Astérix : autopsie d’une idéologie nationaliste et réactionnaire

par Eudes Turanel*

Après Tintin au Congo et les Schtroumpfs, attaquons-nous à l’idéologie véhiculée dans les aventures du sympathique petit guerrier gaulois, qui est devenu un mythe national. En effet, derrière les sangliers, les voyages et les légionnaires romains qui, entassés les uns sur les autres après un passage du village gaulois dans l’un des camps retranchés encerclant le “petit village que nous connaissons bien”, maudissent leur engagement, Astérix peut être perçu comme un défouloir des frustrations nationalistes, revanchardes et bellicistes enfouies dans les tréfonds de l’esprit de l’auteur-scénariste René Goscinny et de son fidèle dessinateur Albert Uderzo.

Astérix est une apologie de la France profonde réactionnaire, catholique, patriote sinon nationaliste et franchouillarde. Pourquoi ?

Abraracourcix est le chef du village et évidemment tous les villageois (allégorie de la France bien sûr) sont rangés derrière lui en cas d’agression de l’ennemi transalpin, d’où un certain culte du chef exacerbé qui rappelle celui véhiculé par les Ligues nationalistes de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ; l’Action Française, les Jeunesses Patriotes et les Croix de Feu pour ne pas les citer.

– Abraracourcix et Agecanonix font souvent référence à Gergovie ; ce qui révèle un important esprit revanchard et belliqueux contre les Romains qui deviennent là les envahisseurs étrangers dont il faut débarrasser la Gaule.

Obélix est un bagarreur qui aime manger du sanglier, donc de la nourriture du terroir.

– L’album Le Tour de Gaule d’Astérix est un ouvrage maurassien et inspiré des thèses de l’historien monarchiste Jacques Bainville. En effet, Astérix et son compère font le tour de la Gaule occupée par l’étranger afin de découvrir les coutumes, spécialités et traditions de chaque province. Cet album renie l’idée que la République est Une et Indivisible.

Panoramix est en fait le curé du village qui dispense une morale religieuse réactionnaire à des villageois crédules et soumis qui n’osent contester son autorité et son savoir.

– Malgré leurs habituelles rixtes, Ordralfabétix et Cétautomatix incarnent la France des petits commerçants et artisans, ce qui révèle un attrait de Goscinny et Uderzo pour le poujadisme.

– Astérix est une vision patriote ethnocentrique où l’on voit un petit gaulois courageux entraîner une partie de l’Europe dans la résistance contre Rome. Comme si les Bretons et les Hispaniques étaient incapables de s’organiser…

– L’album Astérix chez les Goths transmet un message germanophobe, revanchard, souverainiste et eurosceptique. En effet, au travers des séquences et des bulles de cet ouvrage tentant d’exorciser les frustrations de Goscinny et d’Uderzo nées de la défaite française de 1940, on y voit Astérix et le druide Panoramix semer le désordre et la guerre dans l’Empire Germanique afin de prévoir toute invasion de la Gaule. Le chef Téléféric incarnant l’idée de l’Unité Allemande comme puissance continentale que souhaitait Bismarck. Astérix et Panoramix mènent la politique que souhaitaient Richelieu, Mazarin et Louis XIV. Astérix est donc la vision d’une Europe menée d’abord par la France (ici la Gaule) et libérée du joug impérial européen incarné par Rome et personnifié par Jules César.

Il serait intéressant maintenant que les historiens et les spécialistes de la question s’y penchent de façon plus approfondie.

Si vous venez de lire ce petit article, vous êtes tombés sur un canular.

Non mais franchement, vous avez VRAIMENT cru tout ce qui est écrit ici ?

*Eudes Turanel est historien et journaliste

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6 Comments

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  • 0 / 10
  • Antoine , 6 septembre 2011 @ 9 h 09 min

    C’est beau comme du Tintin au Congo, voire des Stroumpfs…Les canulars se suivent et ne se ressemblent pas!

  • Louis SAINT MARTIN , 7 septembre 2011 @ 9 h 06 min

    Canular ou pas, cet Eudes Turanel m’a rendu Astérix et les siens encore plus sympathiques que le croyais.
    Désormais, la punition pour mes 6 petits enfants quand ils ne seront pas sages, sera de lire et de me faire un résumé précis d’un album de ces deux excelelents Français que sont Goscinny et Uderzo.

  • Légionnaire Lapaloque , 7 septembre 2011 @ 9 h 24 min

    Ouf!
    Vous m’avez fait peur!
    Je suis tombé dans le panneau. Mais ce discours aurait très bien pu être tenu par un bien-pensant socialo-gauchiste.

  • vasionensis , 8 septembre 2011 @ 22 h 09 min

    Goscinny nationaliste français ??? C’était trop gros !!!
    Ces albums brossent certes une certaine image flatteuse et consolante pour un peuple qui a essuyé il y a soixante-dix ans la plus belle raclée militaire depuis … on hésite : Azincourt paraît bien anecdotique.
    Mais enfin Goscinny se moque avec talent – sauf en ce qui concerne les Germains – de tous les peuples qu’il évoque, à commencer par nous. Uderzo avait suggéré un album sur les Hébreux, ce que Goscinny avait refusé, paraît-il, en couinant qu’il avait souffert de l’antisémitisme aux Etats-Unis – ce qui est bien surprenant. Bref, on peut plaisanter sur tous les peuples, à condition qu’ils ne soient pas élus ! Et Uderzo s’est lancé seul, après le décès de Goscinny, dans le projet, lequel a abouti à une enfilade de platitudes. Il faut reconnaître que bon nombre de dessinateurs, dont Uderzo, doivent leurs plus éclatants succès au talent de Goscinny. RIP.

  • Claude Mamadou Mohamed Tong , 22 septembre 2011 @ 18 h 51 min

    putain c’est une BD… merde…

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