La radicalité contre la dictature des minorités

par Jean-Yves Le Gallou*

Chaud, chaud, chaud ! Le printemps sera chaud. Car les majorités se révoltent contre la dictature des minorités.

Minorités sexuelles

Il y a, selon l’INSEE, 100 000 couples homosexuels en France, soit 0,3% de la population ; et 10 000 enfants – 0,003% de la population – vivent au domicile de ces couples homosexuels. Une minorité de ces minorités réclame qu’on change des règles multimillénaires pour les adapter à leur situation individuelle ou à leurs caprices. Il est normal que cela suscite une forte exaspération des majorités ! En vérité, les homosexuels devraient être reconnaissants aux familles traditionnelles qui défilent contre la dénaturation du mariage : ce sont leurs enfants qui paieront leurs retraites…

Minorités associatives subventionnées

Les associations LGBT, minorité agissante de la minorité revendicative des minorités sexuelles, veulent régenter le débat public. Au nom de la lutte contre une prétendue « homophobie », il s’agit d’interdire toute prise de position jugée politiquement incorrecte ; en fait, d’empêcher toute critique du mariage homosexualiste à l’image de ce qu’ont réussi les associations « antiracistes » censurant tout débat sur l’immigration. Le tout avec l’argent des contribuables. C’est insupportable au pays de Voltaire.

Minorités ethniques et religieuses

Elles cherchent à imposer dans l’espace public comme dans l’espace privé leurs exigences vestimentaires et leurs interdits alimentaires : refus du porc, abattage halal pour tous – ce qui suscite la réaction des amis des bêtes et de la France profonde. C’est à Guéret, dans la Creuse, qu’on se mobilise contre la construction d’un abattoir halal voulu au nom de médiocres intérêts commerciaux, quoique contraire à la loi européenne, aux traditions françaises et à la sécurité sanitaire.

Minorités financières

Elles imposent des réglementations conformes à leurs intérêts mais non à l’intérêt général. Quand les banques, les grandes entreprises et les hyper-riches échappent à l’impôt (tout en bénéficiant des infrastructures techniques, des services publics et des systèmes de protection sociale des États), ce sont les classes moyennes qui payent. Ces classes moyennes sont doublement victimes : des excès de l’État-providence qu’ils payent mais aussi de la finance-providence qui échappe à l’impôt.

Minorités médiatiques

Moins de 50 000 journalistes, qui informent de moins en moins et qui conditionnent de plus en plus ; qui ne cherchent pas à distinguer l’exact de l’inexact, ni le vrai du faux, mais qui prétendent dire où est le « bien », où le « mal », en louant les « gentils » et en dénonçant les « méchants ». Avec un grand sens de l’à-propos, les personnes manifestant le 28 mars devant France Télévisions, protégée par les forces de l’ordre, criaient : « CRS, retourne-toi, la racaille est derrière toi ! » Sans commentaire.

Minorités parlementaires

Moins de 1 000 personnes prétendent avoir le monopole de la fabrication de la loi sans tenir compte du peuple. C’est, certes, la logique de la démocratie représentative mais celle-ci est, hélas, de moins en moins représentative :

– En raison des lois et du calendrier électoral, une partie importante de l’opinion n’est pas représentée ; et les socialistes qui ont, à eux seuls, la majorité de l’Assemblée nationale n’ont recueilli que 16% des électeurs inscrits, lors du premier tour des élections législatives de juin 2012. Un peu court comme majorité pour transformer un homme en femme !

– Le Sénat a voté le projet de loi Taubira à la sauvette. Une loi dont la garde des Sceaux a dit qu’elle portait un « changement de civilisation » mais dont, faute de scrutin public, on ne sait pas individuellement qui l’a votée et qui l’a refusée. Un formidable déni de démocratie voulu par tous les groupes politiques de la majorité comme de l’opposition. Une belle manœuvre qui permet de faire adopter la loi, qui autorise les sénateurs à se faire passer pour « progressistes » auprès des médias parisiens tout en leur permettant individuellement de dire à leurs électeurs d’outre-mer ou des campagnes françaises qu’ils n’ont pas approuvé le « mariage gay ». Belle manœuvre, vraiment, mais qui indigne à juste titre les adversaires de la loi Taubira et tous les démocrates sincères.

– Plus généralement, les hommes politiques les plus en vue représentent de moins en moins leurs électeurs car ce sont des médiagogues, des hommes et des femmes qui cherchent à plaire aux médias plus qu’au peuple, à coups de surenchère politiquement correcte. Telle est la principale cause du discrédit de la démocratie représentative.

