Nous ne sommes pas des extrémistes

Jean-Pierre Maugendre

Le noyau dirigeant des évêques de France vient de mener, par trois publications quasiment simultanées, une offensive en règle contre ce qu’il appelle l’extrême droite. Le quotidien officieux de l’épiscopat, La Croix, a ainsi adressé à tous ses abonnés un dossier de 98 pages intitulé : Extrême-Droite : écouter, comprendre, agir. La conférence des évêques de France a de son côté publié un document de 4 pages : 2017, année électorale : quelques éléments de réflexion et une brochure de 94 pages : Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique.

Dieu soit loué : Ce n’est pas aux gens d’Église qu’a été confié l’honneur français. Bernanos (Nous autres Français). Il s’agit clairement, pour l’épiscopat français, de générer des « antidotes au Front national ». Au-delà de ce parti politique sont ainsi stigmatisés tous les patriotes qui s’inquiètent de l’enjeu de civilisation que représente, pour une société de culture chrétienne, l’arrivée de millions de musulmans désireux de conserver, sur notre territoire, leurs croyances et leurs modes de vie. On ne peut également qu’être atterré par la conception contractualiste de la vie sociale manifestée dans ces documents. Notre propos n’est pas de mener ici une analyse de ces textes mais simplement de rappeler les faits suivants.

Une étiquette assassine

Nous récusons cette étiquette d’extrémiste qui nous vise. Nous ne l’acceptons pas fût-ce par indifférence ou par bravade. Il importe de la rejeter : non point pour nos personnes, qui s’en moquent, mais pour les réalités que nous défendons, pour les solutions que nous proposons, pour le combat spirituel et politique que nous menons. Extrémiste cela veut dire : excessif, immodéré, démesuré, outrancier, brutal, violent, dangereux. Les réalités nationales et religieuses que nous défendons ne sont ni outrées ni excessives.

Nous sommes d’abord des amoureux de la France charnelle, de ses terroirs et de ses clochers. Pour nous la France n’est ni une idée ni une idéologie, a fortiori universaliste. Nous nous reconnaissons héritiers et nous voulons transmetteurs.

Nous observons avec une infinie reconnaissance le rôle majeur de l’Église catholique dans la constitution et la naissance de la France. Elle a porté notre pays sur les fonts baptismaux de Reims et en a façonné les paysages et les mœurs, marquant son âme et son apparence d’un sceau indélébile qu’aucune force depuis plus de 1 500 ans, et tout particulièrement depuis 200 ans, n’est parvenue à effacer.

Nous récusons l’étiquette assassine d’extrême droite dont le seul objectif est d’assimiler les héritiers, indignes, de Clovis et de saint Louis, de Corneille et de Péguy, de Rivarol et de Barrés, de sainte Jeanne d’Arc et de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus au régime sanglant de l’Allemagne nationale- socialiste et à la bouffonnerie grandiloquente du fascisme italien mise en œuvre par le militant socialiste Benito Mussolini.

Nous sommes des héritiers

Nous sommes des manants attachés à leurs terres et à leurs traditions, aux tombeaux de leurs pères et à la langue de leurs anciens.

Notre catholicisme n’est point un catholicisme libéral ou de capitulation. Il est le catholicisme de la tradition et de l’espérance, celui qui est chez lui en France parce que c’est lui qui a fait la France.

Nous sommes forts de cet héritage passé. Nous le confions à nos enfants, charge à eux de lui rester fidèle, de l’enrichir et de le transmettre.

Nous croyons à l’existence d’un ordre naturel des choses contre les utopies contractualistes comme fondements de la vie en société. « La doctrine sociale catholique considère que tant la famille que la nation sont des sociétés naturelles et ne sont pas le fruit d’une simple convention » écrivait Jean-Paul II dans Mémoire et Identité.

