Un appel à la reconquête

Le très grand historien Dominique Venner, qui avait beaucoup œuvré à la remise en cause de l’historiquement correct (lire ses ouvrages nuancés sur la collaboration et la résistance, sa mise à l’honneur du Moyen-Âge aristocratique, son rétablissement de la vérité envers les Blancs contre les Rouges pendant la guerre civile russe, ainsi que des Sudistes pendant la guerre de Sécession, etc.) pour nous débarrasser, nous Européens de France, de la culpabilité qui nous brise, volontairement maintenue par le Système afin d’étaler son capitalisme le plus sauvage sur des zombies atomisés n’ayant plus de mémoire, se suicida en la cathédrale Notre-Dame de Paris le mardi 21 mai 2013 vers 16h.

Un acte politique pour réveiller les consciences.

Sur l’autel principal devant lequel il se tira une balle, il laissa une lettre où il expliqua clairement son intention qui était, non pas comme certains catholiques le soutiennent, de souiller un lieu saint chrétien par désespoir mais de réveiller les consciences assoupies face aux menaces de l’invasion migratoire et de l’islamisation de la France et de l’Europe qui auront des conséquences bien plus terribles que l’emblématique loi Taubira qui ne touche, rappelons-le, qu’une minorité d’homosexuels qui eux-mêmes ne représentent qu’environ 5% de la population française.

Ce geste n’est pas non plus un acte de mépris envers les catholiques qu’il a, malgré son lourd scepticisme envers l’Église, toujours profondément respecté. Il a voulu le faire dans ce lieu car il savait que malgré une minorité identitaire de tendance païenne très active dans le redressement intellectuel nécessaire à toute reconquête politique, les gros bataillons conservateurs sont majoritairement chrétiens de foi ou de culture. Or comme il le prévenait dans son dernier post publié le matin même de sa mort, ce ne sont malheureusement pas de gentilles manifestations émaillées de poussettes et ballons roses bonbon, de paisibles Veilleurs récitant du Péguy sous les effigies de Luther King et Gandhi ou autres délicates Antigones prônant « l’amour et non la haine » qui, si louables soient-ils, permettront à terme de résister aux immenses périls qui s’amoncellent à l’horizon sur fond de balkanisation de l’Europe et d’effondrement économico-énergétique.

Seule une puissante re-virilisation de nos comportements nous donnera le courage d’affronter de tels défis, car la paix n’est pas un moyen mais une fin que seule la force engendre et maintient. Dans son excellent Choc de L’Histoire, Dominique Venner écrivait : « Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre ». L’étude des faits historiques cautionne tout à fait ce propos. Au Proche-Orient, nos amis chrétiens d’Égypte, de Syrie ou d’Irak se font persécutés voire littéralement éliminés sous l’indifférence générale de l’Occident car ils n’ont pas pu, parfois pas voulu, s’armer pour se défendre. Uniquement les chrétiens libanais sont pour l’instant en sécurité car la cruelle guerre civile des années 75 à 90 leur a fait comprendre la nécessité de constituer des milices d’autodéfenses protégeant efficacement leurs communautés telles que les Kateb pour les Maronites ou les redoutables Croix-de-Feu pour les Arméniens.

Résultat : alors qu’ils sont minoritaires face à des musulmans trois fois plus nombreux et puissamment armés par le Hezbollah, les Chiites iraniens ou Alaouites syriens, ils vivent en paix, ne subissent aucun méfaits, sont strictement respectés (ils ne sont pas soumis à la dhimmitude bien qu’ils soient minoritaires) et, à la différence des chrétiens en France, aucun de leurs sanctuaires ou sépultures n’est endommagé ! L’exemple des Hindous force aussi l’admiration : alors que les musulmans tentent depuis des siècles parfois, par de gigantesques massacres de masses menés sous la férule d’un Tamerlan, Bâbur ou Aurangzeb de les convertir, ils ont toujours su, grâce aux Védas qui honorent tout autant les vertus féminines d’amour et de douceur que les comportements virils de force et de puissance, résister stoïquement pour sauvegarder leurs spécificités culturelles et religieuses. Aujourd’hui, les groupes RSS de la tendance métapolitique hindoue que Dominique Venner appréciait ne sont pas de vulgaires associations d’extrême-droite comme nous le serine à longueur de temps le politiquement correct mais plutôt un « mouvement identitaire ressemblent à un scoutisme qui aurait remplacé les bons sentiments par les arts martiaux » (idem) afin de se prémunir contre ce nouveau prosélytisme musulman qu’est l’explosion démographique volontaire (5,5 enfants par femme à la différence de 2,5 pour les Hindous) afin de renverser l’équilibre ancestral de l’Inde pour le dominer, comme en Palestine vis-à-vis des Israéliens… ou en France d’après les dires du président algérien Boumédiène.

Un acte spirituel riche d’enseignements.

Le Mystère du salut

Beaucoup de commentateurs chrétiens de Nouvelles de France ne comprennent pas l’acte suicidaire de Dominique Venner. Sans vouloir les convaincre, j’aimerais simplement proposer quelques arguments pour mettre un peu d’eau dans le vin des certitudes : premièrement, nous ne sommes pas le Christ et encore moins Dieu et nous n’avons pas à juger ni à savoir qui est, dans l’au-delà, près de Lui ou non. D’autant plus que, si ce Dieu est chrétien, il doit néanmoins gérer les âmes de milliards de musulmans, bouddhistes, Hindous et, à mon humble avis, je ne crois pas qu’Il soit enclin à les refuser près de Lui s’ils ont vécu dignement d’autant plus qu’à la différence d’Allah ou de Yahvé, Il est Amour. N’oublions jamais qu’une seule parole sauva le bon larron qui n’était pas un historien païen méditatif mais plutôt un voleur, violeur voire tueur.

Et qui sait : nous nous souvenons de Charles Maurras qui s’écarta du christianisme en devenant païen suite à son voyage en Grèce lors des premiers Jeux olympiques de 1896 et qui, finalement, préféra au seuil de la mort s’en remettre au Christ. En fut-il de même avec Dominique Venner qui, bien qu’élevé par une mère très catholique qu’il perdit à ses 10 ans, prit une distance significative avec l’Église, écœuré par son soutien appuyé aux ennemis terroristes du FLN lors de la guerre d’Algérie, mais qui dans le doute, préféra se sacrifier devant la Vierge de sa tendre enfance ; sacrifice au sein duquel dans une très brève fraction de seconde il lui confia son âme ? Dieu seul connait le secret des cœurs.

