À poil, Najat !

Pour parodier un certain livre et un incertain débat, nous pourrions lancer comme slogan : « À poil, Najat ! »… juste pour agrémenter ses côtes de popularité.

Et qu’on ne trouve pas cet accent circonflexe superflu ! Il donne de la chair au slogan. De la chair de poule bien entendu, la cocotte étant du genre à ne pas laisser l’autre sexe indifférent. Encore que…

Allons ! Du sérieux ! Foin de cette farce apéritive ! Revenons aux fortes paroles de la donzelle qui imagine, avec toute l’indignation forcée de son petit rôle, que Jean-François Copé, celui qui a brandi le fameux livre assez peu poilant rêve de brandir d’autres brandons et de crier comme les anciens écoliers : « La maîtresse… pardon : la ministre au feu, les cahiers au milieu ! ».

Ah oui, il faut comprendre : « les autodafés… les jours les plus sombres de notre histoire… éclairés des feux les plus bruns (de poêle)… la bête immonde (à poil)… l’Adolphe moustachu (encore des poils), etc. »

Oui, les livres peuvent brûler. Voir la bibliothèque d’Alexandrie, il y a quelques siècles, et même l’Institut d’Égypte fondé par Napoléon Bonaparte, incendié en décembre 2011 lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, d’inestimables archives et ouvrages historiques étant réduits en cendres. Mais de cette brûlante bavure on fit moins de « pin-pon », car la Démocratie était en jeu.

Les livres peuvent même tomber sous le feu du peloton d’exécution destiné à leur auteur. Allez, au hasard, qui a entendu parler du 6 février 1945 ?

Oui, les livres peuvent disparaître… quand leurs auteurs ne plaisent pas aux puissants donneurs de leçon du jour. Envoyés au pilon (un des grands secrets de l’édition française), on récupère du papier, quelques tours de passe-passe financiers, et on renfloue les caisses avec la revente du papier.

Ils peuvent même ne pas apparaître, car comme disait feu (encore !) Monsieur Marchais (en substance) : publier un livre en URSS, c’est possible ; il suffit de trouver un éditeur (ricanement de loup non reproduit ici).

Ou plus près de nous, comme en témoigne Stéphane Courtois sur la sortie de son Livre noir du communisme : « Il se trouve que moi, en tant qu’ancien maoïste, ces méthodes-là, je les ai pratiquées ! Quand j’ai vu comment la bataille s’annonçait, j’ai réagi en universitaire, bien sûr, mais aussi avec les méthodes d’“agit-prop” que je connais bien ! De sorte que les adversaires en face ont été assez surpris de la riposte… Parce que c’est toujours pareil… Les communistes, les gauchistes, toute cette mouvance marxiste-léniniste, pour parler rapidement, a toujours fonctionné sur le plan intellectuel avec des méthodes d’intimidation. Évidemment, si vous capitulez devant les premières salves d’intimidation, c’est terminé, vous êtes morts… Par contre, si vous réagissez, la bataille monte d’un cran mais l’adversaire est un peu désarçonné. Parce qu’ici, dans le milieu universitaire, et dans les médias, les sympathisants communistes sont très puissants. Près de 80 % des journalistes sont de gauche…* »

Mais ils peuvent aussi apparaître, poussés, lancés, appuyés par des campagnes de com’. Ils peuvent même être propulsés dans des circuits officiels en passant par la porte de derrière, attendant, sur une étagère éloignée, le coup de pousse officiel après les coups de pouce officieux. C’est la spécialité de la désinformation : « Nous avons voulu dédramatiser… sensibiliser… porter témoignage… ouvrir le débat démocratique, etc.) » ajoutant même qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat… ni une chatte (égalité oblige!).

Oui, le livre est un objet aussi fort que fragile. Et surtout, à faire semblant de le sacraliser, on veut faire oublier qu’il porte la liberté autant que la négation de la liberté. On voit bien que l’ouvrage qui excite tant le ministre de la com’ et le président de l’UMP, dépasse le cadre du « pipi-caca », de l’exubérance de la fin des classes maternelles. Tout cela est de bonne guerre. Mais est-ce une bonne guerre que de cultiver les germes d’une guerre « sociétale » ?

