Socialus Égalitus

Nos socialistes ont une nouvelle marotte. Les voilà qui se proclament régulièrement défenseurs d’une sorte de grande Égalité finale, projet semi-divin qu’ils auraient à achever. Dieu et mort mais eux sont encore là. Et quand leur bouche dit « Égalité », c’est pourtant égalisation qu’il nous faut bien entendre : Baissez la tête, disent-ils : égalité pour tous et qu’aucune ne dépasse !

Mais ce n’est pourtant pas en égalisant les hommes qu’on les rend Égaux. En égalisant les hommes on élague simplement leurs différences. Ces différences de chacun qui font la richesse de l’ensemble. C’est aussi leur altérité et une part de liberté qu’on leur dérobe.

Car de quelque chose qu’on égalise on tire un résultat obligatoirement plus court, moins élevé dans sa moyenne que l’original. D’ailleurs la langue française est révélatrice : il n’existe pas de verbe marquant exactement l’action d’amener à Égalité.

Ce que veulent donc nos bons socialistes c’est une égalité par la moyenne. L’égalité sans la majuscule ! Retirer de l’individu sa possibilité d’être lui-même plutôt qu’un autre. Et le ramener vers ce qu’il a de plus commun avec les autres. De plus bas donc. Cette espèce de socle commun dont chacun devrait au contraire pouvoir s’éloigner de toutes ses forces pour aller vers son individualité propre.

Mais une société composée d’hommes de cette sorte n’arrangerait pas les affaires socialistes : Ils lui préfèrent la masse rassurante et anonyme d’un corps social mou et malléable.

Parce que, de gauche ou de droite, les partis ayant vocation à gouverner préféreront toujours une foule demandeuse à une multitude autonome. Que la masse soit dépendante c’est ce qui les justifie ! La condition nécessaire à leur existence !

Et puis tout cela est bien pratique : à chaque fois qu’ils corrigent ce qu’ils appellent « une inégalité » nos bons socialistes s’en fabriquent une nouvelle plus injuste encore à défendre ! Un nouveau grand combat à mener ! Comme un mensonge mal dit en appelle un nouveau : à chaque fois un peu plus grand. Pour mieux justifier le précédent.

Related Articles

25 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Robert BERTRAND-RIGHI , 16 août 2013 @ 16 h 45 min

    Amener a Egalite ? Il n’existe pas de verbe dans la langue francaise ?

    Que veut donc dire “egaliser ” ?

  • monhugo , 16 août 2013 @ 16 h 58 min

    Le verbe français “égaliser” est soit intransitif, et veut alors dire “faire jeu égal”, soit transitif. En version transitive, “égaliser” veut d’abord dire “ajuster” ; il veut dire aussi “rendre uni”, “aplanir”, “niveler”. Qui donc “égalise” le fait plutôt d’un terrain, mais on peut “égaliser” les êtres humains aussi, en les mettant tous au même niveau. Le tout étant de savoir auquel : au plus haut, au plus bas, ou, comme en médiocratie actuelle, au milieu.

  • monhugo , 16 août 2013 @ 17 h 45 min

    Pour nos “zélites” zélées et zélotes laïcistes, “égalité” signifie en fait “égalitarisme”, c’est-à-dire l’égalité “rénovée” par l’idéologie. Tous pareils, tous des “zéros” (voir Koestler, dans “Le Zéro et l’Infini”), sous l’oeil de “Big Brother” (Orwell), la version ultime de la “fraternité” en relativisme. Quant à la “liberté”, ce qui précède montre assez qu’elle est comme Dieu, “morte”(Nietzsche).

  • V_Parlier , 16 août 2013 @ 18 h 21 min

    Au milieu serait déjà mieux que la réalité. Car quand on déborde de “tolérance” on ne peut faire monter le niveau de personne. Ainsi, comme on peut le voir par exemple avec l’enseignement, c’est bien au plus bas qu’on égalise.

  • V_Parlier , 16 août 2013 @ 18 h 23 min

    Allez, j’en rajoute une petite louche:
    http://www.pobudushego.ucoz.com/enseign.htm

  • mariedefrance , 16 août 2013 @ 18 h 38 min

    “”Mob :
    *Une conversion comme la vôtre ferait mon bonheur ; et, pour vous ramener au pur esprit de l’ évangile, mon directeur Paulus vous enseignerait d’ abord la dogmatique, la dialectique, la diplomatique et l’ hypercritique.

    Ahasvérus.
    * Laissez là, de grâce, ces mots vides. Pour me rendre le repos, c’est une religion nouvelle qu’il me faudrait, où personne n’aurait encore puisé. C’est elle que je cherche. C’est là seulement que je pourrai abreuver la soif infinie qui me dévore.

    Mob.
    * La nouveauté me plairait autant qu’à vous. Souvent il arrive, en effet, qu’un dieu est mort et enterré dans le ciel, et que nous l’adorons encore sur la terre. Toute la difficulté est de connaître au juste l’époque du décès, pour ne pas perdre son temps devant un squelette qui pendille à la voûte de l’éternité.
    Mais, après tout, dans le doute, un homme comme il faut peut toujours, au besoin, être son dieu à lui-même pendant une quinzaine d’années, en attendant que le ciel se déclare. “””

    La culpabilité nous a été enseignée au caté !
    L’orgueil se cultive.
    Le doute nous l’avons en nous, épris de vérité que nous sommes.
    Cela rend-t-il pour autant avide de savoir ?

    A chacun de voir…

    Merci de m’avoir remise sur la voie de l’auteur qui est un monument même s’il n’est pas mon préféré.

  • mariedefrance , 16 août 2013 @ 18 h 49 min

    + 1

Comments are closed.