Sommet UE/Turquie : la France doit mettre au pas Erdogan

Depuis des mois, Erdogan se joue de l’Europe et menace la paix mondiale. Nul n’ignore que le premier ministre turc favorise ouvertement l’expansion de l’État islamique en laissant le libre accès vers le territoire syrien des djihadistes étrangers, en favorisant l’armement de ces derniers et en fermant les yeux sur l’exportation de ses hydrocarbures et des objets d’art volés.

Contribuant activement à la déstabilisation du Moyen-Orient, Recip Erdogan participe également au chaos migratoire qui s’est abattu sur l’Europe depuis 2015. Chacun voit bien que le départ massif des migrants des côtes turques vers la Grèce s’organise avec l’appui bienveillant des autorités d’Ankara : en effet, aucune disposition sérieuse n’est prise pour endiguer le départ des migrants de la Turquie vers l’Europe, en dépit de l’appui financier considérable qui lui a été consenti par l’UE, à hauteur de 3 milliards d’euros, pour sécuriser ses frontières et intensifier ses capacités d’accueil des migrants sur son sol.

Alors que l’Union européenne se voit contrainte de fermer aux migrants la route des Balkans, condamnant la Grèce à devenir un cul-de-sac migratoire, Ankara mégote et tergiverse, tout en poussant les feux à Bruxelles pour accélérer son adhésion à l’UE et obtenir la libre circulation de ses ressortissants sur le territoire européen. Pire, en n’hésitant pas à s’ingérer dans les affaires intérieures des pays de l’Union, Erdogan aurait même fait du chantage à la France en la menaçant de mettre le feu à nos banlieues…

Notre pays ne peut plus se contenter des faux-semblants du premier ministre turc, cet individu dangereux et sans scrupules, qui bafoue effrontément les libertés publiques sur son sol et qui participe, aux côtés de l’Arabie saoudite et des pétromonarchies du Golfe, à répandre un prosélytisme islamique actif aux quatre coins du monde.

A l’occasion du sommet exceptionnel UE/Turquie qui s’ouvre ce lundi 7 mars à Bruxelles sur la question des migrants, l’Europe doit enfin parler d’une seule voix en adoptant une stricte position de fermeté. Avec le SIEL, je demande à François Hollande de peser de tout le poids de la France en exigeant officiellement de la Turquie l’arrêt immédiat à la fois des flux de migrants vers l’Europe et des filières djihadistes vers la Syrie.

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21 Comments

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  • André , 7 mars 2016 @ 14 h 38 min

    Ne vous faire aucune illusion. La guerre va éclater en Turquie. Personne ne veut voir et tout le monde refuse de voir qui tire les ficelles. Des veaux avec une cervelle de colibri qui se pavanent.

  • Marcus , 7 mars 2016 @ 14 h 39 min

    Quand est-ce-que Poutine rase la Turquie pour en faire un parking ?

  • von reisner , 7 mars 2016 @ 14 h 45 min

    La France doit mettre Erdogan au pas ?
    Eh oh ! vous savez qui est président de la ripoublique en ce moment ? Un nommé euh… ah… attendez… ah oui Hollande (ce pays où les moulins brassent l’air sur la lande).
    Soyons donc content si ce n’est pas Erdogan qui met notre champion au tapis !

  • Pascal , 7 mars 2016 @ 15 h 11 min

    Salutaire communiqué du Siel. Merci à Karim Ouchikh !

    Espérons que l’aventure néo-ottomane mal engagée d’Erdogan sonnera le glas de la Turquie génocidaire. Une France de retour serait bien avisée de réparer la faute de Napoléon le petit en aidant sa sœur russe à restituer la deuxième Rome à l’Europe.

    En outre la jonction entre ces deux puissances continentales traditionnellement protectrices des chrétiens d’Orient permettrait d’en finir avec cette guerre de la Mer contre la Terre (thalassocraties anglo-saxones versus le Continent) qui ensanglante l’Europe depuis deux siècles !

  • HuGo , 7 mars 2016 @ 15 h 15 min

    La fo-folle uniio europeéen parle d’adhésion de a Turquie lui demandant gentiment de respecter la liberté de la presse …au même moment, en Turquie, paraît à nouveau le quotidien anciennement d’opposition Zaman tiré à 650.000 exemplaires, aujourd’hui sous contrôle strict et pro-gouvernemental. De qui se moque-t-on ?

  • Marino , 7 mars 2016 @ 15 h 26 min

    * Migrants : un sommet avec la Turquie, pour quoi faire ?

