Un appel à la reconquête

Le très grand historien Dominique Venner, qui avait beaucoup œuvré à la remise en cause de l’historiquement correct (lire ses ouvrages nuancés sur la collaboration et la résistance, sa mise à l’honneur du Moyen-Âge aristocratique, son rétablissement de la vérité envers les Blancs contre les Rouges pendant la guerre civile russe, ainsi que des Sudistes pendant la guerre de Sécession, etc.) pour nous débarrasser, nous Européens de France, de la culpabilité qui nous brise, volontairement maintenue par le Système afin d’étaler son capitalisme le plus sauvage sur des zombies atomisés n’ayant plus de mémoire, se suicida en la cathédrale Notre-Dame de Paris le mardi 21 mai 2013 vers 16h.

Un acte politique pour réveiller les consciences.

Sur l’autel principal devant lequel il se tira une balle, il laissa une lettre où il expliqua clairement son intention qui était, non pas comme certains catholiques le soutiennent, de souiller un lieu saint chrétien par désespoir mais de réveiller les consciences assoupies face aux menaces de l’invasion migratoire et de l’islamisation de la France et de l’Europe qui auront des conséquences bien plus terribles que l’emblématique loi Taubira qui ne touche, rappelons-le, qu’une minorité d’homosexuels qui eux-mêmes ne représentent qu’environ 5% de la population française.

Ce geste n’est pas non plus un acte de mépris envers les catholiques qu’il a, malgré son lourd scepticisme envers l’Église, toujours profondément respecté. Il a voulu le faire dans ce lieu car il savait que malgré une minorité identitaire de tendance païenne très active dans le redressement intellectuel nécessaire à toute reconquête politique, les gros bataillons conservateurs sont majoritairement chrétiens de foi ou de culture. Or comme il le prévenait dans son dernier post publié le matin même de sa mort, ce ne sont malheureusement pas de gentilles manifestations émaillées de poussettes et ballons roses bonbon, de paisibles Veilleurs récitant du Péguy sous les effigies de Luther King et Gandhi ou autres délicates Antigones prônant « l’amour et non la haine » qui, si louables soient-ils, permettront à terme de résister aux immenses périls qui s’amoncellent à l’horizon sur fond de balkanisation de l’Europe et d’effondrement économico-énergétique.

Seule une puissante re-virilisation de nos comportements nous donnera le courage d’affronter de tels défis, car la paix n’est pas un moyen mais une fin que seule la force engendre et maintient. Dans son excellent Choc de L’Histoire, Dominique Venner écrivait : « Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre ». L’étude des faits historiques cautionne tout à fait ce propos. Au Proche-Orient, nos amis chrétiens d’Égypte, de Syrie ou d’Irak se font persécutés voire littéralement éliminés sous l’indifférence générale de l’Occident car ils n’ont pas pu, parfois pas voulu, s’armer pour se défendre. Uniquement les chrétiens libanais sont pour l’instant en sécurité car la cruelle guerre civile des années 75 à 90 leur a fait comprendre la nécessité de constituer des milices d’autodéfenses protégeant efficacement leurs communautés telles que les Kateb pour les Maronites ou les redoutables Croix-de-Feu pour les Arméniens.

Résultat : alors qu’ils sont minoritaires face à des musulmans trois fois plus nombreux et puissamment armés par le Hezbollah, les Chiites iraniens ou Alaouites syriens, ils vivent en paix, ne subissent aucun méfaits, sont strictement respectés (ils ne sont pas soumis à la dhimmitude bien qu’ils soient minoritaires) et, à la différence des chrétiens en France, aucun de leurs sanctuaires ou sépultures n’est endommagé ! L’exemple des Hindous force aussi l’admiration : alors que les musulmans tentent depuis des siècles parfois, par de gigantesques massacres de masses menés sous la férule d’un Tamerlan, Bâbur ou Aurangzeb de les convertir, ils ont toujours su, grâce aux Védas qui honorent tout autant les vertus féminines d’amour et de douceur que les comportements virils de force et de puissance, résister stoïquement pour sauvegarder leurs spécificités culturelles et religieuses. Aujourd’hui, les groupes RSS de la tendance métapolitique hindoue que Dominique Venner appréciait ne sont pas de vulgaires associations d’extrême-droite comme nous le serine à longueur de temps le politiquement correct mais plutôt un « mouvement identitaire ressemblent à un scoutisme qui aurait remplacé les bons sentiments par les arts martiaux » (idem) afin de se prémunir contre ce nouveau prosélytisme musulman qu’est l’explosion démographique volontaire (5,5 enfants par femme à la différence de 2,5 pour les Hindous) afin de renverser l’équilibre ancestral de l’Inde pour le dominer, comme en Palestine vis-à-vis des Israéliens… ou en France d’après les dires du président algérien Boumédiène.

