Le socialisme, un drame pas drôle !

Tribune libre de Christian Vanneste*

Gérard Depardieu a rendu son passeport français en accompagnant celui-ci d’une lettre au Premier ministre. « Minable ? Vous avez dit minable ? Comme c’est minable ! » Chacun aura reconnu le pastiche de Louis Jouvet dans Drôle de Drame. L’un des acteurs français les plus connus et les mieux payés tire sa révérence. Sous l’insulte, il ajoute la flèche du Parthe en direction d’un Ayrault, qui, décidément, n’en manque pas une. La tirade est ironique et méprisante. On y sent l’homme blessé. Il y a quelques jours, Alain Delon rappelait avec franchise, que vivant en Suisse depuis des années, il n’avait pas de commentaire à faire. Il y a peu, une salve médiatique avait frappé Bernard Arnault, le patron de LVMH. Les Français vont-ils enfin prendre conscience du ridicule dont se couvre aux yeux du monde entier un pays qu’on croyait intelligent, et qui l’a été, qui entreprend méthodiquement de chasser ses personnalités les plus réputées, ses meilleurs contribuables, sous prétexte de faire rentrer plus d’impôts ? La prétendue droite n’a pas eu le courage de supprimer l’impôt sur la fortune. Elle a préféré biaiser avec cette fausse intelligence qui n’est que le masque de la lâcheté. Elle a instauré le bouclier fiscal, avec le résultat que l’on sait : des remboursements de « trop-payés » aux montants révoltants. La véritable intelligence s’appelle courage ! Elle consiste à voir le problème, à trouver la solution, à les exposer l’un et l’autre au peuple, et à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Elle s’est appelée Churchill ou Thatcher au Royaume-Uni, Schröder en Allemagne. Elle n’a plus de nom en France depuis Pompidou. Le triste personnage qui est à la tête des « Jeunes Pops » avait cité Laval. C’était révélateur de la culture d’ignorance et de lâcheté qui prévaut dans notre pays. Schröder a perdu les élections, mais il a fait gagner son pays qui tire profit, aujourd’hui, des réformes difficiles qu’il a osé entreprendre. Voilà un socialiste respectable qui ne fait pas partie, malheureusement, des produits de qualité que nos voisins d’Outre-Rhin nous importent en masse.

“La montre socialiste, qui n’est pas suisse, sauf pour les membres du parti qui en font collection, est en panne depuis 1792.”

Notre production locale de socialistes est très différente. Il s’agit d’une fabrication périmée, dangereuse et incapable d’affronter le marché international. La montre socialiste, qui n’est pas suisse, sauf pour les membres du parti qui en font collection, est en panne depuis 1792. Une lecture de l’histoire westernienne situe les gentils à gauche et les méchants à droite, avec une curieuse inversion des valeurs. Les émigrés qui fuient un pays qui les rejette, les nobles de 1789, habitués à payer l’impôt du sang, ou les créateurs et les talents d’aujourd’hui, poursuivis pour délit de réussite sont les mauvais. Les immigrés, qui ont un taux de chômage deux à trois fois supérieur à celui des nationaux et qui constituent 22% de la population pénitentiaire sont les gentils. Déchéance de la nationalité pour les premiers. Droit de vote sans nationalité pour les seconds. Les pays que l’on fuit ne sont pas ceux où règne la liberté. La gauche maintient un dangereux climat de guerre civile, avec, comme c’est bizarre, les bons Français et les mauvais : pour peu, c’est la droite qui pourrait rappeler les heures noires de l’histoire ! Jamais la liberté d’expression n’a été davantage menacée devant des tribunaux de plus en plus politiques. Un parti  qui est choisi par près d’un électeur sur cinq est exclu de la vie politique. Les riches sont sur la liste des suspects. Cette préférence idéologique qui se double d’une mise à l’index de la préférence nationale exige un patriotisme sacrificiel auquel ne sont soumis ni les privilèges des politiciens, ni les candidatures à la nationalité française. Le bon sens appelait prioritairement le renforcement de la compétitivité et de l’attractivité de notre pays, et celles-ci, la baisse des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires. Au lieu de mener une guerre froide sociale, il fallait gagner la guerre économique, avec plus de travail et moins d’assistance, une diminution du poids du secteur public et une baisse du coût de production, un allongement du temps de travail et une plus grande incitation à travailler. Une TVA sociale à 25% et une suppression de l’ISF au pays des industries du luxe n’auraient pas visé la démagogie, mais la création d’emplois.