    Voulue par la chancelière allemande, Angela Merkel, la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement doit commencer par un déjeuner avec le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

    Avant de rencontrer Mme Merkel, dès dimanche à Bruxelles, celui-ci avait évoqué les « pas importants » accomplis par son pays pour tenter de retenir les migrants voulant rejoindre la Grèce.

    Lors de son arrivée à Bruxelles lundi, le président français, François Hollande, a estimé que l’Europe devait avoir « une relation directe, franche et efficace » avec la Turquie, dans la gestion de la crise des réfugiés. En échange de l’aide de 3 milliards d’euros qui lui a été allouée par l’Union européenne, la Turquie doit « prendre des engagements par rapport à la lutte contre les passeurs » et procéder à la réadmission d’« un certain nombre de migrants qui sont partis de Turquie » pour l’Europe.

    De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a reproché à l’Union européenne sa lenteur à débloquer ce fonds d’aide. « Cela fait maintenant quatre mois et on attend encore qu’ils nous le donnent », a-t-il déclaré lors d’un discours public à Ankara.

    Le « plan d’action » signé entre Ankara et Bruxelles en novembre 2015 est en effet, pour l’instant, resté quasiment lettre morte. M. Davutoglu devrait confirmer que l’accord de réadmission conclu entre la Grèce et son pays serait enfin respecté : ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile seraient rapidement reconduits en Turquie. Ankara n’avance toutefois aucun chiffre, et sa bonne volonté sera conditionnée au progrès de la négociation sur la libéralisation des visas au profit des citoyens turcs voulant se rendre en Europe. Les Vingt-Huit tablent, faute de mieux, sur ce qu’un diplomate appelle « la force symbolique » des retours pour dissuader les passeurs et les migrants économiques.

    Alors que la situation dans son pays ne peut que s’aggraver, avec déjà 30 000 candidats à l’asile bloqués, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, réclame des mesures d’« urgence absolue ».

    Lundi, ses collègues projetaient donc de valider une aide massive à Athènes, avec des moyens humains et matériels pour la protection des frontières extérieures grecques, et d’autres pour le bon fonctionnement des centres d’enregistrement (« hot spots »).
    Le 2 mars, la Commission a proposé la création d’un fonds humanitaire d’urgence, doté d’un montant initial de 300 millions d’€

    Cent cinquante réfugiés sont arrivés en France lundi.

    « Les oppositions de principe sont derrière nous », veut-il toutefois croire. Le projet de conclusions demeurait, en tout cas, évasif : « Les Etats membres sont aussi invités à proposer davantage de places de relocalisation. »

    De quoi confirmer que les Européens sont très loin d’avoir trouvé des réponses collectives et solidaires à la crise, alors que la fermeture de la route des Balkans pourrait entraîner la création d’autres voies, via l’Albanie notamment.

    NB : Erdogan s’amuse avec ces dirigeants européens d’une incompétence rare !

  • Marino , 7 mars 2016 @ 15 h 39 min

    Le président turc tâche, de son mieux, de montrer au monde qu’il contrôle tout, mes ses craintes obsessionnelles le trahissent, d’après le journal américain New York Times

    Des déclarations fermes, des actions agressives et des bravades incessantes font partie de l’image de Recep Tayyip Erdogan, mais en réalité le chef de l’Etat turc n’est pas aussi intrépide qu’il voudrait l’être, écrit le New York Times.
    Comme tous les autres dirigeants autoritaires, Erdogan fait tout ce qu’il peut pour montrer à ses citoyens “qui est aux commandes”. Il a recommencé la guerre contre les indépendantistes kurdes, a pris le contrôle de la plupart des médias dans le pays, a uni sous sa bannière les militaires et a convaincu la population que sans lui la Turquie n’était capable de rien.

    Néanmoins, malgré une fermeté de caractère apparente, Erdogan se montre délicat et vulnérable: il ne supporte aucune critique à son égard. Ceci est clairement illustré par le fait qu’à l’heure actuelle presque 2.000 personnes sont inculpées en Turquie pour “avoir offensé le président”. Cela donne donc l’impression que n’importe quelle parole peut le blesser. Et pour ceux qui se le permettent, cela peut finir vraiment mal, “l’offense” à l’égard du président pouvant entraîner une privation de liberté d’une durée de quatre ans.

    Par ailleurs, peu importe les raisons de l’agressivité du président turc. Ce qui compte vraiment, ce sont les conséquences que cette agressivité peut engendrer pour le futur de son pays. Le chef d’Etat turc est un dirigeant cruel et intolérant qui a prouvé qu’il ne croyait pas en la démocratie et qu’il était prêt à violer ses principes avec toutes les démarches qu’il entreprend, conclut l’article.

    * http://takingnote.blogs.nytimes.com/2016/03/04/president-erdogans-thin-skin/?_r=3

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