Le dérapage permanent de Christiane Taubira

La Ministre de la Justice, grande utilisatrice du vélo, avait récemment dû rétropédaler en catastrophe après avoir proposé de banaliser l’absence de permis de conduire par une simple amende forfaitaire. Tendresse idéologique pour les marginaux qui vivent dans l’illégalité au détriment des autres ? Satisfaction donnée au Syndicat de la Magistrature pour permettre aux juges politisés de se consacrer aux dossiers qui relèvent de l’inquisition politique ou sociale ? Sans approfondir les objectifs, on constatera qu’une fois de plus la politique menée par Mme Taubira se résume à un contre-sens systématique. Si le Bien Commun désigne pour tous les esprits doués d’un minimum de bon sens une mesure nécessaire, on peut être sûr que l’ex-indépendantiste choisira de favoriser le choix inverse. La fragilisation de la famille touche profondément notre société et son avenir : on dissout l’institution matrimoniale en faisant du mariage un symbole affectif entre deux personnes indépendamment de leur sexe et en escamotant la dimension anthropologique de la fondation d’une famille, soit transmettre la vie et assurer le futur d’une communauté. De même, après douze années de progrès, la sécurité routière régresse. Le nombre des morts sur la route a augmenté en 2014, de 3,5% par rapport à 2013 selon un rapport de l’Inspection Générale de l’Administration qui pointe un manque de coopération interministérielle et même de volonté gouvernementale. La divulgation de cette mise en garde a suivi l’annonce par la presse de la hausse inquiétante du mois de Juillet 2015 par rapport au mois de Juillet 2014 : + 19, 2% ! La précipitation du Premier Ministre pour annoncer un Comité Interministériel de la Sécurité Routière à la rentrée, alors qu’aucune réunion n’a eu lieu depuis Mai 2011 résonne comme l’aveu d’un coupable. Manuel Valls rappelle bien les mesures disparates prises en Janvier de cette année, mais l’inversion de la courbe ( tiens donc ?!?) positive des accidents mortels aurait dû donner lieu à une action plus cohérente et déterminée ainsi qu’à une communication plus dramatique que technique. Les habituelles limitations de vitesse proposées ont-elles vraiment pour d’assurer la sécurité ou de taxer les automobilistes au bénéfice d’un Etat impécunieux et dépensier ? Chacun connaît un radar qui en raison de son emplacement est davantage une machine à sous qu’un instrument de sécurité.

La question des deux roues motorisées est particulièrement révélatrice de l’impéritie politique en ce domaine. En Juillet, la mortalité a augmenté de 57 % par rapport à l’année dernière avec 105 morts ! Lors de la mission parlementaire consacrée à la sécurité routière, nous avions déjà souligné ce point sensible. Certes, paradoxalement, le beau temps entraîne mécaniquement le nombre des accidents de deux roues, plus nombreux à circuler, mais aucun gouvernement n’a osé mettre en oeuvre les propositions que nous avions faites : obligation du gilet fluorescent, combinaison airbag pour les engins puissants, immatriculation visible, et évidemment sévérité égale entre automobilistes et motards. A quoi sert de limiter la vitesse, si la limitation ne s’applique pas à chacun. Par ailleurs, si l’Etat doit réprimer, il doit aussi améliorer les conditions matérielles de la sécurité routière, supprimer les points noirs qui causent ou aggravent les accidents. Il doit surtout sensibiliser l’opinion, responsabiliser les usagers de la route par une campagne d’information à la hauteur du problème. Contraindre et punir davantage l’automobiliste que l’utilisateur du « deux roues » ou que le piéton au lieu d’améliorer la signalisation, la protection et l’information des usagers relève du réflexe plus que de la réflexion. Or, le gouvernement, en l’occurrence le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’énergie, vient justement de décider la suppression du Centre d’information routière et de ses antennes régionales ! Le pouvoir actuel, moins futé que le bison, a toujours préféré les débats idéologiques à ce sujet qui intéresse tous les Français, quelque soit leur opinion politique. La sécurité routière est l’affaire de tous et ne pourra être assurée en opposant les uns aux autres, les gentils cyclistes aux méchants automobilistes.

