Hommage aux policiers – soutien aux armées

Si les autorités publiques peuvent se féliciter des immenses manifestations de quasi-unanimité civique de ce 11 janvier, elles n’ont pas le droit de les décevoir. Car les vraies questions réapparaissent très vite.

Ne doit-on pas d’ailleurs tenir pour significatif que les voix discordantes soient venues des gens qui ont toujours dénoncé le danger et que l’on a toujours cherché à faire taire ? Citons ainsi : Christopher Caldwell, Michèle Tribalat, Mezri Haddad ou encore Ayaam Hirsi Ali (1).

Ne faut-il pas se montrer vigilants vis-à-vis du détournement émotionnel tendant à dénaturer l’aspiration même à la cohésion nationale, au profit des «partis de gauche» ?

Comment ne pas trouver récupérateur et provocateur, par exemple, le message recyclé venant de l’odieuse petite bolchotte, idiote, prétentieuse, – mais tellement représentative ! – Clémentine Autain éructant ainsi, depuis Montreuil, sur le site dédié aux gazouillis, ce 9 janvier : « Oui, nous marcherons contre les attaques envers les musulmans. Contre toutes les formes de racisme et de xénophobie. Contre les fascismes… » (2)

La même avait bien marqué sa ligne politique en octobre 2014 :

« Je suis consternée. […] Manuel Valls n’est pas, affirmait-elle, contrairement à ce qu’il dit, un socialiste moderne, il est en réalité un homme de droite traditionnel. Il a dit, vous vous souvenez, ‘la gauche peut mourir’. Je crois qu’il en sait quelque chose parce que c’est lui qui tient le fusil. »

Ne méprisons donc pas l’aspiration civique massivement manifestée par nos compatriotes. Craignons seulement, noyée dans le marasme «républicain», qu’elle ne serve pas vraiment au redressement durable du pays.

Le premier hommage que l’on aurait pu, que l’on aurait dû rendre, devait hier, et devra demain, s’adresser aux policiers qui ont payé un si lourd tribut à la défense de l’ordre public et de la liberté des autres.

« Ouest France » évoquait ainsi, ce 9 janvier, le cas du brigadier Franck Brinsolaro, policier tué en protégeant le patron de Charlie Hebdo dont il était le garde du corps :

« Un policier chargé de protéger un croqueur de flics… C’était le métier du brigadier Franck Brinsolaro, 49 ans, et il adorait son job, nous raconte sa femme. Il est mort près de Charb, mercredi, lors de l’attaque des tueurs. Une semaine sur deux, Franck Brinsolaro accompagnait Charb dans toutes ses sorties : à la rédaction de Charlie Hebdo, chez ses amis, au restaurant. Partout. Il ne lâchait le dessinateur qu’à la porte de son appartement. Et cette mission périlleuse, le policier l’aimait particulièrement, nous confiaient hier ses proches. »

Et le grand quotidien breton soulignait, avant que tout cela retombe dans l’oubli : « le garde du corps sentait venir la catastrophe. Après un dessin virulent de Charb en ‘Une’ du journal, il avait lâché à Samuel : ‘Ça va péter un jour ou l’autre.’ Et à sa femme : ‘Vu ce qu’il a sorti, faut pas qu’on le lâche d’une semelle.’ Il ne l’a pas lâché. »

Respecter son sacrifice, désormais, cela veut dire aussi que notre société doit manifester un peu plus de considération pour ceux qui nous défendent, et je ne crois pas que le contenu du journal en ait encouragé jusqu’ici la moindre conscience.

Allons jusqu’au bout : la France et l’Europe dans les années à venir vont devoir réinvestir puissamment non seulement dans la considération morale, ce qui est très important, mais aussi dans les efforts matériels, les moyens financiers, les arbitrages budgétaires, en faveur des fonctions régaliennes de l’État.

Réhabiliter les tâches d’une justice plus soucieuse de la protection des honnêtes gens, devra se compléter par de plus gros sacrifices, en faveur de la Défense et du Maintien de l’Ordre.

