L’énergie, le climat et le cynisme des écologistes

Tiens, on découvre au détour d’une petite nouvelle économique que la Chine est maintenant le premier importateur mondial de pétrole. C’est abominable : d’une part, cela veut dire qu’il va y avoir encore plus de CO2 relâché dans l’atmosphère, et d’autre part, cela veut dire que des centaines de millions de gens échapperont à un sort funeste. Or, rappelons-le : le but des écolos, notamment français, est bien de lutter contre le CO2 et le bien-être des gens.

Oh, tiens, je vois déjà quelques lecteurs bondir et quelques bobos cyclistes éco-conscients hurler à la provocation gratuite. Il est vrai que dire, d’emblée, en introduction, sans prévenir et sans ceinture de sécurité que le but des écolos est de lutter contre le CO2 et le bien-être des gens, c’est un peu violent. Mais voilà : ce n’est pas exagéré.

Entendons-nous bien : quand je parle d’écolos, ici, je parle bien sûr de la race douteuse que nous cultivons actuellement à grands renforts de subventions et que nous avons même empotés et rempotés au gouvernement avec la bouture Batho (qui n’a pas tenu) et la pousse Duflot, déjà un peu trop vigoureuse. Et force est de constater qu’à l’instar de ces spécimens, l’écologie politique, en France et très majoritairement dans le reste du monde, se traduit très généralement par une lutte acharnée contre le CO2, par un alarmisme sur le climat (maintenant comique avec le recul dont on dispose, tant sur les modèles que sur les contorsions de leur prose), et par une volonté agaçante et obstinée de décroissance.

Cette décroissance est recherchée pour deux raisons.

D’une part, parce que, dans l’iconographie écologiste, nous sommes déjà trop nombreux pour notre pauvre petite planète ; pensez-donc, si nous vivions tous comme des Américains, il faudrait 8000 Terres (à peu près) pour survivre alors qu’en vivant consciencieusement comme un Somalien, ça passera tout juste. Bon, évidemment, c’est n’importe quoi, mais ce n’est pas le sujet ici.

D’autre part, lorsque les gens ont bien décru comme il faut, ils ne consomment plus d’énergies fossiles cracra ce qui leur évite plein de soucis de pollution et de réchauffement climatique. Parce que tout le monde sait que la pollution humaine est ce qu’il y a de pire, et tout le monde sait que le CO2 est un polluant, et tout le monde sait que ce CO2 réchauffe l’atmosphère, et tout le monde sait que cette chaleur provoque des cataclysmes comme les eaux qui montent (sauf autour des îles), les ouragans, les tremblements de terre et l’impuissance masculine. Mais si. Tout le monde le sait. Et c’est le GIEC qui le dit.

Et d’ailleurs, tout ceci se tient et peut se résumer à quelques jolis graphiques (courtesy of Alex Epstein) : regardez (ci-dessous), plus il y a de gens, plus on lâche du CO2 !

Et puis c’est tellement vrai, c’est tellement évident qu’à mesure que ce CO2 monte, le PIB par tête de pipe augmente lui aussi !

 

… J’en vois quelques uns qui froncent des sourcils.

Bande de sceptiques, va ! Climato-négationnistes de peu de foi ! Oui, bien sûr, il est difficile d’attribuer 100% de l’augmentation de CO2 dans notre atmosphère à l’activité humaine (l’augmentation visible sur ces graphiques est bien celle d’origine humaine, puisque c’est l’extrapolation de CO2 rejeté en fonction de la consommation de charbon et de pétrole, en gros). Bien sûr, on peut tout autant affirmer que le CO2 augmente parce que le PIB augmente que le contraire (le PIB pourrait aussi augmenter parce que le CO2 augmente, par exemple parce que la Terre deviendrait plus verte). Bien sûr, corrélation n’est pas causalité et l’ordre des phénomènes n’est pas établi avec certitude.

Mais croyez-vous que ce soit important ?

En effet, ne perdez pas de vue le point essentiel : tout ce méchant CO2 dans l’atmosphère, c’est, forcément, du réchauffement en plus, donc des catastrophes climatiques supplémentaires et, inévitablement, plus de gens qui meurent dans ces catastrophes, enfin, voyons. Et comme la population n’arrête pas de grossir, c’est, obligatoirement, de plus en plus de morts !