Le suicide chrétien

Une autre critique consiste à dire que la vie est un don de Dieu et que tout homme qui met fin à ses jours ne peut s’unir à Lui. Sur Radio Courtoisie, une présentatrice expliqua qu’à la différence du paganisme qui accepte les sacrifices humains et les suicides, le christianisme les refuse par la mort volontaire du Christ qui est le Sacrifice suprême interdisant tout autre par la suite. Malheureusement les faits historiques contredisent catégoriquement cette affirmation approximative. Si le paganisme comme tout polythéisme accepte les sacrifices humains religieux et le suicide, mes humbles connaissances historiques déduisent qu’ils étaient pratiquement inexistants sous l’Empire romain. À l’inverse, le christianisme, durant le temps long de l’Histoire, ne fut absolument pas avare en suicides de masses par martyrs volontaires.

Voici ce que dit le professeur Wendell Watters dans son livre Mortelle Religion : « Contrairement aux croyances populaires selon lesquelles on jetait les chrétiens aux lions, il était plus courant que les chrétiens perturbent l’ordre des choses en sautant dans l’arène de leur plein gré, dans l’espoir d’être immédiatement unis à Jésus. Quand l’Église s’est chargée de fonder une institution terrestre, elle a réagi à cette vague de suicides en établissant un certain nombre de décrets, ce qui a abouti à une interdiction totale de cet acte lors du concile de Tolède de l’année 693. Ainsi, cette interdiction chrétienne du suicide n’a rien de traditionnel, elle n’est qu’une réaction à la forte prédisposition suicidaire que la doctrine soutient et qui est propre au martyre du Christ. Ce qui a eu lieu à Jonestown au Guyana le 18 novembre 1978 (suicide de masse de chrétiens dont 276 enfants) n’était que l’écho de ce qui survenait à Rome au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne ».

En introduction de sa très bonne biographie de Saint Antoine le Grand, le docteur de l’Eglise Saint Athanase d’Alexandrie expliquait que la voie royale d’union au Christ était le martyre volontaire et, lorsque les persécutions romaines se sont estompées, la nouvelle voie d’excellence spirituelle, bien qu’inférieure à la première, était la vie monastique et ascétique où les premiers pères du désert s’infligeaient toutes sortes de flagellations morales et physiques extrêmement rudes par amour pour le Christ. Jusqu’à une date très récente, ces auto-humiliations furent une constante dans le monachisme chrétien. Dans le Synaxaire français des Saints Orthodoxes écrit par le moine Macaire, il y a de très nombreux exemples de saints martyrs grecs qui, sous la domination ottomane, blasphémaient volontairement contre le Prophète ou sur le Coran afin d’être torturés et mis à mort par amour du Christ. Toutes les religions ont leurs sacrifiés volontaires dans le but d’une rétribution future ou par amour de leur Dieu, seules les modalités inhérentes à chaque religion changent : du sacrifice païen, au martyre volontaire chrétien en passant par le kamikaze shinto au jihad sacrificiel musulman. Donc en matière de science historique, n’oublions jamais cette injonction du Christ : « Au lieu de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde la poutre qui est dans le tien », car l’Histoire a l’art de remettre systématiquement en cause tous nos poncifs !

Le suicide païen ou le principe d’excellence.

Les religions polythéistes ont une conception de la vie spirituelle totalement différente des monothéismes, pour lesquels il suffit de suivre un code spirituel/moral (croire en un Dieu et à ses dogmes, aller à l’Église, faire sa prière, ne pas commettre ce qui est interdit, etc.) pour être sauvé. À l’inverse, l’union à Dieu dans le paganisme se fonde sur l’accomplissement de l’individu qui est à la fois un être communautaire – membre d’une race, d’un pays, d’un clan, d’une famille et d’un sexe – qu’il doit perpétuer par la procréation charnelle et la transmission du savoir, sachant qu’il n’est qu’un maillon de la lignée, et un être individuel qui doit s’accomplir dans le sens qui lui parait le plus juste. La vocation ou le désire qu’il ressent au plus profond de lui-même est en réalité ce que Dieu veut de lui. Le Bien ou l’union à Dieu est cet accomplissement de l’être sur le plan communautaire et individuel, le Mal ou l’écart de Dieu est ce non accomplissement.

La sexualité de plaisir, l’ivresse, la force, la guerre, le suicide (d’honneur et non de désespoir), à l’instar de la douceur ou encore de l’amour, ne sont absolument pas des fautes mais des éléments sacrés qui, utilisés à bon escient, permettent l’épanouissement d’une personne et d’une communauté. L’exemple extrême est tout simplement la mort volontaire de Dominique Venner qui est l’authentification d’un désir mûri et pensé comme nécessaire afin de réveiller nos consciences assoupies. Que ces consciences se réveillent ou non, là n’est pas la question : il a fait son travail et a accompli sa parcelle de la volonté divine, qui continuera de manière diversifiée à travers les Français s’ils en prennent gré et se redressent.

C’est pour cette raison que le paganisme est une religion profondément aristocratique où il est demandé à chacun d’entre nous de donner le meilleur de soi-même, en pratiquant le triptyque que Dominique Venner martelait sans cesse et qu’on peut retrouver sous d’autres noms dans l’hindouisme : la nature comme socle (l’acquis de notre être communautaire sur le plan biologico-culturel additionné au désir de notre vocation individuelle), l’excellence comme but (pratique au maximum de cette vocation qui, poussée à son paroxysme, provoque un dépassement de soi) et la beauté comme horizon (un dépassement qui permet un épanouissement total et donc une communion à Dieu). Ce qui vaut pour l’homme vaut aussi pour une fleur (racines, tige, pétales), pour un animal, pour un arbre, pour un peuple (nous voyons que les pays qui font des prouesses sont fiers de leur racines : Russie, Chine, Inde et que ceux qui se meurent sont ceux qui les renient : Occident actuel, Chine maoïste, URSS, etc.), pour une planète, pour un système solaire, pour un univers et même tout simplement pour Dieu : en effet, afin que l’Âme universelle prenne totalement conscience d’elle-même, elle engendre par tension des lois naturelles (physiques, chimie, biologie, etc.) qui créent l’éclosion du monde visible par démultiplication allant de l’atome aux pluri-univers (il a été démontré il y a quelques années selon les dires du géopoliticien François Thual qu’il n’existe pas un univers mais une multitude enchevêtrés les uns aux autres… Humains, nous sommes vraiment tous petits !), tels des rayons du soleil qui jaillissent de toute part.

