Chrétiens d’Orient : François Fillon touché par la grâce ?

La visite de François Fillon en Irak, ses messages en faveur d’un soutien accru aux chrétiens d’Orient ont décidément révélé un François Fillon touché par la grâce.

Pascal disait qu’il acceptait de croire à une religion dont les témoins se font égorger. Et c’est bien ce qui se passe. Pour la première fois depuis un long moment, les hommes politiques ont découvert qu’il y a des pays où le seul fait d’être chrétien peut vous valoir le martyre. La persécution sans rémission possible. La haine la plus folle reposant sur le mensonge gratuit. Ils découvrent la réalité violente du christianisme : son existence dans des conditions précaires et la haine qu’il subit. Comme aux premiers temps de l’ère chrétienne. Car on oublie facilement ces trois siècles au cours desquels l’Église apparut. Née sur la Croix et baptisée dans le sang. Ce qu’ils n’ont pu apprendre dans leurs cours d’histoire ou même au catéchisme – il est vrai quelquefois lacunaire -, ils le redécouvrent en plein XXIe siècle. Alors, l’image du christianisme devient un peu différente. Le christianisme, ce n’est plus seulement les tentatives ecclésiales ou mondaines de noyer son corpus dogmatique dans la philanthropie, le procès continuel en ringardise au nom de déesses éphémères, mais bien de pauvres gens, démunis et persécutés qui vénèrent un crucifié qui a subi (et subit toujours !) le rejet des puissants du moment. Le christianisme de la via dolorosa et non celui de l’aggiornamento. C’est ce christianisme que François Fillon a vu. Pas ses contrefaçons.

À l’heure d’Internet, de la société de consommation, des réseaux fluides et sans frontières, on s’aperçoit qu’une barbarie aussi radicale existe toujours. Derrière la mondialisation heureuse, la fragmentation haineuse. Ces hommes politiques ont découvert non plus les joies du vivre ensemble, mais la destruction d’une partie d’un corps social par un autre. Alors, quand on voit des chrétiens persécutés et démunis, chassés tout simplement pour ce seul fait, on tient un autre discours. Plutôt que de flétrir les hommes sur cet engouement bien plus sincère qu’on le croit, il vaut mieux s’en réjouir. Ce qui est en train de se passer, c’est aussi une vision différente du christianisme dans l’espace social.

C’est peut-être ce qui a ému François Fillon quand il croisa ces prêtre et réfugiés. Et l’on peut croire que cette affection est réelle. Dans le regard des chrétiens et leur dénuement, il a vu cette barbarie qui aime s’acharner gratuitement sur de pauvres gens qui ont tout perdu. Cette barbarie nullement incompatible avec une monde liquéfié et une société en réseaux, dont les djihadistes ont su profiter. Il y a un siècle, le destin du monde se jouait en Champagne et dans l’Aisne. Il se joue aujourd’hui dans ces trous noirs géopolitiques, constitués par ces alternatives incertaines et sombres d’États autoritaires.

François Fillon a rencontré prélats et simples chrétiens. Il a pu voir ce qu’étaient vraiment certaines communautés chrétiennes aujourd’hui. Loin des caricatures et de la vulgate boboïsante et mondaine. Il a discuté avec ces témoins. Il a vu la plèbe de Dieu. Saluons le geste et l’émotion de François Fillon et faisons en sorte que tous des collègues comprennent ce qu’il en est vraiment de la situation actuelle des chrétiens d’Orient. Situation qui, au fond, est celle des chrétiens tout court. Celle de serviteurs pas plus grands que leur Maître.

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28 Comments

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  • Nycole , 11 septembre 2014 @ 23 h 28 min

    Faux… La vérité :
    Pendant la présidence de N. Sarkozy, l’Europe s’est rendu compte lors d’un énième emprunt que la France avait “omis” d’inscrire dans le budget de l’état les provisions obligatoires pour le paiement des retraites et ce depuis 1981 (Pour rappel François Mitterand a été président de la France du 21/05/1981 au 17/05/1995).
    La France a donc été “forcée” de rectifier ses comptes de fait “truqués”…
    C’est ainsi et pas autrement qu’elle est passée de 1280 à 1900 milliards de dette pendant la présidence de Nicolas Sarkozy.
    Le regretté Jacques Marseille (1945/2010), historien français, spécialiste d’histoire économiste, chroniqueur de presse et de radio, avait évoqué cette “affaire” qu’il avait qualifiée de “très grave”, dans la presse et dans une émission C dans l’air.

  • Nycole , 11 septembre 2014 @ 23 h 34 min

    Pas de chance pour vous, François Fillon n’a pas fait l’ENA…
    Il obtient en 1972 un baccalauréat de philosophie. Il envisage à l’époque de devenir journaliste et effectue pendant deux ans des stages d’été à l’AFP.
    Il poursuit des études supérieures à l’université du Maine, au Mans. Il y obtient une maîtrise de droit public en 1976.
    L’année suivante il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit public de l’université Paris Descartes9.

  • Térésa , 12 septembre 2014 @ 0 h 32 min

    Ah non pas d’accord, ce n’est pas lui l’homme providentiel que l’on attend, a mettre dans le panier à crabes avec les autres, encore un faux-cul pour être élu, comment font les français pour goder tout ce que dit les médias “bourrage de crânes”?

  • Dubitatif , 12 septembre 2014 @ 13 h 18 min

    Fillon, veut-il bloquer l’immigration ? ET veut-il revenir sur la loi Taubira ?

  • jsg , 12 septembre 2014 @ 17 h 56 min

    En quoi ça flétrit l’image de François Fillion ?, je ne comprends pas !
    D’autre part de quelles retraites parle-t-on ?
    Celle des fonctionnaires je suppose, que l’on fait payer aux retraités du privé en ce moment, parce que l’État n’a jamais été capable de gérer quoi que ce soit en raison des élus qui s’en foutent.
    En France il y a deux classes de Français :
    Les fonctionnaires et le cortège des énarques, et autres qui les protègent pour être certains d’être réélus, et les autres, ceux du privé qui assurent encore un peu de revenus à ce pauvre pays rongé par les parasites, et qui voient tout le fruit de leurs efforts pompé par l’administration.

  • Tite , 13 septembre 2014 @ 20 h 29 min

    A Samuel :
    Bien sûr, un roi catholique, issu de droit divin.
    Nous en avons un. Il descend directement du grand Saint Louis. Il attend que son peuple se réveille et lui demande de reprendre le royaume de France en main.
    Il s’appelle Louis XX, Duc d’Anjou.
    Il n’aspire à rien. Il est. Un point c’est tout.

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