La sauvegarde de notre identité

Frédéric Pichon, avocat et membre du RBM, bien connu de Nouvelles de France, a écrit sur Boulevard Voltaire un petit article intitulé “Pour une véritable réconciliation” qui tente de réunir sous une même bannière : d’une part, les « identitaires » pour qui le redressement de la France ne se fera que par une nécessaire « remigration » des extra-Européens vers leur continent d’origine ; d’autre part, les « nationalistes » qui pensent qu’il est possible d’assimiler les allogènes en leur transmettant le goût de la culture française.

Selon Frédéric Pichon, le résultat de ce mixage consisterait à ce que la moitié des 8 à 10 millions d’extra-Européens résidant sur notre sol parte et que l’autre moitié qui sera assimilée, grâce aux injonctions de pouvoirs publics enfin sûrs d’eux-mêmes et patriotes, puissent rester. Frédéric Pichon est un être de conviction et de foi, profondément intègre et ayant le souci d’œuvrer pour le bien commun. Néanmoins, je trouve son billet illusoire sur deux points que j’aimerais détailler.

1) La nationalité est consubstantielle à l’identité.

Contrairement à ce que prône, à partir des Lumières, la majorité des élites françaises baignées dans le dogme onirique de l’universalisme – prenant lui-même racine dans l’universalité chrétienne, une nation n’est que la consécration politique d’une réalité ethnoculturelle spécifique préétablie. Disons le tout de go : est de nationalité française le Français de souche, qui est de race européenne, d’ethnie italo-celtique, de cultures gréco-romaine et judéo-chrétienne (dont les dogmes en un Dieu trinitaire, incarné d’une Vierge, mort et ressuscité, doivent beaucoup aux théologies antiques hellénistiques et du mazdéisme indo-iranien).

La nature composée de grandes lois générales aime aussi l’exception et il peut y avoir évidemment des Asiatiques et des Afro-maghrébins parfaitement français à condition qu’ils demeurent une petite minorité.

Nous connaissons tous la fameuse phrase du Général de Gaulle que nous pouvons difficilement suspecter de sympathies nationales-socialistes :

« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne ».

Tout est dit dans cette sentence d’une lucidité remarquable qui, me semble-t-il, contredit la croyance de Frédéric Pichon, en ce que 4 à 5 millions d’extra-Européens majoritairement de confession musulmane puissent réellement s’assimiler, d’autant plus qu’ils ont une croissance démographique bien supérieure aux Français de souche et que nous avons déjà notre exception extra-européenne au sein de nos DOM-COM – ces DOM-COM que nous devons absolument conserver dans notre giron territorial, dès lors qu’ils sont notre garantie d’accès au pétrole et au gaz offshores de demain, ce qui nous permettra enfin de nous émanciper de la tutelle arabo-américaine en matière d’approvisionnement énergétique.

Selon François Mitterrand, le « seuil de tolérance » de présence extra-européenne sur l’hexagone (qu’il a lui-même violé en ne remettant pas en cause le regroupement familial instauré par Giscard) ne doit pas dépasser 5%, c’est-à-dire, au très grand maximum, un million d’allogènes, au risque sinon de déstabiliser à plus ou moins long terme le substrat ethnoculturel français. 5% est aussi le chiffre des nouveaux immigrés qui se sentent vraiment français selon l’économiste Thierry Gobet…

2) Une politique de « remigration » ne peut s’imposer que par le rapport de force.

Frédéric Pichon, à l’instar de Louis Aliot, pense que la « remigration » s’appliquera au travers de partenariats et des politiques de co-développement avec les pays africains. Malheureusement, les partenariats en matière d’immigration et de co-développement existent déjà et sont impuissants à tarir les flux migratoires, qui ne cessent de grossir.

Concernant les traités bilatéraux de la gestion des flux entre la France et l’Afrique, le conseiller en matière d’immigration et de sécurité à la Présidence de Nicolas Sarkozy, Maxime Tandonnet, dans son excellent livre Au Cœur du Volcan, raconte avoir dressé un certain nombre d’accords pour tenter de tarir les flux, accords qui n’ont jamais été respectés par des autorités africaines faisant tout pour se débarrasser de leur surplus démographique.

Le co-développement non plus n’a aucun résultat probant. Comme le rappelle l’excellent africaniste Bernard Lugan dans son livre God Bless Africa, chaque année ce sont des milliards de dollars qui sont déversés sur l’Afrique, et 75% des décisions annuelles, le plus souvent humanitaires, prises par les Nations-Unis sont destinées au continent noir ; pourtant la situation ne fait qu’empirer. Pourquoi ? Parce que le problème africain n’est pas économique mais politique et surtout ethnoculturel !

Avant l’arrivée des colons européens sur le continent noir, il n’y vivait qu’une centaine de millions d’africains ayant déployé des stratégies de reproduction prolifiques afin de contrer un environnement écosystémique (climats, nourriture, etc.) particulièrement hostile, fauchant plus de la moitié des nourrissons.

