Le « mariage » homosexuel ou le règne de l’impuissance

Jeudi dans l’hémicycle, Patrick Bloche (le “père” du PaCS) justifiait son récent intérêt pour le mariage… entre deux personnes du même sexe par la nécessité « de franchir une nouvelle étape sur le chemin de l’égalité des droits ».

Le député de Paris utilise une sémantique militante trompeuse : tout le monde en France a le droit de se marier. Dans ce domaine, l’égalité prévaut parfaitement. Certaines règles doivent juste être respectées par tous : avoir au moins 18 ans, se marier avec quelqu’un du sexe opposé, etc.

Patrick Bloche reconnaît implicitement cet état de fait en ajoutant qu’il n’est « question que d’ajouter un droit nouveau, non de réduire les droits des couples mariés hétérosexuels ». Ajouter un droit nouveau, ça n’est pas accorder à une population qui en serait privée un droit dont disposerait une autre partie de la population… L’égalité n’est donc qu’un prétexte.

Bientôt la polygamie ?

Dans cette logique faussée, les personnes adeptes du “polyamour”, de la polygynie ou de la polyandrie seraient des “sous-citoyens” (pour reprendre les termes de Philippe Rollandin, porte-parole de l’Association des parents gays et lesbiens, lors d’un “débat » organisé en février par LCP-AN entre 3 militants homosexuels, un animateur partisan et le député UMP Jean-Marc Nesme) car ne pouvant pas se marier avec plusieurs personnes, pourtant majeures et consentantes. Je ne parle pas des polygames homosexuels, lésés à double titre ! Ne (sou)riez pas, cette revendication est déjà une réalité au Québec. Et sous les coups de boutoir des islamistes, des mormons fondamentalistes, des mouvements homosexuels et libertaires radicaux, elle pourrait bientôt devenir la règle. Je ne vois pas au nom de quelle logique le Canada qui a légalisé le “mariage” homosexuel en 2005, pourrait durablement s’y opposer… 

Qui peut sérieusement croire que ces élus de gauche libertaire qui se moquaient hier du mariage, “veille institution bourgeoise et démodée” qu’ils n’ont d’ailleurs jamais pratiqué, en sont aujourd’hui les avocats et veulent l’adapter ? J’y vois pour ma part une nouvelle tentative – pas forcément consciente, d’affaiblir la famille donc d’augmenter l’emprise de l’Etat sur les individus. Instruction, éducation, rééducation via des associations subventionnées, l’Etat ne cesse de prendre davantage de place dans notre vie et (surtout !) dans celles de nos enfants. Jamais rassasié, il supporte mal la concurrence des institutions qui remplissaient seules ces rôles autrefois : l’Eglise puis des associations catholiques (cf le projet de loi Savary) et la famille.

A quand la nécessaire remise en cause ?

On peut aussi s’interroger sur ce qui pousse les personnes qui ont fait le choix d’adopter un mode de vie homosexuel à désirer singer le mariage. C’est un peu comme souhaiter devenir ingénieur, après avoir fait des études littéraires, sans suivre de formation d’ingénierie (volonté) ni l’esprit fait pour cela (orientation) : impossible. C’est surtout le signe d’une insatisfaction incompréhensible à première vue : en effet, ces personnes “vivent leur homosexualité” comme elles l’entendent. Et pourtant, quelque chose ne va (toujours) pas. C’est bien sûr la faute aux autres. Comprenez : à “l’oppression hétérosexiste”, comme disent ces véritables marxistes sociétaux, ou à l’“homophobie” ambiante. Sauf que celle-ci relève objectivement du fantasme, sauf peut-être dans certaines banlieues. Faut-il voir comme cause de cette insatisfaction perpétuelle, source de revendications, le comportement et le choix de vie des individus qui les portent ? On ne pourra jamais le prouver dès lors que des personnes ou des institutions s’opposeront avec raison à leurs demandes. Le pire événement qui puisse arriver à un militant homosexuel serait que le Pape s’adresse à lui en ces termes : “bravo pour tout ce que vous faites, continuez comme cela !” Il ne se sentirait pas mieux après et, s’il n’est pas capable de se remettre en cause du fait de l’idéologie dont il s’est emparé et qui, surtout, s’est emparée de lui, n’aurait plus qu’une chose à faire pour mettre fin à cette souffrance : se suicider. On peut d’ailleurs se demander si les actions violentes d’Act Up-Paris ne sont pas des appels au secours. Quel adolescent n’a pas été, une fois dans sa vie et tout au fond de lui, déçu de voir ses parents céder à ses revendications qu’il savait absurde alors que le but était d’attirer leur attention et surtout l’amour de ses “vieux” si tolérants… si indifférents (Paul Valéry) ?!

L’idéologie comme palliatif à la faillite des idéologies ?

Comme d’habitude, le camp de l’idéologie (la gauche) cherche à éliminer tout ce qui rend l’individu imperméable à son discours et à sa vision du monde : les racines, la foi, la famille, etc. Grand soir compromis, impuissante à lutter contre le chômage ou les vraies inégalités dans une économie mondialisée, le sociétal est le dernier domaine où la gauche peut donner l’impression d’agir. L’impression, car toutes ces lois ne sont que de la poudre aux yeux. Un “mariage” homosexuel ou entre plusieurs personnes ne sera jamais un mariage. Rien ne sert de trépigner comme un enfant capricieux ou à s’acharner contre ceux qui rappelle cette vérité malgré les intimidations. L’idéologie n’est finalement rien d’autre que l’impuissance face au réel. Gare cependant à la revanche des impuissants !

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1 Comment

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  • Roman Bernard , 10 juin 2011 @ 16 h 48 min

    « Grand soir compromis » ? Non, simplement ajourné en 1991 et désormais rendu possible par d’autres moyens : « construction » « européenne », collusion entre les États et les multinationales, etc.

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