La pente despotique de l’économie mondiale

Lorsque ce genre d’inquiétude vient de la part d’un membre éminent du système économique en place, directeur général délégué d’un grand groupe d’assurance, on peut commencer à se poser des questions !

Première constatation : depuis 2008, l’immobilisme a été la règle en matière d’idées, mais la complexification l’a été en matière d’organisation. Dans ce système, c’est l’homme qui est la victime.

Dans cette société, toutes les institutions qui n’étaient pas fondées sur l’échange marchand ont été disqualifiées. Elle est axée sur les intérêts du présent, la promotion des désirs individuels et la consommation qui les assouvit. En outre, les relations entre personnes sont de plus en plus régies par le droit. Pour structurer le nouvel ensemble, on a promu un modèle machiniste qui permet d’asservir les actions individuelles à une organisation.

Le « gouvernement par le nombre » a fini, après l’extension de l’usage du comptage de la mesure, par toucher toutes les activités humaines et être considérée comme la solution universelle.

L’accroissement sans fin de la dette indique aussi l’abandon du contrôle démocratique au profit des technostructures. Le parallèle entre le monde occidental et celui qu’analysait Zinoviev à la fin des années 70 est pertinent. Le système en place apparait de plus en plus totalitaire, et se montre capable d’imposer des fonctionnements conformes à sa logique propre.
Pour en arriver à cette promotion de la sécurité, il suffit de suivre la voie dénoncée par Tocqueville sur ce despotisme inhérent aux nations démocratiques, ce « pouvoir immense et tutélaire… absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux… Il travaille volontiers au bonheur des citoyens mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre… C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre.». Après lui, Schumpeter et Zinoviev observent le risque d’étouffement de l’entrepreneur. Un tel système devient si solide qu’une alternative semble impossible mais il perd en efficacité et en réactivité face aux nouveaux défis.

Pour entraver ce mouvement, il faut redonner toute sa place à l’action collective, prôner une modération des usages de modélisation théoriques, insister sur les responsabilités professionnelles et personnelles, et réduire le poids des comités, qui sont autant de soviets.

Le système monétaire doit revenir à des changes flottants, car l’excès de dette a pour conséquence de faire perdre la capacité d’allocation optimale du capital. Il convient d’établir une distinction entre la monnaie comme outil au service de l’économie et la dette assimilées à des créances, alors que la situation actuelle en a fait des facettes d’une même réalité. La politique des banques centrales a permis de transformer ces dettes en monnaie.

Relancer l’économie passera par l’annulation de ces dettes publiques. Ceci devra être accompagné par la réalisation durable de capacités de production de biens en Occident. Cette production permettra d’adosser sur des valeurs ajoutées réelles, les dépenses de consommation et de reconstituer du capital. L’expérience communiste montre que l’effondrement du système actuel ne se fera pas par les élites sont favorables au système.

Ce qui pourrait faire évoluer les choses c’est, soit un « changement géostratégique majeur » (cela s’appelle une guerre en langage commun), soit le rejet des citoyens (une révolution par exemple). L’avenir est toujours plus ouvert qu’on le croit. « Une grande humilité est à la base de notre science qui fait notre grandeur ». Telle est la conclusion et le défi que nous lance Hubert Rodarie dont le livre a été récompensé par le prix Turgot.

N’ayons donc pas peur de contester ce système vermoulu dont il faudra, au demeurant, surveiller de près la déliquescence, si nous ne voulons pas qu’il nous écrase dans sa chute finale.

> La pente despotique de l’économie mondiale par Hubert Rodarie, aux éditions Salvator, Prix Turgot 2016 (Prix spécial des directeurs financiers)

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5 Comments

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  • 0 / 10
  • Gérard Couvert , 12 mai 2016 @ 10 h 36 min

    Bref démonter la mondialisation libérale et financière.

  • Gauvain , 12 mai 2016 @ 10 h 52 min

    L’arnaque des Banques Centrales explique les problèmes du monde :

    “La démocratie est une blague. L’occident a détruit la Lybie et la Syrie. Avons-nous entendu la moindre critique des médias « d’opposition » ou de la part des politiciens ? Le vol MH-17 a été abattu. Il n’en n’est plus fait mention depuis que notre marionnette l’Ukraine a été démasquée comme coupable.

    Les banquiers centraux font la promotion de l’immigration de masse, du métissage, du mondialisme, du féminisme, de l’homosexualité, de la diversité et de la pornographie, tout cela afin de diviser et de dégrader la société. « Nous corrompons afin de mieux contrôler », a écrit Giuseppe Mazzini. Ainsi parviennent-il à abattre les quatre piliers de notre identité humaine : la race, la religion (Dieu), la nation et la famille (théorie du genre).

    Si nous regardons ceux qui font la promotion de l’arnaque « terroriste », nous faisons face à une société fondamentalement subvertie, une société dont la classe « dirigeante » n’est en fait rien d’autre qu’une administration coloniale conspirant contre le grand-public.”

    https://henrymakow.wordpress.com/2015/11/12/larnaque-des-banques-centrales-explique-les-problemes-du-monde/

  • delaye , 13 mai 2016 @ 8 h 17 min

    ++++++++++

  • Adrienmoorea , 13 mai 2016 @ 10 h 11 min

    “L’expérience communiste montre que l’effondrement du système actuel ne se fera pas par les élites sont favorables au système.”…

    Pourriez-vous faire des phrases cohérentes, s’il vous plaît ?

  • Charles , 15 mai 2016 @ 21 h 39 min

    Vengeance des Kurdes sur un hélicoptère de combat Turc.
    Au point 40 secondes, le missile est lancé et il abat l’hélico au point 47 secondes.

    http://www.dailymail.co.uk/news/article-3591396/Caught-video-Shocking-moment-attack-helicopter-shot-sky-militant-carrying-surface-air-missile.html

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