C’est évident !

D’ailleurs, c’est absolument visible sur le graphique suivant qui montre à la fois le nombre de morts provoqués par des événements climatiques et la quantité de CO2 relâché par l’humanité dans l’atmosphère. C’est frappant : plus il y a de CO2, plus il y a de gens qui meurent :

 

Ah tiens.

Non.

Voilà qui est gênant.

Tout ne se passe pas comme prévu. On dirait que plus nous utilisons d’énergie, plus nous brûlons de pétrole, plus nous laissons les multinationales pétrolières nous revendre leur terrible came, plus nous forniquons avec le diable, … moins nous mourrons dans des catastrophes climatiques, moins nous sommes à la merci des terribles colères de la Nature. Et on ne peut pas mettre ça sur le dos d’une baisse de la population. On ne peut pas mettre ça sur la baisse des catastrophes climatiques puisqu’enfin, tout le monde sait que ces catastrophes sont plus nombreuses, voyons (même que Foucart & Huet le disent dans Le Maônde et Labération, alors, forcément …).

Alors, comment peut-on expliquer que, d’un côté, on augmente méchamment le CO2 atmosphérique, que c’est censé nous augmenter nos cataclysmes climatiques abominables, et de que l’autre, on constate de moins en moins de morts ?

Peut-être les infrastructures en meilleur état, plus solides, expliquent-elles cette moindre létalité des phénomènes climatiques ? Peut-être la présence de chauffage plus aisément disponible permet-elle d’éviter des milliers de morts de froid ? Peut-être la climatisation évite-t-elle un gros paquet de morts précoces ? Peut-être est-il plus facile d’aller aider les victimes de cataclysmes lorsqu’on dispose de véhicules qui crament pour ce faire du méchant pétrole ? Peut-être d’ailleurs les hôpitaux, les médicaments, et tout le reste de l’activité humaine, utilisant de plus en plus d’énergie, et brûlant donc de plus en plus de ces vilaines énergies carbonées non renouvelables, permettent-ils de sauver tous les jours plus de vie et de mettre une part grandissante de l’humanité hors du danger que représentent, justement, ces phénomènes climatiques ?

Peut-être l’utilisation de carburants fossiles, loin d’accroître le danger de mourir par le fait du climat, fait-elle reculer cette menace de façon énorme ?

En tout cas, à voir ces graphiques, les écolos, en luttant contre la dépense énergétique, luttent directement contre le bien-être des gens. Ce faisant, ils luttent contre la protection climatique que cette énergie permet pourtant. Inévitablement, cette lutte contre la dépense énergétique risque bel et bien de provoquer une augmentation du nombre de morts par le fait du climat…

Assez cynique, ne trouvez vous pas ?

> h16 anime le blog hashtable. Il est l’auteur de Égalité taxes bisous.

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10 Comments

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  • 0 / 10
  • Pierre ghi , 11 octobre 2013 @ 13 h 19 min

    L’ émission qui suit comprend un invité fort intéressant concernant la question des stocks d’ énergies dans le monde. Le premier quart d’émission offre le réel plaisir d’entendre Béatrice Bourges donner des nouvelles du printemps français. ONLR

  • Pierre ghi , 11 octobre 2013 @ 13 h 20 min
  • V_Parlier , 11 octobre 2013 @ 17 h 00 min

    Bof, l’article ici présent n’a pas plus de crédit qu’un discours de Duflot. On sait déjà que le problème ne vient pas du CO2 mais de tous les poisons qu’on est en train de bouffer (directement ou par contamination indirecte). Les effets sur la santé, on commence à les voir maintenant et il faut être un sacré obstiné pour nier les études sérieuses (pas celles du réchauffement climatique). Bref, aussi peu construit et aussi désespérant que le discours du parti de fumeur de joints tripoteurs d’enfants. No future, disaient les punks, ils étaient peut-être des visionnaires d’une certaine façon quand je vois la mentalité générale qui règne aussi bien chez les socialistes que leurs opposants.

