Oui, il faut défendre François Fillon !

François Fillon

Les « affaires » ont été mises en pâture : il n’est pas nécessaire d’y revenir. En attendant que la justice tranche, certains y verront une maladresse, d’autres des pratiques révolues d’un autre temps. Mais le débat est ailleurs. Rappelons cette vérité élémentaire : une affaire en est une parce qu’elle a tout simplement eu la grâce d’exister par le jeu des médias, puis par le relais du juge. À moins que ce soit l’inverse… Il n’existe pas d’affaire au sens naturel, mais des sujets complaisamment relayés par ceux qui jouissent d’une arme considérable. C’est précisément en raison de ces circonstances qu’il faut réfléchir sérieusement. L’indignation peut être un piège.

Primaire versus médias. Souvenez-vous : il y a quelques mois, les médias penchaient ostensiblement pour Alain Juppé, figure idéale face à un Sarkozy discrédité. Juppé avait l’avantage de rassurer et, surtout, de faire allégeance au système. Mais voilà. L’irruption de Fillon a créé une surprise. Cette candidature n’était ni prévue, ni appuyée par ceux qui font l’opinion (ou qui prétendent la créer). Pour le système, c’est un affront impardonnable. Malheureusement, le candidat élu en novembre 2016 avait une légitimité incontestable créée par le vote de millions de français. La victoire de Fillon est devenue un véritable casse-tête. Il n’y a alors qu’une seule solution possible : renverser la table en mettant en avant des turpitudes (réelles ou supposées) de Fillon. Quitte à faire mal et à s’ingérer dans une période intensément électorale. C’est ce qui a été fait par les deux numéros du Canard enchaîné. Il faut faire passer Fillon pour un menteur, pour un faussaire, pour un escroc.

Une affaire qui sort étrangement de l’oubli. On peut très bien affirmer que Fillon, a agi de façon choquante ou qu’il n’a guère fait preuve de prudence et de discernement dans des possibilités, a priori, légales. Laissons ces éléments à la conscience de l’intéressé et à la justice, même si nous ne pouvons être que circonspect sur sa soudaine et subite célérité dans le cas Fillon… Mais, encore une fois, répétons-le : ce n’est pas le véritable problème. Pourquoi ces affaires sortent à ce moment donné ? Pourquoi le déballage d’une certaine presse à trois mois du premier tour de la présidentielle ? Comme ça, juste après une désignation démocratique… S’il y avait eu des bruits sur ces emplois litigieux, pourquoi ne débouchent-ils sur une mobilisation de la justice qu’aujourd’hui ? En plein calendrier électoral. On se doute qu’il n’y a pas de hasard. La concomitance est tout, sauf fortuite. Hélas, elle a bien été calculée. L’onde de choc est clairement là pour le démontrer. On se doute aussi que de telles affaires ne peuvent que fragiliser une candidature aux présidentielles. Au passage, les médias n’ont guère eu la décence de s’interroger sur la concomitance de deux calendriers (politique et judiciaire/médiatique). La sagesse n’eût elle pas été de laisser au calendrier politique une provisoire préséance durant le temps de cette élection présidentielle ? La robe du procureur aurait dû s’effacer devant la toge du tribun politique. Hélas, cela n’a pas été le cas.

Le retrait de Fillon est la pire des solutions. Que répondre à ceux qui réclament le retrait de Fillon ? Non seulement cela ne lèvera aucun doute, mais ce serait donner aux médias et au juge judiciaire la charge de présélectionner les candidatures de la droite. Ce serait tout simplement créer un fâcheux précédent qui fragiliserait des personnalités libres et indépendantes. Il suffirait donc d’une affaire lâchée, tombant à un moment critique, pour déstabiliser un candidat. Ce qui a été le cas. Enfin, ce serait l’aveu d’une soumission médiatique à un système, dont on cherche en vain la légitimité politique. Les plans B – le pluriel est l’aveu d’une absence d’alternative cohérente unique – auraient volé en éclat, sans garantir au candidat de substitution la possibilité de gagner. La droite a perdu beaucoup de terrain en 40 ans. Elle en avait un peu retrouvé avec les primaires. Elle risquerait à nouveau d’en perdre avec cette génuflexion devant les médias. Je ne sais pas si la droite peut gagner: mais avec cette démarche visant à la démission de François Fillon, elle ne peut que perdre.

Pas de scénario idéal. Il y a des coups à prendre, des opprobres à assumer. Mais toute autre situation (retrait plus ou moins forcé de Fillon) aurait non seulement conduit à une catastrophe, mais à un échec certain. Il faut accepter la dureté du jeu politique : dans cette démarche de tenir coûte que coûte, il y n’y a que des coups à prendre. De amitiés seront brisées et beaucoup d’électeurs s’interrogeront. Mais le courage politique est d’aller jusqu’au bout en assumant ce contrat institué par les primaires. Et si la droite perd, ce sera au moins dans l’honneur. Sa force aura été de dire non à ces manipulations iniques de la vie moderne. Soutenir François Fillon, c’est aussi prendre ses distances avec la médiacratie qui nous gouverne et qui a même réussi à coloniser nos imaginaires.

Hubert Montmirail

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30 Comments

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  • Parole , 14 février 2017 @ 9 h 02 min

    Les élections sont jouées aux petits dès ……………….un énorme scandale produit par les médias de gauche , Hollande a toujours la main sur la nation pour le plus grand malheur de cette dernière.

  • Boutté , 14 février 2017 @ 9 h 04 min

    Si j’avance, suivez moi. Si je recule, tuez moi. Si je meurs, vengez moi!
    N’est pas chef qui veut !

