La politique hors-sol d’Anne Hidalgo

Pour Anne Hidalgo, il est des priorités qu’il convient de ne pas différer : la résorption de la dette de la Ville qui s’approchait dangereusement de 5 milliards d’euros l’an dernier ? La sécurité de certains quartiers proches de la gare du Nord, qui restent des coupe-gorges ?

Non, Anne Hidalgo a trouvé plus important ! Elle a décidé d’inaugurer le 27 septembre prochain, une « journée sans voiture », à l’instar de certaines écoles, où, à la fin de l’année, l’instituteur, pour récompenser les élèves de leur assiduité, décrétait une « journée sans devoirs ».

Fière de sa trouvaille, Anne Hidalgo appelle donc les Parisiens à « jouer le jeu et à se déplacer autrement qu’en voiture ce jour-là, dans toute la ville ». L’édile déplore d’ailleurs, dans une interview au Parisien, que l’Etat ait restreint à certains quartiers du centre-ville de Paris le périmètre de sa généreuse mesure.

Car il s’agit bien de cela : « jouer le jeu » ! En fidèle successeur de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo considère la vie locale comme un jeu et les habitants de la capitale comme des homo festivus dignes des essais de Philippe Muray : des hommes en quête de festivités compulsives qui souhaitent ainsi s’étourdir pour échapper au néant de leur vie.

Rien n’est jamais assez important pour instaurer un monde festif qui puisse rompre avec la monotonie du quotidien : guirlandes multicolores, plug anal et paris-plage ne suffisent plus : place maintenant aux journées festives « sans voitures » ! La circulation alternée, c’était un peu un jeu de piste : en fonction de votre plaque d’immatriculation, vous pouviez – ou pas – circuler en voiture dans la capitale, sous l’œil bienveillant des organisateurs du jeu, en l’occurrence les policiers.

Ici, tout le monde est mis au régime festif car « Paris peut fonctionner sans voitures » rappelle l’édile. Après tout, s’il s’agit de se rendre à une exposition d’art contemporain, de faire du skate-board place de l’Hôtel de Ville ou des tags créatifs sur les murs de la capitale, nul besoin de voitures !

Mais, lorsque la fête est finie, la vraie vie reprend ses droits et, avec elle, la monotonie du quotidien qui, n’en déplaise à notre édile festive, repose sur des besoins élémentaires : travailler, se nourrir et se déplacer. Or, de nombreux commerces nécessitent des livraisons parfois lourdes qu’il est impossible d’acheminer autrement qu’en voiture. De plus, pour s’approvisionner, certaines familles ne peuvent faire autrement que de charger leurs courses dans une voiture. Il aura d’ailleurs peut-être échappé à Anne Hidalgo, que, malgré sa politique, certaines familles continuent courageusement à habiter la capitale. Il est cependant, difficile pour elles de se déplacer autrement qu’en voiture, les transports en commun n’étant pas adaptés aux poussettes et autres objets encombrants absents du monde festif mais présents dans la vraie vie, tels les fauteuils de personnes porteuses de handicap qu’il est difficile de manœuvrer autrement que dans les véhicules du service PAM (Pour Aider à la Mobilité).

Le charme d’une ville n’est pas d’être un musée inerte ou un festival permanent mais un lieu de vie où les habitants puissent se déplacer simplement afin de satisfaire leurs besoins quotidiens les plus élémentaires.

Si l’on ajoute à cela la piétonisation d’une partie de la rive droite de la Seine à l’été 2016, on comprendra à quel point la politique hors-sol d’Anne Hidalgo ne peut satisfaire qu’une petite clique de bobos célibataires, sans enfants ni handicaps, et adeptes de la fête perpétuelle, alors qu’elle pénalise largement les familles déjà lourdement mises à contribution par l’augmentation des tarifs de stationnement, de conservatoires et de cantines scolaires. J’ajoute que l’argument, sans cesse brandi, de la pollution de l’air n’est plus convainquant dès lors que les voitures électriques se développent à grande échelle.

C’est donc bien dans un monde parallèle que vit notre premier édile. Devant le mécontentement suscité par certaines mesures, notamment celle concernant l’augmentation des tarifs de stationnement et la fin de leur gratuité au mois d’août, Il est à craindre que les Parisiens ne goûtent plus trop au monde de la fête et à ses différents gadgets. Et si on inventait une « journée sans maire de Paris » où Anne Hidalgo et tous ses adjoints seraient contraints d’être en congés sans solde ?

> le blog de Charles Beigbeder

Cette tribune a initialement été publiée par Valeurs Actuelles.

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15 Comments

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  • 0 / 10
  • queniartpascal , 7 septembre 2015 @ 16 h 31 min

    cette truie n’est pas a sa place,elle qui n’est a ce poste par son c..,elle croit que tout le monde est comme elle

  • Anastasy , 7 septembre 2015 @ 17 h 30 min

    la vieille de Cadix, même genre que Valls !

    parvenue on ne sait trop comment à ce genre de poste, ces immigrés essaient de donner des leçons aux Français !

    A virer au plus tôt !

  • econom , 7 septembre 2015 @ 20 h 17 min

    Cette pauvre fille est hors sol comme les productions agricoles de son pays, sans goût, sans saveur, sans intérêt.

    Qu’elle y retourne, qu’elle fasse des journées sans voiture à Barcelone et qu’on n’entende plus jamais parler de cette caricature.

  • JMI , 7 septembre 2015 @ 21 h 27 min

    L’Espagne se relève, si elle avait gardé ces deux abrutis (MV, AH ) qui ne sont guidés que par leur ambition personnelle le redressement aurait été plus difficile !
    France et Français de souche réveillez vous !

  • Martina , 8 septembre 2015 @ 7 h 54 min

    Nous avons quitté Paris pour l’Essonne pour des raisons économiques et nous nous rendons à Paris par nécessité et de moins en moins…..
    Longueur des embouteillages, prix des parkings, saleté de la ville.
    Le RER C n’est pas sûr, et il est fatiguant de l’attendre en ayant des paquets dans des gares sales avec des horaires aléatoires.
    Le vélo dans Paris, c’est pour les bobos !

  • pier , 8 septembre 2015 @ 8 h 59 min

    Mon fils à quitté la France et moi j ‘ai quitté l ‘Europe ….

  • champar , 8 septembre 2015 @ 9 h 54 min

    Je propose que tous les services de l’Etat quittent Paris pour se répartir sur l’ensemble du territoire français, cette ville nombriliste vit en parasite sur l’ensemble de la France et ne prend des décisions qu’en faveur de ses bobos.

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