La partie de l’opinion qui se sensibilise sur la patrie et de la liberté doit donc se préparer à se mobiliser en faveur de la Police, de la Gendarmerie, mais aussi de l’Armée de l’Air, de la Marine, des Unités aéroportées, des Services de Renseignement, mais aussi des industries de défense, mais aussi de toutes les technologies indispensables à notre survie en Europe et à la victoire sur les théâtres d’opérations extérieures. Je dis bien : victoire, car c’est une guerre globale qui est engagée. Il s’agit donc de l’emporter sur ceux qui nous l’ont déclarée.

> Jean-Gilles Malliarakis anime un blog.

Notes :

  1. À lire au titre des voix discordantes :
    “Le désir d’union ne doit pas nous empêcher d’affronter la réalité” par Jean-Pierre Le Goff in Figaro Vox.
    “Terrorisme islamiste: cette guerre qui commence était hélas prévisible !” par Mezri Haddad, ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO, philosophe, auteur d’essais sur la réforme de l’islam.
    “La France ne doit pas rester désarmée face au terrorisme” in Le Monde du 9 janvier par Christopher Caldwell, auteur d’Une Révolution sous nos yeux (Toucan, 2011).
    – Michèle Tribalat : “Non, nous ne sommes pas Charlie” in Figaro Vox le 11 janvier. Michèle Tribalat a publié (avec Pierre-André Taguieff), Face au Front national : arguments pour une contre-offensive, La Découverte, 1998; (avec Jeanne-Hélène Kaltenbach), La République et l’islam : entre crainte et aveuglement, Gallimard, 2002; Les Yeux grands fermés : L’Immigration en France, Denoël, 2010; avec Christopher Caldwell) Une révolution sous nos yeux, Paris, Le Toucan, 2011; “Assimilation : la fin du modèle français”, Toucan 2013.
    “The West must stand up for freedom—and acknowledge the link between Islamists’ political ideology and their religious beliefs”
  2. Cf. sur son compte  “Twitter”

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16 Comments

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  • Charles , 12 janvier 2015 @ 21 h 26 min

    Franck Brinsolaro, originaire de Toulon, habitait en Normandie au pays de Bernais.
    Voir l’article ci dessous.

    Il avait retapé une fermette avec son épouse Ingrid, Journaliste pour un journal local.

    Il était à 5 ans de la retraite après un parcours professionnel impressionnant.
    En poste dans les ambassades de France sur des pays chauds,
    il assurait la protection des personnalités et des expatriés dans des situations graves.
    Réputé hyper-professionnel, il avait assuré la protection de l ‘ambassadeur de France
    en Afghanistan en pleine guerre.
    L’ambassadeur est maintenant le patron de la DGSE.

    Bref,ceci pour dire que pour protéger Charb, il ne disposait pas de la même dotation
    en armes que pour l’ambassadeur….

    D’instinct, il sentait venir le danger autour de Charb.
    Il est évident qu’avec une seule arme de poing , il n’avait aucune chance face à une kalak.
    Tout le problème est là.

    Il avait reçu une mission sans que les moyens ne lui soient donnés.
    L’audit élémentaire du système défensif autour du Journal démontre des négligences
    effarantes (et/ou une indigence)de la part du service de police responsable.

    Exemple:
    Pas de vidéos caméras installées (visibles et invisibles) autour de la porte d’entrée.
    Le coût moyen d’une caméra étant de 100e, il en suffisait de 4 dont 1 visible,
    reliées a un moniteur installé dans un endroit sécurisé (pas forcément sur place).

    Pour moi, ce policier exemplaire a été poignardé dans le dos trois fois:

    1)Trahi par un élément infiltré au sein du journal
    (prestataire externe, visiteur occasionnel, ou proche d’un membre du personnel)
    qui avait pu identifier complètement tout le système de sécurité
    ainsi que connaitre les dates (heures et lieux) de visites des journalistes
    pour les réunions de rédaction hebdomadaire.

    2) Trahi par un certain niveau de sa hiérarchie qui l’a envoyé
    au casse pipe sans même lui donner le matériel requis.

