À Limoges, les socialistes font leur autocritique

Ce n’est plus un secret pour personne, certains adhérents influents du PS limougeaud voulaient se débarrasser, avant les élections départementales, de leurs « dinosaures », responsables, selon, eux, de la défaite aux dernières élections municipales. Un document interne expose la situation avec une franchise toute citoyenne. Et ils ne mâchent pas leurs mots, nos amis socialistes, lisez plutôt : « Les élections locales précédentes nous ont permis de nous forger un très large réseau d’élus. Paradoxalement, ce mouvement s’est accompagné d’un affaissement de notre culture politique et donc du débat politique au sein de notre parti. Chaque militant, chaque élu doit être en capacité de se définir par rapport à notre histoire et notre mouvement politique. Il s’agit d’un préalable si nous voulons à nouveau convaincre ». Cet exercice, dans la plus pure tradition marxiste-léniniste, a au moins le mérite d’interpeller les caciques de l’oligarchie rose. Il est vrai que la troïka « Rodet, Pérol-Dumont, Denanot » coulait depuis trop longtemps des jours paisibles, parmi une population soucieuse de ne pas mordre la main qui la nourrit. Ledit document ne manque pas de pointer les défauts de la cuirasse. Ainsi, concernant la politique sécuritaire de l’ancien maire, il est rappelé que « la sécurité est un problème récurrent pour la gauche. L’insécurité ne règne pas à Limoges. Toutefois, un certains nombre de quartiers (sic) y sont régulièrement confrontés, conduisant à accroître le sentiment d’insécurité. La réponse n’est évidemment pas le recours systématique à la vidéo-protection. Néanmoins, la vidéo-protection doit être envisagée sur certaines zones sensibles en complément de l’action des forces de l’ordre afin de prévenir les incivilités ». L’immobilisme des élus est également mis en avant : « Des alertes ont été lancées, notamment sur le nécessaire renouvellement de l’équipe en charge de mener à bien la politique municipale. La pensée unique n’est pas et ne peut être dans l’ADN du PS. Nous sommes en manque de transparence et de démocratie interne ». Les prochaines élections départementales sauront nous dire si les élus socialistes ont bien reçu le message adressé par leurs militants et électeurs. Une chose est sûre, le PS de la Haute-Vienne devra bientôt quitter le boulevard des victoires faciles pour emprunter les chemins du pays réel, ceux où l’on rencontre parfois un gros caillou FN et quelques vilains trous !

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9 Comments

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  • Retraité Volontaire , 11 mars 2015 @ 10 h 21 min

    Merci de votre compte-rendu intéressant et vivant.
    Je suis candidat pour le FN dans un canton rural, et mes réunions publiques prennent la forme d’un échange d’arguments avec mes adversaires idéologiques (aussi nombreux aux réunions que les sympathisants).
    Mais s’il y a moins de monde (une dizaine de personnes à tout casser dans les petits villages de mon canton), les échanges sont courtois quoique animés et tout le monde boit un verre de vin local ensemble après la discussion.

  • Daniel D , 11 mars 2015 @ 10 h 40 min

    Merci pour ce témoignage qui permet d’y être sans avoir à y participer! Cela me rappelle combien il a fallu supporter de passe droits de la part de ces gentils socialistes limousins avec lesquels j’ai eu le plaisir de découvrir la pratique des pots de vin, des fausses factures, des dossiers de subventions destinées à l’intérêt commun et finissant dans les poches privées de la secte sournoise, présente partout où il y a distribution d’argent public.
    J’ai également accepté d’aller dans une de leurs réunions. 25 personnes environ. Une élue de gauche qui laissait la place a témoigné de faits intéressants qui l’ont traumatisée : pour obtenir des postes de responsabilité, il leur était imposé de signer un papier par lequel ils s’engageaient à accepter d’être toujours d’accord avec la direction du parti!… Un exemple de démocratie !

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