Nous ne croyons pas que la loi civile doive obligatoirement s’adapter à l’évolution des mœurs. Face à l’augmentation exponentielle du nombre des viols faut-il dépénaliser cette pratique avant de la légaliser, voire en faire un droit du mâle à « jouir sans entraves » ?

Nous savons que l’homme, blessé dans sa nature depuis la chute originelle, a besoin de structures sociales fermes et justes qui l’aideront à faire le bien et éviter le mal : « Entre le faible et le fort, le riche et le pauvre, le maître et le serviteur, c’est la loi qui protège et la liberté qui opprime ». Henri Lacordaire (o.p.)

Nous croyons à la force de la vérité et de l’intelligence contre les mensonges et les utopies.

Nous œuvrons dans l’amitié française et l’espérance chrétienne.

Nous savons bien, au fond, que cette étiquette assassine d’extrémisme nous est attribuée, avec une évidente volonté de nuire, par la ténébreuse alliance des libéraux et des libertaires unis dans la même vision matérialiste et hédoniste de l’homme. Leur objectif est d’essayer de faire oublier que nous sommes, en fait, au centre- non pas au centre dérisoire de l’hémicycle parlementaire- mais au centre, car au cœur, de la tradition française sans laquelle il n’est pas d’avenir français.

Jean-Pierre Maugendre

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16 Comments

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  • Clovis , 15 novembre 2016 @ 12 h 01 min

    Apocalypse III 14-16: ” Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et vrai, le principe de la création de Dieu: Je connais tes oeuvres, et que tu n’es ni froid ni chaud. Plût au ciel que tu fusses l’un ou l’autre ! . Mais parce que tu es tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche!”

    Mais ceci n’est pas la fin de l’histoire car:

    Apocalypse III 19-20: “Moi, je reprends et corrige ceux que j’aime. Ranime donc ton zèle et repens-toi. Me voici debout à la porte, et je frappe. Si quelqu’un, sensible à cet appel m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi.”

    Ces extraits de l’Apocalypse de saint Jean concernaient l’église de Laodicée, à laquelle notre CEF ressemble. Mais on voit que tout espoir n’est pas perdu! Que nos évêques méditent sur cela !

  • Manuel Atréide , 15 novembre 2016 @ 14 h 30 min

    Il suffit de lire les commentaires publiés sous ce pitoyable plaidoyer pour comprendre à quel point ces mises au point d’évêques sont nécessaires: le mépris et la haine de l’autre sont deux tentations terribles pour les catholiques français qui vivent mal la fin de leur prééminence et, à défaut d’être universels, cherchent à se réfugier dans l’entre-soi.

    Cet entre-soi est pourtant l’une des plus grandes menaces pour une foi qui s’est construite sur un message d’amour et d’acceptation de toute l’humanité. Ces évêques l’ont bien compris. Il leur reste a accepter que la fachosphère est un danger et n’a pas grand chose de chrétien.

  • Catholique & Français , 15 novembre 2016 @ 15 h 07 min

    Manuel Atréide, vous êtes une sacrée fripouille ou un parfait imbécile car ce que vous appelez la “fachosphère qui n’a pas grand chose de chrétien”, ce sont 1900 ans de Catholicisme, depuis la Pentecôte jusqu’au milieu du XX°s. Alors, vos analyses à la c.n… Par ailleurs, merci de ne pas confondre le “mépris et la haine de l’autre” avec le mépris et la haine des fausses idéologies ou religions qui asservissent ou abrutissent l'”autre”, comme celle qui vous fait raisonner de manière aussi infantile ! Mais ce genre de distinction nécessite, il est vrai, un minimum de finesse !

