L’affaire des “deux tradis bretons” du théâtre du Rond-Point : manip’ ?

Complaisamment relayée par la plupart de nos confrères, la dépêche de l’AFP sur l’interpellation de deux “tradis” qui “s’apprêtaient à endommager les alarmes du théâtre du Rond-Point à Paris” où doit être jouée la pièce christianophobe de Rodrigo García, Gólgota Picnic a de quoi interpeller. “C’est particulièrement suspect”, observe Alain Escada, secrétaire général de l’Institut Civitas, qui a choisi Nouvelles de France pour faire part de ses doutes sur cette affaire. “Honnêtement, si ces deux personnes avaient directement ou indirectement des liens avec des chapelles ‘tradies’ de Bretagne, nous aurions eu des remontées d’information d’une façon ou d’une autre”. “Là, il n’y a que ces articles de presse relativement caricaturaux pour nous en informer”. Quant à “l’aspect breton”, “il fait tellement stéréotypé” juge Alain Escada qui assure que “personne en Bretagne n’a l’air informé d’arrestations à Paris”

Invraisemblable

“Lorsque des jeunes gens ont le seul tort de chahuter le spectacle de Romeo Castellucci dans le Théâtre de la Ville, ils ont le droit à 48 heures de garde à vue et devront bientôt comparaître devant la justice. Mais quand des individus armés de marteaux, de couteaux et de gaz lacrymogènes sont interpellés à 1h du matin alors qu’ils s’apprêtaient à casser les systèmes d’alarme du Théâtre du Rond-Point, leur garde à vue prend fin le matin-même et ils s’en tirent avec un simple rappel à la loi”, s’étonne Alain Escada. Le secrétaire général de Civitas, qui suppose que “ces deux garçons venus de Bretagne ne sont pas chômeurs”, s’interroge : “comment auraient-ils pu trouver le temps nécessaire à une reconnaissance de terrain afin de connaître tous les éléments nécessaires à une intrusion dans un grand bâtiment public ?” “Ils auraient donc récupéré le code du digicode, peut-être au restaurant du théâtre, entre la poire et le fromage, en ne faisant qu’observer un employé ?”, ironise-t-il à peine…

Victimisation

Pour Alain Escada, “tout ça paraît tellement gros”. “On a l’impression d’un joli montage” qui a “le mérite de permettre la victimisation de Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre, “qui depuis longtemps, se prétend l’objet de menaces”. “Evidemment, l’Institut Civitas n’est pas du tout dans cette démarche”, précise-t-il cependant. Quant à l’idée de désactiver les alarmes une semaine avant la représentation, Alain Escada “n’en [voit] pas trop l’intérêt” : “ces actes ne répondent à aucune réalité logique mais à un besoin de se victimiser”. “Avoir sur soi, des marteaux, des couteaux et des ‘gazeuzes’ pour saboter discrètement une alarme n’a aucun sens. Pour le faire bruyamment, peut-être. Tout en sachant que l’alarme sera réparée d’ici la semaine prochaine…”. Bref, le patron de Civitas n’y croit pas.

“Notre mobilisation dérange”

Alain Escada voit plutôt dans “cette caricature d’un mauvais film d’espionnage” une “manœuvre pas tout à fait hasardeuse” : “tout le monde est bien conscient que la mobilisation prend de l’ampleur et que la condamnation des catholiques est unanime contre Gólgota Picnic. “Certaines personnes, que je n’ai pas identifié à ce stade-là, ont manifestement intérêt à discréditer autant que possible le mouvement de mobilisation, avant la grande manifestation contre la christianophobie du 11 décembre et les protestations devant le Théâtre du Rond-Point qui commencent le 8 décembre”, relève-t-il. “Notre mobilisation dérange, car elle transcende tous les courants du catholicisme et implique de nombreux catholiques diocésains, quoi que puissent en dire certains qui n’arrivent pas à se défaire de leurs schémas réducteurs”, conclut Alain Escada qui prévoit “des protestations de très grande ampleur en décembre” et “un véritable sursaut pacifique”. De quoi justifier les “rondes de chiens toute la nuit et un énorme dispositif policier (…) avec tout un périmètre de sécurité prévu” promis par Jean-Michel Ribes à l’AFP ?

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