Nouvelle île de France : la problématique monétaire

Tribune libre de LMP*

Avant tout, posons le postulat suivant : ce bout de terre est indépendant et constitue un État souverain dans les faits. Il n’est donc soumis à personne, ni à un autre État ni à aucune organisation supranationale telle que l’ONU.

Dans un premier temps, la problématique du système monétaire sera abordée. Ensuite, nous en tirerons les conséquences d’ordres fiscales et budgétaires.

La problématique monétaire

Cette problématique doit se résoudre grâce à ce que l’histoire nous enseigne et continue chaque jour à nous enseigner. Le système monétaire actuel est issu du FMI. C’est une monnaie papier dont la valeur n’est basée que sur la « confiance » des investisseurs et détenteurs. Il n’existe plus de pays sans banque centrale qui ne régule la monnaie papier locale.

L’étalon-or est un système monétaire dans lequel l’unité monétaire est définie en référence à un poids fixe d’or et chaque monnaie nationale est librement convertible en or. Pour garantir cette convertibilité, la quantité de monnaie émise par la banque centrale est strictement limitée par ses réserves d’or. Les règlements entre pays sont effectués en or.

Avantages et inconvénients de la monnaie flottante

1)      Manipulation des cours facile, imprimer de la monnaie pour rembourser une dette en monnaie de singe par exemple. Le grand perdant est ici le peuple qui voit fondre son pouvoir d’achat du jour au lendemain sans aucun recours.

2)      Création de dette par création d’argent purement fictif. Les banques actuelles peuvent créer de l’argent qu’elles mettront à leur passif puis prêter ce même argent en demandant des intérêts. Ici, le système est pervers par ses effets à long terme. La tendance est à créer des dettes pour créer de la richesse. Le second inconvénient est la possibilité du bank run.

Avantages et inconvénients de l’or

1)      Impossible d’imprimer de l’or… la valeur de l’or est constante au niveau du pouvoir d’achat. On pourra se référer ici à un état de Malaisie faisant coexister or et monnaie flottante.

2)      L’or attire des convoitises, cependant il est possible de le placer dans des banques étrangères ou de se mettre sous la protection d’un puissant. La diplomatie est évidemment la meilleure des armes.

3)      Les banques prêtent ce qu’elles possèdent et rien de plus. Il n’y a pas de politique de surendettement facile.

4)      L’or reflète une richesse réelle et reconnue par tous et de tout temps. Une monnaie flottante est limitée dans le temps et sa fin ne profite pas au peuple.

On se rend compte finalement que la monnaie est étroitement liée à la politique budgétaire de l’État et donc à sa logique d’endettement possible. On peut également constater que plusieurs gros pays ont décidé de régler leurs achats de pétrole/gaz en or. Je pense à l’Iran, à la Chine et à la Russie qui ont décidé de se passer du dollar.

Créer une compétition de monnaies ?

C’est une théorie que j’ai parfois lue sur certains sites libéraux. À vrai dire, je me demande comment un État peut prétendre gouverner un peuple sans prélever une seule taxe (hors fond souverain). Les taxes ne sont pas percevables si vous payez en coquillages…

Une seule monnaie garantissant la stabilité des échanges, des valeurs et donc servant de garantie aux investisseurs me semble la meilleure solution.

Et à propos de fiscalité ?

Comme on l’aura compris, monnaie implique budget, ce qui influence la fiscalité.

Sujet complexe en France : lorsque l’on voit l’épaisseur du Code général des impôts, on pourrait le confondre avec une encyclopédie (dont chaque mot recèlerait une magouille).

Le meilleur pour tout le monde, État comme personnes morales ou physiques, c’est la simplicité et l’équité. Le système fiscal tel que nous le connaissons en France et maintenant dans beaucoup de pays (à savoir le taux progressif) a été inventé par le très socialiste Mussolini. Plus l’entreprise fait de bénéfices, plus son taux de taxe est élevé.

Le système alternatif proposé à Chypre (10%), en Irlande (12,5%), à Gibraltar (10%) ou encore en Russie (13%) est la flat tax. Ce concept veut que l’on taxe chaque entreprise pareillement, qu’importe son bénéfice. Si vous vous demandez pourquoi aucun de ces pays n’a de taxe inférieure à 10%, je vous incite fortement à regarder du coté de Bruxelles…

Ce système semble le plus juste à mes yeux car chaque entreprise contribue à la hauteur de ses moyen et empêche les abus confiscatoires.

Le dernier système à examiner est moins fréquent car mal aimé (détesté en fait) des enfers fiscaux. Il s’agit d’une taxe forfaitaire « absolue ». Aux Seychelles, par exemple, l’entreprise paie 100$ par an. L’impôt sur les sociétés n’existe pas là bas.

Maintenant que nous pouvons réfléchir plus amplement sur la question fiscale de l’entreprise, que faire pour le particulier ? L’impôt le plus juste reste celui qui est volontaire, le loto par exemple…

Mais pour garantir des rentrées certaines il faut aller un peu plus loin. On peut imaginer une TVA sur tout produit à un taux de X%. On peut également imaginer un impôt sur le revenu de X% également. J’estime que X devrait être inférieur à 5%. L’impôt sur le revenu serait prélevé à la source pour plus de simplicité et moins de bureaucratie.

Je vous laisse le soin de réfléchir à tout cela, aller plus loin, et suggérer vos idées.

Comment garantir la stabilité fiscale ?

Avoir une fiscalité attrayante c’est bien, la conserver c’est mieux ! Afin de garantir une stabilité à long terme, on pourrait imaginer un système référendaire qui devrait valider une augmentation de taxe par un résultat à 75% favorable. Les suffrages blancs et abstentions pris en compte. La baisse d’un impôt serait, elle, à la libre appréciation du dirigeant (Le référendum concernerait les gens touchés par ledit impôt : entreprise => entrepreneurs, TVA => tout le monde).

Cette stabilité dépend également de la politique économique de l’État. C’est donc pour cela qu’il est sain que les dépenses publiques soient validées par référendum lorsqu’elles sont supérieures à un certain seuil. Le Liechtenstein applique déjà cette mesure pour toute dépense supérieure à 100 000 CHF. Un endettement serait alors assumé par la population qui saurait à quoi elle s’expose sciemment.

*LMD est ingénieur généraliste. Trader à ses heures perdues, il est passionné par l’économie et la fiscalité.

Pour bien comprendre le projet, lire :

La France ailleurs et toujours : la possibilité d’une île, par Éric Martin
Sécession, An I, par Pierre-François Ghisoni
La France, Louis de Bonald et l’émigration : la vraie patrie, par Philippe de Lacvivier
La possibilité d’une île : la question monétaire, par Jonathan Schramm
> Compte-rendu de la réunion du 26 avril : partie 1 / partie 2 / partie 3 / partie 4 / partie 5 / partie 6 par Pierre-François Ghisoni

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16 Comments

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  • 0 / 10
  • Cril17 , 18 mai 2013 @ 16 h 11 min

    Je viens de découvrir à l’instant votre commentaire avec un peu de retard. merci pour votre très bienveillant intérêt.
    Je vous envoie le document dans l’heure qui suit !

  • Trévise , 23 mai 2013 @ 14 h 00 min

    Merci pour cet article, simple et bien structuré, qui m’éclaire sur un sujet pour lequel j’avais peu de connaissances.

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