  • Gaudin , 15 novembre 2016 @ 15 h 36 min

    Je m’associe avec les auteurs des commentaires précédents mais je voudrais attirer l’attention des moins de 90 hivers…je ne plaisante pas, SUR l’histoire de France malmenée depuis 1900 et peut-être même avant (Michelet) et Fustel de Coulanges rejeté. Les prix lus chez mes grands-parents étaient revanchards pour récupérer l’Alsace et une partie de la Lorraine. Après 1920 le nationalisme quitte l’histoire, qu’il retrouve sous Pétain en 1940 et les J3 sont préparés pour la revanche de 1940; pas par De Gaulle absent mais par Pétain qui conserve la main sur les prisonniers de guerre entretenus et les jeunes. 12 ans en 1940 j’étais un J3. En 1945 Pétain fut condamné à mort mais gracié par De Gaulle qui savait combien sa tâche fut rude de 1940 à 1945. A partir de 1945, l’histoire de France fut réécrite par une épopée resistancialiste qui ne fut pas, sauf pour les communistes qui firent la guerre avec l’URSS contre les autres, contre tous les autres. La France perdit ses colonies et la gauche s’empara des esprits par l’école…ce qui explique la France gauchiste. J’ai mis plus de vingt ans pour savoir pourquoi la France désarmée avait déclaré la guerre à l’Allemagne, La France a perdu plus de 500 mille hommes, les USA moins de 400 mille, tous les fronts confondus pendant 4 ans, la France pendant 9 mois de septembre 39 à juin 1940. Je remercie Pétain d’avoir signé l’armistice, De Gaulle d’avoir sauvé l’honneur. Par contre les bellicistes comme Roosevelt, Churchill, Reynaud…me font vomir, car Roosevelt fit faire la guerre en Europe pour relancer l’industrie américaine avec 10 Millions de chômeurs en mars 1938. Hitler voulalt la paix.40 millions de morts pour la vanité de Roosevelt. G.

  • Jean NOGUES , 15 novembre 2016 @ 16 h 28 min

    Depuis le temps que je dis et redis que cette église conciliaire qui se dit catholique est un ramassis de traîtres taupes rouges du marxisme pur et dur, immigrationniste à tout va, antinational fanatique sous des dehors compassionnels dégoulinants de sale hypocrisie, quand ceux qui se disent chrétiens catholiques vont-ils enfin le comprendre et revenir aux réalités ?

    Mais bon sang qu’ils ouvrent les yeux, cette mouvance plus ou moins maçonnique et ouvertement marxiste prône le suicide démographique pour nous autres pauvres franchouillards de toujours, mais pôle l’accueil de l’autre et l’assistance sans limite pour la démographie de ceux et celles qui arrivent par hordes de plus en plus nombreuses, de moins en moins contrôlables, de moins en moins assimilables et qui, une fois devenues majoritaires, jetteront bas les masques et n’en auront rien à faire, de notre langue, de notre culture, de nos racines, de nos moeurs, de nos lois, et remplaceront tout cela par leurs propres coutumes, moeurs et lois, si tant est qu’ils fonctionnent par des lois au même sens que nous.

    Jupiter rend fous ceux qu’ils veut perdre ! démasquez enfin ces gens qui utilisent la religion chrétienne comme un paravent pour mieux tromper les obstacles que nous représentons à leurs vrais projets à moyen et long terme. Ce n’est pas le bon Dieu qui anime ces marionnettes, c’est bien autre chose d’infiniment moins bisounours !

  • Gisèle , 15 novembre 2016 @ 23 h 59 min

    Dimanche matin, l’Eglise avait invité un imam à la Messe …
    Dimanche soir, sur KTO, Alain – Mohamed Juppé siégeait au premier rang à la Messe à Notre Dame de Paris . Quant au spitch de monseigneur Vingtrois …
    ECOEURANT !

  • Manuel Atréide , 16 novembre 2016 @ 15 h 33 min

    Gisèle, Jean et les autres,

    vous n’avez pas fini de vous étrangler devant les prises de position de l’église et c’est logique: malgré ses énormes défauts, elle n’est en rien l’église de la haine et du mépris que vous aimeriez tant qu’elle fut. Mais bon, content, pas content ? Content quand même.

    En clair, vous vous y ferez , ou pas. Tout le monde s’en fout.

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