Duflot, du flou, du flan !

Tribune libre de Christian Vanneste*

Que la politique ne soit plus, en France, qu’un moyen pour les diplômés, dépourvus par ailleurs de toute compétence, de s’assurer des carrières confortables à défaut de pouvoir exercer des métiers utiles est une vérité consternante. Elle s’affiche malheureusement chaque jour davantage devant les regards médusés des Français. Après dix ans de pouvoir timoré ou désordonné dont on mesure les résultats pitoyables, les porte-parole de l’UMP offrent un festival digne d’une cour de récréation. Au lieu de remplir leur devoir d’opposants, ils se chamaillent, ils chicanent, ils manœuvrent en perdant peu à peu leur réputation d’acteurs talentueux, tant le texte devient insipide et l’éloquence incertaine. Les deux vilains garçons vont finir par s’entendre momentanément sous l’œil courroucé d’un maître dont l’autorité s’est érodée et dont la retraite est déjà définitivement actée par les prétendants à la succession. En face, la gauche étale sans parvenir à la dissimuler une médiocrité dont le niveau est tel qu’il dépasse l’espérance de la droite pour devenir la crainte de la France : impréparation, incohérence, insuffisance, incompétence. Les Français se sentent mal représentés par des chefs sans charisme et mal gouvernés par un pouvoir qui semble découvrir les problèmes et qui voit son idéologie et ses promesses se fracasser sur le mur de la réalité, au point d’en appeler au bout de six mois à un « patron » pour trouver une sortie présentable à l’impasse socialiste. Pendant ce temps, les cabotins s’agitent, quitte à dire des mensonges ou des sottises, de peur qu’on les oublie, les Duflot, les Montebourg sur la scène, les Mélenchon depuis le poulailler.

C’est là qu’apparaît le grand paradoxe. Plus l’idéologie s’affirme, plus elle cache à gauche un goût raffiné pour le pouvoir et ses méandres. Plus la pureté des idées s’affiche, plus on observe une tactique sinueuse, qui au-delà des contradictions de la pensée, laisse apparaître une ligne offensive. Le meilleur exemple est fourni par les trotkystes, les vrais, ceux qui se sont peints en vert pour faire la Révolution Permanente et se retrouvent ministres au nom du Développement Durable. Cet habile tour de passe-passe n’est pas parfait et des maladresses sonnent régulièrement comme des aveux. D’abord des contradictions : on comprend leur hostilité à l’aéroport de ND des Landes, qui paraît superflu s’il ne répond qu’au confort d’une partie des oreilles nantaises. On saisit moins bien leur opposition au projet de ligne ferroviaire entre Turin et Lyon qui répond à trois préoccupations : d’abord offrir une alternative au transport terrestre par la route et à la pollution qu’il génère ; ensuite, développer les échanges transalpins entre deux régions dynamiques, au moment où l’Europe doit accroître compétitivité et attractivité ; enfin fournir par l’investissement une offre de travail particulièrement opportune. Investir pour un transport plus respectueux de l’environnement et moins énergivore : que demande le peuple vert !?! Le peuple, si tant est qu’il existe, on ne sait pas. Le noyau des Pastèques, si j’ose dire, veut au-delà des idées loufoques de décroissance faire de la démagogie auprès des populations locales, toujours gênées par un projet d’infrastructure et surtout ennuyer suffisamment le gouvernement pour exister. À plus long terme, il désire affaiblir puis ruiner tout ce qui peut rendre notre pays solide et dynamique, pour créer les conditions d’une vraie révolution. C’est la seule logique qui réunit les assauts permanents des « Verts » contre les valeurs conservatrices, la nation, la famille, et leur hostilité systématique à tout grand projet d’infrastructure, et à l’énergie nucléaire, vitale pour notre pays.

“Lorsque le niveau des dirigeants baisse à un tel point, que les plus modérés sont juste impuissants et les plus extrémistes extrêmement dangereux, à force d’irréalisme intolérant, la Démocratie est alors menacée par un tsunami qui n’aura pas lieu dans les mers du sud.”