La désagrégation d’un peuple apparaît lorsque chaque membre ne s’accomplit plus communautairement et individuellement : on constate qu’en France plus personne n’est à sa place : ainsi le militaire fait de l’humanitaire, l’espion sous-payé quitte les institutions étatiques pour devenir mercenaire d’entreprises, les politiques pratiquent leur métier comme un gagne-pain et non de manière sacrificielle, l’immigré est de moins en moins l’individu qui désire embrasser la culture du pays d’accueil mais d’y recevoir des droits ou pire de servir malgré lui d’esclave aux multinationales, les femmes étant forcées de remplacer des hommes à grand coup de lois artificielles et vice-versa, les Blancs ne perpétuant plus leur lignée face à des Extra-européens qui explosent la leur, etc. à l’image des cellules d’un corps qui en se déprogrammant deviennent cancérigènes et s’autodétruisent.

Plutôt que d’attendre un hypothétique Sauveur, c’est en donnant le meilleur de nous-même que le pays se redressera. Si l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers, alors la grandeur d’un peuple se forge à travers la dignité et la droiture de chacun d’entre nous. Le grand homme, à l’instar de Louis XIV, Napoléon, De Gaulle (qui eurent chacun malgré tous leurs panache et joie de vivre, une politique qui se révéla à terme désastreuse) est une conception de culture monothéiste, alors que le paganisme se fonde plutôt sur une suzeraineté accompagnée d’une aristocratie composée de fortes personnalités, libres et autonomes, parfois contradictoires, qui servent un peuple sûr de lui, exactement à l’image des militaires de l’Iliade ou des Croisades se vouant à un Christ Solaire !

D’ailleurs c’est ce qui est déjà en train de se passer avec la multiplication d’engagements épars (blogs de la ré-infosphère, LMPT, Hommen, Antigones, etc.) quelque fois opposés (y-a-t-il un lien entre un Veilleur et un Identitaire ?) qui participent déjà au redressement de notre pays. Mais le sang versé de l’historien veut nous rappeler que seul l’équilibre entre le féminin-apollinien (douceur, amour, etc.) et le masculin-dionysiaque (puissance, force, jouissance, sacrifice) engendre une société saine mais que si l’un des concepts prend le pas sur l’autre, elle dégénère. N’oublions jamais que la débauche de violence virile des deux Guerres mondiales tout comme l’hégémonie féminine actuelle refusant toute force contenant les frontières, la cohésion nationale et la continuation générationnelle, ont exactement le même résultat : la destruction de l’Europe. L’implosion démographique des Blancs n’est que le versant pacifiste d’un génocide issu de la plus pure violence. Ce constat n’appelle pas un recours à la violence qu’il récusait, mais à une perception plus lucide et courageuse des dangers qui nous guettent, étape obligatoire à toute organisation efficiente et protectrice.

L’immanence

Pour finir, certains reprochent l’athéisme de Dominique Venner : dans le polythéisme on parle plutôt d’immanence, c’est-à-dire le fait que le païen ou la personne de tendance païenne (à l’instar d’Alain de Benoist, Jean Soler, etc. – la majorité des intellectuels païens français sont immanents) constate la beauté du monde visible et sa poésie omniprésente, organisée par des Lois cosmiques, mais ne pense pas que ces dernières émanent du Divin, à la différence des païens transcendants qui (tel le grand indianiste Alain Daniélou, très influencé par l’hindouisme dravidien et shivaïte ; le courant dionysiaque hindou) croit que ces Lois sont issues d’une Âme universelle, d’une Conscience cosmique, appelée aussi Dieu (terme Indo-Européen indien signifiant « rayonnant » ou « resplendissant »).

Ceci est dû à deux raisons distinctes. La première est historique : le paganisme gréco-romain qui irrigua l’Antiquité européenne fut plutôt de tendance immanente et rationaliste (un peu trop au goût Venner, qui lui préférait le paganisme nordique plus poétique) imprégné, via la route commerciale de la soie, par le courant indo-européen hindou jaïniste de tendance matérialiste et « athée », tandis que le bouddhisme – l’autre courant indo-européen hindou matérialiste – influençait la Chine et le reste de l’Extrême-Orient. La grande majorité des philosophes grecs, et ce dès les présocratiques, furent profondément marqués par cette tendance. Exemple : Thalès ou Anaximène, qui réduisaient le substrat divin aux énergies de l’air ou de l’eau. D’ailleurs, Homère lui-même ne fut-il pas séduit, lui qui semblait préférer « le scepticisme » d’Hector à la « superstition » de Priam ?

La deuxième raison est tout simplement que beaucoup d’intellectuels païens étaient souvent des croyants chrétiens qui se détournèrent par la suite d’une Église qui leur paraissait incompréhensible. Et souvent dans ce genre de cas, ils jetèrent le bébé (Dieu) avec l’eau du bain (les dogmes).

Mais l’immanence et la transcendance en réalité ne s’opposent pas mais se complètent : cela dépend du point de vue de chacun qui est totalement respecté dans les polythéismes car « la vérité n’est pas une et n’est en tout cas jamais accessible dans sa totalité à l’esprit humain » (Alain Daniélou, Mythes et dieux de l’Inde). Prenons l’exemple de l’âme humaine : elle dirige les actions du corps, pourtant elle n’a aucune réalité visible mais n’est le fruit que de la programmation cérébrale qui l’engendre. Donc soit on accepte son existence qui est d’un autre ordre que le réel soit on en reste au conglomérat neuronale ; ceci n’est qu’une question de choix. Et il en est de même pour l’Âme universelle, qui est omniprésente que grâce à la perception de chaque être (pas seulement humain) du monde visible.