Un acte spirituel riche d’enseignements.

Le Mystère du salut

Beaucoup de commentateurs chrétiens de Nouvelles de France ne comprennent pas l’acte suicidaire de Dominique Venner. Sans vouloir les convaincre, j’aimerais simplement proposer quelques arguments pour mettre un peu d’eau dans le vin des certitudes : premièrement, nous ne sommes pas le Christ et encore moins Dieu et nous n’avons pas à juger ni à savoir qui est, dans l’au-delà, près de Lui ou non. D’autant plus que, si ce Dieu est chrétien, il doit néanmoins gérer les âmes de milliards de musulmans, bouddhistes, Hindous et, à mon humble avis, je ne crois pas qu’Il soit enclin à les refuser près de Lui s’ils ont vécu dignement d’autant plus qu’à la différence d’Allah ou de Yahvé, Il est Amour. N’oublions jamais qu’une seule parole sauva le bon larron qui n’était pas un historien païen méditatif mais plutôt un voleur, violeur voire tueur.

Et qui sait : nous nous souvenons de Charles Maurras qui s’écarta du christianisme en devenant païen suite à son voyage en Grèce lors des premiers Jeux olympiques de 1896 et qui, finalement, préféra au seuil de la mort s’en remettre au Christ. En fut-il de même avec Dominique Venner qui, bien qu’élevé par une mère très catholique qu’il perdit à ses 10 ans, prit une distance significative avec l’Église, écœuré par son soutien appuyé aux ennemis terroristes du FLN lors de la guerre d’Algérie, mais qui dans le doute, préféra se sacrifier devant la Vierge de sa tendre enfance ; sacrifice au sein duquel dans une très brève fraction de seconde il lui confia son âme ? Dieu seul connait le secret des cœurs.

Le suicide chrétien

Une autre critique consiste à dire que la vie est un don de Dieu et que tout homme qui met fin à ses jours ne peut s’unir à Lui. Sur Radio Courtoisie, une présentatrice expliqua qu’à la différence du paganisme qui accepte les sacrifices humains et les suicides, le christianisme les refuse par la mort volontaire du Christ qui est le Sacrifice suprême interdisant tout autre par la suite. Malheureusement les faits historiques contredisent catégoriquement cette affirmation approximative. Si le paganisme comme tout polythéisme accepte les sacrifices humains religieux et le suicide, mes humbles connaissances historiques déduisent qu’ils étaient pratiquement inexistants sous l’Empire romain. À l’inverse, le christianisme, durant le temps long de l’Histoire, ne fut absolument pas avare en suicides de masses par martyrs volontaires.

Voici ce que dit le professeur Wendell Watters dans son livre Mortelle Religion : « Contrairement aux croyances populaires selon lesquelles on jetait les chrétiens aux lions, il était plus courant que les chrétiens perturbent l’ordre des choses en sautant dans l’arène de leur plein gré, dans l’espoir d’être immédiatement unis à Jésus. Quand l’Église s’est chargée de fonder une institution terrestre, elle a réagi à cette vague de suicides en établissant un certain nombre de décrets, ce qui a abouti à une interdiction totale de cet acte lors du concile de Tolède de l’année 693. Ainsi, cette interdiction chrétienne du suicide n’a rien de traditionnel, elle n’est qu’une réaction à la forte prédisposition suicidaire que la doctrine soutient et qui est propre au martyre du Christ. Ce qui a eu lieu à Jonestown au Guyana le 18 novembre 1978 (suicide de masse de chrétiens dont 276 enfants) n’était que l’écho de ce qui survenait à Rome au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne ».

