A Lyon, l’Eglise se dresse contre la politique de Valls et ouvre ses portes aux pauvres

Mardi 4 février, 7 heures du matin, Villeurbanne. Une centaine de policiers investissent un immeuble occupé depuis juillet 2013 par environ 150 Roms. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, tous sont jetés à la rue comme des chiens, vieillards, femmes enceintes, nourrissons compris.

Tous ? Non, pas exactement. Un petit groupe d’une cinquantaine de personnes se voit généreusement proposer des nuits d’hôtel par l’officier de police qui dirige l’opération. Les autres doivent déguerpir.

Un groupe décide donc de se diriger vers l’église du quartier. Si plus personne ne veut d’eux alors peut-être que Dieu, lui, est encore décidé à les accueillir, doivent-ils penser.

A l’église de la Nativité, une discussion s’engage avec le prêtre. Un jeune homme costaud aux grand yeux clairs qui doit bien avoir une idée de la volonté de Dieu puisqu’il lui parle tous les jours.

Le prêtre se rappelle des paroles du Pape François il a environ un an : « je voudrais une Eglise pauvre pour les pauvres ». Sans hésiter, il ouvre une salle paroissiale pour mettre ces familles qui viennent de tout perdre à l’abri.

La salle n’est pas très grande mais au moins, elle protège de la pluie et les enfants ne dormiront pas dehors ce soir et ils pourront aussi reprendre l’école normalement.

La plupart des familles sont en effet en France depuis plus de 10 ans. Tous les enfants sont scolarisés et parlent parfaitement le Français. On est loin des clichés véhiculés par Valls et ses porte-voix racistes affirmant que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie.

Certain d’entre eux travaillent, d’autres sont en recherche d’emploi. Quand on croise les enfants dans la rue avec leur cartable, rien ne permet de les distinguer des autres enfants.

Vendredi 7 février, 3 jours après leur arrivée, alors qu’ils se demandent bien comment tout cela va se terminer, un homme pas comme les autres vient leur rendre visite.

C’est le Cardinal Barbarin.

Il vient « exprimer le soutien de l’Eglise catholique » (1).

Après avoir prié avec les familles, il bénit les enfants et leur donne un souvenir: une petit photographie du Pape François qui lui donne l’accolade. Comme pour expliquer son geste : un pauvre parmi les pauvres.

Le moment est très intense. Le Cardinal s’exprime avec des mots simples et directs. Il remercie Dieu de lui avoir permis de les rencontrer et leur promet qu’il reviendra les voir.

Pour des raisons d’organisation, les familles doivent déménager vendredi soir. Elles se rendront dans une autre église, celle du Curé de Gerland. Il y a 3 ans, ce prêtre avait accueilli une centaine de Roms dans son église. Malgré les injonction du préfet qui lui ordonnait de les jeter dehors, il les a gardé jusqu’à ce qu’une solution digne soit trouvée. Alors tenir tête à un état raciste qui traite les plus pauvres comme des chiens, ça ne lui fait pas peur.

A l’époque, un juge avait ordonné à Hollande de tenir ses promesses. (2) Hollande, vous savez ? Celui qui affirmait de façon péremptoire que son comportement serait, à tout moment « exemplaire ». Celui qui écrivait qu’il ne procéderait plus à des expulsions sans proposition de relogement.

Si ces situations se répêtent à Lyon comme ailleurs, c’est simplement parce que les préfets violent la loi. Le Code de L’Action Sociale et des Familles prévoit dans son article 345-2-2 que : « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. »
Il n’est pas encore précisé que les Roms, ces parias de la terre, boucs-émissaires du gouvernement socialiste et têtes de turcs préférées de Manuel Valls ne sont pas concernés.

Grâce à l’Eglise, aux soutiens de prêtres courageux qui appliquent les consignent d’en haut, celles du Pape François et de qui vous savez encore plus haut, ces familles vont donc attaquer le préfet au tribunal pour faire valoir leurs droits.

Qu’on ne vienne pas raconter qu’ils ont vocation à retourner en Roumanie. Ils sont là depuis plus de 10 ans et mettent leurs enfants à l’école. Qu’on ne vienne pas raconter qu’ils sont les responsables de la délinquance et de la fraude fiscale tant qu’on y est. Aucun d’entre eux n’a été condamné pour quoi que ce soit par la justice Française. Les Roms sont juste les otages perpétuels des ambitions politiques de petits hommes en mal de reconnaissance narcissique.

A Lyon, là où l’Etat est totalement absent dans la prise en charge des populations sans-abri (plus de 1 000 personnes sans solution au 115 chaque soir), c’est l’Eglise qui est obligée de pallier les carences de l’état.

Alors que les socialistes n’ont de cesse de crier au danger fasciste contre les catholiques qui participent à LMPT, voilà maintenant que ces mêmes socialistes comptent sur les prêtres pour héberger les sans-abri qu’ils laissent vivre dehors.

Lors de son voyage à Rome, François, le petit, celui qui se ballade en scooter, a déclaré à François, le grand, celui qui veut une Eglise pauvre au service des pauvres, qu’ils étaient “en convergence” sur les grands sujets internationaux.

Non, pas vraiment en fait.

(1) http://www.rue89lyon.fr/2014/02/07/a-villeurbanne-cinquantaine-roms-accueillis-par-eglise-catholique/

(2) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/060413/roms-un-juge-condamne-le-prefet-tenir-la-promesse-de-hollande

Du même auteur :

> Les socialistes et les Roms : silence, on gaze !

