Plus Macron évoque de Gaulle, plus l’imposture éclate !

Dans le Fil de l’épée, le Général de Gaulle écrivait : » Le prestige ne peut aller sans mystère, car on ne révère pas ce que l’on connaît trop bien. Tous les cultes ont leur tabernacle et il n’y a pas de grand homme pour ses domestiques ». La distance et une part de secret qui intrigue, une différence qui tient en respect : tels étaient selon le fondateur de la Ve République les éléments qui distinguent le chef, celui qui peut et doit conduire les autres. Il y ajoutait « la sobriété du discours » et parfois « le silence » qui rehausse l’autorité. A comparer l’occupant actuel de l’Elysée à son illustre prédécesseur, on ne peut s’empêcher de voir apparaître les images d’un dessin animé : « L’Apprenti Sorcier », où Mickey veut imiter son maître et répète les formules magiques entendues. Il ne maîtrise rien. La magie s’emballe et part dans tous les sens. L’apprenti est dépassé. Macron a lu de Gaulle, a sans doute étudié un peu son histoire. Il en a retenu la présidence jupitérienne qu’il a voulu selon lui restaurer à grands coups de monuments historiques et de mise en scène grandiose dans des décors prestigieux. C’était une première erreur : c’est sur la Place de la République que de Gaulle a annoncé la nouvelle République. Il aurait aimé l’austérité de Vincennes, mais il est resté à l’Elysée. De Gaulle inspirait le respect chez ses collaborateurs et ses fidèles, il revêtait les habits de l’Homme d’Etat par son physique, sa tenue, ses gestes qui sans cesse rappelaient qu’il avait, à peu près seul, vu en 1940 où résidait le salut du pays, et qu’il n’était donc pas un homme ordinaire. Mais sa vie était toute d’ordre et de simplicité, le privé voire l’intime soigneusement tenus à l’abri des regards comme des charges publiques. Et lorsqu’il allait vers la foule, c’était en majesté, sans ostentation, mais sans démagogie, avec la spontanéité de celui qui sait derrière lui l’armée de ceux qui le soutiennent.

De Gaulle a sauvé l’honneur de la France le 18 Juin. Il a fondé la République actuelle dont la stabilité et le fonctionnement régulier ont redonné au pays un crédit international, et jusqu’en 1981, assuré une politique sérieuse et continue. On ne peut comme le fait le Président actuel se réclamer à la fois de de Gaulle et de Mitterrand. Si l’on se libère de la foule des courtisans et des communicants qui ont osé la comparaison, on doit se rendre à l’évidence que le premier tentait une restauration du pays quand le second, ambigu plus que mystérieux, jouisseur du pouvoir plus qu’homme d’Etat, a amorcé une décadence qui n’a pas cessé depuis lors. Embardées économiques, cohabitations malsaines, coups tordus, et vie privée indigne protégée par l’Etat : cet homme est l’exact contraire du Général. Son mépris glaçant n’avait rien de commun avec la distance imposée par un véritable Chef d’Etat. Seule la médiocrité des successeurs peut susciter le contre-sens. Or les derniers épisodes du feuilleton élyséen ont malheureusement confirmé la tendance. Jupiter est descendu de l’Olympe et c’est un « domestique » qui a révélé que décidément, il n’était pas un grand homme, mais seulement un comédien qui avait un moment créé l’illusion par des discours trop longs et d’autant mieux prononcés qu’ils ne recelaient aucune trace d’authenticité. Macron, c’est le « paradoxe du comédien », selon Diderot : « moins on sent, plus on fait sentir ».

Le signe de cette imposture est l’excès, « l’ubris » comme dit Collomb. Démesure théâtrale du Louvre ou de Versailles, démesure de l’envolée rhétorique accompagnée du poing qui martèle le pupitre de l’ONU, démesure inverse de la proximité « tactile » auprès de Trump qui s’en amuse au point de la rendre ridicule, démesure extrême des enlacements déplacés jusqu’à devenir suspects aux yeux de certains, dans une séquence incroyable à Saint-Martin. Zemmour soulignait le contraste saisissant entre la leçon faite de haut à un gamin « blanc » qui l’avait appelé « Manu » et les photographies avec deux jeunes Antillais bien bâtis et torses nus, l’un délinquant, l’autre faisant un « doigt d’honneur » où le Président perd toute contenance et noie son prestige. Une autre image hante désormais les esprits : le couple Macron, en extase, au milieu d’un groupe de chanteurs et de danseurs noirs qui affichent leur homosexualité avec ostentation. C’est à l’Elysée : imagine-t-on le Général dans cette posture ? Mais pour le coup, on n’imagine aucun de ses successeurs, ni aucun des concurrents de l’élu de 2017 dans une situation aussi grotesque..

