Fusion chez les souverainistes : rencontre avec Alain Bournazel et Nicolas Stoquer (+addenda)

Nouvelles de France a rencontré Alain Bournazel, le président du Rassemblement pour l’indépendance de la France (RIF), et Nicolas Stoquer, le président du Rassemblement pour la France (RPF), alors que leurs formations politiques réciproques ont décidé de fusionner.

Pourquoi cette fusion ?

Alain Bournazel

Alain Bournazel : Comme vous le savez, le mouvement souverainiste est aujourd’hui émietté dans une multitude d’organisations. De ce fait sa crédibilité est réduite. Par ailleurs nous assistons à un essoufflement du discours souverainiste qui se répète sans tenir compte des évolutions de l’Europe et de la société. Parce qu’il ne s’est pas renouvelé, le discours souverainiste sombre dans une nostalgie d’anciens combattants. Aujourd’hui il faut faire du neuf. Il faut être plus combattif, plus offensif mais proposer un nouvel horizon. La fusion a un double objectif:

– Nous renforcer pour gagner en efficacité et en crédibilité.
– Montrer par l’exemple que les différents mouvements doivent se regrouper.

Nicolas Stoquer

Nicolas Stoquer : Le Rassemblement Pour la France (RPF) fondé en 1992 dont je suis et reste le président et le Rassemblement Pour l’Indépendance de la France (RIF) d’Alain Bournazel sont les deux structures politiques les plus anciennes du combat pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la France (Nous étions au RPF déjà présent lors du référendum sur Maastricht. Le RIF a toujours été le « parti référence » du souverainisme).

Si ces deux  anciennes maisons  ont décidé de faire « toit commun », c’est parce que d’abord, au regard de enjeux et des menaces mortelles encourues par notre cher et vieux pays, il nous est apparu que les divisions entre les gaullistes et les souverainistes, ceux qui sont républicains et ceux qui le sont moins mais restent des démocrates, devaient laisser la place à l’union la plus large possible des patriotes. Comme a pu l’écrire Jean Raspail dans Le camp des saints, nous ne devons pas être comme à Constantinople à ergoter encore sur le sexe des anges.

“C’est principalement le peuple de droite que nous avons vu descendre dans la rue ce printemps, pas une nouvelle droite…”

Une raison plus personnelle de cette fusion enfin, j’ai toujours eu énormément de respect pour le parcours politique d’Alain Bournazel, pour cette constance dans la défense non seulement de l’indépendance de la France mais aussi des grands symboles et des grandes figures de notre Histoire nationale, de Jeanne d’Arc à de Gaulle.

Les partis politiques ne sont-ils pas à la traîne de la société civile ? Ont-ils un avenir ?

AB : Les partis politiques ont toujours un avenir car il n’existe pas de démocratie sans parti politique. Il n’y a pas d’opposition entre société civile et parti politique. La société civile réagit dans l’instant. Les partis politiques inscrivent l’action dans la durée. En revanche, ils doivent être davantage en lien avec les problèmes de la société civile.

NS : En tant que gaulliste, je souhaite limiter l’influence des partis politiques dans notre démocratie. D’ailleurs notre rassemblement défend avec constance le Référendum d’Initiative Populaire avec Yvan Blot qui est la référence intellectuelle en France sur le sujet. Maintenant, les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, c’est dans la constitution de la Ve République.

La société civile a aussi un rôle à jouer, les succès de la manifestation pour tous en attestent. Attention néanmoins à ne pas tomber dans les travers de mai 68 avec l’émergence d’une troisième gauche en opposition avec la gauche plus traditionnelle. C’est principalement le peuple de droite que nous avons vu descendre dans la rue ce printemps, pas une nouvelle droite… Attention à ce que la division ne nous coûte pas encore une fois des victoires qui nous sont par ailleurs promises.

Quels sont vos projets pour les prochaines élections ?

AB : Nous avons l’intention d’être présents et nous nous y préparons. Un parti politique qui fait l’impasse sur les élections reste un groupuscule. Mais dans le système politique français qui est très pluraliste, aucun parti ne peut aller aux élections tout seul. Tous les partis même le plus grands agissent dans le cadre d’alliances. Il faut donc entrer dans cette logique sans pour autant renoncer à notre personnalité et à nos objectifs.

NS : La base de l’engagement politique, ce sont les élections locales, en particulier les municipales. Un nouveau Rassemblement se doit donc d’être présent dans ces futures batailles.

Nous avons vocation à participer à chaque échéance, avec les moyens qui seront les nôtres, à initier des alliances si cela se révèle nécessaire, mais sans être jamais les porteurs d’eau de qui que ce soit. Le principe d’Indépendance que nous défendons pour la France, c’est une question de cohérence, il faut commencer par se l’appliquer à soi même.

