De Luxembourg à Madeleine… Témoignage d’un participant à la manifestation du vendredi soir !

Un lecteur nous fait parvenir le récit de sa soirée du 12 avril :

Vendredi soir, après la « Nuit des témoins », à Notre-Dame de Paris, veillée de prière organisée par l’Aide à l’Église en détresse, je décide de me rendre au rassemblement qui a lieu près du Sénat. Le boulevard Saint-Germain est bloqué dans sa partie qui donne sur la place Claudel. Quelques personnes gazées en sortent. Je reconnais aussi des collègues et amis parmi les manifestants. La manifestation est refoulée vers le boulevard Saint-Michel. Sur la fontaine de la place Claudel, un drapeau tricolore est toujours là et flotte sereinement. Je remonte sur la rue Soufflot et me dirige sur la rue Le Goff. Puis soudain, des centaines de manifestants dévalent, certainement poursuivis à partir du boulevard Saint-Michel. Quelques camionnettes de police sont sur la rue Malebranche. Plus de peur que de mal, les manifestants sont poursuivis, mais nullement gazés et remontent la rue de Soufflot pour se placer sur la place du Panthéon. Des slogans sont scandés : « Hollande démission ! », etc.

Puis les manifestants redescendent et prennent la rue Saint-Jacques. Une voiture de police passe. À part deux jeunes, rapidement désavoués, montant dessus pour être gazés par des flics en civil, le cortège descend par la rue Saint-Jacques, mais sur le trottoir. Nous descendons à Saint-Michel et traversons tout le quartier de la Huchette. Au milieu des touristes, japonais ou non. Puis passage rue du Renard pour atteindre l’Île de la Cité et longer la préfecture de Police (oui !). Nous traversons le Pont Notre-Dame pour le quai de Gesvres. La circulation est bloquée par le cortège, mais aucune réaction d’hostilité des automobilistes. Nous passons devant l’Hôtel de ville, puis empruntons la rue de Rivoli. Nous marchons, toujours bon enfant. Puis le cortège bifurque rue de Rohan pour emprunter l’avenue de l’Opéra et s’engouffrer rue Danielle Casanova. La place Vendôme (lieu où est sis le ministère de la Justice) est bloqué et les policiers chargent ! Cette fois-ci, il faut courir en remontant la rue de la Paix. Ouf ! En réalité, les policiers n’ont fait que protéger la place Vendôme et le ministère où siège Madame Taubira. Mais une partie du cortège s’est disloqué, continuant rue des Capucines, au lieu de remonter avec nous. Mais nous rejoignons nos camarades perdus boulevard des Capucines, après que nous eûmes emprunté la rue Daunou. Quelques videurs d’une boîte de nuit (le Milliardaire) nous affichent leur sympathie. Le cortège s’éparpille aux alentours de la Madeleine, dans les différentes rues sises entre le boulevard des Capucines et la rue Auber. Des petits groupes, visiblement, étaient à côté de la rue Auber, près du Printemps (après le Printemps français, un autre Printemps, plus matériel, il est vrai…). Pour ma part, à minuit trente, je décide de prendre un pot avec un collègue, derrière l’église de la Madeleine.

De rue en rue, nous avons perdu des effectifs. Et on peut dire que les forces de l’ordre ont l’habitude. Ils savent que les troupes se dispersent quand elles sont suivies et qu’elles empruntent des petites rues. Mais on peut dire que l’ambiance est restée sereine. Les policiers ont été professionnels, ce qui a d’ailleurs été reconnu par différents membres du cortège. Une jeunesse, qui venait de différents horizons, a voulu crier son dégoût d’un passage en force prévu mercredi prochain à l’Assemblée nationale. Moralité de l’histoire : quand la droite manifeste, il n’y a pas de déprédations, à part quelques jeunes qui tapent sur telle ou telle palissade sans que le reste ne soit entraîné, des coups de gueule, mais surtout des slogans qui, sans être subversifs, sont francs et honnêtes. Le printemps 2013 n’est pas encore le Printemps français, mais certainement le moment où la droite s’est réconciliée avec la rue. La rue nous appartient. Demain aussi ?