En introduction de sa très bonne biographie de Saint Antoine le Grand, le docteur de l’Eglise Saint Athanase d’Alexandrie expliquait que la voie royale d’union au Christ était le martyre volontaire et, lorsque les persécutions romaines se sont estompées, la nouvelle voie d’excellence spirituelle, bien qu’inférieure à la première, était la vie monastique et ascétique où les premiers pères du désert s’infligeaient toutes sortes de flagellations morales et physiques extrêmement rudes par amour pour le Christ. Jusqu’à une date très récente, ces auto-humiliations furent une constante dans le monachisme chrétien. Dans le Synaxaire français des Saints Orthodoxes écrit par le moine Macaire, il y a de très nombreux exemples de saints martyrs grecs qui, sous la domination ottomane, blasphémaient volontairement contre le Prophète ou sur le Coran afin d’être torturés et mis à mort par amour du Christ. Toutes les religions ont leurs sacrifiés volontaires dans le but d’une rétribution future ou par amour de leur Dieu, seules les modalités inhérentes à chaque religion changent : du sacrifice païen, au martyre volontaire chrétien en passant par le kamikaze shinto au jihad sacrificiel musulman. Donc en matière de science historique, n’oublions jamais cette injonction du Christ : « Au lieu de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde la poutre qui est dans le tien », car l’Histoire a l’art de remettre systématiquement en cause tous nos poncifs !

Le suicide païen ou le principe d’excellence.

Les religions polythéistes ont une conception de la vie spirituelle totalement différente des monothéismes, pour lesquels il suffit de suivre un code spirituel/moral (croire en un Dieu et à ses dogmes, aller à l’Église, faire sa prière, ne pas commettre ce qui est interdit, etc.) pour être sauvé. À l’inverse, l’union à Dieu dans le paganisme se fonde sur l’accomplissement de l’individu qui est à la fois un être communautaire – membre d’une race, d’un pays, d’un clan, d’une famille et d’un sexe – qu’il doit perpétuer par la procréation charnelle et la transmission du savoir, sachant qu’il n’est qu’un maillon de la lignée, et un être individuel qui doit s’accomplir dans le sens qui lui parait le plus juste. La vocation ou le désire qu’il ressent au plus profond de lui-même est en réalité ce que Dieu veut de lui. Le Bien ou l’union à Dieu est cet accomplissement de l’être sur le plan communautaire et individuel, le Mal ou l’écart de Dieu est ce non accomplissement.

La sexualité de plaisir, l’ivresse, la force, la guerre, le suicide (d’honneur et non de désespoir), à l’instar de la douceur ou encore de l’amour, ne sont absolument pas des fautes mais des éléments sacrés qui, utilisés à bon escient, permettent l’épanouissement d’une personne et d’une communauté. L’exemple extrême est tout simplement la mort volontaire de Dominique Venner qui est l’authentification d’un désir mûri et pensé comme nécessaire afin de réveiller nos consciences assoupies. Que ces consciences se réveillent ou non, là n’est pas la question : il a fait son travail et a accompli sa parcelle de la volonté divine, qui continuera de manière diversifiée à travers les Français s’ils en prennent gré et se redressent.

C’est pour cette raison que le paganisme est une religion profondément aristocratique où il est demandé à chacun d’entre nous de donner le meilleur de soi-même, en pratiquant le triptyque que Dominique Venner martelait sans cesse et qu’on peut retrouver sous d’autres noms dans l’hindouisme : la nature comme socle (l’acquis de notre être communautaire sur le plan biologico-culturel additionné au désir de notre vocation individuelle), l’excellence comme but (pratique au maximum de cette vocation qui, poussée à son paroxysme, provoque un dépassement de soi) et la beauté comme horizon (un dépassement qui permet un épanouissement total et donc une communion à Dieu). Ce qui vaut pour l’homme vaut aussi pour une fleur (racines, tige, pétales), pour un animal, pour un arbre, pour un peuple (nous voyons que les pays qui font des prouesses sont fiers de leur racines : Russie, Chine, Inde et que ceux qui se meurent sont ceux qui les renient : Occident actuel, Chine maoïste, URSS, etc.), pour une planète, pour un système solaire, pour un univers et même tout simplement pour Dieu : en effet, afin que l’Âme universelle prenne totalement conscience d’elle-même, elle engendre par tension des lois naturelles (physiques, chimie, biologie, etc.) qui créent l’éclosion du monde visible par démultiplication allant de l’atome aux pluri-univers (il a été démontré il y a quelques années selon les dires du géopoliticien François Thual qu’il n’existe pas un univers mais une multitude enchevêtrés les uns aux autres… Humains, nous sommes vraiment tous petits !), tels des rayons du soleil qui jaillissent de toute part.

