8 mai : résister et conserver !

En ce jour de commémoration, le mot de victoire est à la une. Il y 70 ans, l’Allemagne nazie était vaincue. Le nazisme et plus largement le nationalisme allemand avaient paradoxalement ruiné la puissance germanique. Le nazisme, sans doute l’idéologie la plus criminelle mais aussi la plus stupide qui ait atteint un tel niveau de pouvoir, avait réussi cet exploit de détruire le pays qu’il mettait « au-dessus de tout », de soumettre la moitié de l’Europe à la Russie communiste et de faire de l’autre un quasi-protectorat américain. L’Europe (et ses « races supérieures ») allait devoir se replier sur elle-même en renonçant à sa domination coloniale. Le nazisme, et le fascisme, le « pétainisme » chez nous,  allaient désormais servir de repoussoirs pour les idées que, par amalgame, la gauche s’employait à étendre à toutes les résistances un peu fortes qu’elle rencontrait sur son chemin, celui du déclin et de la décadence de notre continent, et singulièrement de la France. La « reductio ad hitlerum » et les « heures sombres de l’Histoire » allaient tenter de défigurer les valeurs conservatrices les plus nécessaires au Bien Commun des communautés nationales. La famille ou l’identité nationale en ont été victimes. Une politique nataliste indispensable en Allemagne est toujours inhibée par la culpabilité mémorielle. Un registre des habitants, qui existe dans de nombreuses démocraties, est toujours suspecté en France parce qu’on y entretient une mauvaise conscience historique à des fins de manipulation politique.

Ce 8 Mai, les conservateurs britanniques fêteront aussi leur victoire aux élections législatives. Elle n’est pas sans rapport avec celle de 1945 dont ils ont toutes les raisons de célébrer le souvenir. D’abord, le Royaume-Uni a résisté seul face à l’Allemagne et l’Italie qui dominaient l’Europe avec des alliés que la France a failli rejoindre. Les Etats-Unis étaient des amis, non des alliés. L’Union soviétique pactisait avec l’Allemagne. La fierté justifiée de cette résistance suscite une autre vision du pays auquel on appartient. Winston Churchill, Premier Ministre conservateur l’a incarnée. Battu par les travaillistes au lendemain de la capitulation allemande, il a laissé le souvenir de la lucidité et du courage tandis que ses adversaires victorieux précipitaient le pays dans l’illusion mortifère du « welfare state », auquel un autre Premier Ministre conservateur, Margaret Thatcher les a arrachés.  Il n’est donc pas difficile d’être « de droite » en Angleterre, et on peut même y être conservateur avec enthousiasme. En donnant au pays qu’il dirige les meilleurs résultats économiques de l’Europe, David Cameron, dont on attendait avec ravissement la défaite dans les rédactions françaises, vient encore de leur donner une leçon humiliante.

Il y a 70 ans, l’Europe occidentale se libérait d’un totalitarisme. Il faudra attendre 45 ans pour que la partie orientale se libère de l’autre. Demain, la Russie célébrera « sa » victoire. Celle-ci n’est nullement celle de l’épouvantable régime stalinien qui n’avait pas hésité à frayer avec le nazisme, mais celle de la Russie et de l’endurance exceptionnelle du peuple russe, qui paya de millions de morts sa résistance à Hitler. C’est la raison pour laquelle le Chef d’Etat français devrait être auprès de Vladimir Poutine, celui qui incarne la Russie qui est redevenue elle-même, englobant le passé tsariste comme la gloire des défenseurs de Stalingrad. Mais il sera en chemin vers La Havane pour saluer le plus vieux dictateur mondial, celui qui a emprisonné les intellectuels opposants, le fossile communiste cubain pour lequel la gauche française, foncièrement liberticide, a toujours éprouvé de la sympathie. Fidel Castro après le royaume wahhabite, tout un programme : l’aveu d’une gauche sans complexe, qui avec la complicité de notre médiocratie, donne des leçons, alors que ni son passé, ni son présent ne plaident en sa faveur !