Macron, qui veut une fois de plus modifier la Constitution, va devant le Conseil Constitutionnel pour célébrer son 60e anniversaire. On a déjà beaucoup trop réformé le texte et le premier acte de respect envers son créateur serait de ne plus y toucher. La politique du Général n’a pas été parfaite aux yeux de tous. Sa politique algérienne a notamment laissé bien des meurtrissures. En revanche, l’Appel de 1940 et la Constitution de 1958, qui à deux reprises ont permis à la France de compter à nouveau dans le monde, devraient fonder une union sacrée des Français et leur interdire de s’affronter sur ces sujets. Jean-Louis Debré le rappelait récemment.

Related Articles

1 Comment

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • André , 8 octobre 2018 @ 11 h 00 min

    La politique du Général n’a pas été parfaite aux yeux de tous. l==> Je pense qu’il est inutile d’expliquer mais je vais citer toutefois un exemple. Un seigneur possède un esclave qu’il bat continuellement, qu’il oblige à s’épuiser à de lourdes tâches. Arrive un libérateur qui libère de son calvaire, l’esclave. L’esclave vouera une éternelle reconnaissance à son libérateur tandis que pour l’esclavagiste ce sera une haine éternelle. C’est ce qui s’est passé pour De Gaulle avec cette histoire des colonies.
    De Gaulle n’est pas DIEU le père comme à un certain autre on lui a collé cette étiquette.
    De Gaulle n’avait pas l’âme militaire, il en portait l’habit c’est tout. De Gaulle n’avait rien d’un conquérant, attitude que l’on réclame généralement aux généraux, Jules César, Alexandre Le Grand, Bonaparte…. La devise de De Gaulle, je ne t’attaque pas, mais si tu m’attaques je me défendrai. Donc De Gaulle pas la carrure d’un militaire en quêtes de victoires, mais un diplomate exceptionnel, car astucieux, rusé, stratège et surtout ayant le pouvoir de plonger son regard vers l’avenir. ( Ce qui m’arrivera en étudiant toute l’histoire déformée et camouflée).
    Depuis 1960, à cause de cette guerre d’Algérie, De Gaulle n’était pas dans mes petits papiers. Je n’ai jamais digéré d’avoir utilisé des appelés, donc des novices, pour cette guerre sans nom. Ce serait-il fait opéré de la vésicule biliaire par un carabin de 19 ans? D’autant qu’avec cette guerre d’Algérie il y avait tous les sons de cloches fêlées, c’est la faute aux pieds noirs, c’est la faute aux arabes. Cependant, je suis obligé de m’effacer devant lui en découvrant toutes ses qualités, qu’aucun homme politique ne réalisera plus jamais (sauf celui qui nous arrivera d’en haut). En 1945, il fera avorter le projet que la France soit morcelée ou écrasée par deux rouleaux compresseurs et s’opposa à l’occupation du yankee qui voulait remplacer le germain. Pour l’Algérie, ce qui intéressait De Gaulle fut d’obtenir le Sahara pour des raisons stratégiques. Mais impossible de se faire comprendre. De Gaulle aurait souhaité une certaine autonomie algériens-pieds noirs. Mais ce fut utopique, les pieds noirs refusant de s’intégrer avec des algériens. D’ailleurs il suffit de voir comment les pieds noirs ont mis le feu, terre brûlée, avant de prendre la fuite en 1962 . Je possède une opulente documentation sur le sujet. En 1967, De Gaulle fera avorter la troisième guerre mondiale. Un complot s’ourdira contre lui pour le faire tomber en 1968, voir mes vidéos. En 1960, avec les deux autres Khroutchev, Kennedy, De Gaulle sera au parfum de certains secrets que je ne peux plus révéler, le sujet étant tabou et mal compris (question de QI) bien que j’en ai établi une vidéo. On tentera de les assassiner, seul le Kennedy le sera effectivement.
    Je vais quand même écourter, De Gaulle n’a réussi qu’à établir un moratoire, car la destruction de la France et ensuite de Europa, devait commencer en 1945,- 1948, au lieu de 1968. 1968, sera le départ où la bête reconstituée, s’ingéniera à faire placer ses affidés dans les gouvernements. Cette machine est trop bien huilée on ne peut plus l’arrêter…
    Avant 2007, je fus le plus idiot des crétins, car je ne savais rien de tout cela, uniquement passionné par les sciences et les maths, quand j’avais un peu de liberté. Il a fallu que mon jeune étudiant arabe, soulève le boisseau, que je découvre la lumière et renouer un lien avec le père créateur que l’on oublie facilement
    Qui n’a pas de défauts ? J’en ai tellement depuis le berceau que si je les étalais on pourrait m’appeler légion. Mais ce qui est plus grave aux yeux de Notre Seigneur est de toucher à la vie. C’est resté bien ancré depuis que j’ai reçu par insufflation: –La création est mienne, ce n’est pas à la créature de décider quelle race a le droit de vivre ou être exterminée. Celui qui verse le sang de l’homme par l’homme aura son sang versé. J’ai beaucoup de choses à dire, mais les messages ne passent plus.

Comments are closed.