Éric Zemmour : « Que Peillon applique la neutralité à ses amis ! »

Le Zemmour du mardi. Vincent Peillon a raison, mille fois raison : on ne prend pas en otage les enfants dans nos batailles politiques d’adultes, on ne profite pas de leur jeune âge pour les endoctriner, on respecte le principe de neutralité à l’école. La laïcité, c’est d’abord ça. Dans l’école privé… et dans l’école publique. Peillon le sait mieux que quiconque, lui qui a écrit des livres sur les pères de l’école publique sous la IIIe République, de Jules Ferry à Ferdinand Buisson. Mais Peillon devrait d’abord balayer devant sa porte et rappeler au devoir de neutralité ses propres collègues. Quand Najat Vallaud-Belkacem se rend dans un collège pour expliquer que le mariage pour tous offrira plus d’épanouissement, plus de liberté, plus d’égalité, où est la neutralité ? Ce jour-là, elle est accompagnée par un représentant du lobby homosexuel qui a table ouverte dans l’Éducation nationale au nom de la lutte contre l’homophobie, où est la neutralité ? La même ministre est-elle porte-parole du Gouvernement ou porte-parole de ce lobby lorsqu’elle propose d’insister sur l’homosexualité de Rimbaud et de Verlaine alors qu’on croyait qu’ils étaient au programme pour leur génie poétique ? Mais où est la neutralité ?

Lutter contre l’homophobie à l’école n’est pas neutre et le lobby gay n’est pas le seul à utiliser l’école comme relai de propagande : quand l’ancien footballeur Lilian Thuram vient faire la leçon antiraciste dans les établissements scolaires, où est la neutralité ? Dès les années 80, Coluche était invité partout pour prêcher la même bonne parole. Alors, ces rencontres étaient organisées par SOS Racisme, association fondée dans le bureau du Président Mitterrand. Son patron de l’époque est même devenu Premier secrétaire du Parti socialiste. Dans les livres d’instruction civique aujourd’hui, on donne le n° de téléphone de SOS Racisme, sans doute pour favoriser les contacts. Mais où est la neutralité ? Quand les programmes d’Histoire ou de sciences naturelles reprennent comme théories pseudo-scientifiques les obsessions idéologiques de la gauche bien-pensante, où est la neutralité ? Quand des professeurs arrêtent leurs cours pour inciter leurs élèves à descendre dans la rue pour manifester contre la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002 ou contre des lois qu’ils jugent liberticides, où est la neutralité ? Peillon a tout loisir pour faire cesser ces scandales : il paraît qu’il est ministre de l’Éducation nationale… Mais il n’en fera rien : ses héros de la IIIe République utilisaient déjà l’école pour arracher la conscience des enfants à l’Église et au Roi, pour faire de bons petits Républicains. L’endoctrinement n’était jamais très loin mais pour les moeurs, les Jules Ferry et consorts respectaient scrupuleusement les consciences. La gauche d’aujourd’hui n’a plus ces pudeurs : elles juge qu’elle ne fait pas de politique, elle dit seulement le bien. Elle n’endoctrine pas, elle prêche. Cela ne s’appelle pas du bourrage de crâne, mais le progrès. Elle n’enfreint pas le principe de neutralité, elle fait la morale. Elle a repris les méthodes de l’Église pour mieux la remplacer. Et comme disait Danton, ‘on ne détruit que ce qu’on remplace’.”

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15 Comments

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  • Antoine , 15 mars 2013 @ 14 h 15 min

    Merci M. Zemmour, rien à dire sur votre article.

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