L’élection de Macron sonnerait le glas de la démocratie

Il se peut que les observateurs qui, suivant les sondages qui donnent Emmanuel Macon vainqueur de la présidentielle de 2017 n’aient pas compris ce qu’une telle victoire aurait de subversif pour la démocratie française.

Certes, formellement, l’élection serait régulière.

Mais elle aurait été obtenue à un prix qui ne pourrait laisser qu’un goût amer.

Une manipulation judicaire

D’abord la manipulation judicaire partie de l’Elysée qui a abouti à affaiblir considérablement François Fillon. Une fois posé l’usage de l’alternance démocratique, depuis longtemps admis dans notre pays, il paraissait naturel qu’après un quinquennat de Hollande particulièrement désastreux – au point d’interdire au sortant de se représenter – le candidat de la droite de gouvernement, François Fillon, désigné au terme d’une primaire incontestée, prenne la relève avec ses équipes.

Pour des raisons qui restent à éclaircir, Hollande et son entourage ne l’ont pas admis. Turpitudes à cacher, affaiblissement du sens républicain, égoïsme sordide, Hollande a décidé de remettre en cause cet usage en mettant tous le moyen l’Etat, les moyens judicaires en premier lieu, en marche pour détruire l’image du candidat dans l’opinion, dans l’espoir de conserver l’Etat PS qu’il avait mis en place.
S’il est vrai qu’au début, Hollande a espéré réaliser cette opération pour lui-même, son retrait et la faiblesse du candidat socialiste ont fait qu’elle a profité à Emmanuel Macron. Ce dernier ne pouvait pas ne pas être au courant de ces manigances : proche de Jean-Pierre Jouet, secrétaire général d’Elysée que l’on dit au centre de la manœuvre, ayant eu le secrétaire général adjoint Boris Vallaud, mari de Najat Vallaud-Belkacem comme chef de cabinet à Bercy, quand il était à la tête d’une administration fiscale qui n’a pas de secret pour son patron, le candidat Macron apparait au cœur d’une manipulation dont il est le premier bénéficiaire.

Est-il utile de dire qu’en ayant la haute main sur le parquet financier, qu’il a créé et où il a effectué les premières nominations, et en permettant son instrumentalisation politique, Hollande n’a pas respecté, c’est le moins qu’on puisse dire, l’article 64 de la Constitution selon lequel « le président de la République est garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire ?”

On pourra alléguer que Francis Fillon aurait pu se défendre mieux. Il reste que la manœuvre qui a déstabilisé sa candidature est sans précédent dans une République où le pouvoir judiciaire était tenu par la loi et par la coutume à l’écart de la politique et où les présidents de la République successifs n’avaient jamais dans le passé utilisé de tels moyens.

Une presse dont le pluralisme est évacué

L’autre dévoiement auquel Macron devrait, s’il était élu, son élection, est la quasi-unanimité de la presse écrite et audio-visuelle en sa faveur – contre François Fillon.

Cela aussi est sans précédent dans la démocratie française.

L’affaire Fillon n’aurait pas eu le retentissement que l’on sait si la presse ne s’en était délectée hors de toute mesure, pendant des semaines et des semaines, avec une insistance sans proportion avec la gravité toute relative des faits.

Une telle unanimité tient sans doute à la sociologie journalistique dont la formation orientée et l’esprit grégaire tel qu’il s’est développé dans les écoles de journalisme et les salles de rédaction, plus le terrorisme intellectuel interne au milieu, assurent une large majorité aux plumes de gauche et d’extrême-gauche, même dans les journaux classés à droite, dont témoignent tous les sondages.

Elle tient aussi à l’accaparement des médias par des groupes financiers diffusant presque tous une idéologie libérale-libertaire, compatible avec la gauche, et qui pouvait être hostile à ce que représente François Fillon : la bourgeoisie catholique enracinée de filiation gaulliste. On sait les sentiments favorables pour Macron de gens comme Pierre Bergé et Xavier Niel, patrons du Monde et de l’Obs, Bernard Arnault, patron des Echos et du Parisien, Vincent Bolloré, patron de Canal Plus, François Pinault, patron du Point et naturellement des patrons de toutes les chaînes publiques. On sait aussi par quelles manœuvres Macron ministre des finances s’est acquis l’appui de Patrick Drahi bénéficiaire d’une autorisation d’achat de SFR qui représente un avantage de plusieurs milliards et qui possède, BFM, Libération, L’Express. Le candidat Macron s’est attiré d’autres sympathies moins connues dans la presse régionale : Jean-Michel Baylet, Michel Lucasa.

Nous savons depuis deux siècles que la démocratie est inséparable du pluralisme de la presse. Cette unanimité des médias en faveur d’un seul candidat, au détriment des dix autres, est le signe d’une dégénérescence profonde de notre héritage démocratique. Il y a un précédent, l’unanimité de la presse nord-américaine en faveur d’Hillary Clinton. Elle n’a certes pas empêché Trump d’être élu mais elle l’empêche de gouverner. Là aussi une vieille démocratie est en train de déraper dangereusement.

