Le Docteur Guénolé soigne votre “balianophobie”

En ce début de rentrée 2015, impossible d’échapper à la mine réjouie de Thomas Guénolé, ou à sa plume enragée. Il est dans tous les talk show à la mode se voit offrir tribunes sur tribunes par presque tous les quotidiens et hebdomadaires de l’hexagone, et commet un ouvrage au titre évocateur, Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants, où il détaille, en bon politologue, une nouvelle maladie psychiatrique en vogue : « la balianophobie ». Oui, l’arsenal des phobies s’étoffe grâce à la sagacité de Thomas Guénolé qui, à la suite d’intenses nausées à la lecture des intellectuels de droite et de certaines réflexions sur les banlieues et leurs occupants, parmi lesquels il cite pêle-mêle, Zemmour, Finkielkraut, Lévy, « les éditorialistes de Valeurs Actuelles », Ivan Rioufol, le site Fdesouche… Bref, une typologie scientifiquement claire, tout à fait digne d’un politologue. Il y avait longtemps, depuis Aymeric Caron l’année passée, qu’une figure médiatique de gauche n’avait pas revêtu son armure et enfourché son destrier pour pourfendre la bête infâme au ventre fécond. On connait le grand destin d’Incorrect, du frère juré suscité. Thomas Guénolé charge à son tour lance abaissée.

Contre quoi au juste ? Contre ce nouveau diable qui a troqué ses cornes et sa fourche contre une casquette de hip hop, et des vêtements de marque, qu’il nomme avec affection « jeune » ou « jeune de banlieue ». Là encore distinction floue, car la tentation soixante-huitarde de théoriser une nouvelle fracture générationnelle – comme si la Manif pour Tous n’avait pas eu lieu – entre vieux réacs conservateurs et nantis, et jeunes pauvres et progressistes, n’est pas loin. On le sent frémir à l’idée de renverser cet « ordre » établi, on le sent rêver d’une grande révolution contre ces semi-déments « balianophobes » qui ont trouvé leur nouveau bouc émissaire. Le Mal ressurgit contre ce nouveau prolétariat ethnicisé, et d’après Guénolé, ses prophètes ne sont pas bien brillants. Zemmour ? Un « sous-Finkelkraut », l’intéressé appréciera. Finkelkraut lui-même ? Renvoyé à son passé soixante-huitard d’un revers de plume, censé le faire taire à jamais. Oust ! Social-traitre ! Seul Onfray trouve encore grâce à ses yeux, pour ses positions économiques et sociétales. Sûrement ne trouve-t-il pas encore la force d’immoler cette vache sacrée qui a dû peupler ses lectures de jeunesse. Donnons-lui du temps. Le procureur/psychiatre/politologue aura tôt fait de revenir sur son fait si le philosophe de Caen venait à « déraper ».

Dans cette croisade pour le monde enchanté des idées de gauche, paradis idéal, contre l’Enfer réactionnaire peuplé de Satans banlieusards, Guénolé oublie un concept. Le réel. Sûrement pour échapper à ses nausées qui le font tant souffrir. Ainsi, il n’y a que des fantasmes, pas d’ensauvagement de la société, pas de problèmes migratoires, aucune question d’identité, d’islamisme. Le score du FN devient une cause et non un symptôme. Bref, rien de tout cela n’existe. Il suffirait de changer notre regard arbitraire, sans aucun fondement, sur les banlieues, et de battre notre coulpe de petits blancs hétérosexuels pour que tout change, et qu’advienne les lendemains qui chantent. Merci au docteur Guénolé, dont on ne sait plus très bien si c’est un éminent docteur ès psychiatre, ès droit, ou ès sciences politiques, d’avoir ajouté aux homophobes, islamophobes, et autres phobes, auxquels il faudrait ajouter les « istes », en tous genres, la balianophobie. Le débat d’idée devrait ne s’en porter que mieux, maintenant que les thuriféraires de ses idées, et les idées elles-mêmes sont disqualifiées par leur nature « nauséeuse » et leur essence, plus que par leur contenu, leur réalité ou leurs arguments. On se demande, si on plane à grands renforts de substances qui viennent des campagnes françaises ghettoïsées et laissées pour compte – on ne veut stigmatiser personne, ou si on ne va pas tarder à trouver du pétrole à s’enfoncer autant. Cela dit, l’Emir du Qatar trouverait là un nouvelle source de revenu pour mener son combat, purement philanthropique, pour ces quartiers injustement brocardés…

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7 Comments

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  • C.B. , 15 octobre 2015 @ 8 h 48 min

    Où habite Thomas Guénolé?
    Vraisemblablement pas à Sarcelles, Drancy, …
    Quand dans une classe de CM revenant de visiter une exposition sur Anne Franck un “jeune de banlieue” déclare “oui, enfin, c’était une fille … et une juive …” et que cela ne soulève aucune protestation (la jeune stagiaire en charge de la classe a eu bien du mal à essayer de faire repenser cette position), on n’est pas dans du fantasme sur les 2% de comportements déviants face aux 98% qui ne le sont pas, et on n’est probablement pas non plus en pleine “dés-islamisation”.
    Il faudrait que les penseurs de gauche cessent de fantasmer hors sol.

  • Lulz , 15 octobre 2015 @ 18 h 23 min

    D’après son site web, Thomas Guénolé habite au 113 rue du Cherche Midi dans le très chic 6e arrondissement de Paris.

    Serait il “balianophobe” ?

  • marie , 16 octobre 2015 @ 11 h 11 min

    Tous ces blablateurs ne sont que des francophobes.

  • René de Sévérac , 16 octobre 2015 @ 11 h 20 min

    “Guénolé oublie un concept. Le réel.”
    Et c’est normal. Marx nous l’a expliqué : le réel n’existe qu’à travers le filtre que lui propose la classe dominante.
    Et Guénolé s’y connait, pourquoi aller décortiquer ce fait : pour former nos prochains politiciens … à Sciences Po !

  • Le royaliste , 16 octobre 2015 @ 20 h 23 min

    Encore un bouffon…..de gauche……
    Fatiguant!!

  • growing , 17 octobre 2015 @ 15 h 46 min

    Il suffit de lire la biographie de ce naze.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Guénolé

    C’est un franc maçon.

    Répugnant et nauséabond.

    Il n’y a rien à ajouter.

  • Colonel Livarot , 21 octobre 2015 @ 0 h 17 min

    Ce type a tout d’Adolfo Ramirez, même physiquement.

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