catholiques s’abstenaient ou risquaient de s’abstenir, les candidats prendraient plus au sérieux les valeurs non-négociables. Marine Le Pen n’ayant pas un programme différent du Système UMPS, je ne lui accorderai pas ma voix. Dans le mouvement national et catholique l’abstention sera massive. Le résultat de l’héritière de JMLP sera d’ailleurs très décevant pour ceux qui fondent des espoirs illusoires sur une imposture médiatique et politique.

  • Robert , 8 avril 2012 @ 21 h 33 min

    L’abstention c’est refuser de prendre part au vote. On peut tourner cela dans tous les sens, on reste sur le côté du chemin et on laisse les choses se dérouler sans nous.
    Arrêtons de fantasmer sur “le vote catholique.” Il existe tant de divisions et d’intérêts divergents que même dans une chapelle traditionaliste, il existe des courants qui s’opposent.
    La dernière fois que le vote catholique a été mis en oeuvre, c’était avec la démocratie chrétienne et cela nous a plutôt laissé de mauvais souvenirs. UDF, Giscard-Veil pour les plus jeunes!
    Le problème de certains, c’est de vivre dans la réalité et de faire avec les moyens dont nous disposons. Je laisse certains abbés et laïcs qui semblent prôner le vote Sarkozy pour éviter Hollande à leur conscience, surtout quand les mêmes font du moralisme politique à tout crin.
    De ce point de vue-là, effectivement, on peut préférer l’abstention que de voter pour la culture de mort régnante un peu moins ou un peu plus vite vers la décadence.
    Lisez le texte de Rémi Fontaine, il est éclairant, fondé philosophiquement et n’a à ce jour jamais eu de contradiction sérieuse.
    Je laisse aussi à leur petite revanche dérisoire ceux qui confondent nos éventuelles querelles personnelles avec le bien commun.
    Le soir du premier tour et si Dieu le veut du second, je pourrais dire que j’ai fait ce que ma conscience me dictait sans me laisser égarer par le découragement ou par des règlements de compte de militants froissés dans leur amour-propre.
    Un soldat n’a pas d’états d’âme et doit s’avoir s’oublier.

  • Jean-Pierre , 8 avril 2012 @ 23 h 20 min

    “On peut préférer l’abstention que de voter pour la culture de mort régnante”.

    Oui, en effet. Il n’y a aucun moyen d’action dans cette élection (aucun candidat ne proposant de renoncer à la culture de mort). A part éviter le pire, selon la théorie du moindre mal. D’où la décision de certains, prêtres ou laïcs, de voter Sarkozy contre Hollande au deuxième tour, Marine Le Pen n’ayant aucune chance d’accéder au pouvoir et n’ayant pas mieux à proposer que le président sortant.

    En ce qui me concerne, je pense qu’elle ne franchira pas la barre des 15%. Ce qui sera un échec pour sa stratégie, échec déjà vérifié en 2007 en tant que directrice de campagne. Pour éviter toute polémique, je donne rendez-vous aux marinolâtres le soir du premier tour, ici même, pour commenter les résultats.

  • verdad , 9 avril 2012 @ 8 h 11 min

    Faites vous plaisir avec vos 15%.,
    Et si elle fait 18% ou 20% voire plus; la considèrerez-vous
    encore et toujours inéligible ?

    Car ne l’oubliez pas, ceux qui depuis la Libération nous
    gouvernent le font avec une Majorité Minorité de, autour de 20% des électeurs inscrits.

    C’est-y pas très Démocratique ça ???????

  • Jean-Pierre , 9 avril 2012 @ 8 h 53 min

    “Pourquoi ne pas voter pour un candidat qui présente un moindre mal ?”

    REPONSE = Le moindre mal ne s’applique que lorsque je suis dans l’obligation (très rare) de choisir entre deux maux et qu’aucun autre choix ne m’est possible. La vocation du Chrétien est de choisir défendre et promouvoir le bien et cela jamais en utilisant un mal pour faire un bien.

    Ici, ce n’est absolument pas le cas. Dans le cadre des élections même si l’un des candidats semble moins nocif qu’un autre (et il faudrait encore le vérifier en prenant en compte ses actes et non seulement son programme!), il y a toujours possibilité de voter blanc ou de ne pas voter. Choisir le candidat qui nous semble le moins mauvais ne rentre pas dans la définition du moindre mal.

    “Si je vote blanc c’est le candidat le plus mauvais qui va passer !”

    REPONSE = C’est là encore un piège tendu par les médias. Nous sommes responsables de nos actes pas de ceux des autres. Si un candidat est élu alors que nous avons voté blanc, la responsabilité de son élection n’est pas imputable à celui qui a décidé de ne voter ni pour lui ni pour son adversaire. La vraie responsabilité en revient à ceux qui ont voté pour ce candidat. C’est l’un des grands moyens utilisés par les manipulateurs que de nous faire agir en nous faisant porter une responsabilité qui n’est pas la nôtre. Nous sommes responsable de notre voix pas de celle des autres.

    En revanche si nous votons pour un candidat dont nous savons (par expérience ou de par son programme) qu’il ne respectera pas les points non négociables, nous sommes responsables de notre vote, même si ce vote était destiné à contrer un adversaire qui nous semblait pire (voir la notion de moindre mal).

    Argumentaire complet lu ici : http://www.votonscoherent.com/2012/03/02/argumentaire

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