Conclusion

Bien qu’il failli succomber au désespoir plusieurs fois (franchement, quel esprit lucide n’a pas envie de se faire sauter le caisson ?), Dominique Venner se qualifiait comme un optimiste historique qui a toujours su surmonter l’accablement. Meurtri par la tournure de la guerre d’Algérie (il rentra dans l’OAS, non par nostalgie de l’Algérie française car son esprit trop avisé n’était pas séduit par l’illusion « multiculturelle » qui ne fonctionne nulle part – pas même en Inde malgré l’endogamie raciale des castes permettant le développement séparé mais insuffisant pour se prémunir des fractures ethnoculturelles qui la ronge depuis des siècles – mais pour protester contre l’abandon par De Gaulle du projet de création d’une frontière de peuplement européen sur la côte algéroise pour se prémunir de toute invasion migratoire : les faits, comme souvent, lui donnèrent raison) et par le rouleau compresseur de mai 68, il se reconstruisit par de longs moments de chasse, seul ou avec ses proches dans les forêts, où il décida de délaisser l’action pour l’écriture historique et philosophique. Il a produit une œuvre considérable, véritable outil de reconquête intellectuelle permettant aux nouvelles générations de s’armer pour tout futur redressement.

Son suicide n’est pas un cri désespéré mais un sacrifice dont il songeait depuis très longtemps, (il reprochait à Ernst Von Salomon, décédé d’une mort naturelle il y a plus de 40 ans de ne pas l’avoir fait !) ayant pour but, non pas de nous imposer, à l’exemple de tant d’intellectuels conservateurs comme feu Philipe Muray ou Éric Zemmour, le fameux « Tout est foutu » inhérent au fatalisme monothéiste mais au contraire pour nous rappeler que « tout est possible » à condition de le vouloir.

Lui qui se disait païen de droite radicale était devenu au fil du temps un vrai polythéiste à l’esprit très ouvert et multiple, recherchant uniquement le juste milieu si cher à Aristote et à Confucius, fondant sa très riche Nouvelle Revue d’Histoire avec son antithèse, le chrétien gaulliste feu François-Georges Dreyfus, enrichissant sa conception du monde en piochant allégrement tout autant chez l’historien catholique-conservateur René Grousset (il acquiesça à ses thèses sur l’influence néfaste de l’hellénisme asiatisé des conquêtes d’Alexandre sur l’esprit européen) que chez le penseur de gauche Jean-Claude Michéa (dont il partageait sa critique radicale du capitalisme).

Lui qui refusait toute systématisation de l’Histoire, cette science si humainement irrationnelle, fut paradoxalement celui qui en tira le plus de principes (L’hétérotélie : situation où les résultats sont à l’inverse des intentions ; l’uchronie : l’histoire avec des si ; la résilience des peuples : par atavisme et culture accouplés à l’imprévu : histoire factuelle, etc.)

Mais surtout lui qui disait ne pas croire au Christ fut celui qui paradoxalement L’imita le mieux en versant son sang pour nous, Français d’Europe, en qui il avait une immense affection, presque démesurée, vierge de cette souillure culpabilisante et omniprésente qui nous persuade que notre race est la cause de toutes le vicissitudes de l’Histoire. Puisse ce très grand amour nous redonner confiance, puisse-t-il surtout, à l’image de son sang répandu sur le marbre immuable de Notre-Dame, sceller l’union entre toutes les tendances de la Reconquête ; chrétiens et païens, nationalistes et européens, croyants et athées, conservateurs et identitaires ; afin qu’à travers celle-ci, une et multiple, libre de tout excès, se propage ce dont il appelait de ses vœux : la perpétuation de notre race, de notre esprit et de notre identité européenne, qui nous permettent, en ce monde, dans tout l’Univers et devant la face de Dieu Lui-même, d’être « ce que nous sommes, à nul autre pareil ».

« Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas », disait-il. Prouvons-le !

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104 Comments

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  • bruno , 7 juin 2013 @ 23 h 07 min

    Oui, très bon. L’auteur me l’a même dédicacé.

  • bruno , 7 juin 2013 @ 23 h 13 min

    Historiquement, les traces de sacrifices humains en Grèce sont introuvables. On a quelques textes mythologiques où on en parle (chez Homère par exemple) mais c’est tout, et encore c’est souvent pour en condamner la pratique.
    Zeus s’oppose aux sacrifices humains, et on retrouve cela avec les autres olympiens (Artémis sauve Iphigénie par exemple). Il n’y a qu’éventuellement dans le culte guerrier que le sacrifice des prisonniers avait lieu, mais là aussi on peut y voir une forme d’exécution (“pas de prisonniers !”).

    Le seul sacrifice humain qui aurait eu une logique c’est pour rappeler la mort du premier homme, Ymir ou Purusha (en scandinave ou en sanskrit), sacrifié par les dieux pour créer l’univers, concept qui a inspiré le principe de l’homme-microcosme (le soleil et la lune = les yeux, le ciel = le cerveau, les cheveux = les forêts, les vertèbres = les montagnes, le sang = l’océan… etc).

  • scaletrans , 8 juin 2013 @ 11 h 07 min

    Je n’ai jamais entendu dire par mes maîtres ni par qui que ce soit de catholique qu’il y avait des sacrifices humains dans le monde gréco-romain. Par contre, c’est avéré chez les Phéniciens qui adoraient le Moloch/Baal. Des Hébreux les avaient même rejoint dans cette infamie. On dit que Salomon lui-même, ainsi que ses successeurs Achaz et Manassé avaient adopté ce culte, leur Moloch avait une tête de bélier. Après la première guerre punique, les mercenaires qui assiégeaient Carthage assistèrent de loin au sacrifice des enfants de chaque famille en âge de l’être selon leur coutume infâme.
    Enfin, lorsque les Européens ont découvert des contrées inconnues, ils y ont rencontré, soit des sacrifices humains (quelquefois à grande échelle) soit de l’anthropophagie, soit les deux à la fois.

