Les sept erreurs de François Hollande

L’unique succès de François Hollande, c’est le Mali, l’arbre du désert. Après l’échec somalien, il a souligné la solitude de la France, seule, encore, en Centre-Afrique : les alliés européens se contentent d’un soutien logistique, les Africains tardent à mettre en ligne des troupes à la valeur douteuse. Ces engagements aux limites incertaines effacent le retrait d’Afghanistan. Ils rendent incohérentes et dangereuses les diminutions du budget de la Défense. Si le risque d’une aventure syrienne a été évité, c’est grâce à la sagesse du Parlement britannique, à l’habileté diplomatique russe et à l’égoïsme américain qui a négligé totalement l’avis de la France. La Syrie, ancien mandat français, comme le Liban voisin, est gouvernée par une dictature nationaliste et laïque. Les chrétiens y sont nombreux et ont été traditionnellement protégés par la France. Au lieu d’être le médiateur opportun, François Hollande a soutenu les rebelles aujourd’hui dominés par les islamistes. Cette ligne nous brouille avec l’axe Damas-Téhéran-Moscou, et donne le sentiment d’un retour à l’atlantisme. Incohérence et suivisme sont un mélange indigne de la France qui témoigne de l’impréparation et de l’incompétence de ses dirigeants.

La désinvolture allemande à notre égard fait apparaître le recul de notre pays en Europe. Il n’y a plus de moteur franco-allemand, mais clairement une domination germanique tandis que le Royaume-Uni regarde de plus en plus vers le grand large. Les résultats médiocres de notre économie creusent l’écart. Le moment cruel va arriver où les marchés feront sentir à la France encore privilégiée que son absence de courage réformateur la place dans le camp du Sud, à ceci près que les pays du sud, l’Espagne notamment, ont pris des mesures en matière de dépenses publiques, quand la France se réfugiait dans les concepts. Nous voulions la croissance, pas l’austérité. Nous n’avons pas la croissance, et nous aurons quand même l’austérité. À moins que nous ne précipitions la fin inéluctable de l’euro…  mais il faudrait la volonté de bâtir une politique, non de couvrir son absence d’une logorrhée idéologique à court terme.

C’est en effet dans le domaine de la politique économique et sociale qu’éclate le contre-sens. La France, après 10 ans de prétendue droite, était toujours aussi socialiste avec un des deux plus hauts niveaux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires d’Europe. Hollande aurait pu être Schröder et procéder aux réformes structurelles que la droite n’avait pas eu le courage d’entreprendre. Il a préféré détruire les rares bonnes mesures de son prédécesseur, décourager la réussite par un prurit fiscal, et une fois l’idéologie assouvie, tenter de masquer les échecs et de les réparer par des mesures complexes et illisibles. Plus de TVA sociale ni d’heures supplémentaires défiscalisées, mais de faux emplois financés par la surcharge fiscale, et l’usine à gaz du C.I.C.E.. L’obsession politicienne d’afficher la fallacieuse inversion de la courbe du chômage l’a emporté sur la volonté de sauver et de dynamiser notre industrie moribonde. C’est ce genre de petit calcul qui oppose le politicien issu de l’ENA, ce sophiste des temps modernes, au politique capable de redresser notre pays.

François Hollande a tenté de relancer la corrida de l’immigration : arrivées plus nombreuses, naturalisations facilitées, droits exorbitants maintenus ou annoncés étaient la muleta qui devait exciter le taureau national et gêner la « droite » classique, tandis qu’elle aurait réuni la gauche grossie de nouveaux électeurs. L’histoire ne se répète pas. Une recomposition de l’opposition plus conforme à la volonté de ses électeurs risque de bousculer le matador. L’échec des marches contre le racisme est révélateur.

L’éloquence du menton de Valls, sa répression sélective, la croissance continue de la délinquance et de la violence, leur lien de plus en plus évident avec une immigration non maîtrisée font naître le sentiment chez beaucoup de Français que le pouvoir, que les « gens d’en haut » les trahissent. Désormais, la gauche aux affaires ne porte plus les espérances du monde ouvrier mais seulement les privilèges et les marottes des bobos et des favorisés de l’emploi public. La sollicitude de la Ministre de la Justice pour les délinquants, tandis que les commerçants, qui ont eu le tort de se défendre, étaient mis en garde à vue, a achevé l’idée que la gauche avait un rapport avec la véritable Justice.

