L’AFP prise sur le fait ou l’AFP dans ses (basses) œuvres

Dans l’univers médiatique où nous baignons, un univers où domine – nous le savons bien hélas ! – la désinformation et la propagande, chacun tient son rôle, à son rang et à sa place. Ainsi en est-il de l’AFP, un acronyme pour Agence France Presse, laquelle agence, on le sait, produit et fournit une bonne partie de la copie publiée par nos quotidiens, en particulier par nos quotidiens de province. Comment s’acquitte-t-elle donc de sa tâche cette agence qu’au vu de son intitulé on pourrait croire effectivement « nationale » ?

Un exemple tout frais pondu, cueilli aujourd’hui dans mon quotidien régional, nous permettra de nous en faire une édifiante idée. On pourra constater là que, non seulement les folliculaires de l’AFP sont le plus souvent outrageusement partisans, que non seulement, ils écrivent le plus souvent comme des cochons, malmenant allégrement le lexique et la syntaxe (Saint Taxe, priez pour eux !) mais aussi qu’ils se révèlent très largement ignares et dépourvu de la plus élémentaire culture historique, ce qui est tout de même un peu gênant, y compris quand ce que l’on se propose de commenter, ce n’est que de l’actualité actuellement actuelle.

Cette absence de culture historique élémentaire, je ne me contenterai pas de l’évoquer de façon vague et générale, mais je vais en apporter immédiatement la preuve irréfutable. La phrase que notre plumitif bien mal inspiré vient, à l’appui de sa démonstration malveillante et dans le but de mieux « stigmatiser » celle-ci, reprocher à Marion Maréchal Le Pen comme « propos classiques à l’extrême-droite », c’est la phrase : « Qui n’a pas vibré à la fois au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment français ! ». « Ouah !, « sacre », c’est royaliste ça, c’est beurk, pas beau, caca ! », a dû se dire notre très inculte journaleux. Quant à la « Fête de la Fédération », ne sachant apparemment pas que ladite fête qui s’est tenue le 14 juillet 1790 sur le Champ de Mars, est à l’origine de notre grande fête nationale républicaine, il a dû se dire que c’était également réactionnaire, beurk, pas beau, caca !

Mais surtout, ce qu’il semble totalement ignorer, cet héroïque résistant et grand pourfendeur des idées nauséabondes, c’est qui est en réalité l’auteur de cette phrase pourtant relativement fameuse. Celui-ci ne devrait pas être un inconnu pour lui puisqu’il n’est autre que le grand historien Marc Bloch, fondateur avec Lucien Febvre de l’école des Annales et glorieux martyr de la Résistance. Elle se trouve, cette phrase, dans l’ouvrage posthume qu’a rédigé ce grand patriote après la débâcle de juin 40, un ouvrage magnifique pour son implacable lucidité et pour la profondeur du sentiment patriotique qui s’y exprime, un ouvrage titré L’étrange défaite et qui, après la guerre, sera à juste titre souvent et avec succès réédité.

Alors, pas de bol, mon pote ! A l’avenir réfléchis donc un peu plus et informe-toi un minimum avant d’aller sortir, pour les besoins de ta sale propagande antinationale, d’aussi sottes et ridicules âneries !

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8 Comments

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  • Catholique & Français , 17 décembre 2015 @ 11 h 16 min

    Associer le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération est surtout, quel que soit l’auteur de cette formule-choc, une grosse, une très grosse ânerie; chacun de ces deux évènements “méta-politiques’ étant l’exacte antithèse de l’autre : à Reims, comme chacun sait, le roi était censé recevoir sa couronne et son sceptre du Ciel (“Jésus-Christ, vrai Roi de France”, comme l’a rappelé Jeanne d’Arc en 1429), avec le consentement du peuple. En revanche, la Fête du 14 juillet 1790 célébrait la réconciliation et l’union du roi et du peuple (représenté par l’Assemblée Constituante) sur les Principes révolutionnaires de l’été 1789 et de leur point central, qui figure en bonne place dans la Déclaration des Droits de l’Homme d’août 1789 : TOUT POUVOIR, TOUTE SOUVERAINETE VIENT DU PEUPLE, NUL etc… Le roué Talleyrand avait parfaitement compris qu’il s’agissait d’une mascarade et d’un marché de dupes dont Louis XVI fut la principale victime et avoua plus tard s’être mordu les lèvres pour ne pas éclater de rire pendant la Messe qu’il célébra sur le Champ de Mars !

  • rudi , 17 décembre 2015 @ 11 h 46 min

    vous n’allez tout de même pas demander à ces “pseudos journaliste formatés” de réfléchir ? ces gens sont haineux lâches et incultes ! ce sont leurs professeurs , dans leurs soit disant écoles de journalisme qu’il faut changer ! hier j’ai lu un article , une phrase m’a surprise , je cite ” 7 morts sont mort” , et la veille au sujet d’un autre accident de bus , je cite, ” 43 morts sont mort ” , ça résume tout , non ?

