Sortir de l’euro ?

François Billot de Lochner

La question de l’euro est devenue dogmatique : y rester est une saine évidence qui ne se discute pas, en sortir est une aberration traduisant une déficience mentale, voire des tendances fascisantes. Les élites politico-médiatiques ferment ainsi la porte à toute discussion sereine sur le sujet. À l’exception de Marine Le Pen, tous les leaders des grands partis politiques affichent leur détermination sans faille : l’euro est un acquis définitif. Et pourtant…

Si l’euro était la huitième merveille du monde, pourquoi tant de grands économistes, à peu près ignorés par le Système, démontrent-ils implacablement que la mise en place de l’euro fut une aberration économique, et que son maintien ne pourra durer ? Stiglitz, prix Nobel d’économie, économiste mondialement reconnu ; Sapir, grand économiste de gauche, unanimement respecté ; Gave, grand économiste de droite, non moins respecté ; Lauzun, économiste de renom, ex-Délégué général de l’Autorité des marchés financiers ; et tant d’autres…Ces économistes, qui savent de quoi ils parlent, sont formels : l’euro finira mal.

Si l’euro était la huitième merveille de la France, pourquoi la totalité des indicateurs économiques de notre pays se sont-ils effondrés à partir du début du siècle, date de sa mise en place ? La croissance, la dette publique, le budget de l’état, le chômage, le commerce extérieur, l’industrie, l’agriculture : tout s’est écroulé à une vitesse inédite. Les journalistes économiques, qui sont souvent à l’économie ce que Macron est à la culture, ne voient aucun rapport entre cette situation calamiteuse et l’euro. L’idéologie, sur ce sujet comme sur tant d’autres, les aveugle.

Les calculs du coût d’une sortie de l’euro, réalisés par le système politico-médiatique, sont généralement totalement erronés, et occultent totalement le second et si nécessaire calcul du coût du maintien de l’euro, coût véritablement pharaonique, que nous continuerons de payer à guichet ouvert.

Le débat sur l’euro doit donc s’ouvrir dans la sérénité, sur les fondements d’analyses réelles, non faussées par l’idéologie. À cet égard, certains organismes influents, comme le Medef, ou certains journaux à fort tirage, comme Le Figaro ou les Echos, s’honoreraient s’ils faisaient preuve, sur ce sujet capital, de plus d’objectivité, et s’ils travaillaient plus à fond ce dossier. Car les candidats à la présidentielle ne peuvent être valorisés ou jetés aux orties, de façon définitive et non argumentée, selon qu’ils sont pour le maintien de l’euro ou pour son abandon. Le sujet mérite un traitement de meilleure qualité, puisque l’avenir de notre pays en dépend, d’une certaine façon.

> François Billot de Lochner préside la Fondation de Service politique, Liberté politique et France Audace.

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8 Comments

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  • Charles , 17 mars 2017 @ 17 h 45 min

    Le débat serait rendu plus pertinent si les journalistes en particulier
    et les pro euro en général prenaient le temps de suivre un cours de monétique.

    La monnaie (ou l’argent) n’est rien de plus qu’une une convention de valeur “formatée”
    Formatée soit en billet papier dit billet de banque
    soit en écriture de banque adossée à une simple écriture de banque centrale.

    Un billet de banque c’est un chèque sans provision tiré par une banque centrale sur elle même et non encaissable, tout en étant libératoire de toute dette dans son pays d’émission.

    Seule une banque centrale dispose du privilège d’émettre ses chèques sans provisions
    dont la valeur finale est indexée sur la totalité des actifs situés dans le pays d’émission.

    Le fait de donner naissance à de tels chèques n’est pas un probléme en soi
    seulement si les conditions de base sont respectées dans le pays d’émission.

    A savoir, l’existence de deux contreparties:
    1-Une contrepartie matérielle et/ou immatérielle avant l’émission
    ceci au niveau national, donc du pays concerné, sous forme d’infrastructures diverses.
    Il va de soit que une nation en déshérence tel le Vénèzuéla ne remplit pas cette condition.

