“Petite fable impromptue” ou “La favorite supplantée”

Tant va la cruche à l’eau,
Nous dit un proverbe connu,
Qu’à la fin elle se casse…
Un jour le temps, Fatalement,
Pour elle aussi sera venu
De céder à son tour à une autre sa place
Et de devoir alors repartir à zéro…
De cette vieille moralité
Voici un exemple nouveau
Cueilli dans notre fraiche actualité,
Que, du mieux que j’ai pu,
Je me suis appliqué, ô lecteurs inconnus,
Pour vous à versifier ;
Un exemple nouveau
Qu’ici, modestement, je donne à méditer.

*

Qui d’entre vous ne se souvient
Du temps où, non sans morgue, Valérie nous disait :
« Je ne suis pas comme les autres,
Toutes ces cruches,
Ces vraies godiches ;
Je ne suis pas un oripeau, un’ fanfreluche,
Qu’on exhibe et brandit, pour fair’ joli.
En vérité, en vérité, je vous le dis Catégoriquement :
Je me refuse à faire la potiche… »
– Chiche !
« Tas d’abrutis et vous bande de garnements,
Tenez-vous le pour dit :
De France désormais suis la première dame,
Devant qui tout s’incline et que le peuple acclame… »
– Tu parles !
« A l’Elysée Palace, j’ai z’un secrétariat,
Un cabinet particulier qu’on m’a donné
Pour m’éviter tous les tracas,
Pour répondre à ma place à mon courrier d’altesse
Et pour mieux surveiller mon image dans la presse
Au bras du président, partout je me pavane
Et sous les projecteurs, je minaude et je pose
Ainsi qu’une vedette au festival de Cannes !
Il n’est rien que je n’ose :
Sur tous les grands sujets, je tranche et pontifie ;
Rien ne peut m’empêcher de donner mon avis.
Décidément, c’est vrai, je me crois tout permis :
Sous mon pesant mépris j’écrase et j’humilie
La pov’ godich’ qui m’a précédée dans son lit
Et, chaque fois que je le puis,
Copieusement, la Ségolène, je la débine…
Alors que je ne suis, en fait, qu’un’ concubine,
Tous les grands de ce monde ensemble nous invitent
Com’ si du Président j’étais la légitime.
Alors tant pis pour vous si cela vous chagrine,
Tant pis pour vous si cela vous irrite,
Le Président vous l’a pourtant dit et redit :
« Elle est sans contredit,
Ma Valérie chérie,
La femme de ma vie :
Cochon qui s’en dédit ! »
– Voire ?

*

Hélas, hélas, en ce bas-monde,
Tout lasse, tout passe, tout casse…
Hélas, hélas, en la machine ronde,
Il n’est rien d’assuré,
Rien de définitif.
A quoi peut-on se fier
En l’univers mouvant, en cet instable monde
Où tout est relatif ?
Un vulgaire manège,
Où perché sur son siège,
Tour à tour
Chacun est entraîné,
Fait quelques petits tours,
Grisé, tout ébahi,
Puis, sa ronde finie,
Redescend, étourdi,
Et vient bien vite, ensuite, rentrer dedans le rang.
Un monde où tout branle et fluctue,
Où au flux impétueux s’enchaîne le reflux…
De cette vérité, il faut se pénétrer :
Au pinacle aujourd’hui, demain au pilori !
C’est-là la triste loi à quoi tous sont soumis.
La Roche Tarpéienne du Capitole est proche,
Comme la rue du Cirque qui jouxte l’Elysée
(Un cirque ? Décidément une vraie clownerie !)
Où une certaine Julie
Dessous le sombre porche
Nuitamment s’est glissée…
Personne alors ne s’en serait douté :
Pourtant il y avait bien anguille sous la roche !

