Le menhir et le croissant

La récente affaire de la « fournée » a permis à Marine Le Pen de « tuer le père » une bonne fois pour toute. Marie d’Herbais était-elle en mission pour tendre un piège ? Nous le saurons plus tard. En revanche, ce que nous savons déjà, c’est que Jean-Marie Le Pen n’est pas et n’a jamais été anti-arabe ou anti-islamique. Chose étrange, cet aspect du personnage n’est pratiquement jamais évoqué, car comme souvent en France, gênant autant pour les adversaires du Menhir qui veulent le taxer de racisme envers les immigrés musulmans, que pour ses admirateurs qui, pour la plupart, sont farouchement hostiles à la présence de ces immigrés.

En octobre 1956, lors des événements de Suez, Le Pen, qui fait partie du corps expéditionnaire envoyé en Égypte, donne l’ordre à ses soldats d’orienter les sépultures des Égyptiens tués au combat vers La Mecque afin de respecter les traditions musulmanes.
Dans son discours de député à la tribune de l’Assemblée nationale, le 29 janvier 1958, il explique son militantisme pour l’Algérie « française » :

« Ce qu’il faut dire aux Algériens, ce n’est pas qu’ils ont besoin de la France, mais que la France a besoin d’eux. C’est qu’ils ne sont pas un fardeau ou que, s’ils le sont pour l’instant, ils seront au contraire la partie dynamique et le sang jeune d’une nation française dans laquelle nous les aurons intégrés. J’affirme que dans la religion musulmane rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l’essentiel, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale. D’autre part, je ne crois pas qu’il existe plus de race algérienne que de race française son militantisme pour l’Algérie « française ». Il y a une collectivité que les us et coutumes ancestraux séparent à la fois du monde moderne et de la collectivité d’origine métropolitaine. Offrons aux musulmans d’Algérie l’entrée et l’intégration dans une France dynamique. Au lieu de leur dire comme nous le faisons maintenant : « Vous nous coûtez très cher, vous êtes un fardeau », disons leur : « Nous avons besoin de vous . Vous êtes la jeunesse de la Nation » […] Comment un pays qui a déploré longtemps de n’avoir pas assez de jeunes pourrait-il dévaluer le fait d’en avoir cinq ou six millions ? »

La même année 1958, au mois de mars, Le Pen, dirigeant poujadiste, présente à Paris la candidature d’un musulman à une élection législative partielle, celle d’Ahmed Djebbour qui sera élu.

En novembre 1990, il se rend en Irak pour négocier avec Saddam Hussein la libération de 55 otages qu’il ramène en France. À la grande surprise de nombreux membres du FN, il déclare soutenir le dirigeant irakien, chef d’un parti frère (le Baath) du FLN algérien.

En 1995, Jany Le Pen, sa seconde épouse, fonde l’association caritative « SOS enfants d’Irak ».

En 1995 sa fille, Marine Le Pen, évite à son client algérien, Nourredine Hamidi, une expulsion qui lui était promise depuis 24 ans. Elle reconnait qu’il lui est arrivé, “de plaider gratuitement en faveur des immigrés quand ils sont injustement traités”.
Qui sait si un événement survenu au Vietnam en 1953 n’a pas joué un rôle dans l’arabophilie de Jean-Marie Le Pen. En effet, il a échappé à la mort, grâce à un soldat algérien, Bouabda Zaidi. Alors que le futur président d’honneur du FN était grièvement blessé par l’explosion d’une grenade, ce soldat a sécurisé le périmètre, permettant aux secours d’intervenir.

Mais on peut aussi remarquer que l’extrême-droite française, notamment de formation monarchiste a souvent été favorable à l’islam et à l’arabité. Citons par exemple le Maréchal Lyautey et l’écrivain-diplomate Jacques Benoist-Méchin.

Aujourd’hui, le chef du parti Jobbik, héritier des Croix fléchées nazies hongroises, Gabor Vona, affiche son islamophilie inconditionnelle. À Ankara, en septembre 2013, il explique que “l’Islam est le dernier espoir de l’humanité dans les ténèbres du globalisme et du libéralisme”. Il révéle que sa vie personnelle est influencée par l’islam et les musulmans qu’il côtoie en tant qu’amis et collègues.

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28 Comments

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  • ostrogone , 18 juin 2014 @ 9 h 59 min

    je connaissais ces “détails” de la vie de JMLP et je regrette la réaction de Marine. Le coup de la “fournée” n’est qu’un épisode de plus de la même chanson : (v. ci-dessous)

    1987 – 2014 mêmes coups bas !