Addendum 17h30 : Paul-Marie Coûteaux nous signale qu’« Alain Bournazel, n’ayant pas obtenu (et de loin) le quitus pour sa première année de présidence lors de la convention annuelle statutaire du Rassemblement pour l’indépendance de la France”, il “a démissionné publiquement”. Paul-Marie Coûteaux précise en être l’actuel Président. “De même, M. Stoquer a été mis en minorité au sein du RPF par son président en titre, Christian Vanneste », continue-t-il.

Addendum 14/06 : La rédaction a reçu cette mise au point d’Alain Bournazel :

“L’ addendum de M. Coûteaux appelle des rectifications. Lorsque M. Coûteaux a fait scission du Rassemblement pour l’Indépendance de la France (RIF) pour fonder le SIEL, il a été convenu par un accord de courtoisie que la double appartenance entre le RIF et le SIEL était autorisée. M. Coûteaux a profité de cette situation pour faire un coup de force contre le RIF lors de la dernière Convention Nationale qui s’est déroulée le 23 mars dernier. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est M. André Fontaine, membre du Comité directeur du RIF, qui fut un de mes adversaires résolus lors de cette dernière Convention. Il écrit dans sa lettre du 15 mai, adressée aux membres du Comité Directeur : “Il est clair que la présence majoritaire dans l’assemblée des membres du SIEL traduisait leur objectif de détruire le RIF et d’en récupérer les miettes à leur profit. Aujourd’hui, l’immobilisme du Président (M. Coûteaux) et du secrétaire général, transitoires montre à l’évidence la poursuite de ce même objectif d’ailleurs développé dans les lettres du SIEL.”

Pour l’avenir, je conseille à M. Coûteaux de balayer devant sa porte avant de faire des mises en cause. M. Coûteaux doit se résigner à ne représenter aujourd’hui qu’une fraction du souverainisme, satellite du Front National. C’est son choix, qu’il l’assume.

Alain Bournazel
Président du Rassemblement”

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25 Comments

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  • 0 / 10
  • Mu , 11 juin 2013 @ 14 h 42 min

    C’est bon, ils vont pouvoir se réunir dans une cabine téléphonique, on y tient à 4.

  • Augustin , 11 juin 2013 @ 14 h 47 min

    Le RIF, aujourd’hui groupusculaire, s’est transformé en SIEL avec Paul-Marie Coûteaux pour justement faire ces alliances dont vous parlez : un parti souverainiste (le SIEL), proche du FN. Pourquoi créer alors d’autres structures et fusionner des petits groupes ?
    Au sujet du RPF, je pensais que c’était Christian Vanneste le Président. Info ou intox ? Il semble que 2 RPF existent… peut-on nous en dire un peu plus ?
    Alain Bournazel est certes un homme politique de grande qualité mais qui mérite bien mieux que de s’allier avec le des inconnus. Il pourrait travaillait avec des partis souverainistes comme Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan. A propos, comme situez-vous DLR dans votre projet ? Fusion, oui, mais quel nom et comment ?
    Bref, cette idée semble fumeuse ou du moins, donnez plus d’infos pour les lecteurs de NDF attachés à la mouvance souverainiste en France. Merci d’avance !

  • Jacques , 11 juin 2013 @ 15 h 05 min

    Le courant est émietté. Deux miettes agglomérées, ça fait une grosse miette.

  • Gérard Couvert , 11 juin 2013 @ 15 h 06 min

    Au cas où cela vous aurait échappé il y a de nombreux autres groupuscules “souverainistes” l’UPR par exemple, et deux partis importants, le FN (>20%) et Débout La République (12000 adhérents).
    Concernant ce dernier Nicolas Dupont-Aignan et de plus en plus reconnu, certes il n’est pas libéral et n’hésite pas à prononcer les gros mots de “État” et “nationalisations”, mais je n’ai pas le souvenir que Messieurs Pasqua et Couteaux l’aient été tant que cela, libéraux !

  • mariedefrance , 11 juin 2013 @ 19 h 04 min

    connais pas.
    Dans le principe : c’est bien.

  • PG , 11 juin 2013 @ 19 h 04 min

    Sauf que le FN c’est plus de 20 % de Français et Dupont-Aignan, 1 % les jours de grand vent.
    Il faut cesser de rechercher en permanence des idées là où il n’y en a pas (le referendum d’initiative populaire ce n’est pas Y. BLOT, c’est J-M LE PEN dès les années 80) et des forces là il y en a peu.
    Toutes ces chapelles, toutes ces candidatures à 1 ou 2 % cela ne fait qu’aider les partis eurofédéralistes que sont l’UDI, l’UMP et le Modem.

  • Dofiar , 11 juin 2013 @ 19 h 29 min

    “Le Rassemblement Pour la France (RPF) fondé en 1992 dont je suis et reste le président et le Rassemblement Pour l’Indépendance de la France (RIF) d’Alain Bournazel sont les deux structures politiques les plus anciennes du combat pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la France” MENSONGE REPUBLICAIN UNE FOIS DE PLUS ! Et dire que les Français gobent ça !

    La plus ancienne “structure” pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la France, c’est 1 400 ans de Monarchie ! Pas de souveraineté sans souverain !

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