Refusons le nouveau nom du mariage homosexuel et exigeons un référendum : non à l’union civile !

Tribune libre d’Axel de Boer*

Certains semblent vouloir imposer comme alternative au mariage homosexuel une « union civile » pour les personnes du même sexe, afin de gagner une bataille de façade. Il s’agit de toute évidence d’une tentative de récupération de la mobilisation citoyenne, car aucun opposant n’a défilé ou ne défilera pour demander une union civile homosexuelle. Il s’agit surtout d’un piège grossier auquel nous devons nous opposer, pour trois raisons essentielles dont chacune me semble à elle seule suffisante.

1) L’union civile est une étape vers le mariage, comme le PaCS. Ne nous leurrons pas, ce serait tout sauf une victoire. Quel intérêt pour la famille de faire passer le mariage homosexuel sous un autre nom ? L’union civile, comme le mariage civil, est et reste une étape vers l’instrumentation de l’enfant et la dénaturation de la famille naturelle.

2) Je suis pour la laïcité en matière sexuelle : l’État n’a ni à combattre ni à reconnaître l’homosexualité, qui est du domaine privé. Or, une union civile de personnes du même sexe signifie la reconnaissance par la loi de l ‘homosexualité, ce que n’était pas tout à fait le PaCS. L’homosexualité n’est pas une identité, contrairement à ce qu’on veut nous vendre. De même qu’aucune loi n’autorise ou n’interdit de faire l’amour en musique, la loi ne s’occupe pas du choix des partenaires tant que ceux-ci sont majeurs et consentants. Il n’existe qu’une seule sexualité humaine et des pratiques diverses. L’union civile, ou mariage civil, est là pour ordonner la filiation. C’est pourquoi l’union civile débouche naturellement et forcément sur l’adoption et la PMA puis la GPA. Nous devons nous opposer à tout projet qui implique une reconnaissance de l’homosexualité comme une identité sociale.

3) Il y a d’autres solutions pour répondre à la légitime inquiétude des « couples » homosexuels tout en ne faisant pas agir le caractère normatif de la loi. Nous avons le devoir de reconnaître ce qui est légitime dans l’inquiétude des homosexuels : l’insécurité juridique des biens possédés en commun. La réponse à cette inquiétude peut, et doit, être purement patrimoniale.

4) Parmi ces solutions, le parti Solidarité a proposé pour les Présidentielles ce que nous appelons la « société civile de personnes » : un contrat purement financier et concernant la mise en commun de biens, passé devant notaire et non en mairie. Cela peut permettre à des homosexuels d’éviter les problèmes d’éviction du survivant, mais aussi servir à constituer un patrimoine familial détenu en communauté, à donner un cadre légal à l’économie sociale… Un cadre légal pour tous qui, entre autre, est ouvert aux homosexuels sans pour autant reconnaître juridiquement l’homosexualité.

Il faut réaliser comment avance la culture de mort : dans un monde sans repères, elle utilise le caractère normatif de la loi afin d’habituer les populations à trouver normales des situations qui ne le sont pas. Ainsi, l’avortement condamné par tous il y a encore cinquante ans a-t-il pu devenir un « droit ». Ensuite, elle s’appuie sur la normalité de fraîche date pour proposer et imposer une nouvelle situation de mort : la recherche sur l’embryon, l’eugénisme, l’homme artificiel. Pierre Simon, le véritable auteur véritable de la loi Veil, ne disait-il pas en substance que l’avortement n’avait d’autre but que de servir de première étape à la désacralisation de l’embryon, préalable à toute manipulation ? Le droit des femmes, comme aujourd’hui le droit des homosexuels, n’était qu’un prétexte dont tout le monde se moquait, le but étant purement idéologique. Les uns comme les autres sont manipulés.

Il en est de même avec l’union civile des personnes de même sexe. Une fois celle-ci acceptée, il sera facile de demander l’union civile à trois ou plus (la polygamie), l’union civile avec son chien, son perroquet ou n’importe quoi d’autre. Comme cela n’a aucun sens, l’union civile ou mariage ne tiendra pas et sera remplacé par autre chose de plus « moderne ». C’est le but des adversaires de la famille, et certains n’hésitent pas à le dire ou à l’écrire.

Donc, ne croyons pas qu’en habillant d’un autre nom le mariage homosexuel nous gagnerons quoi que ce soit.

C’est pourquoi nous devons chercher la confrontation avec un gouvernement contesté et affaibli, et l’obliger à faire face aux maux/mots véritables. Il n’y a qu’une façon de le faire : provoquer et obtenir un référendum, même s il faut pour cela aller jusqu’à envisager un Printemps français.