Or toutes ces minorités se tiennent et se soutiennent. C’est contre elles que la révolte gronde. Moins d’un an après l’élection de François Hollande la probabilité d’une crise politique majeure est devant nous : la dissolution de l’Assemblée nationale ou la démission du président de la République ne changeraient pas grand-chose. Ce qu’il faut c’est rendre la parole au peuple. Par le référendum d’initiative populaire national et local. A partir de la demande de 500 000 électeurs au plan national et ce sans censure prétendument constitutionnelle. À partir de 7,5% des électeurs au niveau local, sous la seule réserve qu’il s’agisse d’une délibération locale. Bien sûr, ceci devrait s’accompagner d’un rétablissement de la liberté d’expression, de l’arrêt des subventions aux grands lobbys politiquement corrects et du retour au pluralisme des médias.

Le printemps français doit trouver un débouché politique autour de thèmes forts : référendum et démocratie directe ; liberté d’expression et pluralisme des médias ; dénonciation de la dictature des minorités et respect de la majorité populaire. Quant aux manifestants ils ne doivent pas avoir peur de la radicalité car seule la radicalité s’attaque aux racines du mal et propose un ressourcement créateur.

*Jean-Yves Le Gallou est un intellectuel français qui s’est intéressé aux questions identitaires. Il préside la Fondation Polémia (site).

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16 Comments

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  • clausewitz , 15 avril 2013 @ 15 h 14 min

    Rien à ajouter 100% d’accord avec M. Le Gallou

  • Pierre-François Ghisoni , 15 avril 2013 @ 15 h 31 min

    Vouloir appliquer par force une loi qui ne concerne qu’une minorité de minorité crée une niche légale de plus dans le maquis législatif.
    Lorsque cette niche heurte à ce point l’âme et la conscience des citoyens, elle rend le pouvoir en place illégitime.
    Pire, si c’est une loi “de changement de civilisation”, cela rend le pouvoir plus que dictatorial, mais meurtrier de la propre civilisation qu’il devait défendre. En effet, la République est constitutionnellement “une et indivisible” ce qui s’applique autant à ses biens matériels qu’à ses biens immatériels.
    Va-t-il falloir appliquer l’article 35 de la Constitution de 1793 ?

  • christiane , 15 avril 2013 @ 15 h 52 min

    Mais, pour qui ces minables législateurs se prennent-ils pour oser affirmer que c’est une ” loi de changement de civilisation “, que cette sorcière de Taubira remette les pieds sur terre et aille voir ailleurs ce qui se passe. Je suis sûre que chez elle aux Antilles, elle serait accueillie par des jets de pierres. Qu’elle s’estime heureuse que, pour l’instant, ce ne sont que des :: ” Taubira casse -toi ” qui la poursuivent. Et à ceux qui hypocritement déclarent que la république ne peut accepter la violence, je leur répondrai qu’elle accepte cependant que dans les banlieues, les policiers soient accueillis par des gangs de voyous armés de bats de base-balls, de bombes lacrymogène, de couteaux , qui n’hésitent pas à leur lancer toutes sortes de projectiles sans qu’ils soient inquiétés pour autant. Où est la violence ? Quant à la république, ne s’est-elle pas imposée par la Terreur ?
    Monsieur Le Gallou a parfaitement raison quand il dit qu’il ne faut pas avoir peur de la radicalisation, il n’y a que de cette façon que nous ferons plier le pouvoir et, ils le savent.

  • alain , 15 avril 2013 @ 16 h 41 min

    jean yves le gallou a toujours été excellent dans ses analyses.

    Son dernier livre récemment sorti s’appelle la Tyrannie Médiatique :

    http://www.librairiefrancaise.fr/2101-la-tyrannie-mediatique-jean-yves-le-gallou-9791090029408.html

  • alain , 15 avril 2013 @ 16 h 51 min

    moi la radicalisation des masses cela me plait bien !

    http://julesmonnerot.com/

    on peut distinguer dans les processus révolutionnaires des années 30 en Europe 2 processus intimement liés:

    – un changement des qualités dominantes de la classe politique ou, plus strictement, des éléments les plus déterminants de cette classe.

    – un processus de formation de pouvoir:

    une situation de détresse entrainant un mouvement de déstructuration sociale se traduit dans la psyché des éléments sociaux les plus homogènes par la crainte et l’aversion du chaos, par une appréhension grandissante devant les progrès du chaos subis, ou imaginés.

    Le changement dans la classe politique et la formation de pouvoir se réalisent en fait l’un par l’autre.

    La situation de détresse réelle ou ressentie suscite dans la société où elle se produit un besoin, une DEMANDE de pouvoir.

    Situation en 2013

    – 5.000.000 de chômeurs (déclaration de Gérard Filoche
    – 1.600 milliards d’euros de dettes
    – Un déficit commercial abyssal (380 milliards d’euros de déficit cumulé de 2005 à 2012)
    – Une désindustrialisation de la France qui s’accélère
    – Un déficit annuel du PIB de 4 à 5 % du PIB
    – Une émigration des jeunes talents
    – Une immigration galopante + 200.000 entrées par an
    – une insécurité croissante, des zones de non-droits qui s’étendent de plus en plus
    – un ensauvagement de nos mœurs du à l’immigration massive d’individus qui ne partagent pas nos valeurs et notre culture
    – une islamisation galopante de plus en plus visible et conquérante de l’espace public (mosquées, voile, halal)

    De plus en plus de français ressentent maintenant le cumul de ces données économiques, sociales et culturelles comme ce que Jules Monnerot appelle une situation de détresse.

