La prétendue radicalisation de la droite

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La renonciation définitive du maire de Bordeaux a été confirmée ce 6 mars. Il ne se portera donc pas comme candidat de substitution dans la campagne présidentielle. Or, cette nouvelle n’aurait pas dû surprendre grand monde. Seuls les médias, sans doute pour vendre du papier ou de l’espace publicitaire, ont fait semblant de présenter cette fausse question comme un objet d’attention quotidienne, et combien haletante : “demain Juppé parlera”, “le dispositif Juppé se prépare”, “enfin on va savoir”, “Juppé plan B”, ce qui devient dans Libé, royaume du calembour oblige “Juppé plombé”, etc.

Et puis, comme prévisible, et comme annoncé par l’intéressé, le maintien du candidat investi par les primaires, a privé le projet de tout objet. Entretemps, les mêmes médias ont pu chroniquer et manipuler l’évolution alléguée de résultats de sondages mal définis, approximatifs, mais toujours assénés comme autant de certitudes.

Ceci n’est pas nouveau, et les déconvenues de l’année 2016 n’empêchent pas les mêmes de recommencer en 2017.

Retenons toutefois, parmi les motifs avancés par Juppé, l’un d’entre eux, à la fois le plus intéressant et celui qui se voulait accusateur. L’ancien premier ministre de Chirac se prononce contre ce qu’il fait mine de tenir pour une dérive : la “radicalisation” de la droite. Il accuse son propre parti d’avoir organisé, le 5 mars, une manifestation où seraient venus les plus déterminés de ses partisans.

Appliqué à la droite ce nouvel élément de langage la désignant comme “radicalisée” n’est pas apparu innocemment. En de dehors M. Juppé que l’on rattache un peu généreusement à la droite, ce sont surtout les perroquets du pouvoir hollandiste qui en propagent l’abus. Radicalisation en effet s’applique à l’islamo-terrorisme ou à la l’ultra-gauche violente. (1)

Il convient de mesurer l’imposture.

Quelle “radicalité” en effet que de brandir des drapeaux tricolores sur le parvis des Droits de l’Homme ! Quel extrémisme que de chanter la Marseillaise !

Rappelons quand même que l’article 2 de la Constitution dispose que “l’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L’hymne national est la Marseillaise.”

Quant au droit de manifester, il résulte de l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’Homme sur la liberté de réunion et de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen qui énonce : “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi”.

Deux personnages, qu’on aurait pu croire hors jeu, sont intervenus : M. Hollande dont on ne doit pas perdre de vue qu’il continue de résider au palais de l’Elysée, et sa petite camarade Hidalgo. Leurs déclarations tendaient à dénoncer la radicalisation de la droite. Elles visaient ainsi stigmatiser, dans ce rassemblement, le fait qu’il risquait de mettre en cause le pouvoir de ce qu’on appelle “la justice”. Ce mot un peu pompeux s’agissant, en fait, de la magistrature syndiquée, est utilisé de manière ambiguë car, par hypothèse sémantique la justice ne saurait être que juste. Il n’en va pas de même pour tous les magistrats, que l’on doit sans doute respecter tout en sachant qu’il s’agit d’hommes, et de femmes, comme les autres.

Dans la constitution de 1958 l’autorité judiciaire n’est pas un pouvoir démocratique comme le sont le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif et comme pourrait l’être un authentique pouvoir judiciaire conçu selon le doctrine de Montesquieu, clairement séparé par conséquent. Elle ne doit certes pas, elle ne devrait pas interférer dans les pouvoirs législatif et exécutifs issus eux-mêmes du suffrage universel.

C’est ainsi qu’elle ne saurait s’intéresser, pour le moment, avant la fin de ce misérable quinquennat, au salaire attribué par le chef de l’Etat à son coiffeur, rémunération bien plus élevée que celle de la plupart des attachés parlementaires, etc. On ne saura donc que plus tard, eu égard à la pauvreté de la chevelure confiée à ses soins diligents et coûteux, s’il s’agit d’un emploi fictif.

> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.

Apostille :

1. Tout cela relevant, nous assure-t-on, d’un travail de “déradicalisation”, pourrait s’agissant de “soigner” la droite, prendre modèle sur l’internement psychiatrique soviétique.

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4 Comments

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  • Hilarion , 9 mars 2017 @ 10 h 50 min

    Compte tenu de l’engagement politique à l’extrême gauche bien connu maintenant du Syndicat de la Magistrature auteur de fameux “Mur des cons” et sachant que cette secte regroupe environ 25% des magistrats, il devrait être possible à tout justiciable d’obtenir la liste des adhérents à ce syndicat afin de pouvoir récuser ceux qui compte tenu de leur engagement, sont à priori susceptible de rendre un jugement partisan en accord avec leur engagement idéologique.

  • Boutté , 9 mars 2017 @ 15 h 06 min

    Emplois fictifs? C’est le mode de vie habituel à notre république . Que dire des emplois de Hidalgo dont chacun requiert 10 heures par jour et de celui de Hollande qui est payé comme Président de mon pays mais qui n’a pas encore songé à pratiquer? Que dire aussi des Enseignants qui sont censés instruire nos enfants et dont 20% au bas mot n’en rencontre que les jours de manifestations, des brancardiers d’hôpitaux parisiens qui pointent matin et soir et travaillent à leur compte entre deux, de cette Chef de Service de Bercy qui dirige son Entreprise de Conseils depuis son bureau vue-sur-Seine ?

  • Wagner , 12 mars 2017 @ 10 h 10 min

    Effectivement ,des emplois fictifs de nos parlementaires ce n’est rien de nouveau en France. Que ce soit à, droite ou à gauche les trois quarts de nos parlementaires sont confrontés avec cette manie. On nous demande d’aller voter, c’est bien , mais qui?
    Macron? Hamon? tous les deux sont des socialistes, donc une chance d’être au deuxième tour , c’est bien improvisé par le parti de gauche, une chance de plus de revoir les mêmes socialos qu’en 2012. Dans toute la liste , le seul ayant la carrure de président est Fillon quoi que l’on dise. Macron, c’est le capitalisme incarné par Rothschild et Hamon , un petit qui va rallier Macron au deuxième tour et le tour est joué , revoilà les socialistes.

  • appeals , 13 mars 2017 @ 11 h 12 min

    La nomenklatura française est aux abois, souhaitons que l’électorat saura prendre son courage à deux mains et voter pour MLP qui est la candidate la moins pire et à même de remettre la France à l’endroit.

    Nous voyons bien que les gouvernants actuels sont des lâches qui lèchent les babouches comme le maire de Metz qui accueil les propagandistes musulmans refoulés de Hollande.
    Les gouvernants de ce même pays ayant la frousse des hollandais partisans d’une victoire de la droite.

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