Le rappel à la loi du Pape François!

Sont-ils incultes, idiots ou de mauvaise foi ? C’est la question qu’on se pose à entendre certains commentateurs lorsqu’ils évoquent les propos du Pape François aux parlementaires français. Le Saint-Père a  a rappelé qu’une loi pouvait être votée, mais aussi abrogée et que les représentants du Peuple devaient être davantage à la recherche du Bien Commun qu’à l’écoute de la mode. Ce conseil paternel ferait polémique. Il n’aurait pas visé la récente loi sur le mariage entre personnes de même sexe. Et si tel était le cas, il y aurait un écart par rapport au « Rendez à César… » du Christ. Les choses sont pourtant claires : le Pape a appelé les élus catholiques à abroger la loi. Cela n’a rien de nouveau puisque le Saint-Siège a constamment demandé aux élus catholiques de s’opposer à des textes législatifs allant dans ce sens. Recevant les évêques en septembre 2012, Benoît XVI avait appelé les catholiques à la lutte contre une conception de la nature humaine erronée. En 2003, déjà la Congrégation pour la Doctrine de la Foi rappelait l’opposition de l’Église à tout « projet de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles. » C’est donc parfaitement conforme à l’enseignement de l’Église. C’est un point qui ne laisse place à aucun doute ni à aucune discussion car il est, à la fois, inscrit dans la révélation et conforme à la raison humaine. L’Évangile selon Saint Matthieu, mais aussi ceux de Marc et de Luc sont explicites quant à la nature du mariage dont le but est d’unir en une seul chair l’homme et la femme créés différents et complémentaires. La raison ne peut que reconnaître cette dualité des sexes qui les rend indispensables l’un à l’autre pour engendrer la vie.  Il s’agit donc d’un principe qui justement n’appartient pas à César mais se situe aux niveaux de la loi divine et de la loi naturelle auxquelles la loi positive doit se conformer aux yeux de tout chrétien.

“La révolte devient juste après le vote d’une loi qui bafoue de manière arrogante et absurde la nature humaine et la parole divine.”

Le grand mérite de la religion catholique par rapport à d’autres ne consiste certes pas à enfermer la spiritualité dans les têtes pour laisser libre cours à tout caprice moral ou politique dans l’espace public et laïque, mais à donner la plus grande liberté aux responsables politiques dans le domaine temporel à condition que l’Église puisse s’exprimer sur tous les sujets et que le pouvoir  ne porte pas atteinte à ce qui touche à la foi ou répond aux exigences de la raison humaine. Lorsque cette limite n’est pas respectée, la révolte devient juste, et c’est le cas après le vote d’une loi qui bafoue de manière arrogante et absurde la nature humaine et la parole divine. C’est pourquoi il est parfaitement légitime que le Souverain Pontife rappelle le message de foi et de raison qui doit inspirer les détenteurs de pouvoir chrétiens, et qu’il demande aux autres de réfléchir à ce que réclame la dignité de la personne humaine, celle des enfants, celle des femmes, notamment : l’évocation par certains de la location des ventres de femmes en vue de passer commande d’un enfant est une atteinte insupportable à la dignité de la femme, qui n’est pas une machine, et à celle des enfants qui ne sont pas des objets. En deçà de ces scandaleux dérapages, la loi a été une insulte à l’idée que les chrétiens ont du mariage. Ils demeurent bien obligés de passer devant un maire, pour une formalité désormais privée pour eux de tout sens. La République rassemble pour le Bien Commun. Lorsqu’elle divise, plus d’ailleurs pour le plaisir de la transgression que pour satisfaire une infime minorité, elle trahit sa mission. C’est toute la question de la laïcité évoquée également par le Pape. Celle-ci qui doit son épanouissement au terreau chrétien de la distinction entre spirituel et temporel ne doit pas consister à abattre les valeurs chrétiennes au cours d’une guerre civile qui ne dit pas son nom, banaliser l’avortement, autoriser l’euthanasie, faciliter les recherches sur l’embryon et saper les lois bioéthiques. Cette subversion générale redonne son véritable sens à un mariage, non pas pour tous, mais contre le christianisme, contre ces idées et ces valeurs qui ont construit notre civilisation et que des enfants immatures cassent comme un jouet dont ils sont fatigués. À tout le moins, une telle loi aurait dû être votée avec prudence. Elle l’a été avec brutalité. Pas de référendum, des commissions parlementaires méprisantes, une accélération du processus, une répression policière sans mesure accompagnée d’une manipulation de l’opinion indigne. Le Nouvel Obs reproche au Pape de s’en prendre aux lois de la République. Le journal officiel des bobos ne comprend-il pas que c’est ce genre de loi et la manière de les instaurer qui porte atteinte à la République, à ce Bien Commun qui devrait nous unir et que l’on détruit ? Heureusement qu’il y a un Pape pour rappeler que notre civilisation helléno-chrétienne, c’est Antigone, Thomas Becket et Thomas More, qu’il y a un devoir de s’opposer à une loi injuste et de l’abroger quand on en a le pouvoir.