  • ingomer , 9 juin 2013 @ 0 h 34 min

    Bonsoir à tous,

    Pour ceux et celles que le sujet des sacrifices humains intéresse.

    Sans parler des sacrifices humains dans les pays nordiques et en Gaule, qui sont à présent plus largement attestés et reconnus, la question des sacrifices humains en Grèce et à Rome, bien que plus épineuse, n’est ni une allégorie, ni une fable inventée à plaisir, c’est un fait historique attesté par le double témoignage des historiens païens (Denys d’Halicarnasse , Plutarque, Suétone, Dion Cassius, Tite-Live, Lactance) et des historiens chrétiens (Eusèbe, Tertullien).

    Il s’agit d’un sujet encore largement inabordé, qui a souvent gêné les spécialistes de la culture grecque. C’est sans doute pour cette raison que, sauf rares exceptions, on avait tendance à ignorer ce thème non seulement dans des ouvrages généraux sur la Grèce ancienne, mais aussi dans des études plus spécifiques consacrées aux pratiques sacrificielles grecques. Quelques ouvrages cependant commencent à aborder le sujet.

    A lire : Le sacrifice humain : Une question controversée de GEORGOUDI Stella

    Magazine : Religions & Histoire n° 14 Page : 46-51. Source : http://www.religions-histoire.com/numero-14/sacrifices-offrandes-grece-antique/sacrifice-humain-une-question-controversee.21370.php#article_21370

    Les lignes ci-dessous sont tirées de l’ouvrage de Mgr Gaume, Pronotaire apostolique, publié en 1877 « Mort au cléricalisme ou résurrection du sacrifice humain » (Gaume et Cie Editeurs, 1877.) Un éclairage théologique des sacrifices humains, disponible en PDF : http://catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C131_Gaume_mort-au-clericalisme_44p.pdf

    «Dans les républiques de la Grèce et notamment à Athènes, on nourrissait aux frais de l’Etat quelques hommes vils et inutiles. Arrivait-il une peste, une famine, ou une autre calamité ? on allait prendre deux de ces victimes et on les immolait pour purifier la ville et la délivrer. Ces victimes s’appelaient Demosioi, nourris par le peuple ; Pharmakoi, purificateurs ; Katharmata, expiateurs.

    «Il était d’usage d’en immoler deux à la fois : un pour les hommes, et un pour les femmes, sans doute afin de rendre plus complète la parodie des deux boucs émissaires.

    Afin que tout le monde pût jouir de la fête, on choisissait un lieu commode pour le sacrifice. Un des archontes, ou principaux magistrats, était chargé d’en soigner tous les préparatifs et d’en surveiller tous les détails.

    «Le cortège se mettait en marche, accompagné de chœurs de musiciens, exercés de longue main et superbement organisés. Pendant le trajet, on frappait sept fois les victimes avec des branches de figuier et des oignons sauvages, en disant : Sois notre expiation et notre rachat.

    «Arrivés au lieu du sacrifice, les expiateurs étaient brûlés sur un bûcher de bois sauvage et leurs cendres jetées au vent dans la mer, pour la purification de la ville malade.

    «D’accidentelle qu’elle était au commencement, l’immolation devint périodique et reçut le nom de Fête des Thargélies. On la faisait en automne, elle durait deux jours, pendant lesquels les philosophes célébraient par de joyeux festins la naissance de Socrate et de Platon» (Annales de philosophie chrétienne, juillet 1861, p. 46 et sv.)

    Dans la même catégorie, on peut ranger le sacrifice annuel, offert par les Athéniens à Minos. Les athéniens ayant fait mourir Androgée, furent moissonnés par la peste et par la famine. L’oracle de Delphes, interrogé sur la cause de la double calamité et sur le moyen d’y mettre un terme, répondit :

    «La peste et la famine cesseront, si vous désignez par le sort sept jeunes gens et autant de jeunes vierges pour Minos. Vous les embarquerez sur la mer sacrée en représailles de votre crime. C’est ainsi que vous vous rendrez le dieu favorable» (Tum vero dira fames, atque inclementia pestis Deseret, ac tristis melior Deus exuet iras, Cum vestro e numero, scelerisque piacula vestri Quos sors cumque petit, seu mas seu fæmina cedat, Corpora pontus agat magni Minois ad urbem. Ex. Ænomao, apud, Euseb., Præp. Evang., lib. V, c. XIX.)

    Les malheureuses victimes étaient conduites dans l’île de Crète et enfermées dans un labyrinthe, où elles étaient dévorées par un monstre, moitié homme et moitié taureau, qui ne se nourrissait que de chair humaine. (Un documentaire diffusé sur Arte le 21 mars 2009, de nationalité franco-britannique, évoque effectivement les sacrifies humains et les cas de cannibalisme en Crète minoenne. La légende du minotaure aurait été un reflet, un lointain souvenir de sacrifices humains en Crète. Des fouilles archéologiques irréfutables ont découvert des restes humains dont la chair a été arrachée puis cuite… NdCR.)

    «Qu’est-ce donc que cet Apollon (l’oracle de Delphes), ce dieu libérateur que consultent les Athéniens, demande Eusèbe aux auteurs païens, historiens du fait ? Sans doute, il va exhorter les Athéniens au repentir et à la pratique de la justice. Il s’agit bien de pareilles choses ! qu’importent de tels soins pour ces excellents dieux, ou plutôt pour ces démons pervers ? Il leur faut au contraire des actes du même genre, immiséricordieux, féroces, inhumains, ajoutant, comme dit le proverbe, la peste à la peste, la mort à la mort.

    «Apollon leur ordonne d’envoyer chaque année au Minotaure sept adolescents et sept jeunes vierges, choisis parmi leurs enfants. Pour une seule victime, quatorze victimes, innocentes et candides ! et non pas une fois seulement, mais à tout jamais, de manière que jusqu’au temps de la mort de Socrate, c’est-à-dire plus de cinq cents ans après, l’odieux tribut n’était pas encore supprimé chez les Athéniens. Ce fut en effet la cause du retard apporté à l’exécution de la sentence capitale rendue contre ce philosophe ». (Euseb., ibid., lib. V, c. XVIII.)