Tandis que les militants et les élus battent la campagne autour des grands projets, Mme Duflot, la pauvre ministre tenue à la solidarité gouvernementale trouve donc son bonheur dans des provocations gauchistes : légalisation du cannabis, militantisme pour le « mariage homo », injonction faite à l’Église catholique de mettre à disposition des « sans abri » ses locaux vides. On cherchera en vain une cohérence avec l’écologie dans la libéralisation d’un produit nuisible à la santé ou dans la négation de la différence sexuelle inséparable d’une sexualité naturelle. On ne trouvera dans le ciblage de l’Église qu’un vieux réflexe anticlérical de gauche portant toutefois la marque du ministre, l’ignorance péremptoire, celle-là même qui lui avait fait placer le Japon dans l’hémisphère sud afin d’expliquer doctement que l’air éventuellement irradié n’atteindrait pas la France. Il est vrai que le slogan des Verts était : « Changeons le monde. » Il n’y a guère que ce jour-là qu’elle y soit parvenue. L’Église a pendant des siècles assumé des missions d’éducation et de soins, notamment pour les plus pauvres. La spiritualité de la foi chrétienne s’est toujours accompagnée d’une charité évangélique, et si l’Église catholique a ouvert ses portes avant que les représentants suffisants d’un État insuffisant le lui réclament, de nombreuses congrégations et associations, qui sont inspirées par elle, œuvrent passionnément, du Secours Catholique à l’Ordre de Malte en passant par les Conférences Saint-Vincent de Paul. Siècle après siècle, la foi chrétienne a fait se lever des hommes et des femmes qui ont maintenu allumée la flamme de l’altruisme par des actes plus que par des mots.

C’est d’ailleurs un fossé béant qui sépare aujourd’hui, chez nos politiciens professionnels, de pauvres mots, souvent maladroits et chargés d’ignorance, et l’absence d’actes courageux et efficaces. Lorsque le niveau des dirigeants baisse à un tel point, que les plus modérés sont juste impuissants et les plus extrémistes extrêmement dangereux, à force d’irréalisme intolérant, la Démocratie est alors menacée par un tsunami qui n’aura pas lieu dans les mers du sud.

*Christian Vanneste est un ancien député UMP du Nord.

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10 Comments

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  • 0 / 10
  • passim , 7 décembre 2012 @ 14 h 20 min

    Lorsque le niveau des dirigeants baisse à un tel point, comme vous dites, le peuple doit se sentir délié de tout contrat avec le pouvoir. Le totalitarisme mou, accompagné de l’incompétence notoire, appelle la révolution douce, qui inclus le refus, par tous les moyens possibles, de payer l’impôt. Ce qu’on appelle fraude fiscale, avec des indignations de chaisière, devient vertu citoyenne.

  • Aaron , 7 décembre 2012 @ 15 h 01 min

    Décidément le célèbre principe :baisez utile et vous vous retrouverez……..” a encore de beaux jours devant lui.
    Monsieur Vanneste, merci de votre clairvoyance; vos observations me laissent penser que cette femme a du lire les écrits d’un individu peu recommandable (je reste poli) dénommé Saul Alinsky (et oui !…).Nous en reparlerons; je n’ai pas les références exactes à l’instant où je rédige!!

  • TÊTE , 7 décembre 2012 @ 20 h 35 min

    Je ne manque pas de lire les chroniques de Christian Vanneste et ai tjrs suivi avec attention et sympatie ses démélées avec l’UMPS.Il faudrait d’ailleurs qu’il ne signe plus en qualité d’ancien député UMP. Aujourd’hui cela fait désordre !
    Mais dans la présente chronique je ne le suit pas pour ce qui concerne la ligne LYON TURIN.
    J’ai été beaucoup plus impressionné par le communiqué de Bruno Golnisch qui est un lyonnais
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