Grâce à de Gaulle, la France a figuré parmi les vainqueurs de 1945. Il disait être ni de gauche ni de droite. Mais c’est la gauche qui l’a combattu avec le plus de constance. Les premiers résistants, comme Honoré d’Estienne d’Orves, ou Rémy, étaient bien à droite, et l’esprit de conservation intelligente est au coeur de la pensée gaulliste. Au premier rang de ce qu’il faut conserver figure la patrie. Il y a plusieurs manières de trahir celle-ci. On peut soutenir l’envahisseur étranger. Depuis les Bourguignons face à Jeanne d’Arc jusqu’à Laval, ce choix a été fréquent dans notre pays. On peut affaiblir ses capacités de résistance ou encore trahir son identité, celle d’une nation indépendante, fière et réputée pour son intelligence. C’est de cette trahison-là que doit être accusée la gauche de notre pays, et pas elle seulement. Lutter contre celle-ci résume l’engagement fidèle du Rassemblement Pour la France.

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27 Comments

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  • Tite , 10 mai 2015 @ 14 h 43 min

    @Nez pincé

    Au passage, oublié :
    de quelle Francisque parlez-vous ? De celle de Mitterrand ?

    Toute décoration républicaine, hors celles de distinction au combat ou pour être tombé au champ d’honneur, ou pour service rendu à son pays, n’a aucune valeur pour la royaliste que je suis…

    Rappelez-vous bien ceci :
    Les deux hommes sujets de cette discussion étaient républicains et Pétain, socialiste.
    Ni l’un, ni l’autre, de ma paroisse…

  • VANNESTE , 10 mai 2015 @ 15 h 59 min

    On a le droit de ne pas aimer de Gaulle, par exemple pour sa politique algérienne, mais le haïr au point de méconnaître sa clairvoyance sur la seconde guerre mondiale, sa préparation, son déroulement et sa conclusion relève de l’aveuglement. De Gaulle avait anticipé la stratégie, s’est battu avec succès en 1940, et en donnant un pouvoir légitime à la France durant le conflit a permis la présence de celle-ci parmi les vainqueurs. Autour de Pétain, on n’a pas hésité à tenter l’alliance avec l’Allemagne nazie et le Maréchal a fui la France “contre son gré”, a-t-il prétendu, dans le sillage des Allemands à Sigmaringen. Sans de Gaulle, la France aurait été sous mandat américain, comme ceux-ci l’avaient prévu. Quant aux “gaullistes”, il ne s’agit pas de membres d’un parti, mais de ceux qui l’ont rejoint. Il y avait beaucoup de gens qu’on classerait volontiers à l’extrême-droite. C’était le sens même de la citation des deux noms que vous évoquez. Si Maurras avait eu cette intelligence, l’image de l’Action Française serait très différente.

  • Nasanboy , 10 mai 2015 @ 16 h 02 min

    Pauvre tite ! J’ai 85 balais et j’ai connu, ce que certains,nomment la guerre, je ne suis qu’un des ces Français, tout jeune en 40/45, qui comprirent que l’ennemi était à combattre sur tous les fronts. L’appel du 18 juin a permis, et d’où que vienne cet appel, de remonter une armée pour le moins trahie par de valeureux français, et là je ne nomme personne, chacun est libre de son choix…Pour ma part, n’eb déplaise à certains, j’ai toujours, et plus que jamais eu horreur de la dictature gauchiste. A 19 ans,j’ai jugé en mon âme et conscience que je me devais faire un geste pour mes convictions ce qui m’a propulsé de Nasan à Diên Biên Phu, c’est vrai ce fut mon choix.Entre parenthèse le 7 mai était l’anniversaire de la chute du camps,mais ça, c’est une histoire oubliée, passée sous silence, très triste mais cela n’a aucune importance à vos doux yeux,en un mot je vous plains.

  • Tite , 10 mai 2015 @ 18 h 44 min

    Monsieur Vanneste,

    Vous savez quand même que les choses sont beaucoup plus complexes qu’elles le paraissent !

    Il semble que nous soyons beaucoup à être dans l’aveuglement.

    …” De Gaulle…….. en donnant un pouvoir légitime à la France”…
    ce n’était pas l’avis des américains qui ne reconnaissaient comme chef légitime de l’état français, que l’homme à qui la Chambre avait donné les pleins pouvoirs.

    …. ” durant le conflit a permis la présence de celle-ci parmi les vainqueurs”… écarté à Yalta.

    Pour le reste, c’est l’affaire d’historiens honnêtes, objectifs et rigoureux comme FG Dreyfus, entre autres.

    Ce que beaucoup déplorent, c’est que l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs… à leur avantage, dans le sens d’une propagande qui sert leurs intérêts.