La désagrégation d’un peuple apparaît lorsque chaque membre ne s’accomplit plus communautairement et individuellement : on constate qu’en France plus personne n’est à sa place : ainsi le militaire fait de l’humanitaire, l’espion sous-payé quitte les institutions étatiques pour devenir mercenaire d’entreprises, les politiques pratiquent leur métier comme un gagne-pain et non de manière sacrificielle, l’immigré est de moins en moins l’individu qui désire embrasser la culture du pays d’accueil mais d’y recevoir des droits ou pire de servir malgré lui d’esclave aux multinationales, les femmes étant forcées de remplacer des hommes à grand coup de lois artificielles et vice-versa, les Blancs ne perpétuant plus leur lignée face à des Extra-européens qui explosent la leur, etc. à l’image des cellules d’un corps qui en se déprogrammant deviennent cancérigènes et s’autodétruisent.

Plutôt que d’attendre un hypothétique Sauveur, c’est en donnant le meilleur de nous-même que le pays se redressera. Si l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers, alors la grandeur d’un peuple se forge à travers la dignité et la droiture de chacun d’entre nous. Le grand homme, à l’instar de Louis XIV, Napoléon, De Gaulle (qui eurent chacun malgré tous leurs panache et joie de vivre, une politique qui se révéla à terme désastreuse) est une conception de culture monothéiste, alors que le paganisme se fonde plutôt sur une suzeraineté accompagnée d’une aristocratie composée de fortes personnalités, libres et autonomes, parfois contradictoires, qui servent un peuple sûr de lui, exactement à l’image des militaires de l’Iliade ou des Croisades se vouant à un Christ Solaire !

D’ailleurs c’est ce qui est déjà en train de se passer avec la multiplication d’engagements épars (blogs de la ré-infosphère, LMPT, Hommen, Antigones, etc.) quelque fois opposés (y-a-t-il un lien entre un Veilleur et un Identitaire ?) qui participent déjà au redressement de notre pays. Mais le sang versé de l’historien veut nous rappeler que seul l’équilibre entre le féminin-apollinien (douceur, amour, etc.) et le masculin-dionysiaque (puissance, force, jouissance, sacrifice) engendre une société saine mais que si l’un des concepts prend le pas sur l’autre, elle dégénère. N’oublions jamais que la débauche de violence virile des deux Guerres mondiales tout comme l’hégémonie féminine actuelle refusant toute force contenant les frontières, la cohésion nationale et la continuation générationnelle, ont exactement le même résultat : la destruction de l’Europe. L’implosion démographique des Blancs n’est que le versant pacifiste d’un génocide issu de la plus pure violence. Ce constat n’appelle pas un recours à la violence qu’il récusait, mais à une perception plus lucide et courageuse des dangers qui nous guettent, étape obligatoire à toute organisation efficiente et protectrice.

L’immanence

Pour finir, certains reprochent l’athéisme de Dominique Venner : dans le polythéisme on parle plutôt d’immanence, c’est-à-dire le fait que le païen ou la personne de tendance païenne (à l’instar d’Alain de Benoist, Jean Soler, etc. – la majorité des intellectuels païens français sont immanents) constate la beauté du monde visible et sa poésie omniprésente, organisée par des Lois cosmiques, mais ne pense pas que ces dernières émanent du Divin, à la différence des païens transcendants qui (tel le grand indianiste Alain Daniélou, très influencé par l’hindouisme dravidien et shivaïte ; le courant dionysiaque hindou) croit que ces Lois sont issues d’une Âme universelle, d’une Conscience cosmique, appelée aussi Dieu (terme Indo-Européen indien signifiant « rayonnant » ou « resplendissant »).

Ceci est dû à deux raisons distinctes. La première est historique : le paganisme gréco-romain qui irrigua l’Antiquité européenne fut plutôt de tendance immanente et rationaliste (un peu trop au goût Venner, qui lui préférait le paganisme nordique plus poétique) imprégné, via la route commerciale de la soie, par le courant indo-européen hindou jaïniste de tendance matérialiste et « athée », tandis que le bouddhisme – l’autre courant indo-européen hindou matérialiste – influençait la Chine et le reste de l’Extrême-Orient. La grande majorité des philosophes grecs, et ce dès les présocratiques, furent profondément marqués par cette tendance. Exemple : Thalès ou Anaximène, qui réduisaient le substrat divin aux énergies de l’air ou de l’eau. D’ailleurs, Homère lui-même ne fut-il pas séduit, lui qui semblait préférer « le scepticisme » d’Hector à la « superstition » de Priam ?