*

« C’est fini : adieu donc, veau, vache, cochon, couvées !
Aujourd’hui me voici triste et désemparée,
Comme vous, électeurs, il m’a cocufiée,
Publiquement, aux yeux de tous
Il n’a pas craint de m’humilier,
De me bafouer
Sans pitié !
C’est plus pour moi qu’une simple secousse !
Dans le triste hôpital où il m’a reléguée,
Je me repose, a-t-il –
Quelle impudence ! –
Osé vous déclarer, lors de sa conférence !
En fait, je me morfonds
Car je vois bien qu’au fond,
Si je suis aujourd’hui une hospitalisée,
Demain probablement je ne serai
Plus qu’une femme licenciée
Et jetée sans vergogne hors de mon Elysée,
Une femme au chômage et bien mal remerciée,
Avec pour moi peut-être aucune indemnité.
Pourtant, comme tout un chacun le sait,
Tellement elles sont vraiment catastrophiques
Les statistiques
De la France à redresser,
La courbe du chômage
Qui, petit à petit,
Inexorablement,
(Certes, c’est bien dommage !
Pourtant se pouvait-il qu’il en soit autrement ?),
S’achemine vers des sommets
Tellement inouïs,
Jamais jusques alors atteints ni dépassés,
Dans ces conditions, vous me l’accorderez,
Pourquoi encore en rajouter ?
Pourquoi à Pôle Emploi
M’envoyer pour pointer ?
Mais si jamais il ose, cet horrible bonhomme,
Me faire ça à moi,
Je le traîne aux prud’hommes
Et sans tergiverser
Je le fais condamner
Pour tromperie odieuse,
Harcèlement mental,
Promesses fallacieuses,
Licenciement brutal…
Il ne faudrait quand même pas
Qu’il me croie aussi con, moi la grand’ journalisse,
Que tous ces brav’ couillons, tous ces pov’ socialisses
Qui pour lui ont voté et qu’il a entubés…
Ah, mais ! »

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33 Comments

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  • 0 / 10
  • champar , 16 janvier 2014 @ 21 h 51 min

    Félix Potin(s) (on y revient)
    deviendra peut-être Félix Faure (coquin de sort)

  • jejomau , 16 janvier 2014 @ 22 h 41 min

    Au fait : une “pétasse”… C’est quoi ?

  • Annette , 16 janvier 2014 @ 23 h 06 min

    Que c’est bien dit! Quelqu’un avait ecrit une belle tirade sur Madame de Maintenant. Maintenant c’est Madame D’Hyeres. Il va falloir passer a Girl-friend Number 2 (ou 4?). Aux dernieres nouvelles Gayette annonce qu’elle n’est pas enceinte. Aura-t-elle aussi droit a un cabinet particulier avec 5 laquais? Lamentable.

  • monhugo , 16 janvier 2014 @ 23 h 15 min

    Entendu à l’instant sur LCI : JG dément fermement être enceinte, rumeur d’une certaine presse étrangère.
    Aurait-elle avorté – ce qui mettrait tout le monde d’accord ? Une nouvelle branche de “l’affaire” du moment – à suivre !

  • monhugo , 16 janvier 2014 @ 23 h 28 min

    FH reçoit rue du Cirque.
    Félix Faure (marié, père de 2 filles) recevait sa “connaissance” (“Meg” Steinheil) à l’Élysée. Ce qui permit, le jour fatal, ce dialogue surréaliste.
    Le médecin appelé en hâte au palais, à un planton :
    “Le président a-t-il encore sa connaissance ? ” – dans le sens de : “est-il encore conscient” ?.
    Le planton, zélé, de répondre :
    “Non, elle vient juste de partir” – par une porte discrète..
    Faure mourut à l’âge de 58 ans, après 4 ans et 29 jours de mandat. Un 16 février (1899).
    Hollande a 59 ans, mais on le supporte depuis (bien que cela semble déjà une éternité) moins de 2 ans !

  • jo , 17 janvier 2014 @ 1 h 08 min

    Voilà des photos qui ne sont pas dignes d’une première dame de France et particulièrement lorsque l’on représente la France dans le monde. C’est n’est pas très honorifique pour le pays ! Avoir une actrice de film X à l’Elysée ce sera un comble après le mariage pour tous et le Gender !
    Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez H !
    http://ladywaterlooblogdunegrandmereindigne.blogspot.fr/2014/01/affare-detat-hollande-ne-dira-rien.html

  • monhugo , 17 janvier 2014 @ 1 h 28 min

    “Carlita”, ex-mannequin et chanteuse à filet de voix, très accueillante (avait notamment couché avec le père, avant de se faire engrosser par le fils – Raphaël Enthoven, le géniteur de son aîné, qui quitta Justine, la fille de BHL, pour elle…) n’avait pas non plus le profil d’une digne “Première dame”. Des photos d’elle à poil sont disponibles sur le net.
    Sur le coup, le Sarko(me) et le Fantoche : kif kif bourricot.

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