Mais où sont passés les résistants d’antan ?

Au fur et à mesure que la nouvelle du débarquement américano-britannique du 6 juin 1944 se répandit en France, on vit fleurir des vocations de résistants jusque-là contrariées. Lorsqu’en 1945 le territoire français fut totalement libéré et le pouvoir gaulliste fermement établi, il n’y eut plus guère en France que d’anciens résistants ; le Général, grand seigneur, encouragea cette fiction, histoire de réconcilier le pays. Les années passant, beaucoup en revinrent à davantage de modestie … sauf les soixante-huitards, antigaullistes s’il en fut, qui se mirent à affirmer haut et fort que s’ils n’avaient pas été au berceau, ils eurent vaillamment résisté dès juin 40 et que jamais au grand jamais ils n’eurent suivi le maréchal Pétain, dont ils partageaient pourtant le pacifisme.

Avec la prise du pouvoir par les socialistes en 1981, on vit arriver une nouvelle génération de résistants autoproclamés qui réactivèrent l’épuration sauvage en traitant de collabos tous ceux qui ne partageaient pas leurs idées faussement généreuses et leur altruisme de façade. Avec le recul, nous découvrons que les associations antiracistes françaises qu’ils fondèrent alors n’étaient que des associations racistes antifrançaises, mais à l’époque, ils firent illusion. Comme leurs aînés, ils durent cependant ravaler leur morgue au milieu des années 90 lorsqu’il fut avéré que leur mentor – François Mitterrand – avait été décoré de la francisque par le maréchal Pétain et n’avait jamais remis en cause son amitié avec René Bousquet, l’un des responsables de la rafle du Vel’d’Hiv qui mena à la mort 13 000 Juifs parisiens.
Leurs fils naturels ou spirituels héritèrent néanmoins de leur pénible arrogance et sous l’étiquette d’antifascistes, d’humanistes ou de journalistes, reprirent cette tradition consistant à se prendre pour un maquisard glorieux à l’heure d’affronter des grands-mères récitant des chapelets devant les centres d’avortements ou des retraités niçois se rendant à une réunion du Front National. Bien sûr – supposait-on – ce n’était là qu’un pis-aller en attendant de pouvoir combattre héroïquement d’authentiques néonazis.

“Mais… mais… où sont-ils passé, nos héros ? Mais où sont-ils, les amis de Daniel Cohn-Bendit, de François Mitterrand, de Serge July et d’Olivier Besancenot ?”

Et enfin, ils sont arrivés, les néonazis : des vrais, des durs, des velus; des brutes sanguinaires avec le crâne rasé, le treillis et tout et tout ; des types capables de tirer sans sourciller une balle dans la tête d’un enfant juif ; des gars prêt à faire péter une bombe en plein marché pour tuer le plus d’innocents possibles, capables de décapiter un homme avec un couteau de cuisine et d’orchestrer le génocide des chrétiens, des Yazidis et même des chiites du Moyen-Orient.

Enfin, nos héros allaient pouvoir donner toute leur mesure. Enfin, nos résistants allaient pouvoir nous démontrer à quel point leur courage vanté depuis tant d’années était réel ; enfin, les fils présumés de Jean Moulin allait pouvoir donner leur vie pour sauver celle de ces Arabes chrétiens de du Kurdistan ou du Nigéria persécutés aujourd’hui comme le furent hier les Juifs d’Europe.

Mais… mais… où sont-ils passé, nos héros ? Mais où sont-ils, les amis de Daniel Cohn-Bendit, de François Mitterrand, de Serge July et d’Olivier Besancenot ? Comment ? On en aurait aperçu dans des manifestations antisémites l’été dernier à Paris ! Quoi ? Il y en a qui choisirait le silence ! Comme Pie XII pour sauver des vies ? Non ? Juste par lâcheté ! Mais que s’est-il passé ?

C’est que désormais, la résistance, ça devient dangereux. On ne plaisante plus. Il y a des coups à prendre. On peut même y perdre la tête.

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24 Comments

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  • Cap2006 , 10 octobre 2014 @ 9 h 21 min

    Moi j’ai vu des centaines de milliers de résistants, au péril de leurs vies, sacrifier un dimanche pour s’élever contre l’interdiction de se marier entre personnes de sexes différents, contre l’obligation de recourir à un donneur tiers, et de faire porter l’embryon par une autre femme.

    Des contre manifestants ridicules à la solde du pouvoir en place vantaient le bonheur de se rendre en Belgique ou en Espagne pour assouvir leurs prétendu droit d’enfanter naturellement.
    Quelle honte

    Quel courage avaient nos resistants d’aujourd’hui.