Du quinquennat, il ne restera que le mariage unisexe, inspiré par la mode et les lobbies, destiné à une infime minorité et imposé aux foules défendant la famille que l’on a méprisées et bousculées sans les entendre. Cette mesure condense l’irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent. Au lieu de faire face à la situation économique angoissante d’un pays en déclin, ils se sont précipités pour instaurer une loi absurde qui a profondément divisé les Français, quand il fallait les unir autour de choix courageux.

« L’ambition dont on n’a pas le talent » est un crime disait Chateaubriand, et c’est la faute mère de toutes les erreurs. La Présidence actuelle relève de ce réquisitoire. L’oligarchie dont elle est issue est aux antipodes de la vraie démocratie, de la démocratie directe. En Californie, cet État de 38 millions d’habitants existe le « recall ». Lorsqu’un gouverneur élu se montre très en-dessous de sa mission, alors une pétition, suivie d’un référendum obligatoire peut entraîner sa destitution. Si la France connaissait ce niveau de démocratie, nul doute que François Hollande serait contraint au départ. En l’absence de cette procédure, un sursaut de lucidité sur l’intérêt de la France et sur son incapacité à la servir devrait le conduire à la démission.

Related Articles

40 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • DJ , 16 décembre 2013 @ 21 h 22 min

    Bien d’accord avec les propos de Ratchayaporn : pendant que l’armée est au Mali ou ailleurs elle est hors de France , donc pa à craindre de coup d’état .Les femmes des militaires qui en ont “plein le dos ” car les soldes ne sont plus versées depuis 1 an, sont seules avec charge de familles et donc obligées d’aller travailler .pendant ce temps le rouleau compresseur du socialisme avance comme sans rien voir, comme sans rien entendre ,mais il avance .Seule chose : avancer…même en écrasant . ce qui lui importe pour faire passer son idéologie par la force mais surtout le silence , le moins de bruit possible sur ce qui se passe car il ne se passe rien en France :presque 2 millions de gens à Paris le 24 mars et il s’est dit qu’il n ‘y avait personne.maintenant qu’il n’y a plus la bastille
    c’est quand qu’on prend l’ élysée?

  • JACKY4546 , 17 décembre 2013 @ 15 h 22 min

    A un détail près c’est que De Gaulle était pour que chaque pays conserve sa souveraineté nationale, pour ce qui est des questions internes
    Néanmoins, vous avez raison : s’ils ne nous ont pas “eu” en 40, ils vont nous “avoir” prochainement.
    Tandis que l’imbécile qui prétend gouverner la France se promène et se prend pour un cowboy en envoyant nos gosses au casse-pipe dans des contrées ou nous n’avons rien à foutre (la preuve est que nous y sommes seuls, en justiciers), Angela, elle, s’approprie la souveraineté économique de l’Europe. Complice de cette équipe d’incapables et inutiles de l’U.E., elle oeuvre inexorablement à la destruction de la France, avec, par exemple, l’imposition de certaines normes draconiennes à la France et pas aux autres pays.
    Un tout petit exemple qui peut paraître anodin : le doublement (de 5 à 10) des cartouches de cigarettes pouvant être passées des pays frontaliers vers la France, assorti d’une augmentation de 20 cts par paquet !
    Je ne fume pas, mais si cette mesure n’est pas destinée à tuer les commerçants Français frontaliers, qu’on me dise quel est le but.
    Combien de temps allons nous être contraints à supporter cela ???

  • catapulte , 5 janvier 2014 @ 14 h 17 min

    Ni UMP ni PS. le FN? Bof ! La Marine manque de punch. Ceux-là, on les a trop vus. Il faut du sang neuf. Des gens de bonne volonté qui ne courent pas après le pouvoir, mais qui veulent sauver la France. Il en existe quand même, bon sang ! Où sont-ils?

  • JACKY4546 , 6 janvier 2014 @ 14 h 24 min

    Tout à fait, Catapulte.
    Des politiciens nous en avons assez vus.
    Il nous faut retrouver un homme – ou une femme – d’Etat, pour qui la France passe avant ses intérêts personnels.
    Je pense aussi qu’il y en a bien un, une ou même plusieurs quelque-part.
    Qu’ils se manifestent ! Ensuite il restera à ce que les Français leur fassent confiance, et ça, c’est pas gagné…

  • JACKY4546 , 6 janvier 2014 @ 14 h 27 min

    De toute façon, même si Marine pouvait nous sortir de ce merdier, elle ne pourrait jamais gouverner : tous les autres se ligueraient contre elle pour sabrer tous ses projets, quels qu’ils soient.

Comments are closed.