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21 Comments

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  • JSG , 14 avril 2013 @ 5 h 50 min

    Des relents de Mai 68 ?
    On nous parle de libéralisme, de justice, de pays de droit, de lutte contre (toujours contre et rien pour)
    On voit et on perçoit (plus que l’on comprend) la petite (ou fausse) colère de notre Président qui s en prend à la moralisation de la politique !
    Là cest un comble ! Il est le premier à profiter du système pour faire passer ses lois fallacieuses qui divisent et incitent à la révolte. Ma question :
    Pourquoi ce gouvernement qui lave plus blanc que blanc, encourage-t-il un vote à mains levées, dans une assemblée moitié vide ?
    Pourquoi, un vote n est-t-il pas invalidé de fait par non représentativité suffisante ?
    Qui ellabore les lois, les entérine, et sait s en servir contre la volonté de la majorité ?
    Les députés qui les concoctent dans les commisssions du même nom !
    Les sénateurs qui les confortent !
    Alors, quand la masse, la base, la populace, (comme ils pensent) se révolte, il ne faut pas s étonner de les voir descendent dans la rue, execrant “les représentants du peuple” !
    Nous sommes englués dans un système, prisonniers d une poignée d enragés politiquement corrompus par leurs idées faussement humanistes.
    Il faut remercier ces gens pour tout, les renvoyer à leurs chères études et, enfin se trouver des gens intellectuellement honnêtes ! (Eh, oui, ça existe encore)
    Oui madame la S.A. ÉLYSÉE-MATIGNON, le poison vient de vous, de votre façon de mener les affaires sociales de ce pays, l affaiblissant, cassant le moral de nos jeunes qui sont témoins de vos combines politiques salaces, de vos idées progressistes corrompues, de votre entêtement d enfants gâtés.
    Un seul slogan :
    DÉGAGEZ ! MERCI POUR TOUT

  • jean-marc boni , 14 avril 2013 @ 15 h 03 min

    libéralisme de la pensée sociétale = libertairisme.
    j’étais pour le libéralisme il n’y a pas si longtemps et je souriais quand je voyais les réactions des communistes français au sujet de l’ultralibéralisme de l’europe ou de la mondialisation défendue par chirac , entre autres.
    maintenant je ne souris plus du tout quand je vois l’état de la france et de sa population afro-maghrebine , le rouleau-compresseur chinois , la m. que notre industrie agroalimentaire étale sur les rayons de nos supermarchés .
    oui au libéralisme économique à condition que l’homme soit droit et honnête , ce qui est une utopie.
    non au libéralisme de jouanno qui est du libertairisme.

    mais d’ailleurs ,d’où sort – elle cette jouanno ?qu’a t elle fait pour en arriver à ces postes de gouvernement ?

  • oana , 14 avril 2013 @ 22 h 03 min

    Vous me plaisez, Charles 🙂

  • oana , 14 avril 2013 @ 22 h 06 min

    Bravo !

  • oana , 14 avril 2013 @ 22 h 07 min

    Bravo !
    Leur dire “Merci!”, c’est pourtant trop, ils seront embarrassés

  • Jean Delaforest , 14 avril 2013 @ 22 h 07 min

    Sauf que ce que vous feignez de ne pas comprendre, c’est qu un ETAT PEUT ÊTRE LIBERAL. Votre égérie, Margaret Thatcher, n était-elle pas une libérale au pouvoir, ayant montré toute la capacité d un Etat à formuler et à mettre en pratique le LIBERALISME.

    Votre définition du libéralisme comme absence d Etat est tout bonnement puérile et stupide. Le libéralisme, ce n est pas l absence d Etat. Les pays qui ont adopté le libéralisme n ont pas abandonné ou limité l Etat.

    Je répète donc ma question, à laquelle vous êtes visiblement très gêné de répondre, soit mauvaise foi, soit ignorance : qu est-ce qui dans le libéralisme, d un point de vue philosophique, est contraire à la loi Taubira ?

    RIEN. C est même le contraire : c est au nom du libéralisme politique, économique, social et moral, c est à dire au nom de cette erreur sur la notion de liberté, que les partisans de la dénaturation du mariage imposent ce projet de loi inique.

    Vous êtes donc en contradiction. Pourquoi défendez-vous le mariage naturel ? Vous n êtes donc pas libéral alors. Changez d idéologie. Choisissez le réel !

  • Eric Martin , 14 avril 2013 @ 23 h 01 min

    Un Etat libéral s’auto-mutile. Surtout s’il était “Etat-nounou” avant. Un Etat-providence n’est pas libéral et un Gouvernement n’est pas libéral s’il ne réduit pas l’Etat. Vous résumer le libéralisme aux soi-disant libéraux d’UE, un peu comme si vous résumiez la droite… à l’UMP.

    Les défenseurs du mariage sont les plus gros étatistes que je connaisse : ils demandent à l’Etat de tout redéfinir. Avec eux, un jour, l’Etat dira l’histoire (ah, on me signale que c’est déjà le cas) et même la couleur du ciel (rouge, comme chacun sait). Ouvrez les yeux sur la réalité : c’est l’Etat qui gaze nos enfants, pas le libéralisme (ou alors nous aurions le droit d’avoir et de porter des armes, et pourrions nous défendre. L’Etat ne nous l’interdit.)

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