    Sans compter les Thargélies, voilà pendant cinq cents ans sept mille victimes humaines, la fleur de la jeunesse athénienne, immolées au démon ! Et l’on ne cesse de nous vanter la belle antiquité : Athènes surtout comme le type inimitable de la civilisation !

    Ce n’est pas seulement Athènes, la République modèle, qui sacrifiait des victimes humaines, c’était toute la Grèce. Chaque année au mois de mai, le sixième jour de la nouvelle lune, la ville de Rhodes immolait un homme à Saturne. Avec le temps cet usage fut modifié, mais non supprimé. A la place d’un prisonnier ou d’un esclave, on sacrifiait un condamné à mort. La fête des Saturnales étant arrivée, on conduisait cet homme hors des murs, en face de la déesse Aristobule. Là, après lui avoir fait boire du vin, on l’égorgeait.

    A Salamine, on immolait régulièrement un homme à Aglaure, fille de Cécrops et de la nymphe Aglauris. Le malheureux condamné à mort était conduit par des jeunes gens dans le temple de la déesse, et faisait trois fois le tour de l’autel en courant ; après quoi, le prêtre le frappait dans l’estomac avec une lance ; puis, il le consumait tout entier sur un bûcher préparé à cet effet.

    Disons en passant ce qui avait lieu en Egypte, le pays des savants. A Héliopolis les Egyptiens étaient dans l’usage d’immoler des hommes à la déesse, connue en Occident sous le nom de Junon. Ces hommes étaient choisis de la même manière que pour les taureaux sacrés ; et on les marquait d’un sceau. On en immolait trois le même jour.

    A Chio, aujourd’hui Scio, île de l’archipel grec, on immolait un homme à Bacchus, que l’on écartelait ; on en faisait autant à Ténédos et à Lacédémone en l’honneur du dieu Mars. Aristomène, roi de Messine, égorgea trois cents Lacédémoniens en l’honneur de Jupiter d’Ithome, croyant que d’aussi nombreuses et de telles hécatombes devaient lui être agréables. En effet, Théopompe, roi de Lacédémone, en faisait partie.

    A Pella, ville de Thessalie, on immolait un homme de l’Achaïe en l’honneur de Pélée et de Chiron. Les Lyctiens, peuple de Crète, égorgeaient un homme en l’honneur de Jupiter ; les Lesbiens en l’honneur de Bacchus, et les Phocéens, un homme en holocauste à Diane. Erecthée l’Athénien immola sa propre fille à Proserpine.

    Outre ces immolations périodiques, les Athéniens dans les circonstances difficiles, n’hésitaient pas plus que les autres peuples de la belle antiquité à recourir, sur la demande des dieux, aux sacrifices humains. C’était au moment de livrer bataille à la flotte de Xercès :

    «Pendant que Thémistocle, écrit Plutarque, faisait aux dieux des sacrifices sur le vaisseau amiral, on lui présenta trois jeunes prisonniers, d’une beauté extraordinaire, magnifiquement vêtus, et chargés d’ornements d’or. On disait que c’étaient les fils de Sandaque sœur du roi, et d’un prince appelé Artaycte.

    «Au moment où le devin Euphratidès les aperçut, il remarqua qu’une flamme pure et claire sortait du milieu des victimes et un éternuement donna un augure à droite. Alors, appuyant sa main droite sur Thémistocle, il lui ordonna, après avoir invoqué Bacchus-Omestès (mangeur de chair crue), de lui immoler ces jeunes gens, l’assurant que la victoire et le salut des Grecs étaient à ce prix. Thémistocle semble hésiter, mais les soldats veulent qu’on suive l’avis du devin et les jeunes gens sont immolés. (In Themist., c. XIII, n° 3.)

    De son côté l’historien Plutarque nous apprend que tous les Grecs immolaient en commun des victimes humaines avant de marcher aux ennemis. (Apud, Euseb., lib. IV, c. XVI.)

    Telle que soit l’origine grecque ou germanique des Pélasges, nous les plaçons ici parce qu’ils habitèrent la grande Grèce. On sait que la grande Grèce était cette contrée située à l’extrémité orientale de l’Italie. Là, comme partout ailleurs, Satan demandait le sang de l’homme et surtout le sang de l’innocence.

    «Je vais, dit Eusèbe, citer un témoin non suspect de la férocité sanguinaire des démons, ennemis implacables de Dieu et des hommes: c’est Denys d’Halicarnasse, écrivain très versé dans l’histoire romaine qu’il a embrassée tout entière dans un ouvrage écrit avec le plus grand soin.

    «Les Pélasges, dit-il, restèrent peu de temps en Italie, grâce aux dieux qui veillaient sur les Aborigènes. Avant la destruction des villes, la terre était minée par la sécheresse, aucun fruit n’arrivait

    à maturité sur les arbres. Les blés qui parvenaient à germer et à fleurir, ne pouvaient atteindre l’époque où l’épi se forme. Le fourrage ne suffisait plus à la nourriture du bétail. Les eaux perdaient leur salubrité et parmi les fontaines, les unes tarissaient pendant l’été, les autres à perpétuité.

    «Un sort pareil frappait les animaux domestiques et les hommes. Ils périssaient avant de naître ou peu après leur naissance. Si quelques-uns échappaient à la mort, ils étaient atteints d’infirmités ou de difformités de toute espèce. Pour comble de maux, les générations parvenues à leur entier développement, étaient en proie à des maladies et à des mortalités, qui dépassaient tous les calculs de probabilité.

    «Dans cette extrémité, les Pélasges consultèrent les oracles pour savoir quels dieux leur envoyaient ces calamités, pour quelles transgressions, et enfin par quels actes religieux ils pouvaient en espérer la cessation. Le dieu rendit cet oracle : “En recevant les biens que vous aviez sollicités, vous n’avez pas rendu ce que vous aviez fait vœu d’offrir : mais vous retenez le plus précieux”. En effet. les Pélages avaient fait vœu d’offrir en sacrifice à Jupiter, à Apollon et aux Cabires, la dîme de tous leurs produits.