  • hermeneias , 14 février 2017 @ 9 h 25 min

    “Avoir” la “vertu” ? Vaste programme ! Comme Robespierre qui prétendait être la “vertu” incarnée ? Les vertueux auto proclamés sont souvent dangereux . Montesquieu à tort .
    Avec ce genre de propos on inaugure une tartufferie de la morale laique où l’on voit des minables petits valSS se prenant très au sérieux , prétendant incarner les “vertus” , une morale républicaine improbable d’autant plus affichée et brandie qu’elle est vide .
    La “virtus” latine a été assumée par le christianisme qui lui a donné un sens . Déjà Aristote avec sa métaphysique et son éthique de la Philia ( l’amour d’amitié ) avait montré qu’il n’y a pas de vertu sans recherche du Bien .
    Bref la “vertu” pour elle même est dangereuse et/ou mensongère….. Cela peut servir pour comprendre l’histoire et ….l’actualité politique .

    M Lepen a dit à de multiples reprises qu’en tant que laique , elle pensait que toutes les religions avaient également leur place en France….. Case closed . Point à la ligne .
    La Lepen est très loin d’être une TRUMP française . Elle doit a-do-rer la Mamounia à Marrakech

  • HuGo , 14 février 2017 @ 9 h 45 min

    Au hasard, comme elle fut édifiante l’émission ‘C dans l’air’ d’hier soir (13/02) sur France Télévision, France 5 en l’occurrence. Tout ce beau monde, Le Monde, le Journal du dimanche, l’Express, et Brice Teinturier pour colorer le tout ! Il faut reconnaître que le concept de l’émission est intéressante, mais toujours abonde dans les sens prédéfinis du mondialisme athée sans frontières, des islamophiles du ‘vivre ensemble’, de l’invasion mahométane (appelons les choses par leur nom), des supra nationalistes européens, des atlantistes anti russes…. Les débats sont intéressants, mais ne sont pas vraiment contradictoires. Ils tentent, dirait-on, à affuter les arguments des seules orientations autorisées.
    Si, comme le rappelait Le Monde, il faut que justice se fasse, pourquoi alors, juste en ce moment crucial, viser le seul, l’unique François Fillon ?
    La journaliste du Monde, prompte à rallier les indécis, rappelait ‘…selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir’. La Fontaine, à la rescousse, mais dans le mauvais registre, car si bien sûr, c’est la fable ‘les animaux malades de la peste’ qu’il faut rappeler, j’incline plutôt à mettre l’accent sur la curée : ‘…Le renard, …le Tigre, l’Ours, les puissants,…tous les gens querelleurs jusqu’aux simples Mâtins… On cria haro sur le Baudet’…Là, juste là, plutôt est la leçon. François Fillon est le cas pendable, la victime toute désignée ‘au dire de chacun’ afin de se dédouaner. Même au sein de son, propre parti, on en voit pas mal le lâcher.
    Experts en art de présenter les événements les plus tordus comme emprunts de bons sentiments, ici, ce n’est pas vraiment le Puissant qui est visé, contrairement à l’affirmation citée, mais plutôt celui qui risquait d’affronter Marine Le Pen au second tour. On entend quelques fois, et hier encore, que le Conseil constitutionnel pourrait envisager de retarder les élections, le temps de …BIGRE !!!
    On sent que l’on veut calculer le risque. Ils s’interrogent sur les chances de Macron, égratignent Marine le Pen au passage pour faire bonne mesure, imaginent encore un François, Bayrou dans l’arène….
    On a vu (plusieurs l’ont signalé) une célérité exceptionnelle du Parquet, allant jusqu’à la perquisition, agissant en cheville avec les médias autorisés. Ces agissements rendent avérant leur connivence. La fonction d’attaché parlementaire semble peu définie, leur rémunération laissée à discrétion…et au pire, l’argent revient au Représentant du Peuple, semble-t-il. Bref, le cas semble bénin. Il est pourtant attisé au paroxysme. On tape où cela fait mal ‘candidat de la moralité affichée’, ‘candidat prônant l’austérité’, alors que, voyez, ma bonne dame, mon bon monsieur, il ne se s’applique pas à lui-même les valeurs qu’il défend.
    L’élection tranchera !
    http://m.france5.fr/emissions/c-dans-l-air

  • Charles , 14 février 2017 @ 10 h 19 min

    Nouveau site de résistance pour défendre la famille

    http://boomerang2017.fr/

  • Charles , 14 février 2017 @ 10 h 31 min

    Sur le site boomerang (pro Fuyons)lisez bien le chapitre
    sur le programme de Farid François:
    Voyez le chapitre sur les orphelins vers l’adoption.
    Un modèle unique de contorsionniste concernant l’adoption.
    Fuyons fait une différence surréaliste entre:
    Cas no 1- une adoption “plénière” par un “couple” de même sexe,
    par opposition à
    Cas no 2 – une adoption non plénière d’un seul des 2 “membres ” d’un tel “couple”.
    Le cas no 1, c’est pas bien donc interdit.
    Le cas no 2, c’est bien.
    Donc, si un faux couple veut adopter un enfant, seul l’un des deux pourra formellement adopter avec autorité parentale, ce qui n’empêchera pas le “vivre ensemble” à 3…
    En quoi une telle réserve de fuyons constituerait la reconnaissance du droit de l’enfant.
    Comment voulez vous qu’un enfant adopté puisse faire la différence entre son papa qui détient l’autorité parentale et le papa no 2 qui ne l’a pas puisque il vit avec les deux à la fois… Il n’y a plus que Hermeniais pour avaler une telle couleuvre…

  • Charles , 14 février 2017 @ 10 h 36 min

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