  • JBSERBIST , 17 décembre 2015 @ 14 h 22 min

    La Qualité de la presse est un critère de maturité politique d’une nation. Si on fait la comparaison avec l’Allemagne , notons Primo: que la presse n’y bénéficie d’aucune subvention; secundo, en terme de circulation; les 3 quotidiens nationaux: Frankfurter Allgemeine: 400.000, Suddeutsche Zeitung: 450.000, Die Welt: 250.000. Total 1.300.000.
    Côté français: Le Parisien: 377.000, Le Figaro: 314.000, Le Monde: 273.000. En ce qui concerne la qualité, remarquons que les quotidiens allemands mentionnés ont conservé le grand format et ont un contenu extrêmement riche sans avoir un recours exagéré à l’image. Coté français, bien qu’étant lecteur occasionnel du Figaro, je déplore que la photo de la page de titre prend souvent plus d’un tiers de l’espace, souvent d’ailleurs pour nous montrer la tête de notre président que nous connaissons et voyons que trop et ceci est valable pour le reste du journal, à l’exception des deux pages d’articles de fond. Le Monde est totalement indigeste et nous savons qu’il est distribué d’office dans certains établissements en raison de son statut totalement usurpé de quotidien de référence. Pour en revenir à l’Allemagne, y faisant des voyages réguliers, je suis toujours surpris par la qualité de la presse régionale qui très souvent n’a rien à envier aux grands quotidiens nationaux. Je cite par exemple le cas du Penzberger Merkur ou du Landsberger Tagblatt.
    Coté français, la presse régionale, comme Ouest France, n’a qu’une couverture très restreinte des nouvelles nationales et internationales, consacrant une grosse part de l’information aux événements purement locaux. Si on ajoute à cela, le fait que l’AFP est la source essentielle de nos informateurs, comme vous le dénoncez, on comprend pourquoi ce que disait le Président Lincoln, à savoir qu’on peut mentir un peu à tout le monde, toujours à certains mais qu’on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde, ne s’applique manifestement à la France.

  • Monique Neveu , 17 décembre 2015 @ 22 h 07 min

    Sans compter l’immense espace reserve aux pseudo-celebrites et au sport.

  • hectorgalb , 19 décembre 2015 @ 10 h 59 min

    Oui, oui, mais je crois surtout que c’est vous qui n’avez pas bien compris le sens de la formule en question.

    Il n’est pas en train de peser des pommes et des poires mais en train de scanner, de définir un horizon, “la France”, où il inclue ces 2 extrêmes, et de dire “c’est tout ça, la France”. Bref il en reconnaît à tous. Or qu’êtes-vous simplement en train de dire ? Eh bien, que ces deux évènements sont 2 extrêmes. Or connaissez-vous l’une des qualités qui définit 2 extrêmes ? Ils sont irréconciliables. Or ces deux évènements sont conciliables au regard de l’histoire.

    Je vais vous dire une chose : la France, c’est la mer et la montagne, le Nord et le Sud, l’océan et le continent, le chaud et le froid, etc, bref c’est un amalgame d’extrêmes justement, et imaginez que chaque habitant d’un de ces extrêmes pourrait vous dire que la France c’est d’abord lui, qu’elle commence avec lui. Or la seule légitimité du roi de france sur terre était de fédérer ces extrêmes et d’en faire une unité, son royaume. Mais le roi devint un extrême permanent lui-même, cet absolutiste, merci Louis XIV. Et donc vous venez ici pleurer qu’un de ces extrêmes devenu, est beaucoup beaucoup plus mieux que tous les autres : le roi ? (suffit de regarder votre pseudo , on dirait une devise de l’institut Coué) alors que vous n’êtes qu’un Français parmi d’autres en réalité, comme le fut Louis XIV à la fête de la confédération, un Français auquel son roi manque doublement, certes, mais ça ne vous rend pas supérieur aux autres extrêmes ni vous à Bloch.

    On est bien avancé avec des analystes comme vous… Songez que Louis XVI s’est laissé tuer grâce à des éminents conseillers de votre calibre.

  • hectorgalb , 19 décembre 2015 @ 11 h 01 min

    edit: L XVI à la fête de la conf..

  • Catholique & Français , 19 décembre 2015 @ 16 h 59 min

    Vous n’avez manifestement rien compris, comme tant de français : ces deux évènements ne sont pas les “extrêmes” d’un champ de pensée mais des évènements CONTRADICTOIRES et absolument INCOMPATIBLES ou EXCLUSIFS l’un de l’autre. Votre réflexion illustre parfaitement la schizophrénie française de ceux qui essaient de (ré-)concilier l’avant et l’après 1789. Cette absurdité ou cette incohérence capitale, régulièrement passée sous silence, est pourtant l’un des éléments majeurs de la folle désorientation du citoyen français contemporain. Comme vous, la petite Marion Lepen, semble-t-il n’échappe pas à ce naufrage, mais elle est jeune et intelligente et peut se réveiller…

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