A l’inverse de ce que nous serine l’historiquement correct, le fait marquant de la colonisation européenne n’est absolument pas un supposé « pillage » de l’Afrique mais bel et bien d’avoir apporté la révolution médicale (surtout le vaccin), provoquant ainsi malgré elle une explosion démographique suicidaire dont nous payons très cher les conséquences.

La démographie est passée de 200 millions, au moment des décolonisations, à pratiquement un milliard actuellement, dont 670 millions de pauvres comprenant plus de 100 millions de personnes en sous-nutrition. Si l’explosion continue ainsi, c’est-à-dire de façon exponentielle, dans les trois prochaines décennies on pourrait atteindre le chiffre exorbitant de 3 milliards ! « Comment les 12 km du détroit de Gibraltar séparant l’Afrique de l’Europe peuvent contenir une telle explosion démographique ? » se demandait, impuissant, Sarkozy.

Cela fait pourtant un demi-siècle que la croissance économique de cette Afrique est de 5% par an mais il n’est d’aucun effet pour la simple et bonne raison que la population se multiplie 4 fois plus vite !

Or aucune politique d’implosion démographique à l’image de celle pratiquée par la Chine (qui fait l’objet de compréhensibles critiques des défenseurs acharnés de la vie en soi, dont la générosité principielle est particulièrement court-termiste) ne peut être enclenchée pour la simple et bonne raison que les gouvernements africains n’ont aucune prise dessus. Pourquoi ? Parce que les colons européens ont créé des frontières artificielles ne prenant pas en compte les réalités ethnoculturelles et historiques de l’Afrique, créant des pays incohérents engendrant une paralysie politique totale renforcée par le dogme démocratique jonché d’une clique de politicards corrompus profitant allégrement de la situation.

Donc que doit faire la France de demain, cette France des patriotes, via sa diplomatie, ses armées et services secrets ?

a) Imposer le retour aux frontières ethnoculturelles ancestrales des Africains qui, seules, permettent la formation et la cohérence d’une communauté politique plutôt que de vouloir maintenir à tout prix, comme au Mali ou en Centrafrique, des bordures coloniales ne prenant pas en compte les spécificités multiséculaires de peuples antagonistes dont tous les conflits depuis un demi-siècle ont pour source l’obligation arbitraire qui leur est faite de vivre ensemble.

b) Mettre en place et soutenir de vrais chefs d’États, comme le furent autrefois, quand l’Afrique mangeait à sa faim, Hassan II du Maroc, Nasser, Bourguiba ou encore Félix Houphouët-Boigny, qui remplaceront des régimes « démocratiques » impuissants, accepteront sans broncher l’inversion des flux en provenance de la France et enclencheront de vigoureuses politiques d’implosion démographique.

Nous comprenons tous que cela ne se fera pas avec des bisous mais grâce à une froide et constante détermination, n’hésitant pas à user de la force s’il le faut.

Frédéric Pichon cite la définition, passée à la postérité, que le cardinal de Richelieu donnait de l’art de la politique : « rendre possible ce qui est nécessaire ». Mais n’oublions pas que « l’homme rouge », animé par ailleurs d’une ardente foi catholique, se remémorait constamment l’injonction de Jésus demandant de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César.

Aussi est-ce à César qu’incombe la gestion de la cité, qui transforme le nécessaire en possible… et ce à grands coups de triques, si le besoin se présente !

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30 Comments

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  • Pascal , 8 novembre 2014 @ 14 h 04 min

    5% de 66 millions, ça fait 3,3 millions et non pas 1 million. Chiffre qui se reproche des 4 à 5 millions préconisés par Frédéric Pichon. Vous êtes quasiment d’accord !

  • jsg , 8 novembre 2014 @ 15 h 49 min

    “…Une politique de « remigration » ne peut s’imposer que par le rapport de force….”
    Nous y voila enfin !
    Tous ces irresponsables qui sont à l’origine de cette immigration arrogante, ne mériteraient qu’une chose, de passer par les armes.
    Ils ont en effet semé ce qui risque de devenir une guerre civile.
    En d’autres temps, quand la terre se cultivait à la main, c’était quoi une invasion ? (la guerre des gaules) :Un ensemble de populations qui s’imposait avec femmes et enfants, outils et fuyaient un territoire qui était devenu trop petit pour leurs ambitions.
    Maintenant, alors que l’on vient de se faire virer des colonies que nous occupions, nous ouvrons les bras à nos anciens colonisés, qui se souviennent et n’arrivent pas sans arrière pensée.
    Ils ont eu la finesse de refiler cette rancoeur à leur descendance, l’air de rien, par coutume “religion”, langue, et tout ce que l’on veut.
    Enfin, on commence à entendre ce qui aurait du se dire il y a 20-30 ans !
    On a plus envie de se frotter à des individus qui nous narguent de la hauteur de leurs convictions,exhacerbées pour l’occasion. De gens qui sèment la haine par leur façon d’être leurs coutumes scrupuleusement respectées, leurs exigences leur susceptibilité, tout en se réfugiant derrière leurs familles comme toujours d’ailleurs !
    Maintenant, c’est la police, la justice l’Intérieur et les affaires extérieures qui doivent boucher les trous dans la coque. pendant ce temps dans les loges, on rit, jaune, mais on rit. les chantres de l’humanisme, de l’homme avant tout, s’imaginent sans doute que les fondations de leurs loges ne seront pas ébranlées par ces désordres ?
    Ils se trompent lourdement !
    Mener un pays et un peuple à la ruine est un crime !