    2.-Une contrepartie matérielle et/ou matérielle après l’émission, au moment de l’injection de cette nouvelle monnaie au sein des circuits économiques du dit pays.

    On remarquera que la création monétaire raisonnée et dirigée constitue un véhicule de valeur permettant de réamorcer ou dynamiser une économie en stagnation.

    Cependant, l’initiative de cette création monétaire doit être associée
    au principe de responsabilité de l’émetteur, donc du pays d’émission.

    Ceci explique pourquoi la création d’une monnaie unique à un ensemble
    de nations distinctes est une absurdité économique, ceci à plusieurs titres.

    En revanche, il est possible d’envisager la création d’une monnaie commune adossée
    à un panier de réserves venant de chaque pays d’émission associé dans une confédération
    qui, par définition, n’est pas une fédération, telle que le voulait Hitler en 1936.

    Le scénario de cette sur-monnaie commune pouvant être complété
    par la création d’un fond monétaire européen (FME) échappant aux griffes de Bruxelles,
    donc aux griffes de Berlin.
    Voir les explications de François Asselineau sur les fondements nazis de la monnaie unique monnaie naturelle du 3eme Reich dans son délire de fédération européenne sous commandement allemand…..

  • Charles , 17 mars 2017 @ 17 h 51 min

    Parodie de discussion entre Hitler et ses généraux sur l’émergence de Hitler

    http://www.bvoltaire.fr/videos/loligarchie-decouvre-quasselineau-candidat,319127

  • jejomau , 17 mars 2017 @ 18 h 32 min

    La raclure Hollande a dit :

    « je suis dans un travail de démolition que je mène depuis cinq ans avec obstination… Laissez-moi faire ! »

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/03/hollande-je-suis-dans-un-travail-de-d%C3%A9molition-que-je-m%C3%A8ne-depuis-cinq-ans-avec-obstination.html

    Est-ce qu’une association (ou autres) va se décider à porter plainte pour Haute Trahison ?

    En effet l’Illégiitme, lors de son élection à la tête de l’Etat Français, selon l’article 5, s’est “porté garant de la Constitution et assure le fonctionnement normal des pouvoirs publics et la continuité de l’État. Vis-à-vis de l’extérieur, il est aussi le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités conclus par la France.”

    Mais ENFIN QUI VA DEFENDRE LE PEUPLE FRANCAIS ? Le Qatar ? L’arabie Saoudite ? Mais bordel : il n’y a que des lâches chez ces hommes politiques et ces tous ces hauts fonctionnaires ?

  • Jean-Michel THUREAU , 18 mars 2017 @ 9 h 32 min

    L’Euro, qui est une création globalement positive, doit être conservé et même évoluer dans le sens d’une plus grande orthodoxie monétaire : les pays de l’Euroland qui, comme la France, ont profité de la qualité exceptionnelle de cette devise pour s’endetter à trop bon compte sur le marché financier international, au détriment des pays membres non endettés et des pays extérieurs fragiles, ne devront plus être autorisés à le faire.
    Que les Français qui doutent de l’Euro se rappellent que les prix en Francs français ont été multipliés par 2.000 au cours du vingtième siècle et qu’ainsi des générations de petits épargnants ont été spoliées par l’État qui effaçait ses dettes au moyen de l’inflation monétaire.

  • Jean NOGUES , 18 mars 2017 @ 9 h 47 min

    Depuis quand le Figaro et Les échos sont-ils une référence dans un milieu de vraie droite ?

    Le Figaro s’accommode de tout depuis bien longtemps ! déjà sous Pierre Brisson, le néo-”ralliement” pointait son sale petit nez.

    Le Figaro s’accommode bien d’une femme de ménage à la tête de Paris, alors …….

    Quant à ”Les échos”, il nous enseveli de ses propositions d’abonnement sur Internet avec la même tactique de chantage que son compère ”Le Figaro” (—après quelques lignes du début d’un article quelqu’il soit—), un bel encadré peu discret occupe triomphalement la moitié de votre écran :

    SI VOUS VOULEZ LIRE LA SUITE, VOUS DEVEZ VOUS ABONNER. CET ARTICLE EST RESERVE AUX ABONNES

    Ce qui en dit long sur le savoir-vivre des actuels propriétaires du Figaro et de Les échos.