    3)Trahi par les zélites UMPS qui ont récupéré sans vergogne
    par la mise en scène de dimanche la tristesse publique
    pour la convertir en points de sondage…

    Paix à votre âme, Monsieur Brinsolaro.
    Vous faites partie du camp des justes.
    Vos amis et vos collègues sauront se souvenir de vous.

    http://www.normandie-actu.fr/hommage-attentat-a-charlie-hebdo-qui-etait-franck-brinsolaro-le-policier-de-normandie_108723/

  • antikhmer , 13 janvier 2015 @ 5 h 15 min

    sincères condoléances à ses proches

    respects pour cet homme

  • César , 13 janvier 2015 @ 8 h 24 min

    Le vrai héros de cet épouventable histoire c’est lui et ses collégues. Les traîtres sont nos gouvernants qui les ont démunies, pas défendus, ridiculisés, voir combattus en ce qui concerne notamment la gauche et les bobos. Comment nos soixante-huitards attardés peuvent ils les encenser aprés leur avoir crachés à la figure ?

  • chris_isere , 13 janvier 2015 @ 11 h 11 min

    entièrement d’accord avec vous, je suis de tout coeur avec la famille de ce policier et de tous les autres qui sont morts pour nous avoir protéger de ces barbares

  • Daniel PIGNARD , 13 janvier 2015 @ 11 h 35 min

    Le policier dans la salle de conférence de Charlie Hebdo n’était pas en mesure de se défendre efficacement contre des intrus armés. Un simple bouclier très efficace des services d’assaut lui aurait permis de tirer sans être descendu. Il lui fallait donc un retranchement bien protégé pour pouvoir tirer dans la salle sans être atteint.

  • Magnus MARTEL , 13 janvier 2015 @ 12 h 16 min

    Je ne partage que partiellement l’avis de M. MALLIARAKIS que je suis depuis les années 1980. Certes, on peut toujours regretter la mort de membres de forces de l’ordre, eux qui sont chargés de nous protéger et nous protègent souvent bien mal, faute de moyens et d’une vraie politique de bon sens, défendant les citoyens honnêtes contre la canaille.

    Hélas, le rôle des flics dans ce pays dont je me sens de plus en plus étranger est souvent ambigu car ils sont TOUJOURS à la botte (à la solde) du pouvoir en place et, hélas pour la France, celui-ci est aujourd’hui entre les mains des pires ennemis de notre pays qui soient. J’ai trop croisé de prétendus représentants de cet ordre là, faisant du chiffre bêtement sur le bord des routes ou faisant les barbots (quand il n’ont pas usé de violence) face aux honnêtes citoyens et aux familles venues manifester contre le prétendu mariage pour tous, pour verser une larme en ce jour.

    Chrétien, je me dis que si cela est arrivé, c’est que Dieu l’a permis. L’on s’interroge souvent sur la mort, sur les morts et les catastrophes qui arrivent ; pour autant, l’on ne s’interroge que rarement sur le pourquoi de ces choses là dans un pays qui marche de plus en plus sur la tête. Combien sont-ils tous ces gens à prier Dieu ? Combien sont-ils à lui demander secours et protection, combien sont-ils à l’honorer le dimanche dans une communion digne de ce nom ? Combien sont-ils enfin à lui dire simplement “merci” pour tout ce qu’Il leur a donné ? “Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes” disait le grand BOSSUET. Cela reste plus que jamais à méditer…

    Après les attaques et les niaiseries de la semaine passée, devant l’ahurissante et absolue bêtise de nombre de Français, je ne me sens ni CHARLIE, ni KOUACHI (même si je dois reconnaître que ces deux-là ont quand même fait preuve d’un certain courage, d’une conviction et d’une détermination à faire pâlir bien des “Français” d’aujourd’hui car ce qu’ils ont fait n’est pas plus lâche que de larguer des bombes depuis un drône piloté depuis un fauteuil à des milliers de kilomètres d’un théâtre de guerre). Je ne me sens même plus Français !

    Etranger dans mon propre pays, comme tant d’autres, je me sens plus que jamais un apatride !

  • Daniel PIGNARD , 13 janvier 2015 @ 13 h 17 min

    Ni “Charlie” parce que Charlie est blasphémateur des valeurs chrétiennes, ni “police” parce que la police condamne des millions de conducteurs français innocents, innocent voulant dire “Qui ne nuit pas”.
    Tout blasphème contre les valeurs chrétiennes sera vengé par Dieu, et là, on a l’impression qu’il a excité les Charlie Hebdo contre les islamistes pour que les blasphémateurs se fassent taper dessus ; Dieu a souvent agi ainsi dans le passé, ne serait-ce que sur le pharaon lors du passage de la Mer Rouge épisode connu de tous ou encore Esaïe 13 :17.

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