La deuxième raison est tout simplement que beaucoup d’intellectuels païens étaient souvent des croyants chrétiens qui se détournèrent par la suite d’une Église qui leur paraissait incompréhensible. Et souvent dans ce genre de cas, ils jetèrent le bébé (Dieu) avec l’eau du bain (les dogmes).

Mais l’immanence et la transcendance en réalité ne s’opposent pas mais se complètent : cela dépend du point de vue de chacun qui est totalement respecté dans les polythéismes car « la vérité n’est pas une et n’est en tout cas jamais accessible dans sa totalité à l’esprit humain » (Alain Daniélou, Mythes et dieux de l’Inde). Prenons l’exemple de l’âme humaine : elle dirige les actions du corps, pourtant elle n’a aucune réalité visible mais n’est le fruit que de la programmation cérébrale qui l’engendre. Donc soit on accepte son existence qui est d’un autre ordre que le réel soit on en reste au conglomérat neuronale ; ceci n’est qu’une question de choix. Et il en est de même pour l’Âme universelle, qui est omniprésente que grâce à la perception de chaque être (pas seulement humain) du monde visible.

Conclusion

Bien qu’il failli succomber au désespoir plusieurs fois (franchement, quel esprit lucide n’a pas envie de se faire sauter le caisson ?), Dominique Venner se qualifiait comme un optimiste historique qui a toujours su surmonter l’accablement. Meurtri par la tournure de la guerre d’Algérie (il rentra dans l’OAS, non par nostalgie de l’Algérie française car son esprit trop avisé n’était pas séduit par l’illusion « multiculturelle » qui ne fonctionne nulle part – pas même en Inde malgré l’endogamie raciale des castes permettant le développement séparé mais insuffisant pour se prémunir des fractures ethnoculturelles qui la ronge depuis des siècles – mais pour protester contre l’abandon par De Gaulle du projet de création d’une frontière de peuplement européen sur la côte algéroise pour se prémunir de toute invasion migratoire : les faits, comme souvent, lui donnèrent raison) et par le rouleau compresseur de mai 68, il se reconstruisit par de longs moments de chasse, seul ou avec ses proches dans les forêts, où il décida de délaisser l’action pour l’écriture historique et philosophique. Il a produit une œuvre considérable, véritable outil de reconquête intellectuelle permettant aux nouvelles générations de s’armer pour tout futur redressement.

Son suicide n’est pas un cri désespéré mais un sacrifice dont il songeait depuis très longtemps, (il reprochait à Ernst Von Salomon, décédé d’une mort naturelle il y a plus de 40 ans de ne pas l’avoir fait !) ayant pour but, non pas de nous imposer, à l’exemple de tant d’intellectuels conservateurs comme feu Philipe Muray ou Éric Zemmour, le fameux « Tout est foutu » inhérent au fatalisme monothéiste mais au contraire pour nous rappeler que « tout est possible » à condition de le vouloir.

Lui qui se disait païen de droite radicale était devenu au fil du temps un vrai polythéiste à l’esprit très ouvert et multiple, recherchant uniquement le juste milieu si cher à Aristote et à Confucius, fondant sa très riche Nouvelle Revue d’Histoire avec son antithèse, le chrétien gaulliste feu François-Georges Dreyfus, enrichissant sa conception du monde en piochant allégrement tout autant chez l’historien catholique-conservateur René Grousset (il acquiesça à ses thèses sur l’influence néfaste de l’hellénisme asiatisé des conquêtes d’Alexandre sur l’esprit européen) que chez le penseur de gauche Jean-Claude Michéa (dont il partageait sa critique radicale du capitalisme).

Lui qui refusait toute systématisation de l’Histoire, cette science si humainement irrationnelle, fut paradoxalement celui qui en tira le plus de principes (L’hétérotélie : situation où les résultats sont à l’inverse des intentions ; l’uchronie : l’histoire avec des si ; la résilience des peuples : par atavisme et culture accouplés à l’imprévu : histoire factuelle, etc.)