    Dieudonné, lui, a du vrai savoir-vivre. Il fait honte à ces feuilles racoleuses, et au moins, il sait nous faire rire assez souvent pour qu’on lui pardonne les fois où il met à côté de la plaque.

  • Sacha P , 18 mars 2017 @ 10 h 22 min

    Le Figaro vient d’être pris en flagrant délit de manipulation de sondages . D’après Europe Israël newsletter , le journal avait posé la question suivante : Etes-vous favorable à la sortie de l’euro ? Résultats : 59 % de oui , 41 % de non . Petit détail , la question posée se transformera en cours de route en ” craignez-vous les conséquences d’une sortie de l’euro ? ” ; ceci , évidemment , en conservant les mêmes chiffres ( 59 % de oui , 41 % de non ) .
    Bravo le Figaro ! Journal objectif de droite ???

  • Jean NOGUES , 18 mars 2017 @ 11 h 15 min

    Les ”spécialistes” qui pontifient sur la monnaie ont ceci de commun avec les électriciens qu’ils sidèrent généralement leur public, parce que ce public ne peut pas les suivre dans leur jargon initiatique.

    Quand je lis des dissertations sur les finances de Hitler, ou sur les élucubrations d’un Keynes, ça me gonfle grave.

    Hitler pratiquait la carambouille à grande échelle (par exemple sauf erreur de ma part, il a acheté à la Hongrie toute sa productions d’oignons d’une année, je ne sais plus si c’était en 1934 ou plus tard). Keynes était un dandy gravement malade dont le bouquin a ceci de commun avec les écrits de Nostradamus qu’on peut lui faire dire tout et le contraire de tout. Ce bouquin unique s’intitule ”théorie générale” (rien que ça !). Ce texte indigeste et abscons n’est lu intégralement par à peu près personne, et les ”spécialistes” de la spécialité ne l’évoquent que parce qu’ils craignent de paraître idiots s’ils n’en disent pas du bien ou ne s’y réfèrent pas à un moment ou un autre, c’est toujours le même processus avec les gourous quels qu’ils soient. (Theillard de Chardin, que personne ne lisait sérieusement, faisait fureur dans les salons en vertu des mêmes mécanismes psychologiques qui ont cours dans le microcosme).

    Ces ”spécialistes” seraient, la plupart, incapables de résoudre un problème de niveau modeste portant sur le mécanisme de l’intérêt composé. Mon rêve aurait été de demander à cette cheffe d’une région française qui produit des fromages de chèvre connus de résoudre un de ces petits problèmes devant des millions de téléspectateurs quand elle a été nommée, histoire d’attendre une place plus digne d’elle, à la tête d’une grande banque d’investissement….je ne lui aurais donné droit qu’à un stylo, une feuille de papier blanc et une calculette dotées des fonctions scientifiques basiques, la moins chère et la plus élémentaire du marché.

    Voici donc un archétype de ces problèmes : j’emprunte dix mille euros sur un an au taux annuel de 12 pour cent. Je promets d’avoir tout remboursé au plus tard le 31 décembre de la même année, sans autre précision. Le départ du crédit est le premier janvier. Je rembourse deux mille euros fin février. Je désire solder l’emprunt par anticipation le soir du 31 août. Combien dois-je payer au prêteur à cette date du 31 août, sachant qu’il est honnête, c’est-à-dire ne pratique pas l’escroquerie banale qui consiste à demander des frais pour remboursement anticipé ?

    N.B.1 je certifie que Keynes, comme la plupart de ses congénères escrocs financiers, aurait été incapable de résoudre ce problème.