  • mariedefrance , 11 octobre 2013 @ 18 h 20 min

    Le problème, c’est que le plateau pétrolier, nous sommes déjà dessus, et que ca va décliner très fort a l’horizon 2020.
    Trouver une nouvelle source d’énergie, la maitriser, et l’industrialiser, cela prend des dizaines d’années.
    On ne pourra pas compter dessus en 2020.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/petrole-pourquoi-est-plus-en-plus-difficile-trouver-gisements-rentables-florent-detroy-802098.html

    “La découverte d’un gisement de 300 millions de barils au large des côtes guyanaises par un consortium de pétroliers annonçait des heures heureuses pour le département français.”

    La consommation journalière de pétrole est 85 millions de barils par jour.
    Un gisement “immense” de 300 millions de barils est épuisé en seulement 4 jours.
    Est-ce qu’au moins le journaliste est au courant ?

    C’est le pétrole qui pilote notre économie, notre industrie, nos banques. De façon absolument certaine, le passage du pic va faire exploser toute l’économie, puis en cascade les finances des états comme la France qui achète la paix sociale a cout de dizaines de milliards.

    Çà sera le chaos total dans les zones a pépites (urbaines essentiellement) et il ne faudra même pas se poser de questions, mais préparer un plan B a la campagne…

    Il n’y a apparemment aucun lien entre la crise des subprimes et le pic pétrolier conventionnel de 2008, juste une synchronisation des crises.
    Le plat de résistance, c’est un peu avant 2020…
    Ce sera la chute vertigineuse de la production de pétrole et l’effondrement de toutes les monnaies… provoquant un chaos social indescriptible… que l’État ne pourra contrôler sauf à imposer une dictature… ou la charia…

    Le pétrole est donc un facteur déterminant, car il sera le déclencheur du reste…

    Question écologie, les enfants nous interpellent :

    http://www.dailymotion.com/video/x143wz_its-not-too-late_news

    Le VRAI débat de l’écologie est le suivant:

    1) Quel est le nombre d’habitants que la terre est capable d’abriter sans empiéter sur les autres espèces?
    1 milliard? 10 milliards? 50 milliards? 500 milliards?

    2) Quel est le niveau de consommation énergétique à fixer en fonction des milliards d’habitants pour assurer un “développement durable” à l’espèce humaine?

    Mais limiter la croissance énergétique revient à limiter à la croissance économique, ce qui ne va pas forcément dans le sens des politiques…

    Les excès de pollution dus aux milliards d’humains sont réels mais ne comptent que pour une infime partie dans les causes du réchauffement de la planète.

    On assiste actuellement à une immense imposture superbement orchestrée où l’on “oublie” de nous dire que la Terre a déjà subi des périodes de réchauffement bien plus importantes suivies de périodes de glaciation à une époque où l’homme n’y était strictement pour rien.

    Une “caution” scientifique est apportée par quelques “savants”, toujours les mêmes, qui rabâchent en boucle les mêmes fausses vérités, mais on ne donne jamais la parole à d’autres scientifiques (dont certains nobelisés ou nobelisables) qui dénoncent la théorie de la corrélation entre CO2 et température.

    “On” oublie de vous parler d’événements qui nous dépassent et sur lesquels nous n’avons aucun contrôle comme l’excentricité de l’ellipse parcourue par la Terre autour du Soleil, le changement d’inclinaison de l’axe de la Terre, l’influence des “taches” solaires, les volcans, le glissement des plaques tectoniques, les courants sous-marins…

    La seule éruption du volcan Pinatubo en 1991 a rejeté dans l’atmosphère des particules d’eau riches en acide sulfurique qui ont réfléchi la lumière du soleil suffisamment pour refroidir la Terre de 0,5 degré pendant un an, soit le niveau de réchauffement du siècle passé.
    Cette pollution (10 millions de tonnes de soufre, quand même) a donc fait baisser la température !
    Entre 950 et 1250 (après JC), les Vikings qui se promenaient au Groenland (qui veut dire terre verte) ont trouvé de la vigne.
    Sur cette même terre, les savants danois ont découvert qu’il y a environ dix mille ans, des variations de températures de 5° en cinquante ans sont apparues.
    Des sédiments marins au large du Portugal démontrent les mêmes variations (plusieurs degrés par siècle) pendant la même période, période pendant laquelle on enregistre une montée du niveau de la mer de plus de trois mètres.