    :-)

  • pas dupe , 10 octobre 2014 @ 9 h 39 min

    C’est lui votre résistant ???

  • Lazare Cornélius , 10 octobre 2014 @ 9 h 45 min

    De passif résigné à farouche résistant improvisé (une fois le pays libéré) il n’y a qu’un pas que beaucoup franchir. La délation, la vengeance personnelle, les règlements de compte, les condamnations sommaires d’une justice au pied levé, les exécutions improvisées, étaient le fer de lance de ces maquisards, FFI de dernière minute, sans oublier la tonte et l’humiliation de ces femmes qui avaient trahi la France en donnant leur corps pour du beurre ou une paire de bas ou tout simplement par amour. Tout ça faisait partie des grands moments (si j’ose m’exprimer ainsi) de la libération. En clair, si le nombre de résistants pendant l’arrivé de l’armée allemande sur notre territoire avait été le même qu’à la libération, peut-être que l’ennemi n’aurait pas passé la ligne Maginot.

  • Centulle , 10 octobre 2014 @ 9 h 55 min

    Tres judicieux le choix de la photo d’Haineric Caron….

  • jack , 10 octobre 2014 @ 11 h 01 min

    Et bien moi, j’ai eu à enquêter sur un pseudo résistant qui demandait une pension d’ETat pour faits de combat !!! Après avoir vu le responsable local de la résistance, lui avait réellement résisté, il me dit : “Vous savez, après la guerre les résistants ont fleuri dans tous les coins et tous venaient nous réclamer une confirmation écrite de leur rôle dans la résistance… En ce temps là, on a distribué des attestations sans pouvoir réellement vérifier les faits” !!! Par la suite, ayant trouvé un témoin visuel et proche du demandeur, il s’est avéré qu’il a avait réellement été blessé, mais non pas en résistant face à un ennemi, mais par curiosité, lors de combats entre partisans et allemands, se trouvant au balcon à regarder la scène, le tireur d’une auto-mitrailleuse allemende l’ayant repéré, il a fait feu sur le curieux blessé à la jambe !!! Le témoin son ami se trouvait dans la pièce ouvrant sur le balcon et a donc confirmé qu’il s’agissait d’une blessure due à la guerre, mais nullement d’un fait de combat de l’intéressé !!! Demande rejetée évidemment !!! Il en était fort marri, d’autan plus qu’il avait été largment conseillé et inspiré par un…. Gendarme de ses amis qui lui aussi n’avait rien compris à sa fonction républicaine !!!

  • pas dupe , 10 octobre 2014 @ 11 h 09 min

    Quels sont les critères pour être résistant ? Le critère gauche/extrême gauche ou celui de la Droite ?????

    Sous de Gaulle nous pouvions trouver des livres, des récits, des émissions avec des extraits de films de l’époque… Puis il y eut mai 68 !!! Durant plus de 30 ans les Français ont entendu que leurs parents, leurs anciens étaient des collabos, des esclavagistes, des délateurs… en un mot : des m…. s ! On leur a même changé les programmes d’Histoire car elle n’est pas digne d’être enseignée à la sauce Europe !!!

    Depuis cette période en gros, plus aucun récit sur la résistance de la seconde guerre mondiale puisque ce sont des Français ! Nous avons moulte films anglais, américains pour nous ressasser une Histoire qui est calquée selon leurs moules ! Mais qui n’est que du trafiqué.

    Par contre nous avons eu droit aux “élucubrations” de madame Aubrac. Et à l’occasion d’un débat dans les locaux de Libération orchestré par des historiens, il en est ressorti que des incohérences étaient évidentes dans ses récits qu’elle reconnaissait avoir enjolivés, notamment des problèmes de dates et certains historiens en ont même déduit que c’était l’allemand (Kaltenbrunner) de l’époque qui s’était trompé dans les dates !!!!!! Alors ???

  • Guy Lux , 10 octobre 2014 @ 11 h 42 min

    Tiens capitaine 2006 a senti le vent du boulet? Il tourne la tête? Il trouve magnifique la résistance de centaine de milliers de français? Il trouve honteux d’aller en Belgique s’acheter un gosse?

    Sans doute pour conserver la parole sur les blogs. Ou parceque les FM se sont massivement exprimé en interne contre la GPA.

    Il est comme ceux qui, à l’UMP prônent à présent l’abrogation?

    Le peuple a parlé, en effet. Mais il ne fera pas l’économie d’une épuration : un jour viendra où les traîtres paieront, et il faudra qu’ils rendent ce qu’ils ont pris.

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