Laissons la transgression aux transgresseurs !

Les Hommen bloquant la rue de Rivoli.

Un mot d’ordre se met en place petit à petit dans la mouvance opposée au mariage gay. Transgresser ! Par là, on invite à refuser les lois iniques et se révolter contre l’ordre qui tente de s’établir. Pourtant, à y regarder de plus près cette expression pourrait se placer à contre-courant de la réalité qu’elle défend. Tout est une question de vocabulaire et de perception médiatique. Derrière cette transgression il faut entendre en effet, l’appel à se mettre en marge de certaines lois de la république comme l’incitation à rester dans le droit chemin de notre conscience et de la loi naturelle que ces lois transgressent !

Une simple question de vocabulaire direz-vous ? Non c’est une véritable inversion des rôles qui risque de nous mettre en porte-à-faux avec le sens même de cette démarche. Ceux qui se mobilisent aujourd’hui n’entendent pas d’abord s’opposer aux lois en vigueur. Ce ne sont pas des anarchistes. Ils sont là pour défendre et promouvoir notre civilisation fondée sur la dignité humaine véritable, c’est-à-dire entre autre en accord avec la loi naturelle. Ce sont ces lois nouvelles qui sont transgressives et empêchent l’Homme de vivre et grandir selon un ordre supérieur et naturel.

“Si, de fait aujourd’hui nous sommes dans une dynamique de résistance éthique à une transgression de la loi naturelle, de cette résistance doit aussi naître une véritable promotion de la loi naturelle qu’il convient de remettre à l’honneur.”

Se poser en transgresseurs, sans autre précision de vocabulaire, c’est inverser le sens naturel du courant et entretenir l’idéologie marxiste du rapport de force. Le mouvement anti-mariage pour tous ne souhaite pas faire reculer le gouvernement pour imposer une vision parmi d’autres, mais entend résister à une transgression de la loi naturelle que veut imposer, selon le modèle marxiste de la justice, une mouvance ultra minoritaire. Et de ce point de vue, il s’agit alors bien de transgresser au sens étymologique, c’est-à-dire « aller au-delà ». Ce qui se comprend donc comme « au-delà des cadres restrictifs et étroits » que cherche à imposer cette vague de lois qui s’annonce.

User de cette terminologie, sans pointer l’inversion des transgressions réelles, risque de donner sémantiquement raison aux forces de l’ordre par une forme d’acceptation tacite d’un état de fait illégitime. Aussi, d’un certain point de vue, résister ou défendre met davantage en lumière cet ordre naturel qui justement précède la transgression inique. Mais résister ou défendre nous laisse sur une posture mentale et médiatique tout aussi étroite parce qu’elle laisse entendre un retour en arrière alors même que ce que souhaitent les résistants comme les transgresseurs c’est aller au-delà de cet avilissement de l’Homme organisé par la loi et qui précisément l’étouffe dans des limites plus étroites que sa réalité profonde.

Si, de fait aujourd’hui nous sommes dans une dynamique de résistance éthique à une transgression de la loi naturelle, de cette résistance doit aussi naître une véritable promotion de la loi naturelle qu’il convient de remettre à l’honneur. Finalement, qu’il s’agisse d’un appel à la transgression ou à la résistance, le combat et l’objectif sont les mêmes. C’est une dynamique de promotion de l’Homme, qui passe par la transgression comme par la résistance, mais qui doit toujours nous placer dans la continuité légale et naturelle en même temps qu’elle souligne l’illégitimité de ces lois imposées de façon bien peu démocratique.

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30 Comments

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  • hector galb. , 12 juin 2013 @ 16 h 58 min

    Exact. Ce ne doit pas être présenté comme une transgression que de retourner à la normale, même s’il faut pour cela emprunter des chemins de traverse pour une durée limitée mais nécessaire. La distinction entre transgression et réparation est la même que celle entre le couteau qui perce la chair pour tuer et l’aiguille qui perce la chair pour la rafistoler.

  • K. , 12 juin 2013 @ 17 h 00 min

    Effectivement transgresser [marcher au-delà] est une aberration.
    Progresser [marcher au dedans] est une solution.

    “Progressons dans le droit naturel”, c’est joli non?

  • Magali , 12 juin 2013 @ 17 h 01 min

    Alors que proposez-vous? J ai manifeste, veille, fait des dons, signe des petitions… et rien.
    Y en a marre. Merci a ceux qui prennent des risques en transgressant pacifiquement.

  • K. , 12 juin 2013 @ 17 h 38 min

    Ce n’est pas l’action qui est questionnée, c’est le mot.

    La transgression, c’est aller du domaine du permis au domaine de l’interdit en violant une règle.

    La situation actuelle est que la règle (cette “loi”) est dans le domaine de l’interdit déjà. Mais la transgression est à sens unique: on ne peux que s’enfoncer dans l’interdit en transgressant. A ma connaissance, seuls des termes peut connus comme “réparer” (merci hector 🙂 ) ou très lourd – “le progrès vers le droit” peuvent nommer le chemin qu’il faut emprunter.

    Autrement dit: “peut-on transgresser une transgression?” Bah non, on ne peux ni ne doit le faire.

  • Jacques , 12 juin 2013 @ 17 h 52 min

    Zzzzzz

  • Antigon , 12 juin 2013 @ 18 h 25 min

    Pffff

    Que de prise de tête pour pas grand’ chose !

    Il ne s’agit pas de transgresser la transgression, ni même de transgresser la Loi naturelle.

    La transgression dont font preuve tous les “résistants” (hommen, veilleurs, happening divers) à la diffusion du “genrisme” et de l’homosexualisme est tout simplement la transgression des règles habituellement respectées par tous pour un certains “vivre ensemble”, que l’on ne discute pas les lois votés…

    Comme dit Magali, on a essayé les moyens habituels pour se faire entendre… rien ! alors on attend sagement sans rien faire ? en se contentant de discuter sur les mots, entre nous ?

    Transgresser c’est refuser, mais c’est aussi se montrer et exister médiatiquement, c’est témoigner qu’il y a des choses importantes dans ce bas monde.

  • Goupille , 12 juin 2013 @ 18 h 25 min

    Ne vous découragez pas… Ils sont butés, non pas tant d’eux-mêmes (encore que, lorsque la physiognomonie se penche sur leurs illustres bobines, entre les fronts bas des uns et les tronches de poisson bouilli des autres…), qu’en tant qu’ouvriers disciplinés d’un projet de destruction de notre société.
    Ils ne vont donc pas plier facilement. Mais nous les aurons à l’usure, en les acculant au ridicule, aux gesticulations stériles, aux procès qui font flop.

    Par contre, il va falloir s’occuper sérieusement de leurs laquais médiatiques : puisqu’ils ne veulent pas parler de nous, il faut que nous “crevions l’écran”, par tous les moyens…
    Donc résister, “faire des coups”, leur donner du spectacle, puisque c’est l’os dont ils se repaissent, incontournable, grand public et en mondiovision, petit public et sur PQR.

    En attendant la mobilisation de fond sérieuse, militante, classique à la rentrée, que nous devons préparer pour la rentrée. Et nous n’oublierons pas d’expliquer que notre action est “une résistance éthique à une transgression de la loi naturelle.”

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