  • Gérard Couvert , 8 novembre 2014 @ 16 h 17 min

    Croire un instant que Richelieu avait un quelconque sentiment religieux est faire insulte à son intelligence.

  • Jean Dutreuil , 8 novembre 2014 @ 16 h 39 min

    @ Pascal,

    Merci pour votre judicieux commentaire.

    En fait je me suis un peu mal exprimé (en simplifiant mon analyse afin de ne pas embrouiller le lecteur avec la complexité des chiffres) mais mon propos est juste.

    Nous avons déjà avec les DOM-Tom, + de 2,65 millions d’habitants, auxquels je suis très attaché pour des raisons stratégiques (les offshores) mais aussi pour des raisons politiques: je pense à l’instar de De Gaulle que c’est bien qu’il y ait au sein d’un peuple racialement homogène et européen (60 millions aujourd’hui mais dont l’insuffisance démographique le fait descendre peu à peu vers 50 millions) une petite minorité.

    Mais si on y rajoute en plus les 5 millions d’extra européens de fraîche date de Pichon, vu la tendance démographique blanche à la baisse et la très haute démographie extra-européenne (DOM-Tom + immigrés), l’assimilation s’enrayera, d’autant plus que jusqu’à De Gaulle les DOM-Tom étaient fières d’être français mais à cause de la haine soixante-huitarde de l’homme blanc, ils ont de plus en plus de revendications communautaristes…

    Donc il va falloir re-travailler l’assimilation outre-mer d’autant plus que discrètement mais sûrement (mais heureusement cela ne porte pas encore trop de fruits) l’Australie, le Brésil et le Venezuela jouent sur les séparatistes dans l’espoir d’avoir des offshores et d’étendre leur frontières commerciales maritimes !

    De plus je tiens à dire que Monsieur Pichon a un peu minoré les chiffres des nouveaux afro-magrébins sur hexagone qui sont plus probablement entre 10 -15 millions et bientôt 20 millions (immigration + démographie) et que arriver à assimiler ne serait-ce que la moitié de cette population est selon moi illusoire.

    Bien à vous

  • Jean Dutreuil , 8 novembre 2014 @ 16 h 56 min

    @ Gérard Couvert,

    Monsieur selon moi vous avez tord et êtes influencé, comme je l’ai été autrefois, par l’historiographie des grands historiens du 19ème, souvent anti-cléricaux comme Jules Michelet, qui expliquaient que Richelieu, ce grand patriote qui avait su pactiser avec les protestant pour rabaisser l’arrogance de la maison d’Autriche, et avaient une pratique machiavéliquement de la politique, se référait au christianisme par simple conformisme mais chérissait avant tout le rationalisme.

    Les biographes Arnaud Tessier (catholique- conservateur) et Françoise Hildesheimer (plutôt laïque et de gauche) on très bien montré à travers un grand nombre de restitutions de ses discours et paroles, correspondances, etc. qu’il était un véritable homme de foi.

    Ce que je peux tout à fait confirmé car ayant acheté son “testament politique” destiné à l’instruction du roi de France dans l’art de gouverner, un chapitre, intitulé “instaurer le règne de Dieu” explique que le roi doit toujours plus imposer et maintenir le christianisme (surtout dans sa composante catholique) qui est la seule religion qui confesse le vrai Dieu.

    Le génie de Richelieu est d’avoir maintenu la phrase de Jésus en gérant de manière rationnelle la cité.

    Mais, selon lui, il le dit très clairement dans son testament, celle-ci doit malgré tout se conformer dans ses grandes lignes à une mystique chrétienne.

    Bien à vous

  • berrhy , 8 novembre 2014 @ 19 h 25 min

    Aujourd’hui les non-européens de souche représentent 17% de la population en France (qu’ils soient de nationalité française ou étrangers). Et ils représentent 35% des naissances. A ce stade parler d’assimilation est une imposture. C’est bien fait le grand remplacement même si ce terme déplait aux dirigeant du FN. L’identité d’un peuple c’est aussi la race, c’est bien ce que voulait dire De Gaulle à mot couvert.
    Quand à la remigration je n’y croit pas. On voit bien qu’au 20eme Siècle les départs en masse étaient consécutifs à une peur d’être exterminé : pieds-noir, grecs d’Anatolie, Allemands d’Europe de l’est en 1945…etc

  • miklos , 8 novembre 2014 @ 19 h 56 min

    Bravo pour votre article auquel j’adhère du début à la fin.

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