Mais surtout lui qui disait ne pas croire au Christ fut celui qui paradoxalement L’imita le mieux en versant son sang pour nous, Français d’Europe, en qui il avait une immense affection, presque démesurée, vierge de cette souillure culpabilisante et omniprésente qui nous persuade que notre race est la cause de toutes le vicissitudes de l’Histoire. Puisse ce très grand amour nous redonner confiance, puisse-t-il surtout, à l’image de son sang répandu sur le marbre immuable de Notre-Dame, sceller l’union entre toutes les tendances de la Reconquête ; chrétiens et païens, nationalistes et européens, croyants et athées, conservateurs et identitaires ; afin qu’à travers celle-ci, une et multiple, libre de tout excès, se propage ce dont il appelait de ses vœux : la perpétuation de notre race, de notre esprit et de notre identité européenne, qui nous permettent, en ce monde, dans tout l’Univers et devant la face de Dieu Lui-même, d’être « ce que nous sommes, à nul autre pareil ».

« Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas », disait-il. Prouvons-le !

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104 Comments

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  • Jean Dutrueil , 10 juin 2013 @ 23 h 26 min

    Faux malheureusement car Tertulien est un Père de l’Église expliquant que les martyrs sont la semence de l’ Église et que la plupart de cette époque de l’aveu même de Cyprien de Carthage ou de Athanase d’Alexandrie (que j’ai mentionné dans mon article), étaient volontaires car ils considérés comme ces Pères que la voie d’excellence est le martyre volontaire

    “Le martyre n’est en réalité bien souvent qu’un suicide déguisé” remarque très justement Alain de Benoist

  • Jean Dutrueil , 10 juin 2013 @ 23 h 40 min

    @ ingomer

    Eh bien à moi qu’on reproche d’écrire des articles trop longs…

    Cher Monsieur vous ne me citez que des sources chrétiennes qui diabolisaient systématiquement les païens afin de pouvoir imposer leur nouvelle religion de paix et d’amour…

    Néanmoins ces descriptions de sacrifice humains sont justes, en effet, dans les paganismes on pouvait sacrifier quelques humains pour prévenir d’une catastrophe naturelle. Mais ces rituels devaient être pratiquement inexistants sinon les milliers de pages que j’ai lues sur la Grèce et la Rome Antique de l’historien spécialiste (et catholique) Lucien Jerphagnon les auraient mentionné, n’est ce pas?

    A l’inverse pour avoir lu beaucoup de pères de l’Église, ainsi que les 12 tomes de la vie des saints du moine Macaire du Mont Athos, je peux vous garantir que les martyrs volontaires étaient légions.

    De plus n’oublions pas de regarder la poutre de notre œil avant de juger les autres car si des païens ont parfois sacrifiés certains des leurs, combien de chrétiens se sont fait massacrés par leur coreligionnaires les considérant pas suffisamment dans la Vérité, comme par exemple pendant les guerres de religions qui ont minés pendant des décennies l’Europe?

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 10 juin 2013 @ 23 h 48 min

    Cher monsieur,

    “Les sources grappillés ici est là” ont toutes été lues par l’auteur de cet article qui refuse la culture Wikipédia.

    De plus je vous incite à relire le passage sur De Gaulle qui explique non seulement qu’il n’est pas “Grand” mais plus encore que cette notion d’inspiration monothéiste est désastreuse pour nous tous, faisant de nous des faisandés misant notre redressement sur un hypothétique “Sauveur”.

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 11 juin 2013 @ 0 h 02 min

    Chers tous,

    Je vous remercie pour vos commentaires riches (comme quoi les articles intéressants engendrent des commentaires qui le sont tout autant) et pour certains d’entre-vous vos très chaleureux remerciements

    Néanmoins pour ceux qui me reprochent la longueur du document je leur répondrai que nous sommes sur un blog de droite donc par conséquent élitiste voire aristocratique qui se moque comme une guigne des slogans informatifs diffusés en masse par les JT de la crétinisation télévisuelle.

    Nous qui sommes de patriotes, donc la vraie élite du pays et du continent, nous savons à l’inverse d’un gauchiste ou d’un écolo ( ce communiste peint en vert) que la complexité des événements ne se résument pas avec deux mots.

    Bien à vous

  • bruno , 11 juin 2013 @ 1 h 25 min

    Bon, une fois de plus une remise au point s’impose, face à un “Ingomer” qui traite des sujets qu’il ne maîtrise pas.
    D’abord, la notion même de “sacrifice humain” est faussée par la vision chrétienne qui embrume l’esprit d’ “Ingomer”, puisque il désigne sous ce terme, des exécutions de condamnés à mort, en présence de dignitaires religieux (“prêtres païens”, des prêtres flamines dans le cas de Rome).