Michel Sardou se dit fier de continuer à payer ses impôts en France. Il faut l’en féliciter. Mais l’attachement des vrais patriotes à leur pays ne doit pas servir de caution à ceux qui le trahissent vraiment en le gouvernant si mal. La gauche aime les mutineries. Elle ne devrait pas s’étonner que certains désertent une armée dont les chefs demandent des efforts auxquels ils ne se livrent pas eux-mêmes.

*Christian Vanneste est un ancien député UMP du Nord.

Related Articles

17 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • albert2 , 17 décembre 2012 @ 22 h 39 min

    Mon cher gros, tant de tristesse et de révolte se soigne très bien… en Belgique.

  • france betbeder , 18 décembre 2012 @ 7 h 45 min

    surtout que nos impôts ne servent pas à combler les déficits, sécurité sociale, caisse de retraite, mais à supporter TROP de soi-disant ministres, à créer des emplois de fonctionnaires inutiles et à assister des gens qui arrivent de partout, alléchés par notre système social d’aide : l’heure des réformes de fond a sonné, mais ce n’est pas ce gouvernement d’incapables qui va les mettre en place. Le départ des ‘riches’ est une chose, peut être regrettable mais la fuite des cerveaux des jheunes diplomés qui font leur carrière ailleurs, est autrement plus grave, ce sont eux l’avenir et ils ne veulent pasêtre imposés comme nous le sommes, sans arrêt.

  • Pierre M'Ba , 18 décembre 2012 @ 8 h 08 min

    albert 2
    ne sont-ils pas de la même paroisse ?

    les hommes politiques d’opposition me font penser à des chiens à la chaine: ils aboient.
    quand on les libère ils se réfugient sous la table.
    monsieur vanneste je lis vos commentaires depuis quelques mois, j’aime vos réflexions, votre style. MAIS QU’AVEZ VOUS FAIT DEPUIS 40 ANS ???????????????????????

    comment fait-on pour se désabonner de ndf ?

    Tikala malamu !

  • Frannot , 18 décembre 2012 @ 9 h 56 min

    “Les émigrés qui fuient un pays qui les rejette, les nobles de 1789, habitués à payer l’impôt du sang, ou les créateurs et les talents d’aujourd’hui, poursuivis pour délit de réussite sont les mauvais. Les immigrés, qui ont un taux de chômage deux à trois fois supérieur à celui des nationaux et qui constituent 22% de la population pénitentiaire (avec les français d’origine africaine et nord africaine, comme tout le monde le sait malgré l’interdiction des statistiques ethniques et le reconnaît même à gauche, on atteint 60 %) sont les gentils.”

    On reproche à Depardieu de partir en Belgique, non pour l’amour de ce pays mais pour des avantages fiscaux – ce qui représente une goutte d’eau pour notre budget, mais, qui reproche aux millions d’immigrés et clandestins (c’est-à-dire qui en plus violent délibérément notre loi) de venir en France non pour l’amour de notre pays mais pour les avantages sociaux ? et ça, ça met en péril le budget de l’Etat et de la Sécurité Sociale.

  • Patriote , 18 décembre 2012 @ 10 h 14 min

    Un excellent article aussi ici !!!

    Courage gégé !!

    http://www.mediaslibres.com/tribune/post/2012/12/18/Courage-Gege

  • pat61 , 18 décembre 2012 @ 10 h 20 min

    AYRAULT qui se permet d’insulter DEPARDIEU de “minable” mais il doit prendre un miroir et se regarder dedans, car le MINABLE c’est bien lui. Il est irrespectueux, ce premier ministre et il devrait apprendre la politesse, lui qui n’à été présent à NANTES que pour les honneurs et n’à jamais rien fait de sa vie. Cet homme est la honte de notre pays….

  • Helvète , 18 décembre 2012 @ 11 h 40 min

    Réponse à Christian Vanneste.

    Effectivement depuis 1792, la France est en guerre civile permanente, il faudrait se poser des questions sur cet état de fait et en tirer des enseignements. Loin de vouloir défendre la monarchie, je pense qu’il est indispensable que les Français fassent une critique sérieuse des cinq républiques qui se succèdent depuis deux cents ans. Un seul homme émerge de cette période : Charles de Gaulle.
    La gauche c’est le bien, la droite c’est le mal, sur ce sujet, je vous conseille de lire l’ouvrage de l’universitaire israélien Simon Epstein, paru li y a quatre ans dans un silence assourdissant des médias : “Le Paradoxe Français, les Antiracistes dans la Collaboration, les Antisémites dans la Résistance”.

Comments are closed.