Cette incapacité du pouvoir à s’emparer des vrais sujets et à faire face aux défis réels qu’affronte notre pays est sans doute la marque la plus frappante du mandat présidentiel amorcé en 2012. Il touche aussi bien l’économie que la famille, les migrations que l’éducation, mais c’est sans doute dans le domaine de la sécurité, et donc de la Justice, que la défaillance est la plus grave. C’est un défi permanent au bon sens. Au moment même où Madame Taubira inscrit sa complaisance envers la délinquance dans la loi pénale, l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales révèle une inquiétante montée de la violence dans notre pays, et notamment dans la capitale : +13% pour la violence « gratuite » entre juillet 2014 et Juillet 2015 par rapport à l’année précédente, + 8% pour la violence à l’encontre des détenteurs de l’autorité. Cette tendance lourde à » l’anomie », au recul du sentiment commun de la loi et de l’ordre, n’est pas le fait du hasard : elle est la conséquence de l’idéologie portée avec emphase par la Ministre de la Justice dont la nomination a été un absolu contre-sens.

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32 Comments

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  • Paul-Emic , 14 août 2015 @ 9 h 24 min

    le problème des motards est systématiquement ignoré par le pouvoir depuis les mouvements des années 70.
    Il est intolérable de les voir systématiquement doubler rapidement pas la droite, se faufiler entre les voitures, taper sur la carrosserie de qui ne s’écarte pas suffisamment pour laisser passer ces seigneurs . Ils ne respectent ni la vitesse ni les priorités encore moins les autres usagers de la route, les plaques sont plus ou moins trafiquées pour ne pas êtres photographiées et cerise sur le gâteaux leurs proches parsèment les routes de signes commémoratifs aux endroits où ils se sont pulvérisés tous seuls contre un obstacle, instillant là un reproche muet envers les autres usagers . Tout cela abouti à des mesures de rétorsion contre les automobilistes ordinaires.
    Une belle image de notre époque où ceux qui trinquent sont ceux qui dans l’ensemble sont respectueux des règles.

  • André , 14 août 2015 @ 9 h 57 min

    Tant va la cruche à l’eau que Taubira nous apprend à nager.

  • orldiabolo , 14 août 2015 @ 10 h 22 min

    Constat des médecins du travail, depuis au moins vingt ans et sous l’influence des pseudo écolos, les pouvoirs publics en général et la Mairie de Paris en particulier, font tout pour décourager de se déplacer en voiture. Radars, ralentisseurs, coussins berlinois, stationnement impossible ou ruineux, etc., sans oublier l’organisation méthodique de bouchons. Résultat, les salariés soucieux d’arriver à l’heure au boulot sont pratiquement contraints de (re)passer aux deux roues, qu’ils avaient connu adolescents, mais abandonné après le passage du permis de conduire. Alors à la première pluie, ces quinquagénaires mal préparés partent à la glissade au moindre freinage d’urgence…

  • C.Corday , 14 août 2015 @ 10 h 56 min

    Et elle pourrait pas glisser la tautau par temps de pluie, elle qui se déplace en deux roues ?
    Comment cette personne qui a aidé des terroristes peut elle exercer des fonctions régaliennes ? Elle incarne la méchanceté à l’état pur, sa haine de la France, grâce à laquelle elle a pu parvenir où elle est, se lit sur son visage.
    je me demande ce qu’elle sait sur le flamby pour toujours être en place ?

  • Yves Tarantik , 14 août 2015 @ 11 h 17 min

    Ce qu’elle sait sur le flanby ?
    Vous n’êtes pas la seule à vous le demander.
    Sa nomination a elle seule constitue un déni de Justice

  • Marcus , 14 août 2015 @ 11 h 25 min

    @ Paul-Emic

    Beaucoup de gens parlent de sujets qu’ils ne connaissent pas. Je suis moi-même motard depuis près de 40 ans et je n’ai jamais eu d’accident responsable. Alors oui il y a des connards qui font ce que vous dites et qui sont des vrais dangers pour autrui. Je suis bien placé pour le savoir. Mais ce n’est qu’une infime partie des motards et c’est bien sûr eux que les médias “stigmatisent” tout le temps pour employer un mot à la mode.
    Et voici le plus important : les chiffres d’accidentologie concernent TOUS les 2 roues motorisés, pas que les grosses motos, et 80% de ces accidents concernent les petits scooters, qui sont de vrais dangers mécaniques, et dont les conducteurs sont dans l’ensemble les plus irresponsables. Toujours savoir de quoi on parle avant de porter des jugements….

  • marie france , 14 août 2015 @ 11 h 33 min

    pas “tous” les conducteurs de scooter, mon fils a du achetez il y a 2 ans en arrière un scooter d’occasion,pour aller travailler,sa voiture ayant pris feu ,par la mise à feu d’un véhicule par des voyous ,donc il y a eu 4 voitures bien endommagées dont celle de mon fils,pour en revenir ,au sujet,mon fils a failli par deux fois avoir un accident par la faute d’automobilistes ,les panneaux “stop “,et les priorités à droite à Nice comme ailleurs ne sont pas très respectés par beaucoup

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