*Axel de Boer est le Président de Solidarité France – Solidarité, liberté, justice et paix (site).

Related Articles

17 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Tarantik , 15 janvier 2013 @ 18 h 54 min

    OUI il faut en effet envisager un printemps français, puisque nos idéologues sectaires refusent
    d écouter la voix des français qu ils ont pourtant mission de protéger et de servir (on en est loin).
    Mais comme ils ont aimé les printemps arabes, ils seront les premiers à applaudir cette initiative.

    Cordialement.

  • Gisèle , 15 janvier 2013 @ 19 h 22 min

    Savez vous que pour marier un homme et une femme le prêtre est obligé de demander aux époux le certificat de mariage civil , sinon il n’a pas le droit de les marier .
    Qu’arrivera t il au cas où un couple gay marié ( si la loi est appliquée ) demande au prêtre de les marier ? j’en doute , vu l’aversion qu’ont certains homosexuels surtout les lobbies , contre la religion .
    Le lien entre le mariage civil et le mariage religieux sera t il exploité d’une façon perverse ???
    L’Eglise devra t elle revoir aussi son code du mariage ? Je ne le pense pas puisque le mariage Chrétien est subordonné à une union entre un homme et une femme . Mais il faudra bien démarquer cette limite par des textes strictes .
    C’est mon opinion . Après , il faudrait qu’une personne plus compétente que moi explique .

  • X , 15 janvier 2013 @ 20 h 08 min

    C’était bien la peine que nos aïeuls donnent leurs vies il y a 223 ans pour une Révolution qui était sensé leur donner le droit de décider de l’avenir du pays, pour se retrouver deux siècles plus tard avec un Président omnipotent qui considère que l’opinion du citoyen lambda n’a aucune valeur si elle n’appuie pas les décisions prises en haut lieu… C’est quoi cette République élitiste ?

  • tintin , 15 janvier 2013 @ 22 h 02 min

    Un référendum national et non des référendums provinciaux sur cette question, pourraient aboutir à l’adoption du texte.

    Le Droit naturel ne peut pas être soumis à référendum, car il n’est pas négociable.

    La sacralité de l’enfant, les droits de l’enfant… ne sont pas négociables, les Droits de l’Homme précède la démocratie elle-même.

    En conséquence, la République doit inconditionnellement retirer ce texte ou abolir purement et simplement la mariage civil.

    Si la République n’y consent pas, nous proclamerons notre sécession de la République.

    Les Droits de l’Enfant ne sont pas négociables.

    Nous devons organiser de nouvelles manifestations, jusqu’à ce que la honte change de camps, jusqu’à ce que la honte ronge la République et la Présidence, au point de les contraindre à renoncer à ce texte, ou à abolit le mariage civil.

    Pas plus que nous ne négocions les Droits de l’Homme ou de l’enfant en Afrique, nous ne les négocierons chez-nous, avec ou sans République, avec ou sans référendum.

  • castel , 15 janvier 2013 @ 22 h 43 min

    Vouloir légiférer au plus haut sommet de l’Etat pour cette question de principe qui en principe na pas lieu d’être, je trouve ça indécent; il y a assez d’autres problèmes pour lesquels il faut trouver une solution sans continuer à plomber les esprits sur ce détail de société ! . . .

  • C.B. , 15 janvier 2013 @ 22 h 51 min

    1) “la loi ne s’occupe pas du choix des partenaires tant que ceux-ci sont majeurs et consentants.”
    Hmmm! la loi tolère (voire autorise) les unions incestueuses?
    2) Le mariage ne me semble pas plus susceptible d’être soumis à referendum que l’esclavage.
    (or la G.P.A. est une nouvelle forme d’esclavage, puisque la femme devient un “uterus ambulant”).

  • Gomez Aguilar , 16 janvier 2013 @ 2 h 20 min

    Oui monsieur, la loi tolère et autorise absolument, non “les unions” incestueuses, mais les pratiques incestueuses entre majeurs consentants. Si un individu de 18 ans et plus veut s’établir en ménage (y compris bibliquement) avec son père, sa mère, ses frères et ses sœurs (oh….oh…. etc), eh bien tant que tout le monde a 18 ans et plus, la loi ne s’y oppose pas… L’inceste entre majeurs n’est pas interdit en France, je suis toujours étonné que beaucoup croient le contraire. Et de fait cela me semble normal. Non que l’idée me tente, rassurez-vous, mais par principe, moins l’État se mêle de la sexualité des gens (dans un sens et dans l’autre), comme moins l’État se mêle de quoi que ce soit hors des sujets régaliens, c’est bien. Le reste est affaire de conscience et Dieu reconnaîtra les siens.

Comments are closed.