Poutine à Hollande : une leçon de présidence

Samedi 9 mai, on défilait à Moscou et à Paris. La Russie célébrait le 70e anniversaire de la victoire chèrement acquise par le peuple russe contre le nazisme. Vladimir Poutine, après avoir assisté au défilé impressionnant d’une armée retrouvant sa puissance, a participé à un cortège de 250000 personnes, avec comme eux, à la main, le portrait d’un combattant de la grande guerre patriotique, son père quant à lui. A Paris, on défilait pour légaliser le cannabis, avec le soutien de la sénatrice « verte » Esther Benbassa, franco-turco-israélienne. Les verts sont comme d’habitude à la pointe de tout ce qui peut affaiblir la nation. On cherchera vainement un joint avec la préservation de la nature, et de la santé. Mais le cannabis, ça transgresse et ça vient de l’étranger, c’est tout bon. Pendant ce temps, notre Président, encore émoustillé par sa visite chez les rois du pétrole, ces grands défenseurs des Droits de l’Homme, et après avoir déposé des fleurs aux pieds de la statue du Général, s’en est allé chercher quelques soutiens chez ses électeurs des Antilles. En Martinique, il a accueilli une trentaine de délégations des Caraïbes pour un sommet régional sur le climat, une étape vers l’apothéose « écolo »de Paris en décembre, dont il espère tirer le plus grand bénéfice pour améliorer son climat électoral. Après avoir donné une leçon, comme c’est son habitude, pour stigmatiser l’insuffisance des aides aux pays pauvres face aux risques climatiques, il part inaugurer un centre consacré à la mémoire de l’esclavage en Guadeloupe, un monument de la repentance. Peut-être aurait-il pu y inviter ses hôtes princiers du Golfe afin de les informer d’un sujet dont ils ignorent tout, à l’évidence. Vous avez dit « Zanzibar » ? Comme c’est bizarre ! Le périple se poursuivra à Cuba, cette démocratie exemplaire, alliée marxiste inconditionnelle des soviétiques et dont l’armée a porté la guerre sur la terre africaine, pendant que les opposants, les intellectuels, notamment, croupissaient en prison. Ses dirigeants sont les mêmes, et toujours communistes. La gauche française, l’héritière inconsolable de 1793, n’a jamais caché sa sympathie pour cette dictature. Du royaume wahhabite à La Havane, on chercherait en vain la ligne qui permet à François Hollande de donner sans cesse, urbi et orbi, des leçons de morale politique. Si on résume, les Français devraient se battre la coulpe sur leur passé et leur présent, mais les régimes criminels seraient fréquentables ?

Non ! Pas tous ! Il y a Assad à Damas et Poutine à Moscou ! C’est la raison pour laquelle notre Président a boudé comme ses collègues occidentaux la commémoration de la victoire russe de 1945. Peu suspect de sympathie communiste, de Gaulle avait pourtant engagé l’escadrille Normandie-Niemen aux côtés de l’armée soviétique. C’était un souvenir qu’il convenait de ne pas trahir. La politique étrangère de la France peut-elle réduire ses prétentions à tenter de précéder les Etats-Unis au lieu de les suivre ? Pour bombarder Damas ? A Ryad ? A La Havane ? Poutine était venu l’année dernière commémorer le débarquement en Normandie, et dans son discours d’hier, il a remercié avec élégance les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France pour leur participation à la victoire contre le nazisme. L’absence des Chefs d’Etat ou de gouvernement occidentaux à une manifestation qui fait vibrer les Russes au plus profond d’eux-mêmes est une faute, une insulte qui renforce le pouvoir de Poutine et accroît les risques de conflit. Le Président russe n’était pas seul. Il avait à ses côtés, les chefs d’Etat des deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine et l’Inde.

On peut certes mesurer le degré de démocratie de la France et de la Russie. On peut aussi comparer leurs dirigeants. Entre un Chef d’Etat qui défend la place de son pays dans le monde et insuffle au peuple russe le sentiment d’une fierté retrouvée, et notre voyageur national à la recherche de marchés ou de voix, « il n’y a pas photo ». Vladimir Poutine incarne l’unité du pays, intègre tout son passé depuis la Russie tsariste et orthodoxe jusqu’à la victoire de son peuple sous le régime communiste. François Hollande est une contradiction ambulante. Réclamant l’unité du pays dans « l’esprit du 11 Janvier », il n’hésite pas à condamner le Maire de Béziers au nom des valeurs de la République, que celui-ci n’a nullement enfreintes, alors qu’il est à l’étranger, et dans un royaume particulièrement intolérant. Alors que le chômage vient encore d’augmenter en France, quand celle-ci pourtant ne respecte pas les critères européens pour la dette et le déficit, le voilà qui rappelle à l’ordre le brillant vainqueur des élections britanniques. Il insistait sur la 5e place de la France dans l’économie mondiale. Pas de Chance, c’est aujourd’hui le Royaume-Uni, auquel il voudrait donner des leçons. Il annonçait l’inversion de la courbe du chômage. On a eu celles des accidents de la route ou celle des détenus en prison. François Hollande se trompe de politique, mais il se trompe aussi sur sa fonction. On peut critiquer la politique de Poutine, non la manière dont il habite son rôle et son statut.