A l’appui de la presse s’ajoutent les moyens financiers colossaux dont semble bénéficier le candidat Macron et dont l’origine demeure mystérieuse. Là aussi nous nous trouvons en rupture avec une époque où la répartition de ces moyens n’était certes pas égalitaire mais où elle était plus équilibrée.

A ces deux dimensions qui ont infléchi le résultat des urnes, s’ajoutent, dans une pénombre plus difficile à scruter, les pressions internationales qui s’exercent en faveur de Macron, soldat sans états d’âme de tous les réseaux qui se sont attachés au fil des ans à réduire la souveraineté de la France : OTAN (avec ses têtes nord-atlantiques pro Clinton), Union européenne, Allemagne, sans compter les réseaux propres à la haute finance dont le candidat est issu.

Perméabilité d’une personnalité apte à se plier à tous les conditionnements et qui semble à bien des égards immatures ? Conditionnement propre à la dernière génération de Sciences Po, style Richard Descoings ? Exigences impitoyables de certains commanditaires hors du champ des radars ? Il faut bien dire que, sur aucun sujet, Macron n’a pris la moindre distance par rapport aux idées dominantes dans le monde occidental : immigration, euro, russophobie, libre-échange, éducation, idées libertaires etc. Au point d’apparaitre comme un candidat formaté à l’avance pour imposer à la France ce qui dans la plupart des domaines suscite le rejet du peuple.

Connaissant ces rejets de plus en plus violents, qu’attestent de nombreux sondages, les forces qui appuient Macron semblent avoir choisi de passer outre, de passer à la vitesse supérieure pour imposer aux Français un président qui reflète leurs idées : celles des maîtres du monde. En raison de la difficulté même de l’entreprise, ils n’ont pas lésiné sur les moyens.

Ce sont ces moyens qui ont permis au candidat Macron, grâce à des méthodes de communication adaptées et sans doute cher payées, quoique parfois ridicules, de faire illusion au point que la distance abyssale entre ses vraies idées et les aspirations profondes du peuple français n’apparaisse pas au grand jour.

Rien ne dit que leurs yeux ne s’ouvriront pas avant le second tour. Il est dans la logique de la Ve République telle que l’a voulue le général de Gaulle que le peuple français n’élise pas son président sans un face à face ultime où il regarde les yeux dans les yeux celui auquel il va confier son destin. Mais si d’aventure tel n’était pas le cas, et que Macron soit quand-même élu, le réveil serait rude. Les Français ne pourraient qu’avoir le sentiment de s’être fait forcer la main avec de moyens déloyaux. Comment ne verraient-ils pas dans cette élection un véritable hold-up sur la république ? Compte tenu de la place de la France dans l’histoire de la démocratie, ce serait là le signe d’une crise grave de celle-ci. Il n’est pas sûr qu’une telle élection acquise avec de tels moyens, ne prélude pas à un rejet violent et rapide du nouveau président.

Roland HUREAUX

Related Articles

13 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Charles , 6 mai 2017 @ 8 h 37 min

    Des pirates informatiques sont parvenus à casser les codes et capter les messages mails des principaux conseillers de Makron. ces documents ont été lâchés sur le web hier.
    L’affaire est prise très au sérieux puisque une commission officielle s’est réunie pour donner l’instruction aux gros medias de ne pas citer l’affaire à 1 jour de l’élection.

    L’équipe de Macron a déjà reconnu la réalité de ces fuites mais explique, pour se couvrir, que des faux mails se trouvent parmi les vrais.

    On y découvre un certain nombre de conventions cachées & sidérantes
    entre les camps politiques opposés à Marine.

    http://www.dailymail.co.uk/news/article-4478738/French-election-blown-open-email-leak.html

  • jejomau , 6 mai 2017 @ 8 h 46 min

    C’est certain : il faut en général des années de combat politique, le temps de se constituer un réseau, mailler un territoire, se faire connaître du peuple….. pour avoir des chances d’être élu un jour.

    Il faut du temps.

    MACRON est un parfait inconnu. On ne sait pas ce qu’il a fait de son argent gagné en 3 ans. Il est totalement inexpérimenté. Il est très jeune. Personne ne sait qui il est finalemement

    La plus grande curiosité : c’est que les médias sont derrière

    Il a été mis en place par la Franc-Maconnerie “le Siècle” où il faut etre coopté pour y entrer et où tous les patrons de presse y compris les journaleux se retrouvent

    Tous les débats de fond ont été éludés sciemment par ces mêmes journaleux .