    Sur le Littré, 98 lignes pour le mot « détail », dont 3 (!) sur le sens de « mésaventure que l’on traite légèrement ». C’est cette acception secondaire, mineure, qui a été retenue contre JMLP, qui lui, l’avait évidemment, dans le contexte, utilisé au sens premier de « partie d’un ensemble » sauf à pratiquer mauvaise foi et procès d’intention (présomption de culpabilité).
    Sur le Littré toujours, deux acceptions « premières » du mot « fournée » : quantité de pain, ou nature de ce que l’on met à cuire dans un four, et une « imagée » : « certain nombre de personnes qui sont nommées à la fois à la même dignité ». C’est, cette fois-ci le sens « premier » qui a été retenu.
    On peut observer sous le même angle tous les autres « dérapages » qui ont fait les choux gras de la « Grosse Presse », c’est toujours l’interprétation défavorable qui est montée en épingle.
    Quand, dans les années 90, Tapie avait « dérapé » (j’ai oublié le contenu) on avait fini par décréter : « certes, c’est ce qu’il a dit, mais ce n’est pas ce qu’il a voulu dire ».
    Pour Le Pen, c’est « « certes, ce n’est pas ce qu’il a dit, mais c’est ce qu’il a voulu dire ».
    Après, on peut toujours gloser sur la maladresse, l’inopportunité … etc de ces propos, pourquoi pas, il n’en reste pas moins que le procès est systématiquement malhonnête et à charge.
    Ne pas se tromper d’ennemi !

  • Agathon , 18 juin 2014 @ 11 h 34 min

    Le problème n’est pas là: il n’est nullement question de remettre en cause le positionnement ni l’action de JMLP, notamment dans les traquenards qui lui furent tendus par les adversaires de la France.

    La situation explosive dans laquelle se situe notre pays ne permet plus de gaspiller les munitions , et le temps que nous avons malheureusement laissé filer.Tous nos actes, toutes nos paroles doivent être pensées, dosées, pour ne prêter à aucune des ambiguités ( tordues) que nos adversaires ont les moyens d’amplifier, calomnier , détourner dans leur sens par les moyens qu’on connait. Ne pas respecter cette régle, c’est s’exposer en vain à se mettre dans la faiblesse de la défensive et de la justification sans fin dont les français sont las.

    L’humour à la Déproges, le calembour de 2ème degré, ne font plus rire ….c’est l’une des conséquences d’un pays désormais conditionné par la vulgarité officielle à la Bedos , Ruquier et j’en passe qui sont et seront les éternels couchés du système qui les paie.
    A tort ou à raison les faits sont là. C’est l’un des effets de la décadence de notre pays

    Par l’argumentaire offensif, la précision ciblée des mots , Marine frappe juste ( les résultats sont là).Désormais les français attendent des hommes politiques la fiabilité . Je pense que JMLP n’a pas compris cette évolution parce qu’il est issu d’une Epoque où l’éducation permettait de tout dire et de tout entendre parce que la liberté de penser et de jugement n’avait pas encore été altérée. Ne pas l’avoir compris plus tôt nous a trop fait perdre de combats essentiels. Nos adversaires ne laissent plus de place à l’humour, même grinçant? OK il est temps à notre tour de ne plus rien leur concéder, puis qu’à ce jeu là , les événements nous donnent déjà raison.Ni sur le fond, ni sur la forme on ne doit plus rien lacher!

  • Goupille , 18 juin 2014 @ 12 h 35 min

    1- Il y a un cuir dans le texte :
    “D’autre part, je ne crois pas qu’il existe plus de race algérienne que de race française (son militantisme pour l’Algérie « française ».) : cuir de copié/collé.

    2- Ce site merde : il affiche des erreurs supposées d’adresse et pseudo et écrase les messages.
    Qui ne lui conviennent pas ?
    Dont l’expéditeur, grande gueule engagée repérable et repérée, ne convient pas ??
    A qui ???

    Ce site doit, dans la journée, être sous contrôle des épigones de la Vallseuse. Cela passe mieux en pleine nuit.

    A ce sujet : seul Estéban reste en tôle “en attente d’un procès” dans l’affaire bidonnée Méric.
    Les Antifas, qui ont volontairement provoqué les autres, sont blancs comme neige. Sans doute grâce aux protections médiatiques FR3 et politico-maçonniques dont ils jouissent.

    Coup de torchon.

  • Goupille , 18 juin 2014 @ 12 h 38 min

    Midi trente-huit. Cela passe.
    La flicaille est partie à sa mangeoire.

  • monhugo , 18 juin 2014 @ 12 h 47 min

    Le sieur Benguigui (le vrai nom de Patrick Bruel)*, à nous imaginer faisant un saut dans le passé, n’aurait rien eu à craindre des camps nazis, en restant dans son Algérie natale, au temps de Vichy.
    * L’individu, bien en cour, a obtenu par décret en 2003 le droit de s’appeler officiellement “Bruel Benguigui”.

  • Corn flakes , 18 juin 2014 @ 12 h 58 min

    Stop la théorie du complot !

    Il peut sans doute y avoir des problèmes techniques mais seul NDF contrôle les commentaires.

    Et je n’ai pas l’impression qu’un caviardage outrancier soit appliqué.

  • monhugo , 18 juin 2014 @ 13 h 23 min

    J’en fais personnellement les frais, côté notations.
    La vérité est “judéophobe”.

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