    «Lorsque cet oracle leur fut apporté ils ne purent en comprendre le se

    ns. Dans cette perplexité un des vieillards leur dit : Vous êtes dans une erreur complète, si vous pensez que les dieux vous font d’injustes répétitions. Il est vrai, vous avez donné fidèlement les prémices de

    vos richesses, mais la part de la génération humaine, la plus précieuse pour les dieux, est encore due. Si vous payez cette dette les dieux seront apaisés et vous rendront leur faveur.

    «Les uns considérèrent cette solution comme parfaitement raisonnable, les autres, comme un piége. En conséquence, on proposa de consulter le dieu pour savoir si, en effet, il lui convenait le recevoir la dîme des hommes. Ils députent donc une seconde fois des ministres sacrés, et le dieu répondit d’une manière affirmative.

    «Bientôt des difficultés s’élevèrent entre eux sur la manière de payer ce tribut. La dissension eut lieu d’abord entre les chefs des villes ; ensuite elle éclata parmi les citoyens qui soupçonnaient leurs magistrats. Des villes entières furent détruites, une partie des habitants déserta le pays, ne pouvant supporter la perte des êtres qui leur étaient le plus chers et la présence de ceux qui les avaient immolés.

    «Cependant les magistrats continuèrent d’exiger rigoureusement le tribut, partie pour être agréables aux dieux, partie dans la crainte d’être accusés d’avoir dissimulé des victimes, jusqu’à ce qu’enfin la race des Pélasges trouvant son existence intolérable se dispersa dans des régions lointaines ». (Multæ propterea migrationez, quæ Pe!asgam gentem varias in terras longe lateque deportarunt. Dieu, Haly., Hist., lib.I.)

    Voilà ce qui se passait chez ces Grecs si vantés, avant la prédication du cléricalisme. ET AUJOURD’HUI ON VEUT L’EXTERMINER! ET ON DIT QUE TOUTES LES RELIGIONS SONT ÉGALEMENT BONNES !

    CHAPITRE XIV – EUROPE. LES ROMAINS.

    Après notre rapide excursion dans l’ancienne Asie, dirigeons notre voyage vers l’Europe. Sans doute cette partie du monde, privilégiée entre toutes, ne nous offrira pas l’affreux spectacle des sacrifices humains. Du moins les Romains, l’admiration des collèges, des lycées et même de certains petits séminaires, eurent constamment en horreur une pareille barbarie. L’éducation classique ne les accuse jamais d’y avoir participé, il est vrai ; mais l’éducation classique n’est pas l’histoire. Celle-ci va nous ouvrir ses sanglantes annales et nous montrer ce qu’étaient, non seulement sous le rapport des mœurs, mais encore de la cruauté, ces Romains si vantés, qu’un chrétien n’a pas craint d’écrire qu`il faut adorer leurs reliques.

    On le sait, les Romains avaient reçu des Grecs une partie de leurs institutions, de ce nombre était celle du sacrifice humain. Comme les Grecs, les Romains avaient donc leurs expiateurs publics. C’étaient des

    victimes choisies et dévouées d’avance. Dans les calamités publiques on allait, pour les égorger, les prendre dans le lieu où elles étaient nourries, comme le boucher va chercher au pâturage le bœuf qu’il conduit à l’abattoir.

    Voici, d’après Denis d’Halicarnasse, comment les choses se passaient :

    «Les anciens Romains offraient à Saturne des victimes, telles que les Carthaginois (des enfants) ne cessèrent d’en offrir tant que leur république subsista, et telles encore que celles offertes de nos jours chez les Gaulois et d’autres peuples occidentaux, c’est-à-dire qu’ils immolaient des victimes humaines.

    «Pour une raison ou pour une autre, ce genre de sacrifice fut remplacé par le suivant : à la place des hommes dont ils liaient les pieds et les mains, et qu’ils précipitaient dans le Tibre pour apaiser la colère des dieux ils firent des images semblables à ces hommes, vêtues de la même manière. Peu après l’équinoxe du printemps, aux ides de mai, les pontifes, les vestales, les préteurs et ceux qui ont droit d’assister aux sacrifices religieux, jettent dans le Tibre du haut du pont Sacré trente images (mannequins) représentant des hommes, qu’ils nomment Argiens ou Grecs. C’est ce que les Romains n’ont cessé de mettre en pratique jusqu’à moi » (Denys d’Halycarnasse vivait vingt-cinq ans avant Notre-Seigneur. Apud Euseb., Præp. Evang., lib. IV, c. XVI.).

    Les Romains ne se contentèrent jamais de ces symboles de victimes humaines, ni de quelques victimes isolées. D’abord, toutes les fois qu’on donnait dans l’amphithéâtre les jeux en l’honneur de Jupiter Latialis

    (Latialis Jupiter et nunc sanguine colitur humano. De divin. instit., lib. 1, 13) ou Latiaris, la fête commençait par le sacrifice d’une victime humaine. La fête revenait chaque année et durait quatre jours.

    «Encore maintenant, dit Lactance, Jupiter Latialis est honoré par le sang humain».

    Prudence, Dion Cassius et Tertullien témoignent du même fait. Le grand apologiste s’exprime ainsi :

    «Voilà que dans cette très religieuse ville des pieux fils d’Énée, il y a un certain Jupiter que dans leurs jeux, ils arrosent de sang humain » (Ecce in illa religiosissima urbe Æneadorum piorum est Jupiter quidam quem Ludis suis humano proluunt sanguine. Apud., IX.)

    Saint Cyprien confirme le fait et décrit la manière dont se faisait l’immolation. Le prêtre égorgeait la victime, recevait le sang tout chaud dans un vase, et le jetait à la face de l’idole, comme pour le lui faire boire (Cruor etiam de jugulo calidus exceptus patera, cum adhuc fervet, et quasi sitienti idolo, in faciem jactatur crudeliter propinatur. De spertaculi.Voir les notes sur Euseb., Præp. Evang., lib. IV, c.xv, note 2.)

    Ensuite, les combats de gladiateurs dans l’amphithéâtre n’étaient autre chose que des hécatombes humaines offertes aux dieux, en actions de grâces de quelque victoire, ou de quelque grand événement favorable à la République. C’était l’accomplissement de la promesse faite par les généraux romains, lorsqu’ils assiégeaient une ville.