Ce livre est du genre des brûlots qui éclairent les moyens employés par les totalitarismes pour dévaloriser les parents aux yeux des enfants, puis tous les repères adultes dont ils ont besoin pour s’élever dans la société. C’est une arme de plus dirigée contre la paix sociale dont toute nation a besoin pour prospérer. Dans ce cadre notre ministre de la com’ n’a aucune leçon à recevoir (elle prouve quotidiennement son engagement) ni à donner à des parents responsables de l’éducation de leurs enfants.

Au fait, si l’on demandait à ‎Inna Shevchenko son avis sur les provocations par la nudité ?

* http://www.revueargument.ca/article/2009-03-01/475-retour-sur-la-memoire-du-communisme-un-entretien-avec-stephane-courtois.html

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60 Comments

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  • 0 / 10
  • JSG , 14 février 2014 @ 6 h 14 min

    Oui, ne jouons pas sur les mots !

  • tom son , 14 février 2014 @ 8 h 36 min

    il n’y a pas que le poignet…

  • Noëlle , 14 février 2014 @ 8 h 59 min

    Il est vrai qu’il y a encore des progrès à faire, quand on voit certains, qui n’ont pas du arriver à grand chose, parler de coucheries dès qu’une femme exerce un travail au dessus du niveau de femme de ménage (xrayzoulou). Lamentable !
    Lamentable aussi, ce “À poil, Najat” !
    Navrant ! j’ai honte de ces gens qui se disent Français.

    Au sujet de ce fameux “petit livre”, contrairement à ce qu’a bavé le clown Copé (qui n’arrête pas me décevoir), il n’a pas été recommandé par l’Education Nationale.

  • conneriephobe , 14 février 2014 @ 9 h 54 min

    Ah bon ? nos commentaires sont “indignes et répugnants” ?? Comme c’est étrange…

    Cher Nif, ou devrais-je dire “Snif” car l’état de la France gouvernée par cette équipe de “sous-doués”(cf le Point) donne juste envie de pleurer…de rage et de dégoût.

    Les “indignes et répugnants” sont celles et ceux qui par tous les moyens tentent de pervertir nos petits avec leurs idées absurdes et nauséabondes.

    Mais leur volonté de salir et de détruire l’innocence ne sera qu’une tentative car les parents se réveillent enfin.

    Contre les nuisibles, notre devoir est de défendre et protéger ce que nous avons de plus cher : nos enfants.

    Ne lâchons pas, jamais.

  • jeanluc , 14 février 2014 @ 9 h 56 min

    C’est en effet une idiote qui récite son catéchisme genriste, socialiste d’un ton monocorde. Mais elle est loin d’être seule de son genre dans ce gouvernement de “sous-doués” comment l’a bien défini “Le Point” de cette semaine (effet de la mise en retrait du lèche… bottes Giesbert ?). “Des paroles et des paroles” (titre qui copnvient muieux lorsque l’énervé catalan est invité) l’émission courtisane de Pujadas l’a bien montré en nous découvrant un Valls à l’intelligence plus que limitée, incapable de se sortir de son discours de phrases toutes faites articulé autour de concepts aussi risibles que creux (du genre “valeurs de la république” : quelle république, celle des accords de Munich ?). On voit (il est manifeste qu’il ne comprenait pas un mot à ce que développait Finkielkraut et Philippot l’a écrasé, il croit sans doute s’en être tiré par sa pirouette finale) pourquoi il refusait toujours les interviews longues : il est incapable. Et ceux qui l’ont comparé à un torero se trompent, c’est le taureau qui fonce, incapable de réfléchir, d’où son fiasco catastrophique dans l’affaire Mbala Mbala). Et gageons que la réflexion d’ineptitude vaut pour quasiment tous les membres du gouvernement (Filipetti, Taubira, Touraine, Hamon, Montebourg, Duflot -cerveau à taille de petit pois même pas fichue de s’habiller convenablement en plus- et tous les inconnus dont la promotion est inversement proportionnelle à leur compétence, dans quelque domaine que ce soit et, avant tout, en politique autre que partisane.)

  • frannot , 14 février 2014 @ 9 h 58 min

    … c’était un protectorat.

  • FIGAROCB , 14 février 2014 @ 10 h 02 min

    Les gauchistes ne veulent jamais reconnaître qu’ils peuvent avoir tort ! Il sont intolérants alors qu’ils prêchent la tolérance, ce qui est dit par M. COPPE et par les journalistes qui osent affronter le pouvoir en place est exact ! Il faut savoir le reconnaître.

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