L’opinion, l’Europe et les menaces du terrorisme

Si j’en crois Le Figaro en date de ce 8 juillet, dans la“Crise grecque : les Français font davantage confiance à Merkel qu’à Hollande.”Certains pourraient y voir une avancée imprévue de l’idée européenne. Les jacobins et autres révolutionnaires qui criaient “à mort l’Autrichienne” doivent se retourner dans leurs tombes.

Mme Merkel dès sa rencontre “au sommet” avec Hollande n’a pas manqué de souligner l’urgence de résoudre d’autres questions que la gestion, par ses interlocuteurs exaspérés, du démagogue Tsipras, continuateur du lamentable Cléon plus que du glorieux Thémistocle.

La famille des peuples européens, se trouve en effet confrontée à des défis et des dangers que n’avaient vraiment prévus ni le traité de Rome de 1957, ni le traité de Maastricht négocié en 1992, ni le pacte de stabilité, etc. Certaines illusions du “soft power” et du mondialisme se sont dissipées. Nous savons tous que certains rêves dont on nous berce depuis des décennies relèvent de l’illusion.

Même l’idée de la sous-traitance chinoise pourrait se dissiper plus vite que prévue, avec la crise boursière de Shanghaï.

Les migrations massives et dramatiques, l’islamisme conquérant, le terrorisme représentent des dangers encore plus redoutables.

L’Europe, au sens vrai de ce mot, va-t-elle donc enfin, face à de tels périls, se découvrir pour autre chose qu’une zone monétaire approximative ? Autre chose qu’une structure de subventions ?

Sans doute se révèle-t-il toujours difficile, quand on vit au rythme de la démocratie d’opinion, de penser collectivement les mutations du monde. Les dirigeants politiques, à cet égard, n’échappent pas, bien au contraire, aux idées moutonnières de leurs administrés. Les progrès vertigineux de l’inculture y contribuent, d’ailleurs, aussi bien dans les palais nationaux que dans les plus humbles chaumières.

Ne perdons jamais de vue, d’abord, que le terrorisme auquel nos pays sont confrontés de nos jours est celui de l’islamo-terrorisme… ce qui veut dire qu’il cherche à se légitimer par une référence particulière et par une identité millénaire que ses maîtres lisent à leur façon.

Les racines du terrorisme telles que nous entendons ce mot aujourd’hui, au-delà de la Terreur “légale” de la révolution jacobine et de ses guillotines, la Terreur des attentats aveugles prend racine dans le nihilisme principalement russe, ayant germé chez les nihilistes et dans le cerveau destructeur de Netchaïev.

Bien que Marx lui-même ait écrit à son sujet que : “Toute l’histoire de Netchaïev n’est qu’un abominable mensonge. – Lénine, lui, a pris pour argent comptant la légende du personnage.

Bien que l’Internationale ouvrière ait déclaré en 1871 qu’elle n’avait “rien de commun avec la soi-disant conspiration de Netchaïev, et que celui-ci a traîtreusement usurpé et exploité le nom de l’Internationale”… c’est bien la paranoïa conspiratrice qui a traversé l’histoire du communisme, du trotskisme comme du stalinisme et leurs épigones dans les services secrets.

Cette conspiration a inspiré à Dostoïevski son fondamental testament politique “Les Possédés/Les Démons”. Et c’est bien elle, en dépit des réserves du marxisme officiel, qui a servi de matrice à la naissance du bolchevisme comme appareil fanatique de révolutionnaires professionnels.

Lénine, admirateur de Netchaïev, a maintes fois théorisé la terreur sous ses diverses formes. Par exemple dans son discours au XIe congrès de 1922, il n’hésite pas à proclamer qu’il répond ainsi aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires end désaccord avec sa politique : “nous répondons : permettez-nous pour cela de vous coller au mur”. Quelques jours auparavant il avait écrit à Kamenev : “c’est une très grande erreur de penser que la NEP a mis fin à la terreur. Nous allons encore recourir à la terreur et à la terreur économique”.

Le bolchevisme lui-même n’a cependant encore recours ni aux attentats aveugles ni au type de violence que nous appelons aujourd’hui “terroriste”. Mais l’appareil communiste légitime la violence la plus extrême qu’il fera évoluer, plus tard, dans le contexte de la résistance après 1941 et de la guerre révolutionnaire.