    N.B. 2 il n’existe qu’un type de monnaie honnête, pas deux. C’est une monnaie adossée à un bien réel universellement désiré d’un bout à l’autre de la planète vivant en société organisée (ce qui exclut les aborigènes, les sociétés de pygmées, etc etc). La monnaie circule physiquement par billets INFALSIFIABLES, ECHANGEABLES SANS FORMALITE ET IMMEDIATEMENT, ou par pièces de monnaie comportant un titre bien défini de métal inaltérable universellement désiré (il peut y avoir plusieurs métaux), et la contrepartie physique est stockée dans des lieux inviolables et surveillés nuit et jour sans limitation dans le temps. Ce lieu, qui peut être multiple, est désigné sous le nom générique de ”Trésor Public (de la monnaie)”. Cette contrepartie comporte des métaux précieux, mais aussi des actes de propriété à garantie absolue (traversant même les guerres et révolutions), ces propriétés étant estimées en valeur de poids de métaux précieux acceptés par l’émetteur de billets. La couverture physique des monnaies en circulation ne doit pas pouvoir descendre au-dessous d’une certaine proportion des billets en circulation, qui ne saurait être inférieure à 50 %. Les rentrées d’impôts futures ne sont pas acceptées comme substituts de propriétés (autrement dit, un trésor public ne doit comporter que des propriétés effectives libres de toute hypothèque passée, présente ou future).
    La monnaie sert à tons les échanges, quel que soit le prix. Elle est libératoire sans restriction ni conditions, et parfaitement anonyme.

    Un Etat fort digne de ce nom doit veiller au respect des règles de base ; l’usure doit être interdite et punie avec la dernière sévérité (on en est fort loin aujourd’hui, malgré les textes en vigueur, qui ne sont jamais appliqués. Les lois sur l’usure sont en effet parmi les lois les plus bafouées en toute impunité)

    Tout emprunt à plus de cinq ans doit obligatoirement être assorti d’une assurance mais cette assurance doit être régie par des règles HONNETES, le calcul mathématique du risque étant aujourd’hui parfaitement maîtrisé. Bien entendu, ces assurances doivent compter automatiquement dans le calcul du TEG, un calcul que très peu de banques exécutent correctement et honnêtement parce qu’elles ne savent pas ce que c’est (les lois sur le TEG sont généralement faites par des hommes de paille des banques et ne valent pas un clou). Je signale que la plupart des assurances forcées pour crédits dits ”à la consommation” sont proposées à des prix qui vont de cinq à dix fois le prix honnête calculé mathématiquement, c’est un scandale absolu qui dure depuis plus de 30 ans contre lequel les pantins qui se disent ennemis de la finance ne protestent jamais. Ils ne protestent pas parce qu’ils n’ont pas les moyens intellectuels de le faire, si bien que les banques font ce qu’elles veulent en toute impunité, et si vous avez le malheur de les attaquer en justice, elles ont des armées d’avocats qui vont vous aligner avec une de ces matraques que je ne vous dis pas. Quant aux juges, ce sont presque tous des littéraires, donc incapables de comprendre quoi que ce soit à ce qu’ils jugent, ce qui les force à se fier aux ”experts”….qui sont à 99 % des hommes de paille des banques…..ainsi ça tourne en rond, et comme la population, avec l’abandon de l’instruction publique assortie de la méritocratie, est devenue ignare, on n’en sort pas et les banquiers sont devenus les rois du monde, bien que même pas un sur 10 000 d’entre eux ne soit capable de résoudre mon petit problème avec un stylo et une calculette ; donc pas d’hésitation, un état fort et compétent doit imposer l’ordre et l’honnêteté dans tout ça, avec de vrais inspecteurs compétents (donc capables de comprendre les rouages mathématiques de tous les types de crédits) ayant le pouvoir de faire condamner sans pitié toutes les arnaques bancaires actuelles.

    Mélenchon se dit ennemi de la finance : écrivez-lui pour lui demander comment il va s’y prendre concrètement pour leur imposer l’honnêteté, et surtout, prévenez-moi s’il vous répond ! je ne risque rien alors je vous dis sans crainte que vous pouvez me réveiller à deux heures du matin s’il vous répond ! pfffff !

    Avec une monnaie honnête conduite comme je l’expose, chaque citoyen pourra conserver chez lui toute la monnaie qu’il voudra, et pourra payer en espèces tout ce qu’il voudra. Avec ça, dans les rapports entre citoyens et banques; les vaches seront mieux gardées.

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