Macron s’en va-t-en guerre, mironton, mirontaine… (I) Contre Orban

La guerre est pour les gouvernements chancelants le moyen de restaurer leur crédit en rassemblant au moins leurs fidèles derrière eux. Sus à l’ennemi ! Le cri réveille les ardeurs assoupies et les enthousiasmes éteints ! Ainsi Macron a-t-il déclaré la guerre au « populisme ». Pour forcer le trait à son avantage, il a caricaturé la confrontation en affirmant qu’elle opposait progressistes et nationalistes. Un peu d’honnêteté intellectuelle l’aurait amené à parler de fédéralistes et de souverainistes, ou de libéraux et de conservateurs (au sens américain des termes). La cible était en premier lieu Viktor Orban qui avait lui-même désigné le Président français comme le chef de file des politiques européennes qu’il combat. Quelles sont ces politiques ?

On connaît la première, la plus visible et celle qui fait monter la vague « populiste » avec la Ligue en Italie, après le FPÖ autrichien, parvenus tous deux au pouvoir dans une coalition, ou l’Afd allemande, les Démocrates Suédois, ou le Parti Pour la Liberté néerlandais qui pèsent sur la politique de leurs pays respectifs. Il s’agit de l’immigration massive de confession musulmane. C’est la réaction identitaire d’une partie de la population qui fait progresser la droite hostile à l’immigration parmi les électeurs. Ce phénomène essentiel partage l’Europe en plusieurs groupes d’Etats bien au-delà du duel entre « progressistes et nationalistes ». Il y a d’abord les deux pays gouvernés par des conservateurs, et non des « nationalistes », qui s’opposent à l’immigration et affirment logiquement une défense des valeurs chrétiennes de l’Europe. Ce sont d’anciens pays de l’Est, qui veulent préserver une identité, mise à mal par l’occupation soviétique, et menacée aujourd’hui par la technocratie bruxelloise, et son idéologie « progressiste » rampante. On peut leur adjoindre les deux autres Etats du groupe de Visegrad, qui eux aussi ne souhaitent pas tomber sous une autre tutelle idéologique après avoir échappé au communisme. Il est frappant de constater que Bruxelles s’en prend aujourd’hui à la Hongrie après la Pologne, comme si le conservatisme « chrétien » d’ex-satellites de l’URSS, enfin libres, était un danger plus grand que le développement hors-contrôle d’une communauté islamiste, de moins en moins assimilée. L’acharnement contre la Hongrie montre qu’à travers les questions de la fermeture des frontières, et de l’accueil des immigrés, la référence inévitable aux « droits de l’homme » et la revendication du progrès, le véritable combat est celui de la vie ou de la mort de la civilisation de notre continent. Ce sont les mêmes qui veulent l’Europe fédérale et la destruction des nations, les avancées sociétales et la destruction de la famille, l’avortement, l’euthanasie, le mariage unisexe et l’insertion d’une communauté musulmane importante en Europe. Démographiquement, il y a une cohérence mortifère. Sur le plan des idées, on constatera au contraire l’inconséquence entre le respect de l’identité de la religion musulmane, la plus conservatrice qui soit en ce qui concerne la sexualité et les relations entre les sexes, et le « progressisme sociétal ». Le seul lien entre les deux est qu’il s’agit de deux menaces mortelles pour notre civilisation. L’alliance objective entre le « libéral » belge Guy Verofstadt et le social-démocrate Emmanuel Macron donne deux visages à ce camp. Le premier lorsqu’il était à la tête de majorités « arc-en-ciel » ou « mauve » en Belgique a beaucoup oeuvré pour faire du royaume fédéral ce pays ouvert à la fois à une immigration dangereuse qui a produit Molenbeek et aux avancées sociétales qui l’ont réduit à une existence purement matérialiste. Mesure-t-on le risque suicidaire du choc entre le Coran et le vide spirituel de la nation d’accueil ? Emmanuel Macron, plus prudent parce qu’il est au pouvoir, appartient évidemment à ce camp. Le révèle clairement le rapport de son ami Hakim El Karaoui pour l’Institut Montaigne, qui préconise des mesures pour incruster la communauté musulmane en France, avec une Taxe Halal pour la financer en dehors des pays musulmans qui s’en chargent actuellement, ou encore avec l’apprentissage de l’arabe à l’école pour éviter que ce soit dans des mosquées. Cette politique de Gribouille aura un double résultat : d’abord renforcer l’identité de la communauté islamique et sa séparation de la communauté nationale, ensuite, permettre l’addition des aides nationales aux aides étrangères. (à suivre.)

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