    Bref : la Démocratie est en danger. Il faut que le peuple en prenne conscience cette fois. On essaye de les empêcher de s’exprimer : c’est la répétition de ce qui s’est passé en Amérique quand O Bama le muslim a été mis en place . C’est exactement le même processus. Derrière on retrouve les mêmes : l’islamisme acoquiné aux LGBT

    C’est bien pourquoi Bergé soutient Macron comme l’UOIF appelle à voter pour lui … avec le soutien des journaleux !

    Trump a renversé les choses en s’attaquant aux médias systématiquement….

  • Gauvain , 6 mai 2017 @ 10 h 22 min

    “Laissons de côté le baratin de la mafia médiatico-politique, (marchands de tapis tous vendus et soumis à la Franc-Maçonnerie), la base existentielle, en France occupée, la voici :
    – 650 avortements par jour en France, soit 7 millions d’enfants éradiqués depuis 1975, (innocents tués dans le ventre de leur mère).
    – 1 suicide en France toutes les 30 à 40 minutes. (Suicide chez de braves Français, bien sur, non chez l’infâme caste de pourris nantis-parasites de la politique et des médias.)
    – Première population mondiale consommatrice d’anti-dépresseurs. (Nous voyons à quel point la république infernale “est une chance pour la France” !)

    Ce refus de vivre, ce désir de mort, en France occupée, est purement sidérant et inacceptable ! Voyez comme “c’est merveilleux” la république ! Voyez comme les Français vont bien ! Voyez comme ils sont heureux de subir cette saloperie de république, et ces “valeurs” anti-France, anti-Français et anti-Christ. La crasseuse république n’est qu’une gigantesque pulsion de mort et d’inversion morale écrasant la France et les Français, depuis deux siècles.”

    http://www.democratie-royale.org/2017/05/la-france-n-est-pas-la-republique.la-republique-est-anti-france-et-anti-francais-parce-qu-anti-christ.html?utm_source=flux&utm_medium=flux-rss&utm_campaign=politics

  • Isaïe , 6 mai 2017 @ 10 h 38 min

    Certe, cela est possible, le dévoiement législatif par le président de la république. Monsieur Hollande l’a bien montré. Mais il y a des données que personne ne perçoit. Entre autre les politiques ont peur d’une guerre civile. mais je sais que cela surviendra dans notre pays, peut-être dans un temps plus proche que nous le pensons. Alors là, que fera monsieur le président? Fera-t-il tirer sur le peuple français? démissionnera-t-il? Une chose est certaine: sa position ne sera plus vraiment tenable et l’appui de ceux qui on ruiné la France ne lui servira plus à rien.

  • appeals , 6 mai 2017 @ 10 h 55 min

    Comment est sorti flamby cette grosse larve ?

    La petite lope sortira de la même manière car je doute que les abstentions fassent élire MLP, quel beau gâchis !

  • J. Elsé , 6 mai 2017 @ 12 h 09 min

    Monsieur HUREAUX,je trouve bizarre que vous dénonciez un déni de démocratie à cause de toutes les manœuvre contre monsieur FILLON (ce qui est exact)mais pourquoi occultez-vous les mêmes manœuvres contre Marine LE PEN ? C’est aussi dégueulasse (désolé pour ce terme vulgaire mais je n’en trouve pas d’autre). Si vous suivez les médias, vous aurez peut-être remarqué leur totale partialité et non seulement cela est digne d’une république bananière, mais de surcroit, l’élection de monsieur Macron achèvera la destruction de la France débutée par François MITTERAND et poursuivie par tous ses successeurs quels qu’ils soient, y compris monsieur FILLON lorsqu’il était premier ministre !

  • jejomau , 6 mai 2017 @ 18 h 45 min

    Si Marine est élu, elle prendra immédiatement dix premières mesures que voici :

    1- Suspension des accords de Schengen et rétablissement des contrôles aux frontières nationales.

    2- Expulsion de tous les fichés S étrangers, et mise en œuvre de l’article 411-4 du code pénal pour déchoir de leur nationalité française et interdire du territoire les bi-nationaux convaincus de liens avec le djihadisme.

    3- Abrogation des Lois pénales Dati et Taubira pour mettre fin au laxisme judiciaire.

    4- Organisation d’un référendum sur une grande réforme institutionnelle incluant, entre autres, la proportionnelle, le référendum d’initiative populaire, la priorité nationale, la défense de notre identité de peuple et de notre patrimoine historique et culturel, et la réduction du nombre de députés et de sénateurs.

    5- Baisse de 10 % des trois premières tranches de l’impôt sur le revenu et rétablissement de la demi-part fiscale supplémentaire pour les veuves et veufs.

    6- Rétablissement de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation.

    7- Suppression de l’Aide Médicale d’État réservée aux clandestins.

    8- Rétablissement de la défiscalisation et de la majoration des heures supplémentaires, et revalorisation des petites retraites.

    9- Réorientation des 50 milliards d’euros de baisses de charges du CICE vers les TPE/PME exclusivement.

    10- Abrogation de la Loi Travail, de la Loi El Khomri.

Comments are closed.