    Réagissant à la carence fonctionnelle des organes précédents du pouvoir, c’est à dire :

    – et du régime
    – et de l’oligarchie en possession d’état

    tout se passe comme si la société (les français touchés par cette situation de détresse) tente de suppléer à ces organes entravés ou défaillants à partir de ses propres éléments, de sa propre substance refaisait du pouvoir, bref en reprenant le pouvoir.

    Lorsque la situation de détresse réelle ou ressentie a provoqué le dépassement d’un seuil critique, dans la voie du bouleversement social, la dissociation sociale commencée se traduit par la décentration et la mobilisation (au sens étymologique : de fixes ils deviennent mobiles) des éléments mêmes dont la fixité et le caractère central servait à caractériser la société.

    La société étant ainsi décentrée, désaxée et excessivement « mobilisée », les éléments homogènes « déhomogénéisés » , les éléments centraux que les remous poussent vers la périphérie aspirent de plus en plus au retour à « l’ordre », à ce que chacun soit à sa place.

    Pour l’homme ainsi décentré, la faillite de l’oligarchie en possession d’état est une expérience vécue.

    Exproprié de son état, de ses perspectives d’avenir , frappé dans ses biens , dans son humble sécurité, dans ses valeurs, pour cet homme ou cette femme « homogène », le pouvoir, rapport de la protection à l’obéissance, laisse à sa place, quand il se retire, un besoin douloureux , sinon toujours directement du pouvoir, mais de l’ordre social que le pouvoir assurait et assumait.

    Dans une telle situation, les représentants officiels du pouvoir qui, de plus en plus, est l’ombre de lui-même, ceux qui en arborent les marques extérieures, en viennent à susciter le sarcasme, l’aversion, au mieux le scepticisme.

    Le régime politique qu’ils représentent est discrédité (l’UMPS).

    L’affaire Cahuzac a été pour beaucoup le seuil critique, la goutte d’eau qui libère la parole et les frustrations jusqu’ici contenues.

    Cette parole et ces frustrations jusqu’ici contenues se libèrent dans l’espace public avec la force d’un ressort qui se détend et l’ardeur des néophytes.

    Cependant, les éléments homogènes engagés dans le processus douloureux de déshomogénéisation, et/ou de déclassement, subissent toujours l’attraction impérative, la subissent même plus que jamais : l’ordre social traditionnel était comme l’air qu’ils respiraient.

    Ces éléments homogènes en voie de déshomogénéisation ressentent les atteintes d’une sorte d’asphyxie politique.

    Tout se passe comme si l’aversion pour les politiciens et les fonctionnaires qui symbolisent un état dévalué, ne faisait que raviver la nostalgie d’un pouvoir capable de ramener l’ordre et la prospérité.

    Par un effet magistral d’hétérotélie, autre concept de Jules Monnerot, la gauche au sens large au moment où après sa victoire de mai 2012 elle semblait cumuler tous les pouvoirs :

    Politiques – Présidence, Sénat, Assemblée, Régions, Départements, les principales villes de France.

    Médiatiques, culturels, intellectuels , centres d’influence et même pouvoir économique

    Eh bien la gauche doit faire à face à la plus formidable vague de contestation venue des profondeurs de la société « civile » qu’elle n’ait jamais vue.

    On peut se demander :

    « Mais qu’allaient-ils faire dans cette galère » du mariage homosexuel ?

    Tout un parti, représentant des millions d’électeurs, des centaines de députés, dirigeant des villes, des départements, des régions, le gouvernement d’un pays, tous les journalistes, se foutre en l’air en quelques mois parce que manipulés par des petits groupuscules favorables au mariage homosexuel ?

    Et on voit le résultat! Un parti majoritaire le PS au bord de l’implosion, un pays en révolte, un parlement qui passe pour une bande de zozos et de corrompus, tous partis confondus, des millions d’électeurs désemparés, un gouvernement en miettes, des journalistes atterrés.
    Un nombre grandissant d’hommes et de femmes sont prêts à la révolution parce qu’ils aspirent à l’ordre.

  • Paule C , 15 avril 2013 @ 17 h 13 min

    Très bonne analyse. Mais maintenant, on fait quoi ?

  • Goupille , 15 avril 2013 @ 17 h 53 min

    “l’article 35 de la Constitution de 1793 ?”

    ??? Pas le temps d’aller chercher.
    Serait-ce un équivalent de l’empechement yankee ? Une déposition pour atteinte à la sûreté de l’Etat ? Autre ?

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