    Qu’il y ait trop de 4X4 (surtout dans Paris !), trop de sacs en plastique, trop de gâchis en eau, en énergie, soit.
    On s’amuse à éteindre la Tour Eiffel pendant cinq minutes, on organise une journée sans voitures, une journée sans tabac, une autre sans alcool.
    Pourquoi pas une journée sans journaux, sans douche, sans ordinateurs, sans téléphone, sans abattage d’arbres, sans activité d’aucune sorte et sans copulation ?

    Plus sérieusement, cette campagne d’intoxication (!) sur le réchauffement climatique est alimentée par des gens qui ont compris qu’en en faisant une noble cause, on pouvait récolter des milliards de subventions, d’aides de toutes sortes et de budgets pharaoniques. Qui oserait refuser de sauver la Terre ?
    Du simple conseil municipal jusqu’aux plus puissants Etats, personne ne refusera de voter des crédits gigantesques à quiconque voudra sauver la planète.
    Les Hulot et autres Al Gore et leurs légions de militants ont déclenché un phénomène irréversible qui ne sauvera rien du tout mais qui va rapporter des milliers de milliards à ceux qui sauront prendre le vent.

    Un vent qui fera tourner quelques éoliennes mais qui nous fera tourner plus sûrement en bourriques.

  • Adock , 11 octobre 2013 @ 23 h 07 min

    Un asile de fous.

    Lire mon commentaire sous ce lien, car je pourrais le dupliquer :

    http://www.ndf.fr/nos-breves/11-10-2013/energies-renouvelables-grand-foutoir-energetique-penuries-venir

  • taureauvert en colère , 12 octobre 2013 @ 4 h 29 min

    Qui est l’auteur de cet article ? La moindre des choses est de signer un article ! Je constate donc que cette personne se cache, ce qui n’est guère courageux ! C’est une bonne analyse. Dommage qu’elle soit totalement de mauvaise foi ! On sent l’arnaque d’n objectif négationniste des problèmes de pollution humaine derrière ces belles phrases ! Oser écrire que les écologistes sont de vilains anti humain, il fallait le faire !… Qui, depuis deux siècles a précipité l’humain dans l’enfer carbone ? C’est pas les écolos ! Qui, depuis 2013 ans dénigre la femme ? C’est pas les écolos ! Qui sert les intérêts des défenseurs de l’Ordre mondial ? C’est pas les écolos ! Qui se vante d’être des gouvernements va t’en guerre et ce depuis l’an 800 ? C’est pas les écolos ! Alors qui sont les méchants ? C’est pas les écolos ! Ce sont les connards comme toi, écrivaine de mes deux ! Je signe moi ! [email protected] pour que tu puisses avoir le courage de me répondre sans te cacher !

  • Secotine , 12 octobre 2013 @ 9 h 14 min

    l’Allemagne grace aux “verts” est devenu le plus gros pollueur d’Europe qui détruit des territoires entiers (population déplacée villages détruits) à la frontière germano-polonaise en exploitant du “charbon marron” à ciel ouvert. Par ailleurs les agriculteurs délaissent le mais “nourriture” pour le maïs “méthane” qui rapporte plus et pour avoir plus de terre à cultiver sont en train de détruire de milliers d’hectares de tourbières.
    En américaine latine des milliers d’hectares de foret sont détruits tous les jours
    pour cultiver canne à sucre, colza et maIs pour agro carburants dont la production pollue plus que le raffinage du brut et surtout qui prive de terre les petits agriculteurs qui meurent de faim.
    Mais là,les écolos on ne les entend plus !

    bientot nous pourrons “rouler propre” afin, ceux qui pourront payer et les autres danseront devant le buffet vide car les “verts” regardent toujours par le mauvais bout de la lorgnette : la population augmente (12 milliards à l’horizon 2050) et comment la nourrir en interdisant les OGM, favorisant le BIO ?
    A moins qu’il ne s’agisse là d’une manière détournée de limiter la population mondiale en l’affamant.

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