Or la pratique actuelle va se généraliser à partir de deux dates.

La première est la conférence de La Havane de 1966. Celle — ci reprend le flambeau de “la lutte des peuples de l’orient” sous le nom de Tricontinentale. L’instrumentalisation de la question palestinienne, que ces appareils ne se proposent certes pas de résoudre, mais au contraire d’attiser, va remettre en selle la grande idée de la conférence de Bakou de 1920 : convergence du communisme international et des nationalismes musulmans. Les prétextes de ces derniers sont devenus les références communes avec le pacte de Badawi, mis en place sous l’égide du KGB en 1972.

Nous les avons connus pendant la guerre d’Algérie, où les précurseurs de Daësh égorgeaient leurs victimes dans les conditions atroces que nous connaissons. Difficile, de ce point de vue, de faire confiance pour les combattre aux continuateurs des porteurs de valise. Oublier l’Histoire c’est se condamner à perdre toutes les guerres.

> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.

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7 Comments

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  • ladelphinette , 9 juillet 2015 @ 10 h 11 min

    53 ans après la guerre l’Algérie, voilà que certains journalistes se réfèrent et font – tièdement – la comparaison des crimes de Daech avec les atrocités faites par le FLN !! Si ce n’était risible, ce serait à pleurer .. de rage ! Mais rassurez vous braves gens : bientôt vous connaitrez les fouilles systématiques pour rentrer dans les magasins, vous aurez la peur au ventre lorsque vous prendrez les transports en commun, lorsque vous passerez devant une poubelle, un container, devant une bouche d’égout … Oups ! ça risque de sauter ! C’est ce que les français d’Algérie ont subi pendant plus de huit longues années. Votre endoctrinement anti-français, votre naïveté – ou votre cécité de confort, ont eu le dernier mot. La France n’est plus la France, nos différents gouvernements droite/gauche confondues, ont baissé le pantalon et ce n’est pas avec Hollande et son gouvernement de franco quelque chose qui défendront notre patrie. J’enrage.

  • nauticat , 9 juillet 2015 @ 10 h 15 min

    bonjour,avant tout mouvement et considérations budgétaires * ; il y a en effet un ” kolossal” problème à résoudre :celui de l’afflux de migrants opportunistes en Europe ! N’était que votre serviteur ;le problème en question serait vite réglé! Pour éviter toute poussée de hauts cris d’orfraies ,je ne vous détaillerait pas la manœuvre de refoulement ….
    Pour ce qui est des descendants de DAËSH ,et des porteurs de valises ;il convient de rappeler qu’il y a peu le sieur Hollande à encensé l’une d’elle au Panthéon .
    * Quoi qu’il arrive les énarques & autres clampins (non élus ) de Bruxelles continueront de considérer les citoyens uniquement comme des individus susceptibles de payer x € d’impôts et fournir x € de consommation ,la valeur intrinsèque des dits citoyens ne comptant pour rien ,leur culture & autres vieilles lunes étant passées à la trappe !

  • westie51 , 9 juillet 2015 @ 11 h 02 min

    “la delphinette”

    tout simplement bravo pour votre commentaire plein de bon sens ; je n’aurai pas dit mieux !
    Il y a encore trop de Français qui se font endormir par les fossoyeurs de notre nation, et cela me fait enrager de voir leur irresponsabilité !

  • marie france , 9 juillet 2015 @ 11 h 30 min

    vous avez tout dit ,LADELPHINETTE

  • micaelli , 9 juillet 2015 @ 17 h 22 min

    Il esr connu depuis très longtemps que le Français a besoin d’avoir le nez
    dans la merde pour dire ……” bizarre , on dirait que çà sent la CACA ” …..!

  • ducoeur , 10 juillet 2015 @ 13 h 37 min

    Chaque fois que la France a été dominée par l’Allemagne, ça s’est terminé par un désastre.

    Je ne fais pas plus confiance à Merkel que je n’en faisais à Bismark, Guillaume II et Adolf Hitler.

    L’Europe de Bruxelles c’est le Lebensraum et l’euro c’est le mark.

    Il faut rapidement se débarrasser de ce joug.

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