> le blog de Philippe Alain

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  • Lucie , 12 février 2014 @ 22 h 28 min

    « Prenez l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique ou encore l’Espagne, tous ces pays gèrent leurs programmes sociaux et éducatifs au niveau régional, et depuis longtemps. La France est un cas assez unique par sa centralisation. » Peut-être, mais il n’en reste pas moins qu’un Madrilène et un Andalous sont culturellement plus proches qu’un Français et un Roumain ou Croate ou Bulgare.
    « On pourrait totalement envisager un état fédéral européen sans que cela ne veuille dire que tout se déciderait à Bruxelles : la culture, l’éducation, un certain nombre programmes sociaux, tout cela peut rester à l’échelle de la France. » On peut l’envisager, mais ce n’est pas ce qui est à l’ordre du jour. Par ailleurs, si la tentation hégémonique de Bruxelles est bien un problème aujourd’hui, ce n’était pas mon propos ici.
    « Vous êtes contre la libre circulation des biens et des personnes, c’est pourtant bien cette liberté-là qui, dans l’Empire Romain, a permis le développement du Christianisme. » Je ne suis pas contre la libre circulation des biens et des personnes en elle-même, notamment quand elle s’applique à des pays culturellement proches, mais je suis contre cette libre circulation lorsque, du fait du nombre de pays concernés et de leurs différences, elle est utilisée pour créer un grand marché de gens déracinés, remet en cause sa culture et rend impossible de veiller au bien commun de son propre pays.
    « Enfin, quant à la « vocation » d’un pays, je pense qu’il faut être très prudent en la matière, et ne surtout pas oublier qu’ici-bas, tout passe, mais l’Eglise demeure. Regardez tous les états qui ont émergé puis disparu : cela nous apprend quelque peu la modestie. » Ce n’est pas moi qui ai inventé la vocation des nations. Le cardinal Pacelli (futur Pie XII) a prononcé le 13 juillet 1937 un discours à Notre-Dame de Paris, sur la vocation de la France : « les peuples comme les individus ont leur vocation providentielle ; comme les individus, ils sont prospères ou misérables, ils rayonnent ou demeurent obscurément stériles, selon qu’ils sont dociles ou rebelles à leur vocation ». Certains pays ont disparu, mais après avoir accompli leur vocation : la Grèce, Rome et Israël ont préparé à un accomplissement la plupart des nations européennes, dont la France ; la Grèce antique a donné au monde l’essentiel de l’art et de la culture humaine ; Rome lui a donné, la pax romana et le droit ; le peuple juif, le seul à avoir la foi, avait une vocation providentielle, apprise par révélation, espérer le Messie.
    « Bref, nous sommes chrétiens (catholiques) avant d’être français, breton, basque ou européens. Toutes ces identités culturelles ont leur valeur certaine, mais elles passent après le Christ. » Si ce sujet est si insignifiant, pourquoi donc y consacrez-vous tant de temps ?

  • Lucie , 12 février 2014 @ 22 h 35 min

    C’est pourtant l’inverse. Les prétendues expulsions des Roms ne relèvent que de pures gesticulations des socialistes, qui aiment être soutenus gratuitement pour leurs mensonges. C’est donc ceux qui croient à ces gesticulations qui soutiennent les socialistes.

  • Lucie , 13 février 2014 @ 7 h 31 min

    Certes, c’est tout de même en Roumanie que les Roms sont les plus nombreux, même si depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, nombreux sont ceux qui préfèrent se déplacer vers des terres plus généreuses (la France). Les Roms sont reconnus par la Constitution roumaine comme une minorité ethnique de leur pays. Si vous préférez qu’on remonte à leurs origines indiennes, c’est vrai qu’ils n’ont qu’à retourner en Inde. Et s’ils ne savent s’intégrer nulle part (car quand on accuse les gens d’un pays de ne pas ouvrir largement ses frontières, c’est souvent pour cacher le fait que ceux qui passent la frontière ne veulent pas s’intégrer), qu’ils se remettent en question, ce n’est pas à la France d’accueillir tous les gens inadaptables.

  • frannot , 13 février 2014 @ 11 h 30 min

    Rappelons que:
    1) s’ils sont partis d’Inde, c’est qu’ils ont été chassés par l’envahisseur musulman ;
    2) “ils ne sont pas roumains” – roumains de souche, mais roumains de nationalité,
    comme les arabes en France…

  • frannot , 13 février 2014 @ 11 h 49 min

    “Je ne suis pas contre la libre circulation des biens et des personnes en elle-même, notamment quand elle s’applique à des pays culturellement proches”

    Je vous rappelle que
    1) les Rroms sont des Indo-européens – comme nous ;
    2) ils sont majoritairement chrétiens, plutôt protestants ;
    et il y a très peu de musulmans, de plus, “modérés”

  • JACKY4546 , 13 février 2014 @ 14 h 52 min

    Ils “voyagent” à travers l’Europe et même plus loin, parce qu’ils ce sont fait de tous temps, chassés de partout, tout simplement parce qu’ils sont inintégrables.
    d’autre part, monhugo a parfaitement raison : on ne peut pas aider leurs “pays d’origine” à grands renforts de milliards d’euros, et, en même temps les loger et les engraisser sur le dos des Français qui travaillent.
    Cette politique des “bien pensants” n’a d’autres effets que d’accroître le nombre d’assistés, et de tirer le peuple de France et d’Europe vers le bas, toujours vers le bas !
    Il en est de même de l’immigration afro-musulmane.

  • frannot , 13 février 2014 @ 14 h 59 min

    “il ne s’agit pas de nous mettre dans la gêne pour aider les autres”…. quoique… cf la Veuve et la piècette :”… tous ces gens déposent ce qui leur est superflu, tandis que celle-ci a pris de son indigence pour déposer tout ce qu’elle avait, sa vie tout entière”.( Mc 12,44)

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