    Leur premier soin était de prononcer la formule d’évocation par laquelle ils priaient les divinités protectrices de la ville, de l’abandonner et de venir dans leur camp. A cette condition ils leur promettaient des temples et des jeux, c’est-à-dire des combats d’hommes ou des immolations de victimes humaines.

    Pour rendre grâces aux dieux de la prise de Jérusalem, Titus donna cinq mille paires de gladiateurs, c’est-à-dire qu’il fit immoler, pendant l’espace de vingt jours, dix mille victimes humaines.

    Octave, depuis l’empereur Auguste, lui avait donné l’exemple. Après la prise de Pérouse il offrit en sacrifice aux mânes de César trois cents chevaliers ou sénateurs romains (Trecentos ex diditiis electos, utriusque ordinis ad aram divo Julio extructam, idibus Martii hostiarum more mactatos. Suet., in Octav., n° 15.)

    En cela il ne faisait que suivre l’exemple de César lui-même :

    «A la suite des jeux qu’il fit célébrer après son triomphe sur Vercingétorix (qui fut égorgé), ses soldats se mutinèrent.

    Le désordre ne cessa que lorsque César s’étant présenté au milieu d’eux, saisit de sa main un des mutins pour le livrer au supplice. Celui-là fut puni pour ce motif ; mais deux autres hommes furent en outre égorgés en manière de sacrifice.

    C’est dans le champ de Mars, par les pontifes et par le flamine de Mars qu’ils furent immolés. Au reste, continue Tite-Live, il était permis au consul, au dictateur et au préteur, quand il dévouait les légions des ennemis, de dévouer non pas soi-même, mais le citoyen qu’il avait pris dans une légion romaine» (Hist., lib. XLIII, c. XXIV; et Iib. VIII, c. X.)

    Le même Esprit qui ordonnait autrefois dans le monde païen, le sacrifice humain, l’ordonne aujourd’hui dans tous les pays où il continue de régner sans contrôle : là, sous le nom de Mars, de Jupiter ou d’Apollon ; ici, sous le nom de Fétiche ou de Manitou. Sous une forme ou sous une autre, l’anthropophagie suit le sacrifice. L’Océanien mange ses victimes avec les dents, tandis que le Romain les dévorait des yeux et les savourait avec délices. L’Océanien est un sauvage inculte, le Romain était un sauvage policé. Dans l’un comme dans l’autre, on trouve la soif naturellement inexplicable de sang humain.

    «Vue à travers Rome chrétienne, dit M. L. Veuillot (Parfums de Rome. Le sot païen), l’antique Rome inspire aussitôt le dégoût. Ces grands Romains, ces maîtres du monde n’apparaissent plus que comme des saurages lettrés. Y a-t-il chez les cannibales rien de plus atroce, de plus abominable, ou de plus abject, que la plupart des coutumes religieuses, politiques ou civiles des Romains ? Y voit-on une luxure plus effrénée, une cruauté plus infâme, un culte plus stupide ? Quelle différence même de forme peut-on signaler entre le Fétiche et le dieu Lare ? Quelle différence entre le chef de horde anthropophage qui mange son ennemi vaincu, et le patrici en qui achète des vaincus pour qu’ils se combattent sous ses yeux et se tuent dans les festins ? »

    Voilà ce qui se passait chez les Romains avant la prédication du cléricalisme ! ET AUJOURD’HUI ON VEUT L’EXTERMINER ! ET ON DIT QUE TOUTES LES RELIGIONS SONT ÉGALEMENT BONNES !

    Tiré de l’ouvrage de Mgr Gaume publié en 1877 « Mort au cléricalisme ou résurrection du sacrifice humain (Gaume et Cie Editeurs, 1877.)

    Disponible en PDF : http://catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C131_Gaume_mort-au-clericalisme_44p.pdf

    Autres sources :

    (1) Le sacrifice humain en Grèce ancienne, de Pierre Bonnechere http://books.google.fr/books/about/Le_sacrifice_humain_en_Gr%C3%A8ce_ancienne.html?id=pvsoAAAAYAAJ&redir_esc=y

    (2) Sacrifices humains. Dossiers, discours, comparaisons

    Actes du colloque tenu à l’Université de Genève, 19-20 mai 2011

    A. A. Nagy, F. Prescendi (eds.)

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    274 p., 20 b/w ill., 155 x 240 mm, 2013

    ISBN: 978-2-503-54809-8

    Languages: French, English

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    Les auteurs de ce volume, historiens des religions, anthropologues et archéologues, étudient des rituels traditionnellement appelés « sacrifices humains », choisis dans leurs domaines respectifs de recherche – des tombeaux royaux d’Ur aux rites anthropoctoniques égyptiens, grecs, romains ou indiens, et des mises à mort rituelles des Gaulois et anciens Mochica aux crimes d’honneur des rapports onusiens. Leur questionnement tourne autour de problèmes méthodologiques fondamentaux pour l’histoire des religions : quand et pourquoi ces rites ont-ils été décrits comme des « sacrifices humains » ? Est-il possible, souhaitable, voire nécessaire d’interpréter autrement de telles mises à mort ? Au fil des diverses interventions, on se rendra compte combien ces « sacrifices barbares » hantent notre imaginaire scientifique, aujourd’hui comme par le passé. Il s’agit en fait d’un concept opératoire, hérité de l’Antiquité classique et consolidé par la culture judéo-chrétienne, qui sert indifféremment de grille de lecture pour expliquer les rites les plus variés.

    Source : http://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503548098-1

  • Bruno , 10 juin 2013 @ 17 h 37 min

    C’est ça tes “sources” ? Que des sources catho voire directement cléricales donc partisanes, faisant oeuvre de propagande.
    Et donc mensongères.
    La prochaine fois, tu va nous citer Penthouse pour me réfuter ? Lol

    Pour l’objectivité historique, tu repasses.
    Zéro.

  • scaletrans , 10 juin 2013 @ 18 h 39 min

    La paille et la poutre. Opéré de la honte tout petit, c’est ça ? Je m’en doutais.

  • Jean Dutrueil , 10 juin 2013 @ 23 h 20 min

    Cher Monsieur,

    Merci pour votre lien d’article: celui-ci est très véridique

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