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26 Comments

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  • J. Elsé , 11 mai 2015 @ 9 h 51 min

    Je comprends très bien que Monsieur notre président boude Monsieur Vladimir Poutine qui rend au peuple russe sa fierté, sa cohésion malgré toutes les attaques des valets des Etats-Unis. Monsieur notre président, lui ne conçoit son rôle que d’une seule manière : continuer l’oeuvre de destruction de la France entreprise par Mitterand en niant ou rabaissant tout ce qui permettrait aux français d’être fiers d’être français, en bradant notre pays à des pétro-roitelets qui ne sont que des mini-dictateurs dont la seule force est de bénéficier de la manne pétrolière (que, soit dit en passant, ces souschiens d’occidentaux ont découverte et leur ont abandonnée) !

  • Trahi , 11 mai 2015 @ 9 h 55 min

    Revivons nous les années 30?

  • V_Parlier , 11 mai 2015 @ 10 h 35 min

    Le parallèle avec la “fête du cannabis” en France (si je peux l’appeler ainsi), bien mise en valeur sur nos télés, m’avait en effet frappé. Ca m’a fait d’abord bien rire… mais en y repensant çà pousserait plutôt au désespoir.

  • le réel , 11 mai 2015 @ 11 h 35 min

    hollande, donneur de leçon, laisse notre pays à la dérive!
    le premier devoir d’un chef d’état est de protéger son pays; nos frontières, notre économie!
    l’immigration c’est bien beau mais bientôt à force de partager la France sera en ruine!
    on ne peut partager que ce qu’on a!

    et si on envoyer Hollande en Afrique redressait les économies que la France avait laisser en bonne voie!

  • Trahi , 11 mai 2015 @ 11 h 49 min

    Une leçon de présidence entre: un président qui remonte son pays et un président qui détruit son pays!!!!La comparaison est vite faite!!

  • Patriote , 11 mai 2015 @ 13 h 52 min

    Qui sur ce site pourrait encore avoir un doute sur la médiocrité de ce fonctionnaire et de toute sa bande (de fonctionnaires) Ce personnage est par contre un redoutables pervers n’hésitant pas à manipuler l’opinion par médias interposés et à lancer des réformes sociétales pour fracturer la nation française. Quel contraste avec Poutine dont la stature écrase les nains européens qui nous mènent à la perdition.
    La tristesse est que l’UMP sensée représenter l’alternance est composée de fonctionnaires aussi nuls que malhonnêtes, d’esprits dévoyés admiratifs des USA.

  • Marino , 11 mai 2015 @ 15 h 46 min

    http://journal.liberation.fr/publication/liberation/1854/#!/0_0

    – Hollande a plaisanté sur la Une de Libération qui le représente grimé en Che Guevara. «Très ressemblant», a lâché Hollande, hilare.

    – Hollande partage avec Che Guevara une “résistance hors du commun”, a estimé ce matin le secrétaire d’Etat Thierry Mandon à propos de la Une de Libération

    * une “résistance” …?
    – 8 octobre 1967. Capture et exécution de Che Guevara dans la jungle bolivienne.
    La mort est sa compagne depuis longtemps. À de nombreuses reprises, elle est venue lui chatouiller la barbe, mais surtout, cette mort, il aime la donner à tous ceux qu’il traite de contre-révolutionnaires. Ce héros au regard si doux sait se montrer un impitoyable tueur. Sur un champ de bataille, mais aussi dans la salle d’un tribunal. “Procureur suprême” de la prison de la forteresse de la Cabaña, à La Havane, il a signé l’arrêt de mort de peut-être 500 partisans de Batista lors de procès vite expédiés. On le soupçonne même d’avoir à plusieurs reprises pris un pied immense à assister aux exécutions et même à tenir l’arme.
    Pourtant, quand les soldats boliviens le mettent en joue, il aurait supplié : “Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j’ai plus de valeur pour vous vivant que mort.”
    Dans la soirée, les visiteurs quittent l’hôpital. La question qui se pose maintenant est celle de l’avenir du cadavre. L’enterrer ? L’envoyer à Castro ? Le faire disparaître ? Finalement, la décision est prise d’enterrer Ernesto Guevara et ses compagnons dans un lieu secret
    – Certains naïfs, soixante-huitard attardés, propagent encore la fausse image de Che Guevarra; Ce n’était qu’un vulgaire chef de bande, tueur sans foi ni loi, n’hésitant pas à exécuter lui même des prisonniers sans défense..

    * Pitié (au secours) qui va nous débarrasser de ce clown ?

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