Les soixante-huitards, ce n’est pas comme les cochons !

« Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des Trois Faisans
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant
Les bourgeois c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête »

clamait Jacques Brel en 1964… mais ça, c’était avant, avant les événements, avant l’avènement de la génération géniale, avant la régénération de l’humanité ! Car le bourgeois post-soixante-huitard, lui, il est comme le bon vin : il s’améliore en vieillissant. Il devient plus ouvert, plus généreux, plus conforme aux idéaux de sa jeunesse.

Lorsqu’il était jeune, il  a conspué le ministère de l’information et les partis-pris de l’ORTF. Il a lutté contre les pater familias antiques, contre l’inquisition, contre les juges de l’Affaire Calas et contre le gaullo-fascisme. Alors aujourd’hui, devenu journaliste, préfet, ministre ou président, ce n’est pas lui qui va désinformer et manipuler ses concitoyens, se soumettre docilement aux dictats de la nouvelle bien-pensance, organiser des débats à 1 contre cent, injurier ses contradicteurs et les traduire devant la justice !

Lorsqu’il était jeune, il a écrit sur les murs DémocratieLiberté chérieil est interdit d’interdire ou encore CRS SS. Il s’est battu pour l’objection de conscience et la désobéissance civile. Alors aujourd’hui, devenu journaliste, juge, ministre ou président ce n’est pas lui qui va menacer  la liberté d’expression et de manifestation, instrumentaliser la justice au point d’en faire un moyen d’oppression et obliger un élu à présider une cérémonie qu’il désapprouve. Mais surtout, ce n’est pas lui qui ferait appel à des escouades de CRS pour assurer ses déplacements et la paix de sa conscience !

En conséquence, lecteur, si d’aventure tu t’avises de montrer tes fesses à l’un de ces messieurs, sois sans crainte : aucun risque qu’à la manière des bourgeois vieillissants de Jacques Brel, il se mette à déposer  :

« C’est en sortant vers minuit Monsieur le Commissaire
Que tous les soirs de chez la Montalant
De jeunes peigne-culs nous montrent leur derrière
En nous chantant

Les bourgeois c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c… »

Non décidément, les soixante-huitards ce n’est pas comme les cochons, c’est comme le bon vin… : au bout de quarante-cinq ans, c’est généralement imbuvable !

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40 Comments

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  • 0 / 10
  • jean59 , 8 juillet 2013 @ 15 h 35 min

    Les bobos, coeur à gauche et socialo avec l’argent des autres.
    Les 68ards ” il est interdit d’interdire”, ils sont au pouvoir, ils interdisent tout!

  • charlotte , 7 septembre 2013 @ 17 h 52 min

    Païen? Quelle drôle d’insulte pour un bon catho père de pleins d’enfants!

  • ely ejoty , 14 octobre 2013 @ 14 h 58 min

    La liberté des filles avant 68 en France ? Voici mon témoignage qui modifie quelque peu l’image idyllique du votre.
    Entre 15 et 18 ans pour sortir il fallait avoir l’autorisation de minuit. En province, ça se limitait aux bals communaux. Permission de minuit ça voulait dire minuit, j’avais une copine dont le père après cet horaire l’attendait dans sa chambre avec un martinet (eh oui, les punitions corporelles ça n’était pas que du folklore).
    Les garçons eux s’émancipaient, entretenaient souvent de très mauvais rapports avec leurs parents, et dans ces bals, buvaient souvent pour se donner du courage, ils incitaient les filles à faire comme eux et parfois, il y avait un accident… une fille se retrouvait enceinte.
    Dans le patelin c’était alors le deshonneur (pour la fille surtout et pour ses parents). Un des passages obligés pour les parents (pour sauver un tant soit peu cet honneur) était de corriger d’abondance leur fille tout en le faisant bien savoir à l’entourage (les autres familles se sentaient soulagées). Ensuite on l’envoyait souvent accoucher au loin, c’est à dire dans une maison de correction déguisée, après quoi on tentait de la marier avec le “débauché” Et si ça ne pouvait pas se faire certains parents, abandonnaient fille et enfant qui se retrouvaient à la rue.
    Voilà pour certaines l’ambiance heureuse d’avant 68.

  • Fvern , 15 octobre 2013 @ 9 h 34 min

    Ambiance d’avant 68 ? Et aujourd’hui n’est ce pas équivalent..? Les permissions après minuit, les boîtes de nuit, la drogue, l’alcool, les filles enceintes malgré la contraception sont bien là! Ça n’a rien changé. La barre devrait être ailleurs que le tout permissif.

  • Fvern , 15 octobre 2013 @ 9 h 38 min

    Complètement d’accord avec vous+++

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