L’imposture macronienne : 1 – l’écotaxe aérienne

La passivité des Français devant le cynisme et l’indécence du pouvoir est incompréhensible. Seule la complicité de médias qui ne remplissent pas leurs devoirs d’information et de critique sérieuse peut l’expliquer. Le premier exemple en est fourni par l’annonce d’une nouvelle taxe, sur les billets d’avion.

On se souvient que la colère des « gilets jaunes » avait été provoquée par l’augmentation des taxes payées sur le carburant par les automobilistes. C’était la goutte de trop qui avait fait déborder le vase dans un pays qui ne parvient pas à diminuer ses dépenses mais multiplie les prélèvements obligatoires. La France est dans ce domaine, et c’est bien le seul, championne du monde. Elle a ravi la première place au Danemark avec 48,4% du PIB. L’inventivité pour ce faire est sans limite : 360 impôts et taxes ! Le premier ministre, Edouard Philippe, avait, après le grand débat, l’éteignoir à gilets jaunes qui a parfaitement rempli son rôle, fait son acte de contrition : « Notre pays atteint aujourd’hui une forme de tolérance fiscale zéro. Nous devons baisser et baisser plus vite les impôts ». Depuis cette déclaration solennelle, on a appris que la suppression de la taxe d’habitation a été retardée d’un an, et maintenant, au début de l’été, voilà une nouvelle petite taxe qui sort en douce pour confirmer que le gouvernement se moque ouvertement des Français dont il a mesuré la crédulité. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un expédient budgétaire pour chercher un équilibre repoussé d’année en année jusqu’aux calendes grecques, qui n’ont jamais mieux mérité leur nom. Non ! La main sur le coeur, les ministres concernés proclament qu’il s’agit d’une mesure écologique. La France toujours soucieuse d’offrir son exemple au reste du monde, béat d’admiration, va taxer « le kérosène »au travers des places achetées sur son territoire métropolitain. Premier argument donc : la lutte contre le réchauffement climatique. Second argument, plus discret : comme les passagers des avions ont en moyenne des revenus supérieurs à ceux des usagers de la route ou du train, c’est une mesure de justice sociale. Troisième argument : les recettes seront affectées aux transports du quotidien, donc le circuit est fermé, écologique, social, et ne touchant que le transport sans se perdre dans le budget général.

On aura reconnu sans peine le discours présidentiel camouflant la recherche de ressources budgétaires derrière la croisade climatique. Ceci montre l’entêtement d’un pouvoir qui, quelque soit le mécontentement, entend poursuivre une route que son intelligence sans faille autoproclamée lui donne le droit d’imposer aux gens qui ne sont pas grand chose. Or, la France, par sa dimension et par le choix du nucléaire pour la production d’électricité, n’a aucun poids mesurable sur le réchauffement climatique mondial, si tant est que celui-ci existe, et qu’il soit d’origine humaine. Mais fidèle à sa tradition d’arrogance généreuse, la France va donner l’exemple ! On sait ce qu’il en est advenu de la « taxe Chirac » de 2005, déjà sur les transports aériens, destinée à financer Unitaid dans un grand élan de solidarité dans la lutte contre le Sida. Trente pays avaient promis de l’adopter. Ils n’ont été que neuf, dont cinq africains liés à la France. Aucun grand. Le Brésil, dont le président Lula, coqueluche des médias de l’époque, avait co-présidé le lancement a disparu des radars. On nous refait le coup avec l’écologie ! L’impact dans le choix du mode de transport sera faible, car le gain de temps engendré par l’aérien demeure la raison essentielle de cette préférence. L’impact économique sera lui considérable, car, une fois de plus, c’est la compagnie nationale qui sera de loin la plus touchée puisque 50% de son activité est liée au territoire national, et 50% du prix d’un billet, ce sont des taxes ! Ce seront 60 millions d’Euros de coût supplémentaire pour Air France, mal récompensée de ses efforts qui lui ont permis de diminuer de 20% la consommation de kérosène de ses avions entre 2011 et 2018 ! Une mesure budgétaire et démagogique frappe donc de manière sélective un fleuron français, en affaiblissant sa compétitivité. Ce n’est pas glorieux. C’est une balle dans le pied ! Une taxe sur le kérosène aurait pu être incitative au progrès. Celle sur les billets est purement punitive. Enfin, les recettes seront versées à l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport en France. Contrairement à ce que disait le Ministre d’Etat chargé de la transition écologique et solidaire, aux côtés de la ministre des transports pour annoncer la mesure, les 182 millions attendus ne financeront pas des investissements écologiques, mais tous les travaux, y compris sur les routes, qui en ont bien besoin !

Au fait, ce ministre, c’est M. de Rugy, devenu « Homard m’a tué », depuis que Mediapart a appris aux Français que le ci-devant Président de l’Assemblée Nationale n’hésitait pas à ouvrir des flacons à 500 Euros la bouteille pour recevoir avec son épouse des relations qui ne sont pas des amis. Il est vrai qu’après ce genre d’indiscrétion, il en reste peu. Apathie regrette d’y être allé. Un journaliste de l’OBS dit s’y être ennuyé. L’ennui des bobos parisiens du gauchisme caviar n’a décidément pas de prix !

Related Articles

3 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Olivier , 14 juillet 2019 @ 12 h 24 min

    Ce sont de dignes héritiers des révolutionnaires de 1789, qui ont supprimé tous les impôts… et créé des « contributions ».

    L’avion est le moyen de transport le plus sûr, c’est peut-être pour ça qu’ils ne l’aiment pas.

  • appeals , 15 juillet 2019 @ 11 h 50 min

    Il faut bien donner à bouffer aux crevards de la République au gouvernement. Du homard géant par exemple.

  • airdoc , 20 juillet 2019 @ 16 h 48 min

    encore une taxe de plus , c’est incroyable de débilité d’autant que je ne vois pas en quoi cela và changer le climat. On nous prend pour des débiles . En plus cet accord de Paris n’a pas été ratifié par beaucoup de pays qui ont signé et les USA se sont retirés. Le changement climatique a des causes multiples et l’origine humaine est douteuse et partielle. Il ne faut pas écouter le GIEC qui est une assemblée de Trotskystes anricapitalistes qui trouvent là une remotivation de leur désir de ruiner la société , aidés en cela par les grandes sociétés appâtées par les subventions dans l’éolien , le solaire , l ‘automobile etc..Etrange collusion ..

Comments are closed.