    “Ingomer” évoque en fait la mise à mort de deux soldats romains, parce que coupables de troubles à l’ordre public, et qui sont condamnés à mort et exécutés par César, en présence d’un prêtre flamine de Mars … Donc rien à voir avec un sacrifice humain, tel qu’on peut le voir chez des cultes païens non européens, comme chez les aztèques…
    Ensuite, il nous dit en gros qu’il ne faut pas se baser sur de la mythologie, sauf qu’après il nous sort quoi ? De la mythologie, le Minotaure, etc… Connerie.

    En fait, pourquoi il n’y a pas de sacrifice humain en terre indo-européenne ?
    Très simple. Le sacrifice concernait les animaux d’élevage, et impliquait la consommation des viandes. A partir de là, comme il y a un “partage des viandes” entre les dieux et les hommes (les meilleurs morceaux allant aux hommes, les morceaux de moindre qualité, qui chauffent sur l’hôtel, et dont la fumée monte jusqu’au ciel), il est alors impossible qu’il y ait des sacrifices humains, car ils impliqueraient alors la pratique de l’anthropophagie. Or cette dernière est un tabou absolu en terre indo-européenne. La mythologie la condamne. Exemple : Thyeste le frère de Atrée, qui aurait offert aux dieux des restes humains en repas. Les dieux choqués par cet acte horrible, lancèrent une malédiction sur toute la famille des Atrides. Pour les dieux, l’anthropophagie est le comble de l’abomination.
    Il existe un autre type de sacrifice qui concerne éventuellement des animaux sauvages, et qui pourrait éventuellement concerner des humains. Mais le problème est que, comme je l’ai écrit, on a une lecture des sacrifices, complètement fausse à cause des chrétiens qui n’y connaissent absolument rien.
    En fait c’est plus simple que cela : faire attester par les dieux d’une exécution d’un condamné à mort, N’EST PAS UN SACRIFICE HUMAIN. Sinon, encore une fois, si on raisonne avec cette grille de lecture, aujourd’hui un condamné à mort aux USA, en présence d’un prêtre ou d’un pasteur, ce serait un sacrifice humain alors ? Et pareil pour les catholiques qui massacraient des Huguenots lors des guerres de religion comme le rappelait à juste titre Jean Dutreil, ou bien qui tuaient des Albigeois, ou des Bogomiles au nom de leur dieu ? Dans ce cas-là, si on raisonne comme “Ingomer”, les catholiques pratiquaient des “sacrifices humains” aussi pour s’attirer les faveurs de leur dieu alors ? Simple question de logique.

    Le sacrifice humain, ça n’a pas de sens autre qu’un sacrifice animalier, ou quand un humain est sacrifié pour une divinité directement. Ce qu’on retrouve chez les Aztèques, les Incas, et autres civilisations précolombiennes. Donc ne maîtrisant pas les définitions, et ayant une vision “catholique” (universelle) mélange tout. Et ce qu’il appelle “sacrifice”, c’est en fait “peine de mort, avec prise à témoin des dieux”…

    Cette notion de “sacrifice humain” est entretenue par les chrétiens, suite à une mauvaise lecture des traditions sémitiques (sacrifice avorté d’Isaac, puis sacrifice des premiers-nés, remplacés par un agneau). On peut supposer que chez les peuples sémitiques originels, il y ait eu des sacrifices humains, d’enfants en particulier à des dieux. Et même à Yahvé, avec le sacrifice d’Isaac. Mais ce n’est pas prouvé historiquement. On retrouvait ça aussi chez les Phéniciens, où on a développé toute la théorie de Mammon, de Moloch. Yahvé, Moloch et Baal auraient été le même dieu, et de la même façon que les Carthaginois sacrifiaient les premiers-nés à Baal, les Hébreux sacrifiaient les premiers-nés à Yahvé.
    Le fait est que les tophets, c’est-à-dire le sacrifice d’enfants à Carthage sembleraient être une pure invention des Romains, à des fins de propagande politique, pour justifier la conquête de Carthage. Les historiens actuels ne croient plus à l’existence de sacrifices humains à Carthage.

    Même cas de figure avec les soi-disant “sacrifices humains” pratiqués par les Gaulois. Bizarrement, les premiers à les avoir dénoncés de façon virulente, c’est encore les Romains (César dans sa Guerre des Gaules il me semble). une façon là encore de dénoncer les “barbares”. C’est à dire que l’application de la peine de mort pour des criminels en Gaule, a été interprétée comme un sacrifice humain.