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12 Comments

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  • Francois Desvignes , 17 juin 2013 @ 17 h 25 min

    Vanneste,

    Les républicains nous haissent

    Précisemment parce que sommes Français.

    Français, Fils privilégiés de Dieu.

    Ils nous haissent par haine de Dieu à Qui ils reprochent d’être un obstacle à leur propre déité.

    Ils ne font plus, consciemment ou non, que l’exact inverse de ce que la Volonté de Dieu leur commande : ils apppliquent un Décalogue inversé. Du dixième au premier Commandement, à l’envers.

    Jusqu’à notre génocide

    Faute pour nous de les avoir adorés aux lieu et place de Notre Dieu

    Raisonnez -les autant que vous voudrez, ça ne changera pas le fait que pour eux, notre avenir est au Colisée.

  • Hubertin Mesnillon , 17 juin 2013 @ 20 h 10 min

    Les propos du pape sont disponibles ici : http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/DOCUMENT-Discours-du-pape-Francois-aux-Parlementaires-francais-2013-06-15-973826

    Il n’y est jamais question de revenir sur la loi Taubira, ni même d’abroger les lois mauvaises. Le pape a seulement souligné que la tâche des parlementaires n’étant pas uniquement technique, mais qu’il leur revenait de donner aux lois des qualités humaines, et que l’Église offrait une vision complète de la personne et du bien commun qui avait sa place dans le débat politique français.

    Il y a donc eu emballement médiatique sur ce que le pape n’avait pas dit comme lors de la polémique sur les Roms. Et comme lors de la polémique sur les Roms, ce n’est pas parce qu’il ne l’a pas dit qu’il n’en pense pas moins : il a déjà rappelé à de nombreuses reprises son opposition de principe au mariage gay, à l’euthanasie ou à l’avortement.

  • Gisèle , 17 juin 2013 @ 21 h 32 min

    Mais @François , vous savez QUI aura de toutes façons le dernier mot !
    L’ humanité se relèvera . Le vrai Maître connaît les limites à ne pas franchir .

  • Eric , 17 juin 2013 @ 22 h 43 min

    Mais bien sûr qu’une loi peut -être abrogée. La loi taubira n’est-elle pas une abrogation du mariage homme-femme ?
    Abrogée une loi, modifier une loi, rédiger une loi, c’est le quotidien des députés.

    Et s’ils ne veulent pas le faire, ils peuvent toujours démissionner.
    Et le mariage gay est un mariage contre-nature. pour moi, ce n’est pas un mariage, c’est une vaste fumisterie qu’impose un pouvoir qui ne reconnait pas la démocratie.

  • Fvern , 18 juin 2013 @ 10 h 29 min

    Petit rappel:

    Ce qu’a dit le pape aux parlementaires au Vatican:

    « Monsieur le président, chers Parlementaires,

    Faisant suite à votre demande, je suis heureux de vous recevoir ce matin, membres du Sénat et de l’Assemblée nationale de la République française.

    Au-delà des différentes sensibilités politiques que vous représentez, votre présence manifeste la qualité des relations entre votre pays et le Saint-Siège.

    Cette rencontre est pour moi l’occasion de souligner les relations de confiance qui existent généralement en France entre les responsables de la vie publique et ceux de l’Église catholique, que ce soit au niveau national ou au niveau régional ou local. Le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l’État français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. On peut se féliciter que la société française redécouvre des propositions faites par l’Église, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun.

    L’Église désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de la société et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement dans le domaine anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel. En tant qu’élus d’une Nation vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent, il est de votre devoir, je crois, de contribuer de manière efficace et continue à l’amélioration de la vie de vos concitoyens que vous connaissez particulièrement à travers les innombrables contacts locaux que vous cultivez et qui vous rendent sensibles à leurs vraies nécessités.

    Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine. Je vous formule donc mes encouragements les plus chaleureux pour continuer dans votre noble mission, cherchant toujours le bien de la personne en promouvant la fraternité dans votre beau pays.

    Que Dieu vous bénisse !”

    Maintenant à chacun de se faire son opinion. Moi j’adhère.

  • Jean , 18 juin 2013 @ 16 h 17 min

    Je ne vois vraiment rien dans ce texte qui puisse être interprété comme une ingérence du Pape dans nos affaires. Il es clair et limpide.
    J’adhère ainsi qu’à l’article de M. Vanneste.

  • MP , 18 juin 2013 @ 18 h 38 min

    Le vrai scandale, c’est le fait que le Pape n’ait pas clairement condamné la loi sur le mariage homosexuel et alerté sur les funestes conséquences qui en découleront (adoption, GPA/PMA…).

    Le vrai scandale, c’est que nous subissions une religion qui ne dit pas son nom, parce qu’occulte et réservée aux seuls initiés, ennemie des traditions et des religions catholique et musulmane des profanes que nous sommes, ennemie de l’homme et de l’ordre naturel, parce que matérialiste et satanique.

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