    Nul homme n’est haïssable car il est créé à l’image de Dieu.
    Ce sont ses actes qui peuvent l’être. Et je regrette de constater que pour celui dont nous parlons peuvent être portées à son crédit plus d’erreurs tragiques, provoquées par son orgueil que d’actions positives.

    Et que pensez-vous de votre général en mai 1968, disant qu’il part à Colombey, mais fuyant à Baden Baden ?

    Si l’on étudiait tout cela posément, honnêtement et objectivement, on éviterait de “s’étriper” verbalement.

    La seule chose qui importe, c’est de ne pas tromper les gens.

  • Tite , 10 mai 2015 @ 19 h 05 min

    @Nasanboy

    ” Alors que les américains proposent d’intervenir en bombardant avec des B.29 les collines environnantes afin de dégager la cuvette de Dien Bien Phu, où des milliers de soldats Français sont pris en tenaille sous le feu intense de l’artillerie ennemie, De Gaulle, consulté par le ministre de la défense et des forces armées René Pleven, déconseille formellement d’accepter l’offre des Etats-Unis et en pleine bataille affirme que : « la présence française doit être maintenue coûte que coûte en Indochine ».

    Le résultat : le désastre de Dien Bien Phû “.

    Finalement, nous nous retrouvons sur le même terrain…

    Respectueuses salutations, au vu de votre dernier commentaire.

  • Balzac , 11 mai 2015 @ 6 h 22 min

    Si la France a été présente le 8 mai parmi les vainqueurs, c´est grâce à la Première Armée francaise, l´Armée d´Afrique, à laquelle se joignirent, dans sa marche vers le Rhin et le Danube, une partie des résistants. Cette armée-là s´est constituée en Afrique du Nord, fut mobilisée en Algérie principalement. Son épopée, de la Tunisie à l´Allemagne a permis à la France de sauver son honneur et fait reconnaître sa présence.
    Les faits d´armes de cette armée seront occultés dès le lendemain de la Libération, car ils ne correspondaient pas à l´imagerie officielle, et c´est la honte de la France que cette occultation ait été soigneusement oblitérée par les responsables de notre pays, et ce jusqu´à aujourd´hui pour des raisons bassement politiciennes et parfaitement consensuelles, de la droite à la gauche.
    Der la Tunisie à la Corse, de l´Italie à la Provence, des Vosges au Rhin et du Rhin au Danube, cette armée eut de prestigieux généraux comme De Montsabert (Troisième Division d´Infanterie algérienne) ou Guillaume. Le général Weygand eut dans la reconstitution de cette armée nationale un rôle important. Nous l´avons compris: c´étaient des Francais d´Algérie, musulmans ou chrétiens, qui ont versé leur sang pour la métropole, une métropole qui a trahi ceux mêrmes qui l´avaient libérée du joug de la barbarie.
    Le Maréchal Pétain s´ était trouvé devant une France défaite, un brigadier à titre provisoire fort bavard a transformé une victoire militaire en Algérie en une défaite politique. La honte de la défaite du 18 mars 1962 est aujourd´hui célébrée par des renégats masochistes, et le brigadier lui est justement associé: il reste un grand travail à faire pour nettoyer à grande eau les écuries d´Augias du sang répandu par un traitre déguisé en héros.
    Honte à cette France de la démission, du parjure et de l´imposture.
    Nous payons aujourd´hui le prix des calculs d´un UBU enspiralé à cervelle de moineau, raciste de surcroît, et qui ne vit pas plus loin que son nez.
    Sous le vernis du héros se dissimule un traitre.
    Alors, de grâce….
    Gérard Lehmann

  • Nasanboy , 11 mai 2015 @ 11 h 30 min

    Merci Tite d’avoir,au moins, rectifié mon pseudo,rapatrié sanitaire après Diên j’ai été affecté en AFN jusqu’à ma lbération.Il faut admettre que De Gaule fut le déclancheur pour relever un élan patriotique, je ne suis ni de droite,ni de gauche mais tout bêtement Français qui crois,encore,que nous le resterons pour nos enfants car si nous ne réagissons pas quel sera leur avenir ?
    Sur le plan intervention Américaine Pleven et onsort nous ont trahi et, d’avance sacrifiés en nous installant dans une cuvette où les VM tenaient les hauteurs, là encore,c’est une autre histoire…
    Pour citer uun de mes ancêtres ” Que votre Ciel reste bleu”,je suis Français de descendance Navaro, oui Tite, je connais,aussi, Le Marquis de Lafayette !
    Très cordialement

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