    Autre point, le seul sacrifice humain qui serait attesté, serait dans le monde germano-scandinave. Il concernerait la mise à mort d’un roi en cas de grave disette (mauvaises récoltes par ex), famine, épidémie, etc.. Du coup le roi est déconsidéré, perçu comme mauvais roi, car il amènerait la colère des dieux. Conséquence, il serait mis à mort. Sommes-nous là encore en présence d’un “sacrifice humain” au sens strict ? Discutable. Ce serait une exécution exceptionnelle qui s’en rapprocherait mais de loin. Et là encore, nous n’avons aucun élément de preuve historique qui nous indiquerait que ce ne serait pas des condamnés de droit commun.
    Si on prend l’Islande païenne, l’Islande viking, il n’y a pas spécialement de sacrifices humains répertoriés à ma connaissance. Donc là encore arrêtons le fantasme…

    Pour finir, la question de ce qu’on appellerait aujourd’hui les “prisonniers de guerre”. Certes, un sort pas très enviable. Selon les circonstances, ils pouvaient être fait esclaves (avec quelque fois affranchissement s’ils avaient montré un comportement honorable), ou exécutés, parfois l’un et l’autre à la fois. Notamment les Germains, les Romains, et bien d’autres étaient connus pour globalement “ne pas faire de prisonniers”. Les hommes de Spartacus ont tous été condamnés sans exception, à la crucifixion. De la même façon, les Celtes avaient tendance à éliminer les prisonniers, et à collectionner les crânes de leurs ennemis comme trophées.
    Mais là encore, il ne s’agit pas de “sacrifice”, mais d’exécutions de prisonniers, selon deux cas de figures.
    Soit c’est l’idée selon laquelle ” dans une bataille, ça plait aux dieux de tuer le plus d’ennemis”.
    Soit ce peut être aussi dans un but d’intimidation et de dissuasion. Par exemple, les Germains d’Arminius ont été particulièrement cruels avec des prisonniers romains, de façon à faire passer le message : “ne revenez pas nous emme*rder, parce que voyez ce qu’on fait de vos prisonniers !”
    Là on est pas dans un rite sacrificiel, mais dans la pratique basique de la stratégie en temps de guerre. Les Grecs et d’autre ont fait de même. Alexandre a écrasé et détruit Thèbes, les Romains ont détruit Corinthe, etc.. Lois de la guerre, point. Ca n’a aucun sens de les juger aujourd’hui.
    Surtout de notre XXème Siècle, siècle qui a dépassé en horreurs de masse, tout ce qui a été fait lors de l’Antiquité…

    Donc à la lumière de tout ceci, on se rend compte que la notion de sacrifice telle qu’elle est perçue aujourd’hui, n’a aucun sens si on la transpose à l’époque de l’Antiquité, et elle mélange des choses, des contextes, et des raisonnements, qui n’ont rien à voir entre eux. Maintenant, certes, il est facile au XXème Siècle de trouver scandaleux de tuer des prisonniers de guerre, il n’y avait pas la Convention de Genève, et Cie… Mais là encore quand on compare à ce qu’on a pu voir au XXème siècle…
    Au final cela n’a même rien à voir avec le paganisme… Le paganisme s’adapte d’ailleurs aux époques. On est sûr : il n’y a eu aucun “sacrifice humain” à l’époque de la Grèce historique.
    Y-en-t-il eu à l’époque mycénienne ? Pas sûr. Et admettons qu’il y en ait eu. Le fait qu’après ils ont cessé, prouve que ce n’est pas consubstantiel.

  • scaletrans , 11 juin 2013 @ 9 h 09 min

    1/ C’est Pline le Jeune qui écrit à son empereur que “le sang des chrétiens est une semence” (ou à peu près, que quelqu’un me corrige si nécessaire).
    2/ Alain de Benoist est un adversaire déclaré du christianisme et adepte d’un renouveau du paganisme. Son opinion est entachée p

  • scaletrans , 11 juin 2013 @ 9 h 12 min

    1/ C’est Pline le Jeune qui écrit à son empereur que “le sang des martyrs est une semence de chrétiens” (ou à peu près, que quelqu’un me corrige si nécessaire).
    2/ Alain de Benoist est un adversaire déclaré du christianisme et adepte d’un renouveau du paganisme. Son opinion est entachée par son parti pris.

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